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Autre cadenat à cylindre,
Cadenat à serrure,
On voit encore à ce cadenat un cache - entrée, qui est fixé sur la couverture par deux vis, dont l'une est rivée, & l'autre peut sortir jusqu'à fleur du cacheentrée; l'utilité du cache - entrée, est d'empêcher que l'eau n'entre dans le cadenat: la tête de la broche qui est sur le palatre, est tout - à - fait semblable au cacheentrée.
Cadenat à secret, même Pl. il est formé d'une plaque A B, au milieu de laquelle est rivé un canon C D, ouvert par sa partie supérieure. Sur ce canon peuvent s'enfiler des plaques rondes, percées dans le milieu E, échancrées circulairement en F G H, & fendues en F; une autre plaque I K, porte fixee sur son milieu une broche L M, faite en scie. Cette broche entre dans le canon C D, & traverse toutes les plaques F G H, de maniere pourtant que ses dents débordent par l'ouverture du canon, & sont reçûes dans les échancrures des plaques. Quand la broche L M avance dans le canon C D, l'extrémite Q d'une des moitiés de l'anse entre dans l'extremité R de l'autre moitié. Si vous faites tourner les plaques F G H sur elles - mêmes, il est évident que les dents de la broche L M seront retenues par toutes les échancrures de ces plaques, & qu'on ne pourra en faire sortir cette broche, qu'en faisant mouvoir toutes les plaques, jusqu'à ce que toutes les fentes F de ces plaques se trouvent & dans la même direction, & dans la direction des dents de la broche; or, s'il y avoit seulement six à sept plaques echancrées, il faudroit les tourner long - tems avant que le hasard fit rencontrer cette position unique. Mais, dira - t - on, comment ouvre - t - on donc ce cadenat? c'est par le moyen de signes & de caracteres répandus en grand nombre sur toutes les circonférences des plaques enfilées. Il n'y a qu'une seule position de tous ces caracteres, qui donne aux plaques celle dans laquelle on peut faire sortir la broche du canon; & il n'y a que le maître du cadenat qui connoisse cette position, & qu'un Géometre qui épuiseroit les combinaisons de tous les caracteres, & qui éprouveroit ces combinaisons de caracteres les unes après les autres, qui puisse rencontrer la bonne; mais par malheur, cette espece de cadenat est à l'usage de gens, dont l'humeur inquiete ne laisse guere aux autres le tems de faire un si grand nombre d'épreuves.
CADENCE (Page 2:512)
CADENCE, s. f. (Belles - Lettres) ce mot dans le
discours oratoire & la Poësie, signifie la marche harmonieuse
de la prose & des vers, qu'on appelle autrement
nombre, & que les anciens nommoient
Quant à la prose, Aristote veut que sans être mesurée comme les vers, elle soit cependant nombreuse; & Ciceron exige que l'orateur prenne soin de contenter l'oreille, dont le jugement, dit - il, est si facile à révolter, superbissimum aurium judicium. En effet la plus belle pensée a bien de la peine à plaire, lorsqu'elle est énoncée en termes durs & mal arrangés; si l'oreille est agréablement flattée d'un discours doux & coulant, elle est choquée quand le nombre est trop court, mal soûtenu, la chûte trop rapide; ce qui fait que le style haché si fort à la mode aujourd'hui ne paroît pas être le style convenable aux orateurs: au contraire, s'il est traînant & languissant, il lasse l'oreille & la dégoûte. C'est donc en gardant un juste milieu entre ces deux défauts, qu'on donnera au discours cette harmonie toûjours nécessaire pour plaire, & quelquefois pour persuader; & tel est l'avantage du style périodique & soûtenu, comme on peut s'en convaincre par la lecture de Ciceron.
Quant à la cadence des vers, elle dépend dans la Poësie Greque & Latine, du nombre & de l'entre<pb-> [p. 513]
Outre cela, continue - t - il, il y a de certaines cadences particulieres plus marquées, plus frappantes, & qui se font plus sentir; ces sortes de cadences forment une grande beauté dans la versification, & y répandent beaucoup d'agrément, pourvû qu'elles soient employées avec ménagement & avec prudence, & qu'elles ne se rencontrent pas trop souvent. Elles sauvent l'ennui que des cadences uniformes, & des chûtes reglées sur une même mesure ne manqueroient pas de causer. . . . Ainsi la Poësie Latine a une liberté entiere de couper ses vers où elle veut, de varier ses cesures, & ses cadences à son choix, & de dérober aux oreilles délicates les chûtes uniformes produites par le dactyle & le spondée, qui terminent les vers héroïques ».
Il cite ensuite un grand nombre d'exemples tous tirés de Virgile; nous en rapporterons quelques - uns.
1°. Les grands mots placés à propos forment une cadence pleine & nombreuse, sur - tout quand il entre beaucoup de spondées dans le vers.
Luctantes ventos tempestatesque sonoras,
Imperio premit. AEneid.
Constitit, atque oculis Phrygia agmina circumspexit, Un monosyllabe à la fin du vers lui donne de la force,
Haret pes pede densusque viro vir. AEneid.
Et frustra retinacula tendens,
Fertur equis auriga. Georg.
Extinctum nimpha crudeli funere Daphnim Flebant. Eclog.des dactyles au OEcontraire, à marquer la joie, le plaisir,v .
Saltantes satyros imitabitu - Alphesiboeus, Eclog.
Devenere locos latos & amoena vireta,
Fortunatorum nemorum sedesque beatas. AEneid.
Ergo oegrè rastris terram rimantur. Georg.
Ergo ubi clara dedit sonitum tuba, finibus omnes,
Haud mora, prosiluere suis; ferit oethera clamor.
AEneid.
Illi inter sese magna vi brachia tollunt,
In numerum, versantque tenaci forcipe ferrum.
Georg.
Vox quoque per lucos vulgo exaudita silentes Ingens. Georg.Traité des Etudes, tom. prem. pag. 335. & suiv. (G)i .
Cadence (Page 2:513)
Ce qu'on appelle acte de cadence résulte toûjours de deux sons fondamentaux, dont l'un annonce la cadence, & l'autre la termine.
Comme il n'y a point de dissonance sans cadence, il n'y a point non plus de cadence sans dissonance exprimée ou sous - entendue; car pour faire sentir agréablement le repos, il faut qu'il soit précédé de quelque chose qui le fasse desirer, & ce quelque chose ne peut être que la dissonance: autrement les deux accords étant également parfaits, on pourroit se reposer sur le premier; le second ne s'annonceroit point, & ne seroit pas nécessaire: l'accord formé sur le premier son d'une cadence, doit donc toûjours être dissonant. A l'égard du second, il peut être consonant ou dissonant, selon qu'on veut établir ou éluder le repos. S'il est consonant, la cadence est pleine: s'il est dissonant, c'est une cadence évitée.
On compte ordinairement quatre especes de cadences: savoir, cadence parfaite, cadence interrompue, cadence rompue, & cadence irréguliere. Ce sont les noms que leur a donné M. Rameau.
1. Toutes les fois qu'après un accord de septieme,
la basse fondamentale descend de quinte sur un accerd
parfait, c'est une cadence parfaite pleine, qui procede
toûjours d'une dominante à une tonique: mais
si la cadence est évitée par une dissonance ajoûtée à
la seconde note, elle peut se faire derechef sur cette
seconde note, & se continuer autant qu'on veut en
montant de quarte, ou descendant de quin> sur toutes
les cordes du ton, & cela forme une succession de
cadences parfaites évitées. Dans cette succession qui
est la plus parfaite de toutes, deux sons, savoir la
septieme & la quinte, descendent sur la tierce & sur
l'octave de l'accord suivant, tandis que deux autres
sons, savoir la tierce & l'octave, restent pour faire
la septieme & la quinte, & descendent ensuite alternativement
avec les deux autres: ainsi une telle succession
donne une harmonie descendante: elle ne
doit jamais s'arrêter qu'à une dominante pour tomber
ensuite par cadence pleine sur la tonique. Voyez
2. Si la basse fondamentale descend seulement de tierce, au lieu de descendre de quinte après un accord de septieme, la cadence s'appelle interrompue: celle - ci ne peut jamais être pleine: mais il faut nécessairement que la seconde note de cette cadence porte un autre accord de septieme: on peut de même continuer à descendre par tierces ou monter par sixtes, d'accords de septieme en accords de septieme, ce qui fait une seconde succession de caden es évitées, mais bien moins parfaite que la précédente; car la septieme qui se sauve sur la tierce dans la cadence parfaite, se sauve ici sur l'octave, ce qui fait moins d'>armonie, & fait même sous - entendre deux octaves; de sorte que pour les éviter, on retranche ordinairement la dissonance, ou l'on renverse l'harmonie.
Puisque la cadence interrompue ne peut jamais être
pleine, il s'ensuit qu'une phrase ne peut finir par elle,
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