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Nous ne doutons point encore que sous ce nom, les anciens n'ayent confondu les cotons, les oüattes, en un mot tout ce qui se filoit, & qui étoit d'un plus grand prix que la laine.
Mais s'il est certain qu'il y avoit chez les anciens du bysse tiré du regne végétal, il y a tout lieu de penser qu'ils tiroient aussi du byssus des pinnes - marines. Que dis - je, de penser? Aristote l'assûre positivement; car il nomme byssus, la soie de ces coquilles.
On a connu de tout tems l'art de la filer; ainsi l'on ne peut douter qu'elle n'ait été souvent employée pour les habits des grands seigneurs, dans des siecles où la soie n'étoit que très - peu connue, & ne se voyoit que rarement.
En effet ce byssus de coquillage, quoique filé grossierement, paroît beaucoup plus beau que la laine, & approche assez de la soie: on en fait encore à présent des bas, & d'autres ouvrages qui seroient plus recherchés si la soie étoit moins commune.
Pour filer cette sorte de byssus, on le laisse quelques jours dans la cave pour l'humecter & le ramollir; ensuite on le peigne pour en séparer la bourre & les autres ordures qui y sont attachées; enfin on le file comme on fait la soie.
Si je connoissois quelque ouvrage, quelque traité
particulier sur le byssus des anciens; j'y renvoyerois
les curieux. Voyez cependant l'article
BYSSUS (Page 2:472)
BYSSUS, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante,
qui differe du coralloïde, en ce que les plantes du
genre dont il s'agit, sont composées de filamens cylindriques,
qui ont des rameaux dans des especes, &
n'en ont pas dans d'autres; enfin d'autres especes de
ce même genre ont sur le même pié des filamens sans
rameaux & des filamens avec des rameaux; la longueur
de ces filamens yarie dans les différentes especes;
il y en a de fort courts & de fort longs. Le
byssus differe du conserva, en ce que ses filamens n'ont
aucuns noeuds apparens, même lorsqu'ils sont desséchés.
Le byssus est plus durable & plus consistant que
le botrytis; ses semences ne sont pas disposées en épi
ou en grappe, mais placées le long des tiges. Il y a
quelques especes de byssus dont la substance est assez
dure, & d'autres qui ne sont qu'herbacées. On en
trouve qui ressemblent, comme le conserva, à un
amas de fils de soie, à un tapis, à une peau de rat ou
de chat, à une toison de brebis, à un morceau de drap,
ou enfin à une toile d'araignée. Les semences qui ont
été apperçûes sont longues ou oblongues. Micheli,
Nov. plant. gen. Voyez
BYSTRICE ou BYSTRYTZ (Page 2:472)
BYSTRICE ou BYSTRYTZ, (Géog.) il y a trois villes de ce nom dans le royaume de Boheme.
BYTHAU (Page 2:472)
BYTHAU, (Géog.) petite ville de la Prusse Polonoise.
BYTTE (Page 2:472)
BYTTE, (Géog.) île de la mer d'Allemagne, près de celle de Falster.
B Z O, (Géog.) ville d'Afrique, au royaume de Maroc.
Le C, c, (Gram.) est la troisieme
lettre de notre alphabet. La figure
de cette lettre nous vient des
Latins. Elle a aujourd'hui un son
doux devant l'e & devant l'i; on
prononce alors le c comme un s,
ce, ci, comme se, si; ensorte qu'alors
on pourroit regarder le c,
comme le sigma des Grecs, tel qu'il se voit souvent,
surtout dans les inscriptions, avec la figure de notre
C capital,
Ainsi il paroît que le c doux n'est que le sigma des
Grecs; & il seroit à souhaiter que le c eût alors un
caractere particulier qui le distinguât du c dur; car
lorsque le c est suivi d'un a, d'un o, ou d'un u, il a
un son dur ou sec, comme dans canon, cabinet, cacenat,
coffre, Cologne, colombe, copiste, curiosité, cuvette, &c. Alors le c n'est plus la même lettre que le
c doux, quoiqu'il paroisse sous la même figure; c'est
le cappa des Grecs, K
En bas - Breton on écrit aussi le q sans u, ê qeve>, envers; qen, qer, tant, tellement. Le q sans u est le cappa des Grecs, qui a les mêmes regles & le même son. (Grammaire Françoise Celtique, à Vannes 1738.)
S'il arrive que par la raison de l'étymologie on conserve
le c dans l'écriture devant a, o, u; que dans la
prononciation on donne le son doux au c, comme
quand on écrit il prononça, François, conçu, reçu,
&c. à cause de prononcer, France, concevoir, recevoir,
&c. alors on met sous le c une petite marque qu'on
appelle cédille, ce qui pourroit bien être le même
sigma dont nous avons déjà parlé, qui en lettre commune
s'écrit ainsi
Depuis que l'auteur du bureau typographique a mis en usage la méthode dont on parle au chapitre vj. de la Grammaire générale de P. R. les maîtres qui montrent aujourd'hui à lire, à Paris, donnent une double dénomination au c; ils l'appellent ce devant e & devant i, ainsi en faisant épeler ils font dire ce, e, ce: ce, i, ci.
A l'égard du c dur ou sec, ils l'appellent ke ou que; ainsi pour faire épeler cabane, ils font dire ke, a, ca; be, a, ba, caba; ne, e, ne, ca - ba - ne; car aujourd'hui on ne fait que joindre un e muet à toutes les consonnes; ainsi on dit be, ce, de, fe, me, re, te, se, ve; & jamais effe, emme, enne, erre, esse. Cette nouvelle dénomination des lettres facilite extrèmement
Il n'y a donc proprement que le e dur qui soit le
kappa des Grecs
Le c dur & le q sans u ne sont presque qu'une même lettre: il y a cependant une différence remarquable dans l'usage que les Latins ont fait de l'une & de l'autre de ces lettres, lorsqu'ils out voulu que la voyelle qui suit le q accompagné de l'u, ne fît qu'une même syllabe; ils se sont servis de qu; ainsi ils ont écrit, aqua, qui, quiret, reliquum, &c. mais lorsqu'ils ont eu besoin de diviser cette syllabe, ils ont employé le c au lieu de notre trema; ainsi on trouve dans Lucrece a - cu - a en trois syllabes, au lieu de aqua en deux syllabes; de même ils ont écrit qui monosyllabe au nominatif, au lieu qu'ils écrivoient cu - i dissyllabe au datif. On trouve aussi dans Lucrece cui - ret, pour quiret; relicu - um, pour reliquum.
Il faut encore observer le rapport du c au g. Avant que le caractere g eût été inventé chez les Latins, le c avoit en plusieurs mots la pronociation du g, ce fut ce qui donna lieu à Sp. Carvilius, au rapport de Terentius Scaurus, d'inventer le g pour distinguer ces deux prononciations: c'est pourquoi Diomede, lib. II. cap. de litterâ, appelle le g lettre nouvelle.
Quoique nous ayons un caractere pour le c, & un autre pour le g, cependant lorsque la prononciation du c a été changée en celle du g, nous avons conservé le c dans notre orthographe, parce que les yeux s'étoient accoûtumés à voir le c en ces mots - là: ainsi nous écrivons toûjours Claude, Cicogne, second, secondement, seconder, secret, quoique nous prononçions Glaude, Cigogne, segond, segondement, segonder: mais on prononce secret, secretement, secrétaire.
Les Latins écrivoient indifféremment vicesimus ou vigesimus; Gaius ou Caius; Gneius pour Cneius.
Pour achever ce qu'il y a à dire sur ce rapport du
c au g, je ne puis mieux faire que de transcrire ici
ce que l'auteur de la méthode Latine de P. R. a recueilli
à ce sujet, p. 647.
On croit que le g n'a été inventé qu'après la
premiere guerre de Carthage, parce qu'on trouve
toûjours le c pour le g dans la colonne appellée
rostrata, qui fut élevée alors en l'honneur de Duilius, consul, & qui se voit encore à Rome au capitole;
on y lit: macistratos leciones pucnando copias
Cartaciniensis: ce que l'on ne peut bien entendre si
l'on ne prend le c dans la prononciation du k. Aussi
est - il à remarquer que Suidas parlant du croissant
que les sénateurs portoient sur leurs souliers, l'appelle
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