ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"504"> avoir été dans leur pays, ainsi que Salomon. Ils sont aujourd'hui Mahométans ou idolatres. Diction. de M. de Vosgien.

Cachemire (Page 2:504)

Cachemire, c'est la capitale de la province de ce nom. Long. 93. lat. 34. 30.

CACHEO (Page 2:504)

CACHEO, (Géog.) ville d'Afrique dans la Nigritie, sur la riviere de Saint - Dominguo: elle appartient aux Portugais. Long. 2. 40. lat. 12.

CACHER, DISSIMULER (Page 2:504)

* CACHER, DISSIMULER, DÉGUISER, (Gram.) termes relatifs à la conduite que nous avons à tenir avec les autres hommes, dans les occasions où il nous importe qu'ils se trompent sur nos pensées & sur nos actions, ou qu'ils les ignorent. On cache ce qu'on ne veut point laisser appercevoir; on dissimule ce qui s'apperçoit fort bien; on déguise ce qu'on a intérêt de nontrer autre qu'il n'est. Les participes dissimulé & caché se prennent dans un sens plus fort que les verbes dissimuler & cacher. L'homme caché est celui dont la conduite est impénétrable par les ténebres dont elle est couverte; l'homme dissimulé est celui dont la conduite est toûjours masquée par de fausses apparences. Le premier cherche à n'être pas connu; le second à l'être mal. Il y a souvent de la prudence à cacher; il y a toûjours de l'art & de la fausseté, soit à dissimuler, soit à déguiser. On cache par le silence; on dissimule par les démarches; on déguise par les propos. L'un appartient à la conduite; l'autre au discours. On pourroit dire que la dissimulation est un mensonge en action.

CACHERE (Page 2:504)

* CACHERE, s. f. terme de Verrerie en bouteilles; c'est ainsi qu'on appelle une petite muraille contigue aux fils des ouvraux, ou au remettement du four, sur laquelle le maître sépare la bouteille de la cahne. Le cou de la bouteille étant glacé, il pose le corps dans la cachere; & tenant ses deux mains étendues en avant, il presse de la main gauche le milieu de la canne; & plaçant la main droite à l'extrémité de la canne, il leve cette extrémité, & donne en même tems en sens contraire une secousse de la main gauche. Cette secousse sépare la bouteille de la canne. Cela fait, il tourne le cul de la bouteille de son côté; il y applique la partie du cou qui reste attachée à la canne, & met le cou au crochet pour y appliquer la cordeline. V. Cordeline; voy. Verrerie en bouteille.

CACHET (Page 2:504)

* CACHET, s. m. petit instrument qu'on peut faire de toutes sortes de métaux, & de toutes les pierres qui se gravent, & dont on le sert pour fermer des lettres, sceller des papiers, &c. par le moyen d'une substance fusible sur laquelle on l'applique. Voy. l'article Sceau. Il y a des cachets en bague, c'est toûjours une pierre gravée & montée en or ou en argent: il y en a à manche; ils sont ordinairement d'argent, le manche en est en poire, & la matiere du manche d'ébene, d'ivoire, de bouis, &c. Il y en a qui sont tout d'or ou d'argent; ils sont petits; ils ont une poignée proportionnée, qu'on prend entre le pouce & lndex quand on les applique sur la cire. Mais de quelqu'espece que soient les cachets, ils se fondent tous, & ils ont le même usage & la même forme principale, je veux dire une surface plane, ronde, ou ovale, sur laquelle on a gravé en creux ou des armes, ou une tête, ou quelques figures d'hommes, d'animaux, de plantes, &c. Cette gravure en creux appliquée sur une matiere molle, rend ces figures en relief. Voyez l'article Gravure. Les cachets ont été à l'usage des anciens: il nous en reste même quelques-uns d'eux qui sont précieux par le travail. Celui qui est connu sous le nom de cachet de Michel - Ange, peut être mis au nombre des chefs - d'oeuvres de gravure antique. Il est au cabinet du Roi: c'est une petite cornaline transparente, gravée en creux, que l'on croit avoir servi de cachet à Michel - Ange, & qui dans un espace de cinq à six lignes, contient quatorze figures humaines, sans compter des animaux, des arbres, des fleurs des vases, &c. & un exergue, où l'on voit encore des monticules, des eaux avec un petit pêcheu, &c.

On prétend que le tout est une espece de fête qu'on célébroit anciennement en mémoire de la naissance de Bacchus. On remarque d'abord deux femmes dont l'une tient sur ses genoux un enfant nud; c'est Bacchus, dit - on, avec sa nourrice, & la belle Hippa dont il est parlé dans les hymnes d'Orphée. Le vieillard assis par terre est Athamas, mari d'Ino, ou si l'on veut, un faune qui tient une patere, & qui fait une libation, &c. C'est ainsi que M. de Mautour qui a tâché d'expliquer le cachet dont il s'agit, amene à on systeme toutes les autres figures de la perre, hors celle du cheval.

M. Bourdelot prétend au contraire que les puanepsies sont le sujet de la cornaline de Michel - Ange. Voy. Puanepsies. Il prend la figure humaine couronnée d'olivier, élevant de la main droite un vase, & tenant de la gauche les renes d'un cheval, pour Thesée; le cheval pour le symbole de Neptune, pere de Thesée; les autres figures d'hommes & de femmes, pour des Athéniens & des Athéniennes qui prennent part à la fête; l'enfant entre les bas de la mere, pour le signe de la délivrance de ce tribut; & le petit pêcheur de l'exergue, pour l'image de la paix que Thesée avoit assûrée à son pays.

Quoi qu'on puisse dire du talent des modernes & des progrès des beaux Arts parmi nous, nous aurions de la peine à trouver quelqu'ouvrage dans le même genre, qu'on pût comparer à la piece dont il s'agit, soit pour sa difficulté, soit pour sa perfection.

CACHETI ou KACHETI (Page 2:504)

CACHETI ou KACHETI, (Géog.) pays desert de l'Asie dans la Géorgie.

CACHEUR (Page 2:504)

CACHEUR, s. m. en termes de Rafineur de sucre; est un morceau de bois de neuf à dix pouces de long, plat par un bout & rond par le manche. Le bout qui est plat, sert à frapper les cercles de bois qui environnent les formes. Celui qui est rond sert alors de poignée. On s'en sert pour sonder les formes. Voyez Sonder, Forme.

CACHEXIE (Page 2:504)

CACHEXIE, s. f. (Medecine.) ce mot est tiré du Grec XAXO\S2, mauvais, & ECIS2, constitution. Ainsi l'on entend par cachexie la mauvaise constitution, le mauvais état du corps humain dans toute son habitude.

Pour donner une idée juste de la cachexie, il faut poser pour principes, 1°. que le corps ne peut rester dans son état naturel, ni augmenter, s'il n'est réparé à proportion de la déperdition qu'il fait journellement. On appelle la premiere opération nutrition, & la seconde accroissement, qui arrivelorsque la déperdition est plus que compensée par l'addition du suc nourricier. Voyez Nutrition, & Accroissement. 2°. Que ce suc nourricier doit être tiré des alimens changés en chyle par l'opération nommée digestion, voyez Digestion, & convertis en sang dans la veine soûclaviere gauche. Voyez Sanguification. 3°. Que de ce sang se sépare le sue nourricier; que ce sue sera propre à la nutrition lorsque le chyle & le sang seront de bonne qualité; qu'au contraire il sera dépravé, & ne produira pas une bonne nutrition, lorsqu'il sera fourni par un mauvais chyle & un mauvais sang. 4°. Que le chyle ni le sang ne seront pas loüables, lorsque les alimens dont ils sont tirés seront de mauvaise qualité, ou que les visceres destinés à les composer seront viciés. Cela posé, examinons à présent quels effets produira sur le corps la dépravation du chyle & du sang. Lorsque le sang n'aura pas une consistance requise, qu'il ne sera pas fourni ou renouvellé par un bon chyle, il s'ensuivra par son défaut de couleur la pâleur de toutes les parties charnues, & sur - tout du visage, la déperdition des forces du corps en général, & l'inaptitude aux fonctions tant naturelles que volontaires; d'où naîtront les lassitudes dans les bras & les jam<pb-> [p. 505] bes, la difficulté de respirer, l'inégalité du pouls, la fievre même, la perte de l'appétit, la douleur d'estomac appellée cardialgie, les palpitations, &c. enfin la dépravation du suc nourricier, d'où l'amaigrissement & l'affaissement total de la machine, à quoi se joignent les obstructions dans les glandes, & sur - tout dans le foie. Tous les accidens ci - dessus détaillés caractérisent la cachexie, qui lorsqu'on la néglige dégenere très - facilement en hydropisie; le chyle mal préparé faisant, pour ainsi dire, sur le sang le même effet que le vinaigre sur le lait, en sépare la sérosité qui s'épanche. On voit aisément après cette exposition, pourquoi les jeunes personnes qui n'ont point encore été réglées, ou les femmes qui auront essuyé des pertes considérables, deviennent cachectiques; la trop grande abondance ou la suppression de quelque évacuation ordinaire ou nécessaire, étant une cause de cachexie; leur appétit déreglé pour le fruit verd, pour la craie, le charbon, & autres drogues de cette espece, produit souvent chez elles le même accident. Par la mauvaise qualité du chyle qui en résulte, on voit de quelle conséquence il est de corriger la cause de la cachexie. Pour y parvenir, il faut examiner si le vice est dans les liqueurs ou dans les parties solides, ou enfin dans l'un & l'autre ensemble; lorsque l'on se sera apperçu que ce sont les liqueurs qui pechent, & que l'on reconnoîtra par les signes détaillés aux articles Acide & Alkali considerés comme causes de maladies, il sera question de vuider l'estomac & les intstins, soit par un vomitif doux, soit par un purgatif léger, & empêcher par toutes sortes de moyens le renouvellement de la matiere morbifique. Lorsque les parties solides seront cause de la cachexie, les remedes corroborans, & sur - tout les martiaux, seront convenables; enfin lorsqu'elle procédera du vice de l'un & de l'autre, on la détruira par les remedes destinés à réparer ce vice. On aura soin de joindre aux remedes dans l'un & l'autre cas, l'usage d'un exercice modéré, & d'un régime capable de renre au suc nourricier la douceur qui lui est nécessaire pour être employé utilement; de défendre l'usage des alimens grossiers, farineux, & de difficile digestion. De tout ce que j'ai dit ci - dessus, il faut conciurre que la cachexie est un état tès - fâcheux; que lorsqu'elle est la suite de la foiblesse de quelque partie solide, elle est plus difficile à guerir; & que lorsqu'elle est accompagnée d'une sievre opiniâtre, elle est très - dangereuse. (N)

CACHI (Page 2:505)

* CACHI, s. m. (Hist. nat. foss.) C'est une espece de pierre blanche fort ressemblante à de l'albâtre, qu'on trouve en quantité dans les mines d'argent de l'Amérique: elles contiennent ordinairement quelques parties de plomb.

CACHIMAS (Page 2:505)

* CACHIMAS, (Hist. nat. bot.) arbre des Indes occidentales dans les iles Antilles: on en compte de deux especes; le cachimas savage, & le cachimas privé. Le premier est garni de pointes; son fruit est de la grosseur d'une pomme de moyenne grandeur, dont la pelure, qui demee toûjours verte & dure, est remplie de bosses & d'inégalités. Le cachimas privé a une écorce lisse, & des fruits unis qui sont beaucoup plus grands que ceux du premier; lorsqu'ils sont mûrs ils sont d'un beau rouge, & blancs au - dessous de l'enveloppe; le goût en est très - agréable. Les feuilles des deux especes de cachimas ressemblent beaucoup à celles du châtaignier: on dit que le fruit donne de l'appétit, & a la propriété de diviser les humeurs.

CACHIMENTIER (Page 2:505)

* CACHIMENTIER, (Hist. nat. bot.) arbre très commun aux îles Antilles, & dans plusieurs endroits de l'Amérique; il y en a plusieurs especes. Cet arbre porte un fruit que l'on appelle cachiment; il est de forme ronde, d'environ cinq ou six pouces de diametre, il est couvert d'une peau brune rougeâtre, & quelquefois d'un vert tirant sur le jaune, au - dedans de laquelle se trouve une substance blanche, d'un goût fort fade & d'une consistance de creme; tout le fruit est rempli de graines grosses comme de petites fêves, oblongues, brunes, lisses & fort astringentes. Les deux principales especes de cachiment sont le caur de boeuf qui a la forme & la couleur de ce dont il porte le nom, & le cachiment morveux très bien nommé par comparaison. Cette derniere espece est fort rafraîchissante; la peau qui le couvre est verte, & devient un peu jaunâtre lorsqu'il est mûr. Voy. Gonzaler Oviedo & le R. P. Plumier, qui apellent cet arbre guanabanus sructu purpureo.

CACHLEX (Page 2:505)

* CACHLEX, (Hist. nat.) espece de pierre dont il n'y a point de description, mais qu'on dit se trouver sur le bord de la mer. Galien prétend que si on la fait rougir dans le feu, & qu'on vienne à l'éteindre ensuite dans du petit - lait, elle lui donne la vertu d'être un excellent remede contre la dyssenterie.

CACHOS (Page 2:505)

*CACHOS, (Hist. nat. bot.) arbrisseau qui ne croît que sur les montagnes du Pérou: il est fort verd; sa feuille est ronde & mince, & son fruit comme la pomme d'amour; il s'ouvre d'un côté, & a la forme de coquillage; sa couleur est cendrée, & son goût agréable: il contient une petite semence. Les Indiens lui attribuent de grandes propriétés; telles que celle de débarrasser les reins de la gravelle, & même de diminuer la pierre dans la vessie, quand elle commence à s'y former.

CACHOT (Page 2:505)

CACHOT, s. m. (Architect.) c'est dans les prisons un lieu soûterrain, voûté, sans aucun jour, où l'on enferme les malfaiteurs.

CACHOU (Page 2:505)

CACHOU, (Hist. nat. des drogues.) suc épaissi tiré du regne des végétaux: en Anglois cashoo; en Latin terra Japonica, terre du Japon; dénomination reçûe depuis près d'un siecle, quoique très - fausse en elle - même, & d'autant plus impropre, que tout le cachou qu'on trouve au Japon y est apporté d'ailleurs.

Il en est du cachou, suivant la remarque de M. de Jussieu, comme de la plûpart des autres drogues, sur l'histoire desquelles il y a autant de variations que de relations de voyageurs.

Le cachou n'est point une terre. Le public & les marchands épiciers séduits par la sécheresse & la friabilité du cachou, ont commencé par goûter avidement les décisions de ceux qui s'éloignent du récit de Garcie du Jardin, & ont mis cette drogue au rang des terres. M. de Caen, docteur en Medecine de la faculté de Paris, est un des particuliers qui a le plus accrédité cette opinion en France, en détaillant l'origine & la nature de cette terre, sur l'attestation d'un de ses amis voyageur.

On trouve, a - t - il dit, cette terre dans le Levant, & elle y est appellée masquiqui: on la ramasse principalement sur les plus hautes montagnes où croissent les cedres, & sous la racine desquels on la rencontre dure, & en bloc. Pour ne rien perdre de cette terre, les naturels du pays, qu'on nomme Algonquins, la ramassent en entier avec ce sable qui s'y trouve joint. Ils versent dessus le tout de l'eau de riviere, le rendent liquide, & en pétrissent une pâte qu'ils mettent sécher au soleil, jusqu'à ce qu'elle soit dure comme nous la voyons. Les Algonquins en portent toûjours sur eux, & en usent pour les maux d'estomac. Ils l'appliquent aussi extérieurement en forme d'onguent sur la région du bas - ventre.

Ce roman a passé de bouche en bouche, de livres enlivres, avec d'autres circonstances singulieres: tout cela n'a servi qu'à lui donner plus de créance; & le petit gravier qu'on trouve quelquefois dans le cachou n'y a pas nui. Enfin le nom même de terre du Japon, sous lequel le cachou est connu depuis si long - tems parmi les auteurs de matiere médicale, n'a pas peu contribué à confirmer l'opinion que c'est effective<pb->

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