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2°. Si l'on vouloit rétablir l'ancienne coûtume que les Grecs & les Romains avoient d'oindre le corps humain d'huile, il n'y en a point dont l'usage répondît mieux aux vûes qu'ils avoient de conserver par ce moyen aux parties, & même de leur augmenter la force & la souplesse des muscles, & de les garantir des rhûmatismes & de plusieurs autres douleurs qui les affligent. On ne peut attribuer l'anéantissement de la pratique de ces onctions qu'à la mauvaise odeur & à la mal - propreté qui l'accompagnoient; mais comme en substituant l'huile de cacao à celle d'olive, on ne tomberoit point dans ces inconvéniens, parce que celle - là ne sent rien, & qu'elle se seche plûtôt sur le cuir; rien sans doute ne seroit plus avantageux, sur - tout pour les personnes âgées, que de renouveller aujourd'hui un usage si autorisé par l'expérience de toute l'antiquité.
3°. Les Apothicaires doivent employer cette huile préférablement à toute autre chose pour servir de base à leurs baumes apoplectiques; parce que toutes les graisses rancissent, & que l'huile de muscade blanchie avec l'esprit de vin, conserve roûjours un peu de son odeur naturelle, au lieu que l'huile de cacao n'est point sujette à ces accidens.
4°. Il n'y en a aucune plus propre pour empêcher les armes de rouiller, parce qu'elle contient moins d'eau que toutes les autres huiles dont on se sert ordinairement pour cela.
5°. Aux îles de l'Amérique, on se sert beaucoup de cette huile pour la guérison des hémorrhoïdes: quelques - uns en usent sans mêlange; d'autres ayant fait fondre deux ou trois livres de plomb, en ramassent la crasse, la réduisent en poudre, la passent au tamis de soie, l'incorporent avec cette huile, & en font un liniment très - efficace pour cette maladie.
5°. D'autres pour la même intention mêlent avec bette huile la poudre des cloportes, le sucre de saturne, le pompholyx, & un peu de laudanum.
D'autres se - servent utilement de cette huile pour appaiser les douleurs de la goutte, l'appliquant chaudement sur la partie avec une compresse imbibée qu'ils couvrent d'une serviette chaude. On pourroit en user de même pour les rhûmatismes.
6°. Enfin l'huile de cacao entre dans la composition de l'emplâtre merveilleux, & de la pommade pour les dartres.
Emplâtre excellent pour la guérison de toutes sortes d'ulceres. Prenez huile d'olive une livre; ceruse de Venise (elle est plus chere que celles d'Hollande & d'Angleterre, qui sont mêlangées de craie, & qu'il faut laisser aux peintres) en poudre demi - livre: mettez - les dans une bassine de cuivre ou dans une casserole de terre vernissée sur un feu clair & moderé, remuant toûiours avec une spatule de bois jusqu'à ce que le tout soit devenu noir, & de consistance presque d'emplâtre (ce qu'on connoît en laissant tomber quelques gouttes sur une assiette d'étain; car si la matiere se fige sur le champ, & ne prend presque point aux doigts en la maniant, elle est suffisamment cuite.) Alors on y ajoûte de la cire coupée en petites tranches, une once & demie; huile ou beurre de cacao, une once; baume de copahu, une once & demie. Quand tout est fondu & bien mêlé, on tire la bassine de dessus le feu, & remuant toûjours avec la spatule, on y ajoûte peu à peu les
Ce remede produit des effets surprenans; il guérit les ulceres les plus rebelles & les plus invétérés, pourvû que l'os ne soit pas carié; car en ce cas, pour ne pas travailler en vain, il faut commencer par la cure de l'os, & traiter ensuite l'ulcere avec l'emplâtre. On panse la plaie soir & matin après l'avoir nettoyée avec l'eau de chaux, & bien essuyée avec un linge fin.
Le même emplâtre peut servir plusieurs fois, pourvû qu'avant que de l'appliquer on l'ait lavé avec l'eau de chaux, qu'on l'ait essuyé avec un linge, présenté au feu un moment, & qu'on l'ait un peu manié avec les doigts pour le renouveller en quelque maniere. On exhorte les personnes charitables de faire cet emplâtre & de le distribuer aux pauvres, surtout à ceux de la campagne.
Pommade excellente pour guérir les dartres, les rubis, & les autres difformités de la peau. Prenez fleurs de soufre de Hollande, (la fleur de soufre de Hollande est un pain comme le stil de grain, fort légere, douce, friable, & plûtôt blanche que jaune; elle no doit pas moins coûter de trente sous la livre. A son défaut on prendra de celle de Marseille, qui est en poudre impalpable, légere, & d'un jaune doré); salpetre rafiné, de chacun demi - once; bon precipité blanc, deux dragmes; (l'examen du précipité blanc se fait ainsi. On en met un peu sur un charbon allumé; s'il s'exhale, c'est signe qu'il est bon & fidele; s'il reste sur le feu ou qu'il se fonde, ce n'est que de la ceruse broyée, ou quelqu'autre blanc semblable;) benjoin, une dragme. Pilez pendant long - tems le benjoin avec le salpêtre rafine dans un mortier de bronze, jusqu'à ce que la poudre soit très - fine; mêlez - y ensuite la fleur de soufre & le précipité blanc; & quand le tout sera bien mélangé, gardez cette poudre pour le besoin.
A la Martinique, lorsqu'il étoit question de m'en
servir, je l'incorporois avec le beurre de cacao; mais
en France où il durcit trop, je lui ai substitué la pommade
blanche de jasmin la plus odorante; cette odeur
jointe à celle du benjoin corrige en quelque maniere
celle du soufre, que beaucoup de personnes abhorrent.
Hist. nat. du cacao. vol. in - 12, chez M.
CACAOTETL (Page 2:502)
* CACAOTETL, (Hist. nat.) nom qu'on donne dans les Indes à une pierre que Borelli nomme en Latin lapis corvinus Indioe; on prétend que si on vient à faire chauffer cette pierre dans le feu, elle fait un bruit très - considérable, & semblable à un coup de tonnerre.
CACATOWA (Page 2:502)
CACATOWA, (Géog.) petite île de la mer des Indes, près de l'ile de Sumatra.
CACCIONDE (Page 2:502)
CACCIONDE, s. f. (Pharm.) nom d'une pilule dont le cachou fait la base, & que Baglivirecommande dans la dyssenterie.
CAÇERES (Page 2:502)
CAÇERES, (Géog.) petite ville d'Espagne dans l'Estramadure, proche les confins de Portugal: elle est sur la riviere de Sabrot, à neuf lieues d'Alcantara. Long. 12. 8. lat. 39. 15.
Caçeres de Camerinha (Page 2:502)
CACHALOT (Page 2:502)
CACHALOT, s. m. cete Clus. (Hist. nat. Ichthyol.) très - grand poisson de mer, du genre des cétacées. Willughby fait la description, d'après Clusius, d'un [p. 503]
Clusius fait mention d'un autre cachalet qui avoit soixante piés de longueur, quatorze piés de hauteur, & trente - six piés de circonsérence.
M. Anderson fait mention de plusieurs cachalots dans son histoire de Groenland, &c. Il y en a, dit cet auteur, qui ont de grosses dents plus ou moins longues, un peu arrondies & plates par le dessus; les autres les ont minces & recourbées comme des faucilles. On ne trouve dans le détroit de Davis & aux environs de Spitzberg. qu'une espece de cachalot. Il a les dents courtes, grosses & applaties; la tête fort grosse; deux nageoires longues aux côtés; une sorte de petite nageoire qui s'éleve sur le dos, & une queue large de douze ou quinze piés. Les cachalots de cette espece voyagent par troupes. On en a vû qui avoient plus de cent piés de longueur, & qui saisoient en soufflant l'eau un très - grand bruit que l'on pourroit comparer au son des cloches. Ces poissons se trouvent en quantité au cap du Nord, & sur les côtes de Finmarchie: mais on en prend rarement, parce qu'ils sont plus agiles que les baleines de Groenland, & qu'ils n'ont que deux ou trois endroits au - dessus de la nageoire où le harpon puisse pénétrer; d'ailleurs leur graisse est fort tendinense, & ne rend pas beaucoup d'huile.
Les marins, dit M. Anderson, distinguent deux especes de cachalots qui se ressemblent parfaitement par la figure du corps & par les dents, mais qui different en ce que les uns sont verdâtres, & ont un crane ou couvercle dur & osseux par - dessus le cerveau; les autres sont gris sur le dos, & blancs sous le ventre, & leur cerveau n'est recouvert que par une forte membrane qui est de l'épaisseur du doigt. On prétend que cette différence ne dépend pas de l'âge du poisson.
Lorsqu'on a ôté la peau du haut de la tête des cachalots qui n'ont point de crane, on trouve de la graisse de l'épaisseur de quatre doigts, & au - dessous une
Le cachalot que l'on prend sur les côtes de la nouvelle
Ang>eterre & aux Bermudes, est une espece
différenre. Ses dents sont plus grosses & plus larges,
elles ressemblent aux dents de la roue d'un moulin,
& sont de la grosseur du poignet. On trouve dans les
cachalots de cette espece des boules d'ambre - gris qui
ont jusqu'à un pié de diametre, & qui pesent jusqu'à
vingt livres. Voyez l'article
CACHAN (Page 2:503)
CACHAN, (Géog.) ville de Perse dans l'Irac, située dans une grande plaine à vingt - deux lieues d'Ispahan. Il s'y fait grand commerce d'étoffes de soie en or & argent, & de belle fayence.
CACHAO (Page 2:503)
CACHAO, (Géog.) grande ville d'Asie, capitale de la province du même nom, au royaume de Tonquin. Les Anglois & les Hollandois y ont un comptoir. Long. 132. 32. lat. 22.
CACHE - ENTREE (Page 2:503)
* CACHE - ENTREE, s. m. c'est ainsi que les Serruriers appellent une petite piece de fer qui dérobe
l'entrée d'une serrure. Il y a des cache - entrées faits
avec beaucoup d'art. Voyez l'article
CACHECTIQUES (Page 2:503)
CACHECTIQUES, adj. plur. (Medecine.) c'est ainsi qu'on appelle des remedes bons pour prévenir la cachexie, ou la guérir lorsque le malade en est attaqué. Il s'agit pour parvenir à la guérison de cette maladie, d'en lever les obstructions commençantes, même les plus enracinées. Les préparations de Mars, les sels apéritifs, les amers, & surtout le quinquina, ont cette vertu.
Ces remedes sont souvent employés trop tard. Les
malades négligent de demander du secours, & laissent
par ce moyen enraciner sur eux la cause d'une
maladie qui devient par la suite fâcheuse, & qu'on
auroit pû détruire au commencement. Voyez
CACHEMIRE (Page 2:503)
CACHEMIRE, (Géog.) province d'Asie dans les
états du Mogol au nord: elle a environ trente lieues
de long sur douze de large. Ce pays est peuplé, &
fertile en pâturages, riz, froment, légumes: on y
trouve beaucoup de bois & de bétail. Les habitans
sont adroits & laborieux, & les femmes y sont belles.
On les croit Juifs d'origine, parce qu'ils ont toûjours
à la bouche le nom de Moyse, qu'ils croyent
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