ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"512"> le corps, ou fixé par une goupille. Le corps porte à la même extrémité du guide, où entre la clef, deux oreilles entre lesquelles se meut l'anse B 2, qui y est arrêtée par une goupille d'un bout, & dont l'autre terminée par une surface plate, quarrée & percée dans son milieu d'un trou quarré, entre par une ouverture faite au corps, dans sa cavité à la partie opposee des oreilles; voilà toutes les parties extérieures. L'intérieur est garni d'un guide ou plaque circulaire E 5, percée pareillement d'un trou carré, & soudée parallelement au guide, à très - peu de distance de l'ouverture qui reçoit l'extrémité de l'anse qui doit recevoir le pêle. Entre ces deux guides se pose un ressort à boudin H G 3, sur l'extrémité duquel est située une nouvelle plaque ou piece ronde G 3, & percée dans son milieu d'un trou quarré, dans lequel le pêle a F 6 est fixé. Ce pêle traverse le ressort à boudin, la piece ronde mobile dans laquelle il est fixé, l'autre piece ronde fixee dans le corps, & s'avance par un de ses bouts, jusqu'au de - là de l'ouverture du cadenat, comme on voit en K M L 7. Son autre extrémité est en vis, & entre dans le guide du côté de l'anse; il est évident que dans cet état le cadenat est fermé. Pour l'ouvrir, on a une cle I 4, dont la tige est forée en écrou; cet écrou reçoit la vis du pêle, tire cette vis, fait mouvoir le pêle, approcher la piece ronde à laquelle il est fixé, & sortir son extrémité de la piece ronde fixee dans le corps, & du trou quarré de l'auberon; alors le cadenat est ouvert. La piece ronde s'appelle picolet. Il est évident que quand on retire la clé, on donne lieu à l'action du ressort, qui repousse le picolet mobile, & fait aller le bout du pele de deus le prcolet fixe dans l'aubeon. Cette clé a un épauiement vers le milieu de sa tige; cet épauiement l'empêche d'entrer, & contraint le ressort à laisser revenir le pêle.

Autre cadenat à cylindre, fig. 6. il est fermé par un de ses bouts M, l'autre N est ouvert. Le côté ouvert peut recevoir une broche D E F, qui a quatre ailes, soudées par la pointe de la broche & formant ressort. L'anse accrochée par un bout M ou B dans un anneau, qui est à l'extrémité par laquelle entre la clé, a en son autre extrémité un auberon C, percé d'un trou quarré, & qui entre dans le cylindre qui forme le corps du cadenat; lorsqu'on veut fermer le cadenat, on pousse la broche D E F par le côté ouvert du cylindre, & on la fait passer avec les ressorts E F à travers l'auberon; ces ressorts passent au - delà de l'auberon, s'ouvrent, forment un arrêt, & le cadenat est fermé. Pour l'ouvrir, on a une clé G H K garnie d'un auberon, qui reçoit la pointe de la broche, resserre les ressorts, & les ressorts sont serrés avant que l'auberon de la clé soit parvenu jusqu'à l'auberon de l'anse; cette clef ouvre le cadenat, & chasse la broche.

Cadenat à serrure, figure 2. même Planche: il est composé quant à la cage, d'un palatre, d'une cloison, d'une couverture & d'une anse; quant au dedans, d'un pêle, monté dans deux picolets fixés sur le palatre; un grand ressort à gorge, aussi monté sur le palatre; au - dessous du pêle est un roüet simple, avec une broche, des étochios qui arrêtent la cloison entre le palatre & la couverture, & fixent le tout ensemble. La cloison est ouverte en dessus en deux endroits, dont l'un reçoit une des branches de l'anse allongée & terminée par un bouton qui fixe sa course, l'empêche de sortir du cadenat, & dont l'autre reçoit l'autre branche de l'anse qui est plate, & qui a une entaille ou ouverture. Cette entaille reçoit le pêle, lorsque la clé tournant de droite à gauche rencontre la gorge du ressort, le fait lever & échapper de son encoche, & pousse les barbes du pêle qui entre dans l'entaille de l'anse, & reçoit le ressort qui retombe dans une autre encoche, qui empêche le pêle de reculer. Alors le cadenat est fermé; si l'on meut la clé en sens contraire, tout s'executera en sens contraire, & le cadenat sera ouvert.

On voit encore à ce cadenat un cache - entrée, qui est fixé sur la couverture par deux vis, dont l'une est rivée, & l'autre peut sortir jusqu'à fleur du cacheentrée; l'utilité du cache - entrée, est d'empêcher que l'eau n'entre dans le cadenat: la tête de la broche qui est sur le palatre, est tout - à - fait semblable au cacheentrée.

Cadenat à secret, même Pl. il est formé d'une plaque A B, au milieu de laquelle est rivé un canon C D, ouvert par sa partie supérieure. Sur ce canon peuvent s'enfiler des plaques rondes, percées dans le milieu E, échancrées circulairement en F G H, & fendues en F; une autre plaque I K, porte fixee sur son milieu une broche L M, faite en scie. Cette broche entre dans le canon C D, & traverse toutes les plaques F G H, de maniere pourtant que ses dents débordent par l'ouverture du canon, & sont reçûes dans les échancrures des plaques. Quand la broche L M avance dans le canon C D, l'extrémite Q d'une des moitiés de l'anse entre dans l'extremité R de l'autre moitié. Si vous faites tourner les plaques F G H sur elles - mêmes, il est évident que les dents de la broche L M seront retenues par toutes les échancrures de ces plaques, & qu'on ne pourra en faire sortir cette broche, qu'en faisant mouvoir toutes les plaques, jusqu'à ce que toutes les fentes F de ces plaques se trouvent & dans la même direction, & dans la direction des dents de la broche; or, s'il y avoit seulement six à sept plaques echancrées, il faudroit les tourner long - tems avant que le hasard fit rencontrer cette position unique. Mais, dira - t - on, comment ouvre - t - on donc ce cadenat? c'est par le moyen de signes & de caracteres répandus en grand nombre sur toutes les circonférences des plaques enfilées. Il n'y a qu'une seule position de tous ces caracteres, qui donne aux plaques celle dans laquelle on peut faire sortir la broche du canon; & il n'y a que le maître du cadenat qui connoisse cette position, & qu'un Géometre qui épuiseroit les combinaisons de tous les caracteres, & qui éprouveroit ces combinaisons de caracteres les unes après les autres, qui puisse rencontrer la bonne; mais par malheur, cette espece de cadenat est à l'usage de gens, dont l'humeur inquiete ne laisse guere aux autres le tems de faire un si grand nombre d'épreuves.

CADENCE (Page 2:512)

CADENCE, s. f. (Belles - Lettres) ce mot dans le discours oratoire & la Poësie, signifie la marche harmonieuse de la prose & des vers, qu'on appelle autrement nombre, & que les anciens nommoient RUQMO\S2. Voyez Nombre, Rythme, & Harmonie

Quant à la prose, Aristote veut que sans être mesurée comme les vers, elle soit cependant nombreuse; & Ciceron exige que l'orateur prenne soin de contenter l'oreille, dont le jugement, dit - il, est si facile à révolter, superbissimum aurium judicium. En effet la plus belle pensée a bien de la peine à plaire, lorsqu'elle est énoncée en termes durs & mal arrangés; si l'oreille est agréablement flattée d'un discours doux & coulant, elle est choquée quand le nombre est trop court, mal soûtenu, la chûte trop rapide; ce qui fait que le style haché si fort à la mode aujourd'hui ne paroît pas être le style convenable aux orateurs: au contraire, s'il est traînant & languissant, il lasse l'oreille & la dégoûte. C'est donc en gardant un juste milieu entre ces deux défauts, qu'on donnera au discours cette harmonie toûjours nécessaire pour plaire, & quelquefois pour persuader; & tel est l'avantage du style périodique & soûtenu, comme on peut s'en convaincre par la lecture de Ciceron.

Quant à la cadence des vers, elle dépend dans la Poësie Greque & Latine, du nombre & de l'entre<pb-> [p. 513] lacement des piés ou mesures prosodiques, qui entrent dans la composition des vers, des césures, &c. ce qui varie selon les différentes especes de vers: & dans les langues vivantes, la cadence résulte du nombre des syllabes qu'admet chaque vers, de la richesse, de la variété & de la disposition des rimes. Voyez Harmonie. « Dans l'ancienne Poësie, il y a, dit M. Rollin, deux sortes de cadences: l'une simple, commune, ordinaire, qui rend les vers doux & coulans, qui écarte avec soin tout ce qui pourroit blesser l'oreille par un son rude & choquant; & qui par le mêlange de différens nombres & différentes mesures, forme cette harmonie si agréable, qui regne universellement dans tout le corps d'un poëme.

Outre cela, continue - t - il, il y a de certaines cadences particulieres plus marquées, plus frappantes, & qui se font plus sentir; ces sortes de cadences forment une grande beauté dans la versification, & y répandent beaucoup d'agrément, pourvû qu'elles soient employées avec ménagement & avec prudence, & qu'elles ne se rencontrent pas trop souvent. Elles sauvent l'ennui que des cadences uniformes, & des chûtes reglées sur une même mesure ne manqueroient pas de causer. . . . Ainsi la Poësie Latine a une liberté entiere de couper ses vers où elle veut, de varier ses cesures, & ses cadences à son choix, & de dérober aux oreilles délicates les chûtes uniformes produites par le dactyle & le spondée, qui terminent les vers héroïques ».

Il cite ensuite un grand nombre d'exemples tous tirés de Virgile; nous en rapporterons quelques - uns.

1°. Les grands mots placés à propos forment une cadence pleine & nombreuse, sur - tout quand il entre beaucoup de spondées dans le vers.

Luctantes ventos tempestatesque sonoras, Imperio premit. AEneid. i. Ainsi le vers spondaique a beaucoup de gravité.

Constitit, atque oculis Phrygia agmina circumspexit, Un monosyllabe à la fin du vers lui donne de la force,

Haret pes pede densusque viro vir. AEneid. x. Il y a des cadences suspendues propres à peindre les objets, telle que celle - ci,

Et frustra retinacula tendens, Fertur equis auriga. Georg. i. d'autres coupées, d'autres où les élisions font un très - bel effet. Les spondées multipliés sont propres à peindre la tristesse.

Extinctum nimpha crudeli funere Daphnim
Flebant.             Eclog. v.
des dactyles au OEcontraire, à marquer la joie, le plaisir,

Saltantes satyros imitabitu - Alphesiboeus, Eclog. v. Pour exprimer la douceur, on choisit des mots où il n'entre presque que des voyelles avec des consonnes douces & coulantes,

Devenere locos latos & amoena vireta, Fortunatorum nemorum sedesque beatas. AEneid. vi. La dureté se peint par des r r, ou d'autres consonnes dures redoublées.

Ergo oegrè rastris terram rimantur. Georg. iii. la légereté par des dactyles;

Ergo ubi clara dedit sonitum tuba, finibus omnes, Haud mora, prosiluere suis; ferit oethera clamor. AEneid. v. & la pesanteur par des spondées;

Illi inter sese magna vi brachia tollunt, In numerum, versantque tenaci forcipe ferrum. Georg. iv. Dans d'autres cadences, un mot placé & comme rejetté à la fin, a beaucoup de grace.

Vox quoque per lucos vulgo exaudita silentes
Ingens.                     Georg. i.
Traité des Etudes, tom. prem. pag. 335. & suiv. (G)

Cadence (Page 2:513)

Cadence, en Musique, est la terminaison d'une phrase harmonique sur un repos ou sur un accord parfait, ou pour parler plus généralement, c'est tout passage d'un accord dissonant à un autre accord quelconque; car on ne peut jamais sortir d'un accord dissonant que par une cadence. Or comme toute phrase harmonique est nécessairement liée par des dissonances exprimées ou sous - entendues, il s'ensuit que toute l'harmonie n'est proprement qu'une suite de cadences.

Ce qu'on appelle acte de cadence résulte toûjours de deux sons fondamentaux, dont l'un annonce la cadence, & l'autre la termine.

Comme il n'y a point de dissonance sans cadence, il n'y a point non plus de cadence sans dissonance exprimée ou sous - entendue; car pour faire sentir agréablement le repos, il faut qu'il soit précédé de quelque chose qui le fasse desirer, & ce quelque chose ne peut être que la dissonance: autrement les deux accords étant également parfaits, on pourroit se reposer sur le premier; le second ne s'annonceroit point, & ne seroit pas nécessaire: l'accord formé sur le premier son d'une cadence, doit donc toûjours être dissonant. A l'égard du second, il peut être consonant ou dissonant, selon qu'on veut établir ou éluder le repos. S'il est consonant, la cadence est pleine: s'il est dissonant, c'est une cadence évitée.

On compte ordinairement quatre especes de cadences: savoir, cadence parfaite, cadence interrompue, cadence rompue, & cadence irréguliere. Ce sont les noms que leur a donné M. Rameau.

1. Toutes les fois qu'après un accord de septieme, la basse fondamentale descend de quinte sur un accerd parfait, c'est une cadence parfaite pleine, qui procede toûjours d'une dominante à une tonique: mais si la cadence est évitée par une dissonance ajoûtée à la seconde note, elle peut se faire derechef sur cette seconde note, & se continuer autant qu'on veut en montant de quarte, ou descendant de quin sur toutes les cordes du ton, & cela forme une succession de cadences parfaites évitées. Dans cette succession qui est la plus parfaite de toutes, deux sons, savoir la septieme & la quinte, descendent sur la tierce & sur l'octave de l'accord suivant, tandis que deux autres sons, savoir la tierce & l'octave, restent pour faire la septieme & la quinte, & descendent ensuite alternativement avec les deux autres: ainsi une telle succession donne une harmonie descendante: elle ne doit jamais s'arrêter qu'à une dominante pour tomber ensuite par cadence pleine sur la tonique. Voyez Pl. I. de musique, fig. 1.

2. Si la basse fondamentale descend seulement de tierce, au lieu de descendre de quinte après un accord de septieme, la cadence s'appelle interrompue: celle - ci ne peut jamais être pleine: mais il faut nécessairement que la seconde note de cette cadence porte un autre accord de septieme: on peut de même continuer à descendre par tierces ou monter par sixtes, d'accords de septieme en accords de septieme, ce qui fait une seconde succession de caden es évitées, mais bien moins parfaite que la précédente; car la septieme qui se sauve sur la tierce dans la cadence parfaite, se sauve ici sur l'octave, ce qui fait moins d'armonie, & fait même sous - entendre deux octaves; de sorte que pour les éviter, on retranche ordinairement la dissonance, ou l'on renverse l'harmonie.

Puisque la cadence interrompue ne peut jamais être pleine, il s'ensuit qu'une phrase ne peut finir par elle,

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