ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"502"> n'a pas de moindres vertus pour l'extérieur: 1°. elle est la meilleure & la plus naturelle de toutes les pommades, dont les dames qui ont le teint sec puissent se servir, pour se le rendre doux & poli, sans qu'il y paroisse rien de gras ni de luisant. Les Espagnols du Mexique en connoissent bien le mérite: mais comme en France elle durcit trop, il faut nécessairement la mêler avec l'huile de ben, ou celle d'amandes douces tirée sans feu.

2°. Si l'on vouloit rétablir l'ancienne coûtume que les Grecs & les Romains avoient d'oindre le corps humain d'huile, il n'y en a point dont l'usage répondît mieux aux vûes qu'ils avoient de conserver par ce moyen aux parties, & même de leur augmenter la force & la souplesse des muscles, & de les garantir des rhûmatismes & de plusieurs autres douleurs qui les affligent. On ne peut attribuer l'anéantissement de la pratique de ces onctions qu'à la mauvaise odeur & à la mal - propreté qui l'accompagnoient; mais comme en substituant l'huile de cacao à celle d'olive, on ne tomberoit point dans ces inconvéniens, parce que celle - là ne sent rien, & qu'elle se seche plûtôt sur le cuir; rien sans doute ne seroit plus avantageux, sur - tout pour les personnes âgées, que de renouveller aujourd'hui un usage si autorisé par l'expérience de toute l'antiquité.

3°. Les Apothicaires doivent employer cette huile préférablement à toute autre chose pour servir de base à leurs baumes apoplectiques; parce que toutes les graisses rancissent, & que l'huile de muscade blanchie avec l'esprit de vin, conserve roûjours un peu de son odeur naturelle, au lieu que l'huile de cacao n'est point sujette à ces accidens.

4°. Il n'y en a aucune plus propre pour empêcher les armes de rouiller, parce qu'elle contient moins d'eau que toutes les autres huiles dont on se sert ordinairement pour cela.

5°. Aux îles de l'Amérique, on se sert beaucoup de cette huile pour la guérison des hémorrhoïdes: quelques - uns en usent sans mêlange; d'autres ayant fait fondre deux ou trois livres de plomb, en ramassent la crasse, la réduisent en poudre, la passent au tamis de soie, l'incorporent avec cette huile, & en font un liniment très - efficace pour cette maladie.

5°. D'autres pour la même intention mêlent avec bette huile la poudre des cloportes, le sucre de saturne, le pompholyx, & un peu de laudanum.

D'autres se - servent utilement de cette huile pour appaiser les douleurs de la goutte, l'appliquant chaudement sur la partie avec une compresse imbibée qu'ils couvrent d'une serviette chaude. On pourroit en user de même pour les rhûmatismes.

6°. Enfin l'huile de cacao entre dans la composition de l'emplâtre merveilleux, & de la pommade pour les dartres.

Emplâtre excellent pour la guérison de toutes sortes d'ulceres. Prenez huile d'olive une livre; ceruse de Venise (elle est plus chere que celles d'Hollande & d'Angleterre, qui sont mêlangées de craie, & qu'il faut laisser aux peintres) en poudre demi - livre: mettez - les dans une bassine de cuivre ou dans une casserole de terre vernissée sur un feu clair & moderé, remuant toûiours avec une spatule de bois jusqu'à ce que le tout soit devenu noir, & de consistance presque d'emplâtre (ce qu'on connoît en laissant tomber quelques gouttes sur une assiette d'étain; car si la matiere se fige sur le champ, & ne prend presque point aux doigts en la maniant, elle est suffisamment cuite.) Alors on y ajoûte de la cire coupée en petites tranches, une once & demie; huile ou beurre de cacao, une once; baume de copahu, une once & demie. Quand tout est fondu & bien mêlé, on tire la bassine de dessus le feu, & remuant toûjours avec la spatule, on y ajoûte peu à peu les drogues suivantes réduites en poudre très - subtile, séparément, & puis bien mêlées ensemble; savoir, de la pierre calaminaire rougie au milieu des charbons, puis éteinte dans l'eau de chaux, & broyée sur le porphyre, une once; de la myrrhe en larmes, de l'aloès succotrin, de l'aristoloche ronde, de l'iris de Florence, de chacun deux dragmés; du camphre, une dragme. Lorsque tout sera bien incorporé, on le laissera un peu refroidir, après quoi on le versera sur le marbre, pour en former des magdaléons en la maniere ordinaire.

Ce remede produit des effets surprenans; il guérit les ulceres les plus rebelles & les plus invétérés, pourvû que l'os ne soit pas carié; car en ce cas, pour ne pas travailler en vain, il faut commencer par la cure de l'os, & traiter ensuite l'ulcere avec l'emplâtre. On panse la plaie soir & matin après l'avoir nettoyée avec l'eau de chaux, & bien essuyée avec un linge fin.

Le même emplâtre peut servir plusieurs fois, pourvû qu'avant que de l'appliquer on l'ait lavé avec l'eau de chaux, qu'on l'ait essuyé avec un linge, présenté au feu un moment, & qu'on l'ait un peu manié avec les doigts pour le renouveller en quelque maniere. On exhorte les personnes charitables de faire cet emplâtre & de le distribuer aux pauvres, surtout à ceux de la campagne.

Pommade excellente pour guérir les dartres, les rubis, & les autres difformités de la peau. Prenez fleurs de soufre de Hollande, (la fleur de soufre de Hollande est un pain comme le stil de grain, fort légere, douce, friable, & plûtôt blanche que jaune; elle no doit pas moins coûter de trente sous la livre. A son défaut on prendra de celle de Marseille, qui est en poudre impalpable, légere, & d'un jaune doré); salpetre rafiné, de chacun demi - once; bon precipité blanc, deux dragmes; (l'examen du précipité blanc se fait ainsi. On en met un peu sur un charbon allumé; s'il s'exhale, c'est signe qu'il est bon & fidele; s'il reste sur le feu ou qu'il se fonde, ce n'est que de la ceruse broyée, ou quelqu'autre blanc semblable;) benjoin, une dragme. Pilez pendant long - tems le benjoin avec le salpêtre rafine dans un mortier de bronze, jusqu'à ce que la poudre soit très - fine; mêlez - y ensuite la fleur de soufre & le précipité blanc; & quand le tout sera bien mélangé, gardez cette poudre pour le besoin.

A la Martinique, lorsqu'il étoit question de m'en servir, je l'incorporois avec le beurre de cacao; mais en France où il durcit trop, je lui ai substitué la pommade blanche de jasmin la plus odorante; cette odeur jointe à celle du benjoin corrige en quelque maniere celle du soufre, que beaucoup de personnes abhorrent. Hist. nat. du cacao. vol. in - 12, chez M.de Dhoury.

CACAOTETL (Page 2:502)

* CACAOTETL, (Hist. nat.) nom qu'on donne dans les Indes à une pierre que Borelli nomme en Latin lapis corvinus Indioe; on prétend que si on vient à faire chauffer cette pierre dans le feu, elle fait un bruit très - considérable, & semblable à un coup de tonnerre.

CACATOWA (Page 2:502)

CACATOWA, (Géog.) petite île de la mer des Indes, près de l'ile de Sumatra.

CACCIONDE (Page 2:502)

CACCIONDE, s. f. (Pharm.) nom d'une pilule dont le cachou fait la base, & que Baglivirecommande dans la dyssenterie.

CAÇERES (Page 2:502)

CAÇERES, (Géog.) petite ville d'Espagne dans l'Estramadure, proche les confins de Portugal: elle est sur la riviere de Sabrot, à neuf lieues d'Alcantara. Long. 12. 8. lat. 39. 15.

Caçeres de Camerinha (Page 2:502)

Caçeres de Camerinha, (Géog.) petite ville d'Asie dans l'île de Luçon. Lon. 142. 25. lat. 14. 15.

CACHALOT (Page 2:502)

CACHALOT, s. m. cete Clus. (Hist. nat. Ichthyol.) très - grand poisson de mer, du genre des cétacées. Willughby fait la description, d'après Clusius, d'un [p. 503] tachalot qui fut jetté sur les côtes occidental'es de la Hollande par une violente tempête: cet animal respiroit encore lorsqu'on l'apperçut, environ di heures après la tempête. Il avoit cinquante - deux ou cinquante - trois piés de longueur, & trente - un piés de circonférence, & même beauco up plus selon d'autres relations: on ne put pas avoir des mesures exactes, parce qu'une partie du corps s'étoit enfoncé dans le sable par les mouvemens que fit l'animal avant que de mourir. Il y avoit quinze piés de distance depuis le bout de la mâchoire supérieure jusqu'aux yeux. Le palais étoit percé de quarante - deux alvéoles, vingt - un de chaque cóté, dans lesquels entroient autant de dents de la mâchoire insérieure, qui étoient de la grandeur du pouce d'un homme de haute taille. Ce poisson avoit sur la tête auprés du do, un évent d'environ trois piés de diametre, par lequel il jettoit de l'eau en l'air. La mâchoire infériéure étoit longue de sept piés. Les yeux de cet animal étoient tres - petits à proportion de sa grosseur énorme: on auróit pû les entourer en faisant toucher l'extrémité du pouce avec celle du premier doigt. Il y avoit quatre piés de distance entre les veux & les nageoires; seize piés depuis les mâchoires jusqu'au nombril; trois piés depuis le nombril jusqu'à la verge; trois piés & demi depuis la verge jusqu'à l'anus, & treize piés & demi depuis l'anus jusqu'à la queue. Les nageoires avoient quatre piés quatre pouces de longueur, & un pié d'épaisseur. La longueur du membre étoit de six pouces après la mort de l'animal. La queue étoit fort épaisse & elle avoit treize piés d'étendue. On tira de la tète de ce poisson du blanc de baleine en assez grande quantité, pour remplir plus du quart d'un tonneau; & le corps entier rendit environ quarante tonneaux de graisse, sans compter celle qui se répandit sur la terre & dans la mer. La peau du dos étoit noire comme celle des dauphins ou des thons; le ventre étoit blanc.

Clusius fait mention d'un autre cachalet qui avoit soixante piés de longueur, quatorze piés de hauteur, & trente - six piés de circonsérence.

M. Anderson fait mention de plusieurs cachalots dans son histoire de Groenland, &c. Il y en a, dit cet auteur, qui ont de grosses dents plus ou moins longues, un peu arrondies & plates par le dessus; les autres les ont minces & recourbées comme des faucilles. On ne trouve dans le détroit de Davis & aux environs de Spitzberg. qu'une espece de cachalot. Il a les dents courtes, grosses & applaties; la tête fort grosse; deux nageoires longues aux côtés; une sorte de petite nageoire qui s'éleve sur le dos, & une queue large de douze ou quinze piés. Les cachalots de cette espece voyagent par troupes. On en a vû qui avoient plus de cent piés de longueur, & qui saisoient en soufflant l'eau un très - grand bruit que l'on pourroit comparer au son des cloches. Ces poissons se trouvent en quantité au cap du Nord, & sur les côtes de Finmarchie: mais on en prend rarement, parce qu'ils sont plus agiles que les baleines de Groenland, & qu'ils n'ont que deux ou trois endroits au - dessus de la nageoire où le harpon puisse pénétrer; d'ailleurs leur graisse est fort tendinense, & ne rend pas beaucoup d'huile.

Les marins, dit M. Anderson, distinguent deux especes de cachalots qui se ressemblent parfaitement par la figure du corps & par les dents, mais qui different en ce que les uns sont verdâtres, & ont un crane ou couvercle dur & osseux par - dessus le cerveau; les autres sont gris sur le dos, & blancs sous le ventre, & leur cerveau n'est recouvert que par une forte membrane qui est de l'épaisseur du doigt. On prétend que cette différence ne dépend pas de l'âge du poisson.

Lorsqu'on a ôté la peau du haut de la tête des cachalots qui n'ont point de crane, on trouve de la graisse de l'épaisseur de quatre doigts, & au - dessous une membrane épaisse & fort nerveuse qui sert de crane, & plus bas une autre cloison qui est assez semblable à la premiere, & qui s'étend dans toute la tête depuis le museau jusqu'à la nuque. La premiere chambre qui est entre ces deux membranes, renferme le cerveau le plus précieux, & dont on prépare le meilleur blanc de baleine. Cette chambre est divisée en plusieurs cellules, qui sont formées par une sorte de réseau ressemblant en quelque façon à un gros crêpe. Dans le cachalot ur lequel cette description a été saite, on tira de cette chambre sept petits tonneaux d'huile qui étoit claire & blanche: mais lorsqu'on la jettoit sur l'eau, elle se coaguloit comme du fromage; & lorsqu'on l'en retiroit, elle redevenoit fluide comme auparavant. Au - dessous de la premiere chambre il y en a une autre qui se trouve au - dus du palais, & qui a depuis quatre jusqu'à sept piés & demi de hauteur, selon la grosseur du poisson, & est remplie de blanc de baleine: il est renfermé comme le miel dans de petites cellules, dont les parois ressemblent à la pellieule intérieure d'un oeuf. A mesure que l'on enleve le blanc de baleine qui est dans cette chambre, il en revient de nouveau en assez grande quantité, pour que le tout remplisse jusqu'à onze petits tonneaux. La matiere qui remplace celle que l'on tire, sort d'un vaisseau qui est aupres de la tête du poisson, & qui est gros comme la cuisse d'un homme; il s'étend le long de l'épine jusqu'à la queue, où il n'est pas plus gros que le doigt. Lorsqu'on coupe la graisse du cachalot, il faut éviter ce vaisseau; car si on le coupe, le blanc de baleine s'écoule par l'ouverture.

Le cachalot que l'on prend sur les côtes de la nouvelle Angeterre & aux Bermudes, est une espece différenre. Ses dents sont plus grosses & plus larges, elles ressemblent aux dents de la roue d'un moulin, & sont de la grosseur du poignet. On trouve dans les cachalots de cette espece des boules d'ambre - gris qui ont jusqu'à un pié de diametre, & qui pesent jusqu'à vingt livres. Voyez l'article Baleine. (I)

CACHAN (Page 2:503)

CACHAN, (Géog.) ville de Perse dans l'Irac, située dans une grande plaine à vingt - deux lieues d'Ispahan. Il s'y fait grand commerce d'étoffes de soie en or & argent, & de belle fayence.

CACHAO (Page 2:503)

CACHAO, (Géog.) grande ville d'Asie, capitale de la province du même nom, au royaume de Tonquin. Les Anglois & les Hollandois y ont un comptoir. Long. 132. 32. lat. 22.

CACHE - ENTREE (Page 2:503)

* CACHE - ENTREE, s. m. c'est ainsi que les Serruriers appellent une petite piece de fer qui dérobe l'entrée d'une serrure. Il y a des cache - entrées faits avec beaucoup d'art. Voyez l'article Serrure, & l'explication des planches de Serrurerie.

CACHECTIQUES (Page 2:503)

CACHECTIQUES, adj. plur. (Medecine.) c'est ainsi qu'on appelle des remedes bons pour prévenir la cachexie, ou la guérir lorsque le malade en est attaqué. Il s'agit pour parvenir à la guérison de cette maladie, d'en lever les obstructions commençantes, même les plus enracinées. Les préparations de Mars, les sels apéritifs, les amers, & surtout le quinquina, ont cette vertu.

Ces remedes sont souvent employés trop tard. Les malades négligent de demander du secours, & laissent par ce moyen enraciner sur eux la cause d'une maladie qui devient par la suite fâcheuse, & qu'on auroit pû détruire au commencement. Voyez Cachfxie. (N)

CACHEMIRE (Page 2:503)

CACHEMIRE, (Géog.) province d'Asie dans les états du Mogol au nord: elle a environ trente lieues de long sur douze de large. Ce pays est peuplé, & fertile en pâturages, riz, froment, légumes: on y trouve beaucoup de bois & de bétail. Les habitans sont adroits & laborieux, & les femmes y sont belles. On les croit Juifs d'origine, parce qu'ils ont toûjours à la bouche le nom de Moyse, qu'ils croyent

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