ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"472"> leurs écrits une matiere rare; tirée du regne végétal & même minéral, en divers lieux & en divers pays, de laquelle matiere ils faisoient diverses étoffes riches & précieuses. Il y avoit le bysse des Indes, d'Egypte, de Grece, comme nous avons de la porcelaine de divers pays.

Nous ne doutons point encore que sous ce nom, les anciens n'ayent confondu les cotons, les oüattes, en un mot tout ce qui se filoit, & qui étoit d'un plus grand prix que la laine.

Mais s'il est certain qu'il y avoit chez les anciens du bysse tiré du regne végétal, il y a tout lieu de penser qu'ils tiroient aussi du byssus des pinnes - marines. Que dis - je, de penser? Aristote l'assûre positivement; car il nomme byssus, la soie de ces coquilles.

On a connu de tout tems l'art de la filer; ainsi l'on ne peut douter qu'elle n'ait été souvent employée pour les habits des grands seigneurs, dans des siecles où la soie n'étoit que très - peu connue, & ne se voyoit que rarement.

En effet ce byssus de coquillage, quoique filé grossierement, paroît beaucoup plus beau que la laine, & approche assez de la soie: on en fait encore à présent des bas, & d'autres ouvrages qui seroient plus recherchés si la soie étoit moins commune.

Pour filer cette sorte de byssus, on le laisse quelques jours dans la cave pour l'humecter & le ramollir; ensuite on le peigne pour en séparer la bourre & les autres ordures qui y sont attachées; enfin on le file comme on fait la soie.

Si je connoissois quelque ouvrage, quelque traité particulier sur le byssus des anciens; j'y renvoyerois les curieux. Voyez cependant l'article Byssus. (Le chevalier de Jaucourt.)

BYSSUS (Page 2:472)

BYSSUS, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante, qui differe du coralloïde, en ce que les plantes du genre dont il s'agit, sont composées de filamens cylindriques, qui ont des rameaux dans des especes, & n'en ont pas dans d'autres; enfin d'autres especes de ce même genre ont sur le même pié des filamens sans rameaux & des filamens avec des rameaux; la longueur de ces filamens yarie dans les différentes especes; il y en a de fort courts & de fort longs. Le byssus differe du conserva, en ce que ses filamens n'ont aucuns noeuds apparens, même lorsqu'ils sont desséchés. Le byssus est plus durable & plus consistant que le botrytis; ses semences ne sont pas disposées en épi ou en grappe, mais placées le long des tiges. Il y a quelques especes de byssus dont la substance est assez dure, & d'autres qui ne sont qu'herbacées. On en trouve qui ressemblent, comme le conserva, à un amas de fils de soie, à un tapis, à une peau de rat ou de chat, à une toison de brebis, à un morceau de drap, ou enfin à une toile d'araignée. Les semences qui ont été apperçûes sont longues ou oblongues. Micheli, Nov. plant. gen. Voyez Plante. (I)

BYSTRICE ou BYSTRYTZ (Page 2:472)

BYSTRICE ou BYSTRYTZ, (Géog.) il y a trois villes de ce nom dans le royaume de Boheme.

BYTHAU (Page 2:472)

BYTHAU, (Géog.) petite ville de la Prusse Polonoise.

BYTTE (Page 2:472)

BYTTE, (Géog.) île de la mer d'Allemagne, près de celle de Falster.

B Z

B Z O, (Géog.) ville d'Afrique, au royaume de Maroc. [omission: image; to see, consult fac-similé version] [p. 473]

[omission: image; to see, consult fac-similé version]

Le C, c, (Gram.) est la troisieme lettre de notre alphabet. La figure de cette lettre nous vient des Latins. Elle a aujourd'hui un son doux devant l'e & devant l'i; on prononce alors le c comme un s, ce, ci, comme se, si; ensorte qu'alors on pourroit regarder le c, comme le sigma des Grecs, tel qu'il se voit souvent, surtout dans les inscriptions, avec la figure de notre C capital, taic hmepaic (Gruter, tome I. pag. 70) c'est - à - dire, tais emerais; & au tome II. pag. 1020. on lit une ancienne inscription qui se voit à Alexandrie sur une colonne, *D*H*M*O*K*R*A*T*H* *P*E*R*I*K*L*I*T*O* *L*R*X*I*T*E*K*T*O, Democrates periclitos architectos, Democrates illustre architecte. Il y a un très - grand nombre d'exemples du sigma ainsi écrit, sur - tout en lettres majeures ou capitales; car en lettres communes le sigma s'écrit ainsi S au commencement & au milieu des mots, & ainsi S2 à la fin des mots. A l'égard de la troisieme figure du sigma, elle est précisement comme notre c dans les lettres capitales, & elle est en usage au commencement, au milieu, & à la fin des mots: mais dans l'écriture commune on recourbe la pointe inférieure du c, comme si on ajoûtoit une virgule au c: en voici la figure ST.

Ainsi il paroît que le c doux n'est que le sigma des Grecs; & il seroit à souhaiter que le c eût alors un caractere particulier qui le distinguât du c dur; car lorsque le c est suivi d'un a, d'un o, ou d'un u, il a un son dur ou sec, comme dans canon, cabinet, cacenat, coffre, Cologne, colombe, copiste, curiosité, cuvette, &c. Alors le c n'est plus la même lettre que le c doux, quoiqu'il paroisse sous la même figure; c'est le cappa des Grecs, K K, dont on a retranché la premiere partie; c'est le q des Latins écrit sans u, ainsi qu'on le trouve en quelques anciens: pronunciandum q latinum sine u, quod hoe voces ostendunt, punicè qalam, KA/LAMOS2, calamus, qane, KA/NNA, canna, (Angeli Canisil *E'LLH/NISMOS2. Parisiis, 1578, pag. 31.

En bas - Breton on écrit aussi le q sans u, ê qeve, envers; qen, qer, tant, tellement. Le q sans u est le cappa des Grecs, qui a les mêmes regles & le même son. (Grammaire Françoise Celtique, à Vannes 1738.)

S'il arrive que par la raison de l'étymologie on conserve le c dans l'écriture devant a, o, u; que dans la prononciation on donne le son doux au c, comme quand on écrit il prononça, François, conçu, reçu, &c. à cause de prononcer, France, concevoir, recevoir, &c. alors on met sous le c une petite marque qu'on appelle cédille, ce qui pourroit bien être le même sigma dont nous avons déjà parlé, qui en lettre commune s'écrit ainsi S2, S2W, so, ensorte que la petite queue de ce sigma pourroit bien être notre cédille.

Depuis que l'auteur du bureau typographique a mis en usage la méthode dont on parle au chapitre vj. de la Grammaire générale de P. R. les maîtres qui montrent aujourd'hui à lire, à Paris, donnent une double dénomination au c; ils l'appellent ce devant e & devant i, ainsi en faisant épeler ils font dire ce, e, ce: ce, i, ci.

A l'égard du c dur ou sec, ils l'appellent ke ou que; ainsi pour faire épeler cabane, ils font dire ke, a, ca; be, a, ba, caba; ne, e, ne, ca - ba - ne; car aujourd'hui on ne fait que joindre un e muet à toutes les consonnes; ainsi on dit be, ce, de, fe, me, re, te, se, ve; & jamais effe, emme, enne, erre, esse. Cette nouvelle dénomination des lettres facilite extrèmement la lecture, parce qu'elle fait assembler les lettres avec bien plus de facilité. On lit en vertu de la dénomination qu'on donne d'abord à la lettre.

Il n'y a donc proprement que le e dur qui soit le kappa des Grecs K, dont on a retranché la premiore partie. Le c garde ce son dur après une voyelle & devant une consonne; dicter, effectif.

Le c dur & le q sans u ne sont presque qu'une même lettre: il y a cependant une différence remarquable dans l'usage que les Latins ont fait de l'une & de l'autre de ces lettres, lorsqu'ils out voulu que la voyelle qui suit le q accompagné de l'u, ne fît qu'une même syllabe; ils se sont servis de qu; ainsi ils ont écrit, aqua, qui, quiret, reliquum, &c. mais lorsqu'ils ont eu besoin de diviser cette syllabe, ils ont employé le c au lieu de notre trema; ainsi on trouve dans Lucrece a - cu - a en trois syllabes, au lieu de aqua en deux syllabes; de même ils ont écrit qui monosyllabe au nominatif, au lieu qu'ils écrivoient cu - i dissyllabe au datif. On trouve aussi dans Lucrece cui - ret, pour quiret; relicu - um, pour reliquum.

Il faut encore observer le rapport du c au g. Avant que le caractere g eût été inventé chez les Latins, le c avoit en plusieurs mots la pronociation du g, ce fut ce qui donna lieu à Sp. Carvilius, au rapport de Terentius Scaurus, d'inventer le g pour distinguer ces deux prononciations: c'est pourquoi Diomede, lib. II. cap. de litterâ, appelle le g lettre nouvelle.

Quoique nous ayons un caractere pour le c, & un autre pour le g, cependant lorsque la prononciation du c a été changée en celle du g, nous avons conservé le c dans notre orthographe, parce que les yeux s'étoient accoûtumés à voir le c en ces mots - là: ainsi nous écrivons toûjours Claude, Cicogne, second, secondement, seconder, secret, quoique nous prononçions Glaude, Cigogne, segond, segondement, segonder: mais on prononce secret, secretement, secrétaire.

Les Latins écrivoient indifféremment vicesimus ou vigesimus; Gaius ou Caius; Gneius pour Cneius.

Pour achever ce qu'il y a à dire sur ce rapport du c au g, je ne puis mieux faire que de transcrire ici ce que l'auteur de la méthode Latine de P. R. a recueilli à ce sujet, p. 647. « Le g n'est qu'une diminution du c, au rapport de Quintilien; aussi ces deux lettres ont - elles grande affinité ensemble, puisque de KUBERI H/THS2 nous faisons gubernator; de KLE/OS2, gloria; de agere, actum; de nec - otium, negotium: & Quintilien témoigne que dans Gaius, Gneius, on ne distinguoit pas si c'etoit un c ou un g: c'est de - là qu'est venu que de centum on a formé quadringenti, quingenti, septengenti, &c. de porricere qui est demeuré en usage dans les sacrifices, on a fait porrigere; & semblables.

On croit que le g n'a été inventé qu'après la premiere guerre de Carthage, parce qu'on trouve toûjours le c pour le g dans la colonne appellée rostrata, qui fut élevée alors en l'honneur de Duilius, consul, & qui se voit encore à Rome au capitole; on y lit: macistratos leciones pucnando copias Cartaciniensis: ce que l'on ne peut bien entendre si l'on ne prend le c dans la prononciation du k. Aussi est - il à remarquer que Suidas parlant du croissant que les sénateurs portoient sur leurs souliers, l'appelle TO\ *R(WMAIKO\N KAW=W=A\; faisant assez voir par - là que le c & le k passoient pour une même chose, comme en effet ils n'étoient point différens dans la prononciation; car au lieu qu'aujourd'hui nous

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