ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"508"> que cause le vin, mais qu'on dissipe bientôt en prenant un peu de sel & d'eau fraiche: quand ce fruit est mûr ou cuit, il ne fait point le même effet, il n'en produit que de salutaires; & je ne crois pas vraissemblable qu'il tire son seul mérite de la mode, de l'habitude, & de la volupté.

Vertus médicinales du cachou. Les Orientaux l'employent continuellement contre la puanteur de l'haleme, pour rassermir les gencives, pour aider la digession, pour arrêter le vomissement, la diarrhée, la dyssenterie; & les relations de nos voyageurs, de Garcie, de Linsehot, de Bontius, de Clever, d'Herman, d'Helbigius, conviennent de son efficace dans tous ces cas.

Par l'usage que nous en avons sait en Europe, nous y avons temarqué à peu pres les mêmes proprietes; nous avons trouve que le cachou naturel est bon pour raffermir les gencives, pour l'angine aqueuse, pour dissiper les catarrhes, pour appaiter la toux qui vient d'une pituite acre, pour arrèter les flux de ventre qui viennent du relàchement de l'estomac & des intestins, & autres maladies semblables.

Si nous penetrons jusques dans les principe, qui peuvent opérer ces essets, il semble que ce soit à l'astriction dont cette drogue est principalement douce, que l'on do ve ses vertus.

Essectivement, c'est par cette astriction que l'estomac plus capable de retenir les alunens, est en état de les mieux digerer ce qui est le viai remede de la plupart des diarihées qui out pour cause la soblesse de ce viscere.

C'est par cette même astriction, que réunissant les principes du rang qui etoient divisés, elle peut arieter la dvilen erie, & les fluxions dans lesquelles le lang ou la ite s'épanchent avec trop de sacte.

Le caractere specisique du cachou est done d'être comme un composé des sues d'hypocistis & d'acacia, desquels il a l'astriction; & par sa douceur, il approche de celle de la reglisse & du sang - dragon, ensorte qu'il réunit en soi les vertus - de ces différens sues, en modisiant ce qu'ils ont de trop astringent ou de trop difficile a disioudre, dans l'eau simple.

Nous pouvons le disputer aux Indiens par rapport aux duserentes preparations que nous donnons au cachou pour le rendre plus agreable. On le disiout dans l'eau sunple, qui dans peu de tems se charge de ses parties les plus pures; on la coule, on la coule, on laisse évaporer la colature, & l'on ne trouve au fond du vase qu'un extrait rouge - brun, qui est cé cachou puruié, auquel on ajoute les aromates les plus convenables au goût de chaeun, quelquefois meme le sucre, pour en corriger cette amertume qui ne prévient pas d'abord en sa faveur.

Les formes sous lesquelles on le réduit, sont celles ou de puies, ou de pastilles, ou de tablettes, pour s'accommoder aux goùts des diverses personnes qui en font usage: l'ambre - gris, dont l'odeur est utile à ceux qui ont l'haseine mauvaise, s'y retranche ordinairement pour les dames à qui elle pourroit causer des vapeurs. On le donne en substance sous la forme de pilules, de pastilles, ou de tablettes, depuis un demi - scrupule jusqu'à une drachme.

Son usage, sous quelqu'une de ces formes que ce soit, convient le matin à jeûn, avant & après le repas, & dans tous les cas où l'on veut faciliter la digestion, qui manque par l'asfoiblissement de l'estomac, ou par l'acide qui domine dans les premieres voies.

Enfin, une qualité particuliere par laquelle le cachou se fair dissinguer des autres drogues avec lesquelles il a quelque analogie, est, qu'au lieu que cellesci se deguisent, aisément par le mélange des autres ingrédiens que l'on y joint, le cachou le fait toûjours reconnoître, dans quelque composition où on le sasse entrer.

Je ne dois pas oublier un avantage que l'on peut tirer du cachou, en faveur de ceux qui ont de la répugnance pour les tisanes, & pour la commodité de ceux qui veulent faire sur le champ une boisson convenable dans les devoiemens, dans les sievres bilieuses, dans les maladies provenantes d'une abondance de sérosités acres, &c. c'est que la quantité d'un ou deux gros de cette substance, jettée dans demi - pinte d'eau, lui donnera une teinture rougeâtre, une saveur deuce & un peu astringente, telle qu'il convient dans ces occasions.

Il me paroît que l'on n'a rien à craindre d'une trop grande dose du cachou; car l'on pept on retenir continuellement de petits morceaux dans la bouche, & en substituer de nouveaux à ceux qui sont dissous, sans accident sâcheux. Il faut observer que plus les morceaux sont petits, plus il, paroissent agréables au gôut. On en prend de la grosieur d'une graine d'anis ou de coriandre.

Teinture de cachou. Wedelius en tire une teinture de la maniere suivante. cachou en poudre quantité suffisante; versez dessus six ou huit sois autant d'esprit de vin rectifié: digerez. On retire une très - belle teinture, que l'on sépate de la lie, en la versant peu à peu, & on la garde pour l'usage; la dose est depuis 20 gouttes jusqu'à 60.

On emplove heurensement cette teinture dans la cachexie & autres maladies de fibres lâches, où les astringens conviennent. On peut s'en servir en gargarisme dans un vehieule propre, pour le scorbut, pour raffermir les dents & les gencives, & pour adoucir l'haleine.

Pastilles de cachou. cachou, une drachme; sucre royal, une once: réduisez - les en poudre sine. M. avec du mucilage de gomme adraganth, & une goutte ou deux d'huile de canelle. Faites des pastilles, que l'on tiendra dans la bouche, dans les toux catarrhales.

Opiate de cachou. cachou, trois onces; corail rouge préparé, deux drachmes; sirop de coing, quantité suffisante. M. F. un opiat. La dose est une drachme trois ou quatre fois le jour, dans la superpurgation, la diarrhée, & la dyssenterie.

Julep de cachou. cachou, une drachme; diacode, trois onces; sirop de roses seches, une once; eau de pourpier, de laitue, ana quatre onces: saites - en un julep dans le crachement de sang, ou la dyssenterie.

Looch de cachou. cachou en poudre, deur drachmes; mucilage de gomme adraganth, trois onces; sirop de grande consoude, une once: M. & faitesen un looch, contre la toux provenante de pituite acre, qui tombe sur le poumon.

Tout medecin peut changer, combiner, amplifier ces sortes de formules à son gré, & les employer dans les occasions. Je ne les ai indiquées que parce que je mets le cachou au rang des bonnes drogues qui ont le moins d'inconvéniens.

Choix du cachou. Il faut le choisir pesant, d'un rouge tanné au - dessus, point brûlé, & três - luisant. On l'apporte de Malabar, de Surate, de Pégu, & des autres côtes des Indes.

Notre cachou paroît un extrait du seul areca. Parmi celui que nous recevons, il se trouve des morceaux de différentes couleurs & figures; les uns sont formés en boules, & d'autres en masses applaties plus ou moins grosses; de plus, il y en a de pur qui se sond promptement dans la bouche, & d'autre plus grossier, plus amer, terreux, sablonneux, brûlé. Ces différences ont porté plusieurs auteurs de matiere médicale, à distinguer deux sortes de cachou, qu'ils ont imaginé être des sucs extraits de différentes plan<pb-> [p. 509] tes; cependant toutes les différences dont on vient de parler, ne semblent qu'accidentelles, & peuvent venir de diverses préparations d'un seul & mmême fruit.

En effet, suivant l'observation de M. de Jussieu, la différence des couleurs de l'intérieur & de l'extérieur des masses, peut ne dépendre que du plus ou du moins de cuisson du sue extrait, qui ayant été exposé au seu & au soleil pour être désseché, a reçu à l'extérieur plus d'impression de feu qu'à l'intérieur.

Il ne sant d'ailleurs qu'un peu d'expérience sur les différens effets qu'est capable de produire le plus ou le moins de maturité dans les fruits & les semences dont on extrait ces sucs, pour juger de la cause de cette diversité de couleur dans les différentes masses de cachou qui nous sont apportées des Indes.

Le plus ou le moins de sécheresse de l'arec peut aussi contribuer à rendre ces morceaux de cachou plus ou moins terreux, & à les faire paroitre plus ou moins résineux; puisqu'il est impossible qu'à proportion de l'un de ces deux états dans lequel cette semence aura été employée, il n'y ait plus ou moins de secules, dont la quantité le rendra plus terrestre & plus friable; il sera au contraire plus compact, plus pesant, moins cassant, & paroitra plus résineux, plus il y aura d'extrait gommeux.

Le sable, les petites pierres, & corps étrangers qu'on trouse dans quelques morceaux & non dans d'autres, sont l'esset de la malpropreté & du manque de soin dans la préparation.

Enfin la couleur & la saveur de l'arec, qui se rencontrent dans l'un & l'autre cachou, paroissent indiquet qu'ils ne tirent leur origine que de ce seul & même fruir, & que tous les autres accidens qu'on a détaillés ne dépendent que de la préparation.

Cependant je n'oserois nier qu'il n'y ait d'autre cachou dan le monde que celui qu'on retire de l'arec; il n'est pas même vraissemblable que ce seul fruit puisse suffire à la quantité prodigieuse qu'on débite de cette drogue aux Indes; & il est à présumer que leur extrait kaath est un suc tiré non - seulement du fruit de l'arec, mais de beaucoup d'autres fruits ou plantes, dont on tire par l'ébullition un suc qui lui est analogue.

Le cachou n'est point le lycium Indien des Grecs. Il ne me reste plus qu'à examiner si le cachou est la même chose que le lycium Indien de Dioscoride; on a grand sujet d'en douter.

L'illustre medecin d'Anazarbe, Galien, & Pline, ont fait mention de deux sortes de lycium; savoir, de celui de Cappadoce, & de celui des Indes. Le premier étoit un suc tiré d'un certain arbre épineux, dont les branches ont trois coudées de long, & même plus; son écorce est pâle; ses féuilles sont semblables à celles du bouis; elles sont toufsues: son fruit est noir comme le poivre, luisant, amer, compact; fes racines sont nombreuses, obliques, & ligneuses. Cet arbre croit dans la Cappadoce, la Lycie, & plusieurs autres endroits. Les Grees l'appelloient LU/KION & OCA/KAIQA

On préparoit le lycium, ou cet extrait, avec les rameauy & les racipes que l'on piloit: on les macéroit ensuite péndant plusieurs jours dans l'eau, & enfin on les saisoit bouIllir. Alors on rejettoit le bois; on faisoit bouillir de neuveau la liqueur jusqu'à la consistance de miel.

On en faisoit de petites masses noires en - dehors, rousses en - dedans lorsqu'on venoit de les rompre, mais qui se noircissoient bientôt; d'une odeur qui n'étoit point du - tout puante; d'un goût astringent avec un peu d'amertume. On avoit aussi coûtume de faire un lycium, que l'on exprimoit & que l'on saisoit sécher.

L'autre lycium, ou celui des Indes, étoit de couleur de safran; il étoit plus excellent & plus essicace que le précédent. On dit, ajoûte Dioscoride, que l'on fait ce lycium d'un arbrisseau qui s'appelle lonchitis.

Il est aussi du genre des arbres à épines; ses branches sont droites; elles ont trois coudées, ou même plus; elles sortent en grand nombre de la racine, & sont plus grosses que celles de l'églantier: l'écorce devient rousse apres qu'on l'a brisée; les feuilles paroissent semblables à celles de l'olivier.

Ces descriptions ne conviennent point du - tout avec celles que Garcias & Bontius sont du caté, ou avec celle que Herbert de Jager fait de l'acacia Indien, ni avec celle que nous avons donnée du palmier areca; d'où nous pouvons conclurre avec Clusius & Veslingius, que nous n'avons pas le lycium Indien des Grecs. On ne trouve plus dans les boutiques le lycium de Cappadoce.

Auteurs sur le cachou. J'ai lû sur le cachou quantité de relations de voyageurs, qui m'ont paru la plûpart insideles; le Traité d'Hagendorn, imprimé en Latin à Genes en 1679, in 8°, qui est une fort médiocre compilation; plusieurs Dissertations d'Allemagne, qui n'ont rien de remarquable; les Ephémerides des curieux de la nature, qui ont du bon & du mauvais; un Mémoire de M. Bouldue, dans le recueil de l'Académie des Sciences, qui ne renferme rien de particulier; un autre de M. de Jussieu, qui est intéressant; l'article qu'en a donné M. Geoffroi dans sa Matiere médicale, qui est excellent, & dont j'ai fait le plus d'usage. En<-> n j'ai beaucoup travaillé ce sujet pour m'en instruire & pour en parler avec quelque connoissance. Article communiqué par M. le chevalier de Jaucourt

CACHRY (Page 2:509)

* CACHRY, (Hist. nat. bot.) c'est la graine d'une plante que M. Ray appelle libanotis cachryophora; elle est échaussante & dessicéative.

CACHUNDE (Page 2:509)

CACHUNDE, sub. m. (Pharmacie.) remede fort vanté dans la Chine & dans l'Inde, déerit dans Zacutus Lusitanus, dent cet auteur fait un si grand éloge, qu'il lui attribue les avantages de prolonger la vie & d'éloigner la mort; enfin c'est selon lui un remede vraiment royal.

Ce remede est un opiat composé de médicamens aromatiques, de pierres prétieutes, & d'autres chose fort couteuses. Zacutus Lusitan. de Medie. princip. lib. I. obs. 37. (N)

CACHIMIA (Page 2:509)

CACHIMIA, s. f. (Chimie.) ce mot ne se trouve guere que dans Paracelse, qui s'en sert pour désigner des substances minérales qui ne sont point parvenues à perfection, ou ce qui n'est ni sel ni métal, mais qui participe cependant plus de la nature métallique que de toute autre. Les substances de ce genre sont les différentes especes de cobalt, le bismuth, le zinc, l'arsenic, &c. ( - )

CACIQUE (Page 2:509)

CACIQUE, subst. m. (Hist. mod.) nom que les peuples d'Amérique donnoient aux gouverneurs des provinces & aux généraux des troupes sous les anciens Yncas ou empereurs du Pérou. Les princes de l'ile de Cuba, dans l'Amérique septentrionale, portoient le nom de caciques quand les Espagnols s'en rendirent maîtres. Depuis leurs conquêtes dans le nouveau monde, ce titre est éteint quant à l'autorité parmi les peuples qui leur obéissent: mais les Sauvages le donnent toûjours par honneur au plus nobles d'entreux; & les chefs des Indiens qui ne sont pas encore soûmis aux Européens ont retenu ce nom de caciques. (G)

CACOCHYMIE (Page 2:509)

CACOCHYMIE, sub. f. (Medecine.) état dépravé des humeurs; mot tiré du Grec XAXO\S2, mauvais, & de KUMO\S2, suc.

Un corps devient sujet à la cacochymie par plusieurs causes: 1°. par l'usage habituel d'alimens qui ont peine à être digérés, soit par leur trop grande vis<pb->

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