ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"357"> voyoit rien qui fût digne de remarque. (D. J.)

TITICACA (Page 16:357)

TITICACA, (Geog. mod.) île de l'Amérique méridionale, dans le Pérou, audience de Los - Charcas, au milieu d'un lac du même nom, qui passe pour être le plus large de toute l'Amérique. Cette île est seulement éloignée de demi - lieue de la terre - ferme, & elle n'a que cinq à six mille pas de circuit. (D. J.)

TITIMALE ou TITHYMALE (Page 16:357)

TITIMALE ou TITHYMALE, s. m. (Hist. nat. Bot.) tithymalus, genre de plante à fleur monopétale, campaniforme, en godet, découpé & entouré de deux feuilles qui semblent tenir lieu de calyce. Le pistil est ordinairement triangulaire; il sort du fond de la fleur, & devient dans la suite un fruit qui a la meme forme que le pistil, & qui est divisé en trois loges dans lesquelles on trouve des semences oblongues. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Il n'y a guere de genre de plante plus étendu que celui des titimales; Tournefort en compte soixantetrois especes, dans le nombre desquelles il y en a plusieurs d'étrangeres. Celles que les médecins connoissent le plus, sont le titimale des marais, les deux ésules, l'épurge & le petit titimale à feuille d'amandier. Tous les titimales rendent un suc laiteux qui dans quelques - uns est plus ou moins caustique.

Le titimale des marais, tithymalus palustris, fruticosus. I. R. H. 87, a la racine très - grosse, blanche, ligneuse, vivace & rampante. Elle pousse plusieurs tiges à la hauteur de deux ou trois piés, grosses environ comme le petit doigt, rougeâtres, rameuses, revêtues de feuilles alternes, unies, oblongues, vertes, approchantes de celles de l'épurge, mais beaucoup moins grandes, lesquelles périssent l'hiver avec les tiges. Les fleurs naissent au sommet des tiges & des rameaux, petites, jaunes, disposées comme en parasol; ces fleurs sont de deux sortes, selon M. Linnoeus, les unes mâles ou stériles à cinq pétales, & les autres hermaphrodites à quatre pétales, entieres. Après que celles - ci sont passées, il leur succede des fruits relevés de trois coins en forme de verrue, & divisées en trois cellules, qui renferment chacune une semence presque ronde, remplie d'une substance ou moelle blanche.

Cette plante croît sur les bords sablonneux des rivieres & autres lieux marécageux, elle est commune en Allemagne le long du Rhin; elle ne l'est guere moins en France le long de la Loire; elle fleurit en Mai & Juin. Toute la plante est laiteuse comme les autres titimales, c'est - à - dire, empreinte d'un suc âcre, brûlant & caustique, qui cause à la bouche & aux gencives une inflammation assez durable; passons aux ésules.

Les Apoticaires dans les différens pays ont coutume de donner différentes plantes sous le nom d'ésules, & ils choisissent celle qui est la plus commune parmi eux. Les uns emploient la racine de la petite ésule, d'autres celle de la grande ésule, & d'autres se servent de celle du titimale des marais. M. Tournefort croit qu'il ne faut pas les blâmer en cela, puisque ces plantes ont les mêmes vertus, & qu'on doit les préparer de la même maniere. On trouve dans les boutiques deux plantes sous le nom d'ésule, l'une qu'on appelle la petite ésule, & l'autre la grande.

La petite ésule, tithymalus cyparissias, I. R. H. 86, a la racine de la grosseur du doigt, ligneuse, fibreuse, & quelquefois rampante, d'une saveur âcre, piquante, & qui cause des nausées. Ses tiges hautes d'une coudée sont branchues à leur sommet. Ses feuilles naissent en très - grand nombre sur les tiges, d'abord semblables à celles de la linaire, molles, & ensuite il en naît de plus menues & capillacées, lorsque la tige se partage en branches. Ses fleurs viennent au sommet des rameaux disposées en parasol, & sont d'une seule piece, en grelot, verdâtres, & divisées en quatre parties arrondies; leur pistil se change en un fruit triangulaire à trois capsules, qui contiennent trois graines arrondies. Toute cette plante est remplie de lait; elle vient par tout le long des chemins & dans les forêts. Sa racine est seulement d'usage extérieurement.

Il sort encore de la même racine plusieurs petites tiges garnies de feuilles plus courtes, épaisses, arrondies, marquées en - dessous de points de couleur d'or. J. Bauhin n'y a remarqué aucune fleur, & Rai les regarde comme des avortons. On voit par - là, dit J. Bauhin, ce qu'il faut penser du tithymalus stictophyllus, thalii, ou du tithymalus cyparissias, foliis punctis, croceis, notatis, C. B. & du tithymalus foliis maculatis, Park. Ce titimale varie beaucoup, selon les différentes saisons & l'âge de la plante; car souvent au printems elle porte une tête rougeâtre ou jaune. Il n'est pas surprenant que les Botanistes aient parlé avec tant de confusion & d'obscurité, des variétés que M. Tournefort a observées dans cette plante. Cependant il est facile de la distinguer des autres especes, selon la remarque de Rai, par ses racines rampantes, par sa tige peu élevée, par ses feuilles oblongues, étroites, vertes, molles & tendres, qui sont en grand nombre sur la tige, & qui ressemblent de telle sorte à celles de la linaire, qu'on y est trompé.

La grande ésule tithymalus follo pini, fortè Dioscortais pithyusa, I. R. H. 86, vient dans les champs; elle jette une racine grosse comme le pouce, longue d'un pie, un peu fibreuse, d'une saveur âcre. Ses tiges sont hautes d'une coudée, branchues, portant des feuilles semblables à celles de la linaire commune. Les découpures de ses fleurs ont la figure d'un croissant. Son fruit est triangulaire & à trois capsules. Toute cette plante est laiteuse. J. Ray soupçonne qu'elle est la même que la précédente.

La racine de la pétite ésule, & surtout son écorce, purge fortement la pituite par les selles, mais elle trouble l'estomac, & cause des inflammations internes dans les visceres; car si on avale un peu de cette écorce, elle laisse une impression de feu dans la gorge, dans l'ésophage & dans l'estomac même. C'est pour cela que les médecins prudens ont coutume de s'en abstenir; ou du moins ils ne la donnent qu'après l'avoir adoucie ou tempérée de quelque façon.

L'épurge ou la catapuce ordinaire, tithymalus latifolius, cataputia dictus, I. R. H. 86, pousse une tige à la hauteur d'environ deux piés, grosse comme le pouce, ronde, solide, rougeâtre, rameuse en - haut, revêtues de beaucoup de feuilles, longues de trois doigts, semblables à celles du saule, disposées en croix, d'un verd bleuâtre & lisses. Ses fleurs naissent aux sommités de la tige & des branches, composées chacune de quatre petales, épaisses avec plusieurs étamines déliées, à sommets arrondis, entourées de deux feuilles pointues & jaunâtres qui semblent tenir lieu de calice. Quand ces fleurs sont passées, il leur succede des fruits plus gros que ceux des autres titimales, relevés de trois coins & divisés en trois loges qui contiennent chacune une semence grosse comme un grain de poivre, presque ronde, remplie d'une moëlle blanche.

Toute la plante jette un suc laiteux abondant, de même que les autres especes de titimale; elle croît en tout pays, & fréquemment dans les jardins, où elle se multiplie tous les ans de graine jusqu'à devenir incommode; elle fleurit en Juillet, & mûrit ses semences en Août & Septembre; elle varie en grandeur, suivant l'âge, & a les feuilles plus larges ou plus étroites; elle passe l'hiver, & périt lorsque sa graine est venue à maturité. Les mendians se servent ordinairement de son lait pour se défigurer la peau, & par ce moyen émouvoir la compassion des passans. Si les poissons mangent de ses feuilles ou de ses fruits jettés dans un [p. 358] étang; ils viennent à la surface de l'eau couchés sur le côté, comme s'ils étoient morts, ensorte qu'ou peut les prendre à la main; mais on les fait bientôt revenir en les changeant d'eau.

Le petit titimale à feuilles d'amandier, tithymalus amigdaloïdes, angusti - folius, I. R. H. 86, a la racine d'un rouge brun en - dehors, blanche en - dedans, amere, âcre. Elle pousse plusieurs tiges à la hauteur d'environ un demi - pié, quelquefois d'un pié, grêles, garnies de beaucoup de feuilles longuettes, étroites, d'un verd de mer, d'un goût styptique, âcre & amer. Ses fleurs naissent aux sommets des tiges & des rameaux comme en parasol, composées chacune de quatre feuilles jaunes couleur d'herbe. Quand cette fleur est passée, il lui succede un fruit verdâtre, lisse, divisé en trois loges, dans chacune desquelles se trouve une graine roussâtre, bossue, applatie du côté qu'elle touche aux cloisons des loges.

Les pharmacologistes ont fait encore beaucoup d'especes de titimales dans la liste des remedes; toutes ces especes possedent les mêmes propriétés médicinales. On a principalement employé leurs semences & leur racine pour l'usage intérieur. Les semences avalées entieres & les racines séchées & mises en poudre sont des purgatifs très - violens que les médecins n'ordonnent presque plus, même dans les hydropisies où le relâchement est le plus évident & le plus extrème. La poudre de racine de titimale n'est plus qu'un remede de charlatan, & les semences un remede de paysan, qui ne réussit même que chez les plus vigoureux.

C'est principalement de l'espece de titimale appellée épurge ou catapuce que les paysans prennent la semence; & c'est l'ésule principalement dont la racine est usitée. C'est un ancien usage en pharmacie que de faire subir à cette racine ce qu'on appelle une préparation. Cette préparation consiste à en prendre l'écorce moyenne, à la faire macérer pendant vingt - quatre heures dans du fort vinaigre, & à la faire sécher ensuite. On se propose par cette opération de corriger ou de châtrer la trop grande activité de ce remede, & on y réussit en effet, & même selon quelques auteurs, jusqu'au point de la trop affoiblir. La dose de racine d'ésule préparée est, selon les auteurs de matiere médicale, depuis un scrupule jusqu'à un gros en substance. Il est très - vraissemblable que la racine d'ésule même préparée est toujours un remede infidele & suspect.

Au reste la racine qu'on trouve dans les boutiques sous le nom de racine d'ésule, n'est pas toujours tirée de l'une ou de l'autre espece de titimale qui porte ce nom, savoir de la grande ou de la petite ésule. Les Apoticaires prennent indifféremment & gardent sous ce nom la racine de plusieurs autres especes de titimale, & ce n'est pas là une infidélité blamable, puisque les meilleurs juges en cette matiere assurent que toutes ces plantes ont les mêmes vertus. Tournefort, Geoffroi & le rédacteur du catalogue des remedes simples, qui est à la tête de la pharmacopée de Paris, sont de ce sentiment. (b)

TITIMALOIDES (Page 16:358)

TITIMALOIDES, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale, qui a une espece de talon, & dont le pistil devient dans la suite un fruit semblable à celui du titimale. Voyez Titimale. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

TITIAS (Page 16:358)

TITIAS, s. m. (Mythol.) un des héros de l'île de Crete que l'on disoit fils de Jupiter. Le bonheur constant qu'il éprouva, le fit regarder comme un dieu, & lui valut après sa mort les honneurs divins; on crut devoir l'invoquer pour obtenir une heureuse vie; mais apparemment qu'il n'exauça personne, car son culte ne fut pas de longue durée. (D. J.)

TITIENS (Page 16:358)

TITIENS, s. m. pl. (Antiq. rom.) il y avoit à Rome un college de prêtres nommés les confreres ti<cb-> tiens, titii sodales, dont les fonctions étoient de faire les sacrifices & les cérémonies des Sabins. Tacite, dans ses annales, dit qu'ils furent établis par Romulus pour honorer la mémoire du roi Tatius dont le surnom étoit Titus. (D. J.)

TITILLATOIN (Page 16:358)

TITILLATOIN, s. f. (Economie anim.) état d'un nerf tendu; de façon que s'il l'étoit davantage, on auroit de la douleur. Ce que nous sentons, lorsqu'on nous chatouille les levres, ou le nez avec la barbe d'une plume, n'est pas de la douleur; cependant ce sentiment ne peut être supporté long - tems: ce qui excite ces secousses, ces convulsions, ces tremblemens dans les nerfs, n'est point non plus de la douleur.

TITIRI ou TITRI (Page 16:358)

TITIRI ou TITRI, s. m. (Hist. nat. Ichthiol.) poissons des îles Antilles, qu'on peut manger par centaine sur le bout de la fourchette: ils ne sont guere plus gros qu'une grosse épingle & plus petits de moitié. C'est ordinairement pendant la saison des pluies aux environs des pleines lunes, qu'on le trouve en si grande abondance à l'embouchure des petites rivieres peu profondes dont l'eau coule dans la mer, qu'il s'en fait une prodigieuse consommation dans tout le pays.

Cette espece n'est point particuliere; c'est un mélange de plusieurs sortes de petits poissons de mer nouvellement éclos, qui cherchent un asyle dans les ruisseaux où les gros ne peuvent entrer ni les poursuivre. On peut bien penser que ce poisson ne se prend pas à l'hameçon. La maniere de le pêcher est d'étendre au fond de l'eau une grande nappe ou un drap blanc chargé de quelques pierres pour l'assujettir. Le titiri, attiré par la blancheur, se rassemble par milliers, & le drap en étant tout couvert, on l'enleve par les quatre coins, & on recommence cet exercice jusqu'à ce qu'on en ait rempli plusieurs petits baquets pleins d'eau qu'on a fait apporter exprès. Le titiri étant très - délicat, ne peut se garder long - tems. Il faut le manger tout - de - suite: la maniere de le préparer, est de commencer par le bien laver dans plusieurs eaux pour en séparer le sable dont il est toujours couvert; on le fait cuire ensuite dans de l'eau avec du sel & des fines herbes, y ajoutant du beurre, si on se contente de le manger de cette façon. Autrement, après l'avoir retiré avec une écumoire, on le laisse s'égoutter, & on y fait une fausse liée: on peut encore le faire frire, en le saupoudrant de farine, ou bien en former des beignets, au moyen d'une pâte claire dont on rehausse le goût avec du jus de bigarade ou de citron.

Le titiri est blanc, gras, délicat & toujours très bon, à quelque fausse qu'on l'accommode. Les Européens qui passent aux Isles, en sont très - friands: ce poisson est appellé pisquet par les habitans de la Guadeloupe: cependant il ne faut pas le confondre avec le pisquet proprement dit, & connu sous ce nom dans toutes les îles françoises: celui - ci est une espece particuliere qui n'excede guere la grosseur des petits éperlans. Article de M. le Romain.

TITITL (Page 16:358)

TITITL, s. m. (Calend. des Méxiq.) nom du seizieme des dix - huit mois de l'année des Méxiquains. Comme l'année de ces peuples commence au vingt - sixieme de Février, & que chaque mois est de vingt jours, le mois tititl doit commencer le vingt - troisieme Décembre. (D. J.)

TITIUM, Flumen (Page 16:358)

TITIUM, Flumen, (Géog. anc.) fleuve de l'Illyrie. Pline, liv. III. ch. xxj. & xxij. fait entendre que ce fleuve se jettoit dans la mer à Sardona, & qu'il servoit de bornes entre la Liburnie & la Dalmatie. C'est le Titius dont Ptolomée, liv. II. ch. xvij. marque l'embouchure sur la côte entre Sadera Colonia & Scardona. (D. J.)

TITMONING (Page 16:358)

TITMONING, (Géog. mod.) ville d'Allemagne dans l'archevêché de Saltzbourg, proche de la ri<pb->

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