ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"829"> le creux diminue insensiblement sur le devant: ce qui lui donne la forme d'une coquille; voila la conque célebre des Egyptiens, des Grecs & des Romains; nous allons dire pourquoi.

L'enfant cheri d'Osiris & d'Isis, & le serpent qu' on y joignoit, passerent d'Egypte à Athenes, étoit une colonie venue de Sais, & de - là furen tés bien loin ailleurs. Telle est visiblement de l'usage qu'avoient les Athémens de placer fans dans un van aussitôt apres la naisiance, & y coucher sur un serpent d'or. Cette p fondée sur la tradition, que la nourr ce de l'avoit fait pour le dieu, & Minerve pour

De si grands exemples ne pouvo dans la Grece l'usage de mettre sur un van les enfans nouvellement nes. C'est pourquoi C nous dit que Nemesis attentive à toutes les bo pratiques, posa le petit Jupiter sur un van d'or c'étoit en même tems une céremome fort ordinane enez les Atheniens, sur tout dans les familles dutinguées, d'étendre les petits enfans sur des serpens d'or.

Tout le monde sait encore que le van étoit consacré au dieu du vin; & mystica vannus lacchi, dit Virgile. Les commentateurs apportent deux raisons de cette consecration du van mystérieux voué à Bacchus, qui sont toutes deux plausibles: l'une, parce qu'Isis avoit ramassé dans un van les membres épars d'Osiris, qui est le meme que Bacchus, & que Tiphon avoit mis en pieces. l'autre raison est prise de ce que les vignerons offroient à Bacchus dans un van les prémices de la vendange. (D. J.)

Van (Page 16:829)

Van, s. m. (terme de Vannters.) inflrument d'osier à deux anses, courbé en rond par - derriere qu'il a un peu relevé. dont le creux diminue insensiblement jusque sur le devant. Les vans servent à vanner les grains pour en séparer la menue paille & la poussiere. Ils sont le principal objet du metier des vanniers - cloturiers. (D. J.)

Van (Page 16:829)

Van, (Géog. mod.) ville & château de la grande Arménie, vers les sources de l'Euphrate, sur les confins des deux empires turc & persan, à 70 lieues au sud - ouest d'Erzeron. Van est aujourd'hui tous la domination du grand - seigneur, & a son château ou sa forteresse sur une montagne voisine; ses habitans sont pour la plûpart arméniens. Tout près de la ville, est un lac du même nom, l'un des plus grands de l'Asie, & qui peut avoir 50 lieues de circuit. C'est le Mantiana palus de Strabon, l. XI. p. 529. Ce lac de Van est aussi nommé lac d'Actamar; on n'y trouve qu'une sorte de poisson qui est un peu plus gros que nos sardines, & dont il se fait tous les ans un grand débit en Perse & en Arménie. (D. J.)

VANANTE (Page 16:829)

VANANTE, adj. (terme de Papeterie.) la pâte de moyenne qualité, ou celle qui est faite avec des vieux chiffons & drapeaux de toile de chanvre ou de lin, qui ne sont pas de la plus belle qualité, se nomme pâte vanante. C'est avec cette pâte qu'on fabrique le papier de la seconde sorte. Voyez Papier.

VANAS (Page 16:829)

VANAS, (Commerce.) terme corrompu du latin, que quelques teneurs de livres mettent d'espace en espace à la marge de leurs écritures, pour marquer qu'ils annullent les articles qui sont vis - à vis de ce mot, & qu'ils ont mal portés, soit dans le journal, soit dans le grand livre. Voyez Annuller. Dictionn. de Commerce.

VANCOHO (Page 16:829)

VANCOHO, s. m. (Hist. nat.) espece de scorpion fort dangereux qui se trouve dans l'île de Madagascar; il ressemble à quelques égards à une araignée. Il a le corps ou le ventre noir, rond & fort gros; sa piquure est extrèmement dangereuse; elle cause un évanouissement soudain qui dure quelquefois deux jours, pendant lesquels on a tout le corps froid comme de la glace. On donne dans ce cas au malade les mêmes remedes que contre les poisons, tient le plus chaudement qu'il est possible.

NDABANDA, (Géog. anc.) contrée de la ane. Elle est placée par Ptolomée, l. VI. c. xij. le mont Caucase & le mont Imaus. (D. J.)

VANDALES (Page 16:829)

VANDALES, s. m. pl. (Hist. ancienne.) nation bare faisant partie de celle des Goths, & qui, comme cette dernierc, etoit venue de Scandinavie. Le nom des Vandales vient, dit - on, du mot gothique vandelen qui signifie encore aujourd'hui en allemand erer, parce que ce peuple changea très souvent de demeure. Au sortir du nord les Vandales s'établirent dans les pays connus aujourd'hui sous le nom du Brandebourg & du duché de Meklenbourg. Sous l'empire d'Auguste, une partie de ces barbares vinrent s'établir sur les bords du Rhin, chassés par Tibere ils allerent s'établir vers l'Orient entre le bosphore cimmerien & le Tanais, d'ou ils chasserent les Sclaves, dont ils prirent le pays & le nom; une partie a la s'etablir sur les bords du Danube, & occuperent les pays connus aujourd'hui sous le nom de Transylvante, de Moldavie & de Valachie; ils se rendirent maitres de la Pannonie, d'où ils furent chassés par l'empereur Marc - Aurele en 170. Ils firent en 271 de nouvelles irruptions sur les terres de l'empire romain, & furent defaits par Aurélien, par Probus. L'an 409, les Vandales accompagnés des Sueves & des Alains se rendirent maîtres d'une partie de l'Espagne qu'ils partagerent avec ces barbares; de là sous la conduite de leur roi Genseric, ils passerent en Afrique en 428. Après plusieurs victoires remportées sur les Romains, ils les forcerent à leur céder la plus grande partie des provinces que l'empire possédoit dans cette partie du monde. En 455, Genseric vint en Italie où il prit & pilla la ville de Rome; il infesta les côtes de Sicile & de Grece, & continua à harasser les Romains jusqu'à ce qu'il força l'empereur Zénon à lui céder tous ses droits sur l'Afrique, qui resta aux Vandales jusqu'au regne de Justinien, qui réunit de nouveau à son empire les provinces dont ces barbares s'étoient emparés.

VANDALICI MONTES (Page 16:829)

VANDALICI MONTES, (Géog. anc.) Dion Cassius l. LV. donne ce nom aux montagnes dans lesquelles l'Elbe prend sa source. Par conséquent ce sont les montagnes qui séparent la Bohème de la Lusace & de la Silésie. (D. J.)

VANDALIE (Page 16:829)

VANDALIE, (Géogr. mod.) plusieurs géographes ont donné ce nom à une partie de la Poméranie ducale & du duché de Mecklenbourg en basse Saxe.

La Vandalie prise pour une contrée de la Poméranie ducale, est bornée par la mer Baltique au nord, le desert de Waldow au midi, les seigneuries de Butow & de Louwenborck au levant, & par la Cassabie au couchant. On lui donne environ quatorze lieues de longueur & autant de largeur. Sa capitale est Stolpe.

La Vandalie regardée comme une contrée du duché de Meclenbourg en basse Saxe, est entre l'évêché & le duché de Swerin, la seigneurie de Rostock & celle de Stutgard, la Poméranie royale & le marquisat de Brandebourg. Ce pays peut avoir environ trente lieues du couchant au levant, & dix du nord au sud. On y voit plusieurs petits lacs. Sa capitale est Gustrow. (D. J.)

VAND OEUVRE (Page 16:829)

VAND OEUVRE, (Géogr. mod.) petite ville de France, dans la Champagne, sur la riviere de Barse, à six lieues au levant de Troyes. Longit. 22. 4. latit. 48. 12.

Cette petite ville est la patrie de Nicolas Bourbon, poëte latin qui vivoit sous le regne de François I. Marguerite de Valois le donna pour précepteur à Jeanne d'Albret de Navarre sa fille, & mere d'Henri IV. Il mourut à Condé, vers l'an 1550. Il a laissé huit livres d'épigrammes, sous le titre de nugoe, baga<pb-> [p. 830] telles, au sujet duquel du Bellai fit ces deux jolis vers:

Paule, tuum inscribis, Nugarum nomine librum, In toto libro nil melius titulo.

C'est un bon mot, mais qui ne doit point détruire le mérite de l'ouvrage même, dont Erasme faisoit grand cas. Bourbon étoit fils d'un riche maître des forges, ce qui lui donna lieu de publier son poëme de la forge en latin ferraria. Il décrit dans cet ouvrage tout le travail de la forge, & de l'occupation des ouvriers qui coupoient le bois, qui faisoient le charbon, qui fouilloient la mine, qui la nettoyoient, qui la voituroient au fourneau pour le fondeur, & pour les forgerons; il les met tous en action, & il ne laisse à son pere que le soin de les payer & de veiller sur le produit.

Il eut un petit neveu, nommé comme lui Nicolas Bourbon, & comme lui très - bon poëte latin. Ce neveu fut de l'académie françoise, & mourut comblé de pensions en 1644. âgé d'environ 70 ans. Ses poesies parurent à Paris l'an 1630. in - 12. On fait grand cas dans ce recueil de la piece intitulée: imprecation contre le parricide d'Henri IV. Les deux beaux vers en l'honneur de ce prince, qui sont à la porte de l'arsenal de Paris, sont encore du même poëte; les voici, quoique tout le monde les sache par coeur, ou si vous voulez, par cette même raison:

Ethna hoec Henrico vulcania tela ministrat, Tela gigantoeos debellatura furores. (D. J.)

VANDOISE (Page 16:830)

VANDOISE, s. m. (Hist. nat. Ichthiolog.) poisson de riviere, qui est une espece de muge que l'on nomme suiffe à Lyon, & dard en Saintonge & en Poitou, parce qu'il s'élance avec une vîtesse semblable à celle d'un dard; il a le corps moins large que le gardon, & le museau plus pointu; il est couvert d'écailles de moyenne grandeur, & il a plusieurs petites lignes longitudinales sur la partie supérieure des côtés du corps; sa couleur est mêlée de brun, de verd, & de jaune; ce poisson devient fort gras, il a la chair molle & d'un assez bon goût. Rondelet, hist. des poissons de riviere, chap. xiv.

VANG (Page 16:830)

VANG, s. m. (Hist. mod.) ce mot signifie petit roi ou roitelet: l'empereur de la Chine le confere aux chefs ou kans des Tartares monguls qui sont soumis à son obéissance, & à qui il ne permet point de prendre le titre de kan, qu'il se réferve; ces vangs ont sous eux des peït - se & des kong, dont les titres répondent à ceux de ducs & de comtes parmi nous.

VANGERON (Page 16:830)

VANGERON, s. m. (Hist. nat. Ichth.) poisson qui se trouve dans le lac de Lausane; il ressemble aux muges par le museau, & à la carpe par la forme du corps & par la qualité de la chair; il a deux nageoires de couleur d'or près des ouies, deux jaunes sous le ventre, une au - delà de l'anus, & une sur le dos; la queue est fourchue & revêtue à son origine, par des écailles peu adhérentes. Rondelet, hist. des poissons des lacs, chap. ix. Voyez Poisson.

VANGIONS, les (Page 16:830)

VANGIONS, les, (Géog. anc.) Vangiones; peuples de la Gaule belgique, & originaires de la Germanie. César, dans ses commentaires, bel. Gall. l. I. dit qu'ils étoient dans l'armée d'Arioviste, avec les Tribocci & les Nemetes; & Pline, l. IV. c. xvj. nous apprend qu'ils s'emparerent de la partie du pays des Médiomatrices, le long du rivage du Rhin.

Cluvier, Germ. ant. l. II. c. x. croit que ces peuples étoient établis dans les Gaules avant la guerre d'Arioviste, parce que les Marcomans, les Sédusiens, les Harudes, & les Sueves, que ce prince avoit amenés avec lui, ou qui l'avoient joint depuis son arrivée, furent tous chassés de la Gaule, après que César les eut battus: au - lieu que les Németes. les Vangions, & les Tribocci demeurerent toujours dans leurs terres, sur la rive gauche du Rhin.

Il paroît que ces trois nations n'étoient point soumises à Arioviste, puisqu'elles demeuroient dans la Gaule belgique. Elles pouvoient être seulement en alliance avec lui, ou peut - être même sous sa protection; ce qui les engagea à lui donner du secours contre les Romains.

On ne sait point en quel tems les Vangions passerent le Rhin pour s'établir dans les Gaules. Ils occuperent une partie des terres de Mayence & du Palatinat. Borbetomagus, ou Borgetomagus, aujourd'hui Worms, étoit leur ville capitale. (D. J.)

VANILLE (Page 16:830)

VANILLE, s. m. (Hist. nat. Bot.) vanilla, genre de plante à fleur polypetale, anomale & composée de six pétales, dont cinq sont semblables & disposés presqu'en rond; le sixieme occupe le milieu de la fleur, & il est roulé en forme d'aiguiere; le calice devient dans la suite un fruit en forme de corne molle & charnue, qui renferme de très - petites semences. Plumier, nova plant. amer. gen. Voyez Plante.

Vanille (Page 16:830)

Vanille, s. f. (Botan. exot.) goùsse amériquaine qui donne la force, l'odeur, & le goût au chocolat; cette boisson dont les Espagnols font leurs délices, & qu'ils n'aiment pas moins que l'oisiveté. Quoiqu'ils tirent ce fruit depuis près de deux siecles, des pays qu'ils ont si cruellement ravagés, ils ne savent pas même aussi - bien que nous, ce qui concerne les especes, la culture, la multiplication, & les propriétés de la vanillc. Nous ne leur devons point le peu de lumieres que nous en avons, & sur tout le reste, ils nous ont bien dégagés de la reconnoissance.

La vanille est du nombre de ces drogues dont on use beaucoup, & que l'on ne connoit qu'imparfaitement. On ne peut pas douter que ce ne soit une gousse, ou silique, qui renferme la graine d'une plante, & delà lui vient le nom espagnol de vaynilla, qui signifie petite guaîne; mais on ne connoit ni le nombre des especes, ni quelles sont les especes les plus estimables de ce genre de plante, en quel terroir elles viennent le mieux, comment on les cultive, de quelle maniere on les multiplie, &c. on n'a sur tout cela que des détails peu sûrs & peu exacts. Messieurs les académiciens qui ont été au Pérou, ne nous ont point fourni les instructions qui nous manquent sur cette plante.

Les Amériquains sont seuls en possession de la vanille, qu'ils vendent aux Espagnols, & ils conservent soigneusement ce trésor qui leur est du moins resté, apparemment parce que leurs maîtres n'ont pas su le leur ôter. On dit qu'ils ont fait serment entr'eux de ne révéler jamais rien aux Espagnols, fût - ce la plus grande de toutes les bagatelles; c'est en ce cas une convention tacite dont ils ne rendroient que de trop bonnes raisons; & souvent ils ont souffert les plus cruels tourmens, plutôt que d'y manquer.

D'un autre côté, les Espagnols contens des richesses qu'ils leur ont enlevées, de plus accoutumés à une vie paresseuse, & à une douce ignorance, méprisent les curiosités d'histoire naturelle, & ceux qui les étudient; en un mot, si l'on en excepte les seuls Hermandez, & le pere Ignatio, espagnols, c'est aux curieux des autres nations, aux voyageurs, aux négocians, & aux consuls établis à Cadix, que nous sommes redevables du petit nombre de particularités que nous avons sur cette drogue précieuse, & qui formeront cet article.

Noms & descriptions de la vanille. Elle est nommée des Indiens mécasubil, & par nos botanistes vanilla, vaniglia, vayniglia, vanillias, piperis arbori jamaicensis innascens, Pluk. almaq. 301.

C'est une petite gousse presque ronde, un peu applatie, longue d'environ six pouces, large de quatre lignes, ridée, roussâtre, mollasse, huileuse, grasse,

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