ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"827"> la moins ordinaire; on en trouve à l'embouchure des ureteres dans la vessie, ou la tunique interne de la vessie couvre le trou par où l'uretere, après s'être coule entre les deux membranes dont la vessie est composée, fait passer l'urine dans la capacité de la vessie; car cette membrane que l'urine leve pour entrer, est rabattue par la même urine, qui la colle contre les bords du trou après qu'elle est passée.

On a trouvé une pareille valvule dans la vésicule du foie d'un boeuf au milieu de la partie de son fond, ou elle est attachée au foie. Cette valvule étoit une membrane qui couvroit un trou faisant l'embouchure d'un rameau de la bile, qni ayant plusieurs racines répandues dans tout le foie, apportoit cette humeur dans la vésieule.

La seconde espece de soupape qui est en cône, agit d'une autre maniere; car la partie faite en cône laisse passer l'eau qui vient du côté de la pointe du cône, parce qu'elle est poussée par l'eau & levée, en sorte qu'elle ouvre en partie le trou rond du cercle, qu'elle fermoit entierement lorsqu'elle étoit abaissée; mais elle empêche que l'eau ne retourne, parce que venant vers la base du cône, sa pesantour fait rentrer le cône dans le trou du cercle qu'elle bouche fort exactement, n'y ayant rien qui bouche sibien un trou, qu'un cône ou soret.

L'espece de valvule qui répond à cette sorte de soupape est appellée sigmoide, parce que le bord de la membrane qui la compose represente un C, qui est un sigma des anciens caracteres grecs. Cette membrane, qui est comme un sac ou capuchon, fait un cône, lorsqu'étant remplie elle est dilatée; car la moitié du bord de cette membrane étant attachée à la tunique de la veine, il arrive nécessairement que loisque le sang monte dans la veine, il pousse la partie détachée, & la collant contre la tunique de la veine, il se fait passage; au contraire, lorsque le sang vient à descendre, il sépare la partie detachée d'avec la tunique de la veine contre laquelle elle étoit collée, & emplissant le fac, l'arrondit, & lui donne la figure conique dont la base emplit toute la rondeur du conduit de la veine, de même que la base du cône de la soupape remplit la rondeut du cercle qui la soutient.

Il se trouve dans quelques poissons, comme dans la raie, que ces valvules, au - lieu d'être des sacs composés de membranes, sont des chairs solides qui doivent apparemment en se gonslant & en se rétrécissant, faire l'esset que la valvale sigmoide sait en s'emplissant & en se vuidant de sang. Et il faut supposer que ces chairs ont des pores ouverts vers le côté où le sang doit couler, & qu'ils sont fermés vers celui d'où il vient; en sorte que lorsque le sang fait effort pour passer, il comprime ces chairs, & en exprime le sang; & lorsqu'il fait effort pour retourner, il les remplit, & les faisant gonsler, il bouche le passage, y ayant apparence que ces valvules charnues ne sont essectivement autre chose qu'un amas d'une infinité de petits sacs remplis de sang.

Ces valvules sigmoïdes se trouvent presque dans tous les vaisseaux; il y en a dans les veines & dans les canaux lyinphatiques, pour empêcher le retour des humeurs que ces vaisseaux contiennent, & pour aider au cours qu'elles doivent avoir: car les humeurs ne pouvant retourner lorsqu'elles ont passé au - dessus des valvules, la moindre compression que les veines ou vaisseaux lymphatiques souffrent par le mouvement de la respiration & des muscles de tout le corps, leur fait pousser le sang & la lymphe vers les endroits où les valvules leur donnent le passage libre.

Cela se fait par la même raison qui fait monter un épi de blé le long du bras, quand il est mis entre le bras & la manche de la chemise la queue en haut, & les barbes de l'épi en en - bas, quoique la structure de cette machine soit différente de celle des valvules; car l'épi monte lorsqu'on remue le bras, parce qu'il ne peut aller en en - bas, & qu'il va aisément en en - haut, attendu que rien ne l'en empêche, & que le mouvement du bras agissant sur l'épi, l'oblige à ne pas demeurer en une place.

Il y a aussi de ces valvules dans le coeur; savoir trois qui ferment l'aorte à la sortie du ventricule gauche, & empêchent que le sang n'y rentre; & trois qui de la même maniere forment la veine artérieuse, & qui empêchent que le sang, qui pour passer dans le poumon est sorti du coeur, n'y rentre. Les gros rameaux de veines ont ordinairement deux valvules vis - à - vis l'une de l'autre, & les petits n'en ont qu'une: quand les valvules doubles sont enflées par le sang qui les emplit, elles ont la figure d'un demi - cône, & celle du tiers d'un cône quand elles sont triples.

La troisieme espece de soupape n'a point encore le nom, mais M. Perrault a cruqu'il lui en étoit dû un à cause qu'elle agit de même que les soupapes. Ces soupapes de la troisieme espece sont ordinairement sans comparaison plus grandes que les autres, qui ne passent guere quatre ou cinq pouces de diametre, aulieu que celles - là ont jusqu'à deux ou trois toises; on s'en sert pour les écluses. Ce sont deux battans de porte que l'eau ferme en les poussant & en les faisant approcher l'un de l'autre; & elles demeurent en cet état, tant à cause qu'elles sont retenues par des chaînes, que parce qu'elles se soutiennent d'elles - mêmes, étant appuyées l'une contre l'autre, & faisant un angleopposé au cours de l'eau.

Il y a dans le coeur des valvules qui agissent par une même raison: on les appelle tricuspides ou tricuspidales, parce qu'elles ont trois pointes étant de forme triangulaire: car quoique ces petites portes du coeur ne soient pas quarrées, elles font néanmoins le même effet que les portes des écluses qui le sont en ce que s'approchant & se joignant par leurs côtés elles ferment le passage au sang, & l'empêchent de sortir des ventricules du coeur, quand il y est entré par la veine cave ou par l'artere veineuse. Et de même que les valvules tricuspides se touchent par deux côtés étant attachées au coeur par le troisieme, les portes des écluses se touchent aussi par un côté, & touchent au fond de l'écluse par un autre, le troisieme étant attaché à la muraille.

Or parce que ces valvules ne sont pas d'une matiere ferme, comme les portes qui résistent à l'impulsion de l'eau lorsqu'elles sont jointes l'une contre l'autre, la nature leur a donné un autre moyen de résister à l'impulsion du sang, & cela se fait par un grand nombre de ligamens, qui sont comme autant de petites cordes attachées aux deux bords de chaque valvule, de même que les portes des écluses sont retenues par des chaînes: car ces ligamens empêchent que lorsque le sang a fait approcher les membranes qui sont le corps de la valvule, elles ne soient pas poussées plus avant; si cela arrivoit, elles ne pourroient empêcher le sang de passer & de retourner d'où il est venu.

Il y a de cette espece de valvules dans le coeur à l'extrémité des vaisseaux qui apportent le sang dans chaque ventricule, savoir la veine cave, qui le rapporte de tout le corps dans le ventricule droit, & l'artere veineuse qui est proprement une veine qui rapporte dans le ventricule gauche le sang que la veine artérieuse a répandu dans le poumon. La veine cave a trois de ces valvules; mais l'artere veineuse n'en a a que deux, parce qu'elle ne rapporte pas tant de sang dans le ventricule gauche, que la veine cave en rapporte dans le droit; une partie du sang que la veine cave rapporte dans le coeur, & que la veine artérieuse distribue dans le poumon, étant consumée pour nour<pb-> [p. 828] riture de cette partie, qui en dissipe beaucoup.

Toutes ces valvules, tant les sigmoides, que les tricuspidales, se trouvent dans le coeur de presque tous les animaux terrestres qui sont un peu grands: dans les oiseaux elles sont autrement, & les anfractuosités des ventricules sont aussi différentes; les ventricules même ne sont pas en même nombre; ceux d'entre les poissons qui ne respirent point, n'ont qu'un ventricule dans le coeur; mais ce ventricule a deux sacs, qui sont comme ses oreilles: dans l'un de ses sacs, que j'appelle l'oreille droite, la veine cave porte le sang par deux troncs: de l'autre sac, qui est comme l'oreille gauche, l'aorte sort faisant un seul tronc. Les valvules sont dans le coeur à l'entrée de chaque sac; elles sont sigmoïdes, deux à chaque entrée. Celles qui empêchent que le sang ne retourne dans la veine cave sont mieux fermées, & doivent avoir plus de force pour le retenir, que celles qui l'empêchent de retourner de l'aorte dans le coeur.

Jacques Sylvius, le grand admirateur de Galien, & l'ennemi juré de Vesale, a le premier découvert les valvules qui sont à l'orifice de la veine azigos, de la jugulaire, de la brachiale, de la crurale, & du tronc de la veine cave qui part du foie. Il les nomma épiphises membraneuses; Fabricius ab Aquapendente revendique à tort l'honneur de cette découverte; il n'a que celui d'en avoir donné une plus exacte description, & de leur avoir imposé le nom de valvules, qu'elles retiennent encore aujourd'hui; nom qui leur convient en effet, tant par rapport à leurs usages, qu'à l'égard de leur structure. Eustachius apperçut le premier la valvule placée à l'orifice de la veine coronaire dans le coeur. Il prétend encore avoir découvert la valvule que quelques auteurs appellent valvula nobilis, placée dans la veine cave, tout proche de l'oreillette droite du coeur. Cependant Jacques Sylvius paroît avoir remarqué cette valvule avant Eustachi; mais ce dernier l'a bien mieux décrite. (D. J.)

Valvules (Page 16:828)

Valvules du coeur, (Anatom.) especes de soupapes qui sont aux orisices des ventricules du coeur.

Ces valvules ou soupapes sont de deux sortes; les unes permettent au sang d'entrer dans le coeur, & l'empéchent d'en sortir par le même chemin; les autres le laissent sortir du coeur, & s'opposent à son retour. Celles de la premiere espece terminent les oreillettes, & celles de la seconde occupent les embouchures des grosses arteres. On a donné à celles - ci le nom de valvules semi - lunaires ou valvules sigmoïdes, & aux autres celui de triglochines ou tricuspides ou mitrales.

Les valvules triglochines ou tricuspides du ventricule droit sont attachées à l'orifice auriculaire du ventricule, & s'avancent dans la même cavité de ce ventricule. Elles sont comme trois languettes fort polies du côté qui regarde l'embouchure de l'oreillette, garnies de plusieurs expansions membraneuses & tendineuses du côté de la cavité ou surface interne du ventricule, & elles sont comme découpées ou dentelées par leurs bords. Les valvules de l'orifice auriculaire du ventricule gauche sont de même forme & structure; mais il n'y en a que deux, & on les a nommées valvules mitrales à cause de quelque ressemblance à une mitre qu'elles représentent assez grossierement.

Ces cinq valvules sont très - minces, & elles sont attachées par plusieurs cordes tendineuses aux colonnes charnues des ventricules. Les cordages de chaque valvule sont attachées à deux colonnes. Il y a entre ces valvules d'autres petites de la même figure. On peut aussi appeller toutes ces valvules tricuspides en général valvules auriculaires ou valvules veineuses du coeur.

Les valvules semi - lunaires ou valvules sigmoïdes sont au nombre de six, trois à chaque ventricule, & à l'embouchure des grosses arteres. Le nom de valvules artérielles leur convient assez. Elles sont faites àpeu - près comme des paniers de pigeon. Leurs concavités regardent la paroi ou concavité de l'artere, & leurs convexités s'approchent mutuellement. En examinant ces valvules avec le microscope, on trouve des fibres charnues dans la duplicature des membranes dont elles sont composées.

Elles sont vraiment semi - lunaires, c'est - à - dire en forme de croissant, par les attaches de leurs fonds; mais elles ne le sont pas par leurs bords slottans; car ces bords représentent chacun deux petits croissans, dont deux extrémités se rencontrent au milieu du bord, & y forment une espece de petit mamelon. Winslow. (D. J.)

Valvules (Page 16:828)

Valvules des intestins; « dans le jejunum & l'ileum, la tunique interne ayant plus d'étendue que l'externe, est fort ridée. On a cru que les plis tachés qu'elle forme, faisoient en quelque maniere la fonction des valvules; c'est pourquoi ils ont été nommés valvules conniventes, en latin valvuloe conniventes».

Valvules (Page 16:828)

Valvules des vaisseaux lactés; « les vaisseaux lactés qui s'ouvrent dans les intestins, reçoivent la partie du chyle qui est préparée & fluide, & paroissent par intervalles comme s'ils étoient liés & serrés. Quand on les comprime, ils ne laissent pas refluer la liqueur vers les intestins, quoiqu'elle soit aisément poussée vers les glandes: ce qui montre qu'il y a des valvules dans les vaisseaux lactés, mais qui sont trop petites pour être visibles.» Id. ibid. p. 56.

Valvule (Page 16:828)

Valvule du colon, le colon a une grande valvule pour empêcher les excrémens de rentrer dans l'ileon; il a aussi plusieurs autres valvules pour retarder la descente des matieres. Voyez Colon & Excrément.

Constantin Varole, boulonois, médecin du pape Grégoire XIII. & qui mourut en 1570, fut le premier qui observa les valvules du colon. Bart. Eustachi, natif de San - Severino en Italie, découvrit vers ce même tems la valvule qui est à l'orifice de la veine coronaire, & cette valvule remarquable qui est à l'orifice du tronc inférieur de la veine cave, près de l'oreillette droite du coeur. Il est vrai qu'il ne la prit pas pour une valvule, mais seulement pour une membrane.

Lancisi, médecin du pape Clément XI. & qui a publié le premier les oeuvres d'Eustachi, croit que l'usage de cette valvule est d'empêcher le sang de la veine cave supérieure de frapper avec trop de violence contre celui de l'inférieure. M. Winslow qui a examiné cela avec beaucoup de soin, est à - peu - près de même sentiment. Mém. de l'acad. des Sciences.

Mais comme cette valvule diminue peu - à - peu dans les enfans, de même que le trou ovale, & qu'à la fin elle disparoit entierement dans les adultes, il semble qu'elle a quelque autre usage qui regarde principalement la circulation du sang dans le foetus.

En effet, par le moyen de cette valvule, M. Winslow concilie les deux systèmes opposés de la circulation du sang dans le foetus, qui sont expliqués dans l'article Circulation. Voyez Circulation du sang, & Foetus.

VAMPIRE (Page 16:828)

VAMPIRE, s. m. (Hist. des superstit.) c'est le nom qu'on a donné à de prétendus démons qui tirent pendant la nuit le sang des corps vivans, & le portent dans ces cadavres dont l'on voit sortir le sang par la bouche, le nez & les oreilles. Le p. Calmet a fait sur ce sujet un ouvrage absurde dont on ne l'auroit pas cru capable, mais qui sert à prouver combien l'esprit humain est porté à la superstition. (D. J.)

VAN (Page 16:828)

VAN, s. m. (Littérat.) on connoit cet instrument à deux anses, courbé en rond par - derriere, & dont

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