ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"514"> mais il faut recourir à la cadence parfaite pour faire entendre l'accord dominant. Voyez fig. 2.

La cadence interrompue forme encore par sa succession une harmonie descendante: mais il n'y a qu'un seul son qui descende; les trois autres restent en place pour descendre successivement chacun à son tour. (Voyez même fig.) Quelques - uns prennent pour cadence interrompue un renversement de la cadence parfaite, où la basse après un accord de septieme, descend de tierce portant un accord de sixte: mais il est évident qu'une telle marche n'étant point fondamentale, ne sauroit constituer une cadence particuliere.

3. Cadence rompue est celle où la basse fondamentale, au lieu de monter de quarte après un accord de septieme, comme dans la cadence parfaite, monte seulement d'un degré. Cette cadence s'évite le plus souvent par une septieme sur la seconde note: il est certain qu'on ne peut la faire pleine que par licence; car alors il y a nécessairement défaut de liaison. Voyez fig. 3.

Une succession de cadences rompues est encore descendante; trois sons y descendent, & l'octave reste seule pour préparer la dissonance: mais une telle succession est dure, & se pratique très - rarement.

4. Quand la basse descend de quinte de la dominante sur la tonique, c'est, comme je l'ai dit, un acte de cadence parfaite: si au contraire, la basse monte de quinte de la tonique sur la dominante, c'est un acte de cadence irréguliere, selon M. Rameau, ou de cadence imparfaite, selon la dénomination commune. Pour l'annoncer on ajoûte une sixte à l'accord de la tonique, d'où cet accord prend le nom de sixte ajoûtée. Voyez Accord. Cette sixte qui fait dissonance sur la quinte, est aussi traitée comme dissonance sur la basse fondamentale, & comme telle est obligée de se sauver en montant diatoniquement sur la tierce de l'accord suivant.

Il faut remarquer que la cadence irréguliere forme une opposition presqu'entiere à la cadence parfaite. Dans le premier accord de l'une & de l'autre on divise la quarte qui se trouve entre la quinte & l'octave par une dissonance qui y produit une nouvelle tierce; & cette dissonance doit aller se resoudre sur la tierce de l'accord suivant par une marche fondamentale de quinte. Voilà tout ce que ces deux cadendences ont de commun: voici ce qu'elles ont de contraire.

Dans la cadence parfaite, le son ajoùté se prend au haut de l'intervalle de quarte auprès de l'octave, formant tierce avec la quinte, & produit une dissonance mineure qui se sauve en descendant; tandis que la basse fondamentale monte de quarte, ou descend de quinte de la dominante à la tonique, pour établir un repos parfait. Dans la cadence irréguliere, le son ajoûté se prend au - bas de l'intervalle de quarte auprès de la quinte, & formant tierce avec l'octave, il produit une dissonance majeure qui se sauve en montant, tandis que la basse fondamentale descend de quarte, ou monte de quinte de la tonique à la dominante, pour établir un repos imparfait.

M. Rameau qui a parlé le premier de cette cadenee, & qui en a admis plusieurs renversemens, nous défend dans son traité de l'Harmonie, pag. 117. d'admettre celui où le son ajoûté est au grave, portant un accord de septieme. Il a pris cet accord de septieme pour fondamental, de sorte qu'il fait sauver une septieme par une autre septieme, une dissonance par une autre dissonance, par mouvement semblable sur la basse fondamentale. Voyez fig. 4 Mais l'harmonie sous laquelle cet auteur a mis une telle basse fondamentale, est visiblement renversée d'une cadence irréguliere évitée par une septieme ajoûtée sur la seconde note, même figure; & cela est si vrai, que la basse continue qui frappe la dissonance, est nécessairement obligée de monter diatoniquement pour la sauver, autrement le passage ne vaudroit rien. D'ailleurs M. Rameau donne dans le même ouvrage, pag. 272. un exemple d'un passage semblable avec la vraie basse fondamentale: on peut remarquer encore que dans un ouvrage postérieur, (Gener. Harm. pag. 186.) le même auteur semble reconnoître le véritable fondement de ce passage à la faveur de ce qu'il appelle le double emploi. Voyez Double Emploi. (S)

M. Rameau donne les raisons suivantes des dénominations qu'on a données aux différentes especes de cadence.

La cadence parfaite consiste dans une marche de quinte en descendant, & au contraire l'imparfaite consiste dans une marche de quinte en montant. En voici la raison: quand je dis ut, sol, sol est déjà renfermé dans ut, puisque tout son comme ut, porte avec lui sa douzieme, dont sol est l'octave. Ainsi quand on va d'ut à sol, c'est le son générateur qui passe à son produit, de maniere pourtant que l'oreille desire toûjours de revenir à ce premier générateur; au contraire, quand on dit sol, ut, c'est le produit qui retourne au générateur, l'oreille est satisfaite, & ne desire plus rien. De plus dans cette marche sol, ut, le sol se fait encore entendre dans ut, ainsi l'oreille entend à la fois le générateur & son produit; au lieu que dans la marche ut, sol, l'oreille qui dans le premier son avoit entendu ut & sol, n'entend plus dans le second que sol sans ut. Ainsi le repos ou cadence de sol à ut est plus parfait que le repos ou cadence de ut à sol.

Il semble que dans les principes de M. Rameau, on peut encore expliquer l'effet de la cadence rompue & de la cadence interrompue: imaginons pour cet effet qu'après un accord de septieme sol si re fa, on monte diatoniquement par une cadence rompue à l'accord la ut mi sol, il est visible que cet accord est renversé de l'accord de sous - dominante ut mi sol la; ainsi la marche de cadence rompue équivaut à celle - ci sol si te fa, ut mi sol la, qui n'est autre chose qu'une cadence parfaite, dans laquelle ut au lieu d'être traité comme tonique, est rendue sous - dominante. Or toute tonique peut toùjours être rendue sous - dominante en changeant de mode. Voyez Dominante, Sousdominante, Basse fondamentale , &c.

l'égard de la cadence interrompue, qui consiste à descendre d'une dominante sur une autre par l'intervalle de tierce en descendant, en cette sorte sol si re fa, mi sol si re, il semble qu'on peut encore l'expliquer: en effet le second accord nu sol si re, est renversé de l'accord de sous - dominante, sol si re mi; ainsi la cadence interrompue équivaut à cette succession, sol, si re fa, sol si re mi, où la note sol, après avoir été traitée comme dominante, est rendue sous - dominante en changeant de mode, ce qui est permis, & dépend du compositeur. Voyez Mode, &c. (O)

La cadence irréguliere se prend aussi de la sous - dominante à la tonique: on peut de cette maniere lui donner une succession de plusieurs notes, dont les accords formeront une harmonie, dans laquelle la sixte & l'octave montent sur la tierce & la quinte de l'accord suivant, tandis que la quinte & la tierce restent pour faire l'octave, & préparer la sixte, &c.

Nul auteur jusques - ici n'a parlé de cette ascension harmonique, & il est vrai qu'on ne pourroit pratiquer une longue suite de pareilles cadences, à cause des sixtes majeures qui éloigneroient la modulation, ni même en remplir sans précaution toute l'harmonie. Mais enfin si les meilleurs ouvrages de Musique, ceux, par exemple, de M. Rameau, sont pleins de pareils passages; si ces passages sont établis sur de [p. 515] bons principes, & s'ils plaisent à l'oreille, pourquoi n'en avoir pas parlé? (S)

On pourroit au reste, ce me semble, observer que M. Rameau a parlé du moins indirectement de cette sorte de cadence, lorsqu'il dit dans sa Génération harmonique, que toute sous - dominante doit monter de quinte sur la tonique, & que toute tonique peut être rendue à volonté sous - dominante. Car il s'ensuit delà qu'on peut avoir dans une basse fondamentale une suite de sous - dominantes qui vont en montant de quinte, ou en descendant de quarte, ce qui est la même chose. (O)

Il y a encore une autre espece de cadence que les Musiciens ne regardent point comme telle, & qui, selon la définition, en est pourtant une véritable; c'est le passage de l'accord septieme diminuée de la note sensible, à l'accord de la tonique; dans ce passage il ne se trouve aucune liaison harmonique, & c'est le second exemple de ce défaut dans ce qu'on appelle cadence. On pourroit regarder les transitions enharmoniques comme des manieres d'éviter cette même cadence: mais nous nous bornons à expliquer ce qui est établi.

Cadence (Page 2:515)

Cadence se dit, en terme de chant, de ce battement de voix que les Italiens appellent trillo, que nous appellons autrement tremblenent, & qui se fait ordinairement sur la pénultieme note d'une phrase musicale, d'où sans doute il a pris le nom de cadence. Quoique ce mot soit ici très - mal adapté, & qu'il ait été condamné par la plûpart de ceux qui ont écrit sur cette matiere, il a cependant tout - à - fait prévalu; c'est le seul dont on se serve aujourd'hui à Paris en ce sens, & il est inutile de disputer contre l'usage.

Cadence (Page 2:515)

Cadence, dans nos danses modernes, signifie la conformité des pas du danseur avec la mesure marquée par l'instrument: mais il faut observer que la cadence ne se marque pas toûjours comme se bat la mesure. Ainsi le maître de Musique marque le mouvement du menuet en frappant au commencement de chaque mesure; au lieu que le maître à danser ne bat que de deux en deux mesures, parce qu'il en faut autant pour former les quatre pas de menuet. (S)

Cadence (Page 2:515)

Cadence, dans la Danse, se prend dans le même sens que mesure & mouvement en Mus que: ainsi sentir la cadence, c'est sentir la mesure, & suivre le mouvement d'un air; sortir de cadence, c'est cesser d'accorder ses pas avec la mesure & le mouvement d'une piece de musique. Les danseurs distinguent deux sortes de mesures; une vraie & une fausse, & conséquemment deux sortes de cadence, l'une vraie & l'autre fausse. Exemple: dans le menuet la mesure vraie est la premiere mesure, & la seconde est la fausse; & comme les couplets du menuet sont de huit ou de douze mesures, la vraie cadenc: est en commençant, & la fausse en finissant. La premiere se marque en frappant de la main droite dans la gauche; & la seconde ou fausse cadence en levant, ce que l'on continue par deux tems égaux.

Le pié fait tout le contraire de la main. En effet, dans le tems que l'on relove sur la pointe du pié droit, c'est dans ce même - tems que vous frappez; ainsi on doit plier sur la fin de la derniere mesure, pour se trouver à portée de relever dans tems que l'on frappe.

La cadence s'exprime de deux manieres en dansant: 1°. les pas qui ne sont que pliés & élevés sont relevés en cadence. 2°. Ceux qui sont sautés doivent tomber en cadence. Il faut done toûjours que les mouvemens la préviennent, & plier sur la fin de la derniere mesure, afin de se relever lorsqu'elle se doit marquer.

Cadence (Page 2:515)

Cadence, en termes de Manege, se dit de la mesure & proportion égale que le cheval doit garder dans tous ses mouvemens, soit qu'il manie au galop, ou terre à terre, ou dans les airs, ensorte qu'aucun de ses tems n'embrasse pas plus de terrein que l'autre, qu'il y ait de la juste dans tous ses mouvemens, & qu'ils se soûtiennent tous avec la même égalité. Ainsi on dit qu'un cheval manie toûjours de la même cadence, qu'il suit sa cadence, ne change point sa cadence, pour dire qu'il observe régulierement son terrein, & qu'il demeure également entre les deux talons. Lorsqu'un cheval a la bouche fine, les épaules & les hanches libres, il n'a aucune peine d'entretenir sa cadence. Cheval qui prend une belle cadence sur les airs, sans se démentir, sans se brouiller; qui manie également aux deux mains. (V)

CADENE (Page 2:515)

CADENE, s. f. en terme de Marine, est synonyme à chaîne.

Càdene de hauban; ce sont des chaînes de ser, au bout desquelles on met un cap de mouton pour servir à rider les haubans.

On voit à chaque porte - hauban une cadene ou chaîne de fer, faite d'une seule barre recourbée, & qui surmonte. Il y a une corde qui est amarrée, & qui passant dans les trous du cap de mouton que la cadene environne, & qui servent comme de roüets, tient ferme les haubans & les fait rider, & contribue par ce moyen à l'affermissement du mât; les cadenes sont tenues par de bonnes chevilles de fer. Celles des hunes sont fort longues, & sur - tout celles qui sont aux hunes des mâts d'avant & d'artimon, parce que les haubans des mâts, qui sont entés dessus, ne descendent pas jusqu'aux cercles de la hune. Il n'y a point de cadene à la hune de beaupré. Les cadenes qui sont aux porte - haubans font rider les haubans par le moyen des palanquins: mais les haubans des hautsmâts ne se rident qu'avec des caps de mouton.

Il y a dans les grands porte - haubans deux longues barres de fer plates qui sont mobiles, & que l'on appelle pareillement cadenes: l'une sert à mettre le palang qui ride les grands haubans, & l'autre à descendre la chaloupe à la mer, ou à la haler à bord. (Z)

CADENET (Page 2:515)

CADENET, (Géog.) petite ville de France, en Provence, à cinq lieues d'Aix, près de la Durance.

CADEQUIE ou CADAQUEZ (Page 2:515)

CADEQUIE ou CADAQUEZ, (Géog.) port d'Espagne, en Catalogne, sur la mer Méditerranée.

CADES (Page 2:515)

CADES, (Géog. sainte.) ville de la tribu de Nephtali, située au haut d'une montagne, à l'occident du lac de Lamechon. Ce fut là que Jonathas, frere de Judas Machabée, tua trois mille hommes à Demetrius Nicanor, avec une poignée de soldats.

CADÉS (Page 2:515)

CADÉS, (Géog. sainte.) ville dans le desert de Pharan & de Sin, qui est entre la terre promise, l'É<-> gypte, & l'Arabie. Ce fut là que Marie, soeur de Moyse, mourut & fut enterrée. Il y avoit dans la Palestine d'autres villes du même nom.

CADESSIA (Page 2:515)

CADESSIA, (Géog.) ville d'Asie, dans la province de l'Irac Babylonienne.

CADET (Page 2:515)

CADET, s. m. (terme de relation.) est synonyme à puîné, & se dit de tous les garçons nés depuis l'aîné.

Dans la coûtume de Paris, les cadets des familles bourgeoises partagent également avec leurs aînés. Dans d'autres coûtumes les aînés ont tout ou presque tout. En Espagne, l'usage dans les grandes familles est qu'un des cadets prenne le nom de sa mere. (H)

Cadet (Page 2:515)

Cadet, (Art militaire.) un officier est dit le cadet d'un autre de même fonction que lui, losque sa commission est plus nouvelle; il n'importe qu'il soit plus âgé ou qu'il eût beaucoup plus de service dans un autre grade.

Cadets (Page 2:515)

Cadets, se dit aussi, dans l'Art militaire, de plusieurs compagnies de jeunes gentilshommes que Loüis XIV. avoit créés en 1682, pour leur faire donner toutes les instructions nécessaires à un homme de guerre. Le roi payoit pour chaque compagnie un maître de mathématique, un maître à dessiner, un

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