ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"355"> nie ou l'art de fabriquer le tissu. Les tissures des brocards, des draps & des toiles, sont différentes: il y a des tissures frappées & serrées, & d'autres qui sont lâches; des tissures à double broche; des tissures croisées, & d'autres qui ne le sont pas: toutes ces tissures différentes sont expliquées aux articles qui sont propres à la manufacture de chaque espece d'étoffe, qui sont du métier des diverses sortes de tisserands.

TITACIDAE (Page 16:355)

TITACIDAE, (Géog. anc.) municipe de la tribu Antiochide, selon Etienne le géographe. M. Spon, dans sa liste des bourgs de l'Attique, marque celui de Titacidoe, dans la tribu Acantide. Ce bourg prenoit son nom du héros Titacus, qui livra Apidna à Castor & Pollux, lorsqu'ils vinrent dans l'Attique, pour tirer leur soeur Hélène des mains de son ravisseur Thésée, comme le rapporte Hérodote. (D. J.)

TITAN, île de (Page 16:355)

TITAN, île de, (Géog. mod.) île de France, sur les côtes de Provence, dans le diocèse de Toulon. Cette île est la plus orientale des îles d'Hieres: c'est à cause de cela qu'on lui a donné le nom de Titan, c'est - à - dire du côté où se leve le soleil. Les Marseillois & les Grecs l'appelloient autrefois Hypoea l'inférieure, parce qu'à l'égard de Marseille, elle est au - dessous des autres: ensuite, dans le moyen âge, on lui a donné le nom de Cabaros. Elle peut avoir quatre mille pas de long, sur mille de large; mais elle est toute dépeuplée. (D. J.)

TITANA (Page 16:355)

TITANA, (Géog. anc.) ville du Péloponnèse, dans la Sicyonie. Pausanias, l. II. c. xj. & xij. la met à soixante stades de Sicyone. On voyoit autrefois dans cette ville un temple d'Esculape, dont la statue étoit couverte d'une robe de laine & d'un manteau, ensorte qu'on ne lui voyoit que le visage, les mains, & la pointe des piés. Celle d'Hygia sa fille, déesse de la santé, étoit aussi tellement couverte, ou de ses habits, ou des cheveux que les femmes s'étoient coupés pour les lui offrir, qu'on avoit peine à la voir. Les statues d'Alexanor & d'Examérion étoient aussi dans ce temple; ainsi que celle de Coronis, qui étoit de bois. Les habitans porterent cette derniere dans le temple de Minerve, où ils l'adoroient, brûlant toutes les victimes, à la réserve des oiseaux, qu'ils mettoient sur les autels; quant aux serpens, consacrés à Esculape, les hommes n'osoient en approcher, & mettoient seulement la viande à l'entrée du lieu où ils étoient.

Près de Titana, on voyoit l'autel des vents, où le prêtre sacrifioit une nuit toutes les années, & faisoit certains mysteres en quatre fosses qui leur étoient dédiées, chantant même quelques vers magiques. Entre cette même ville & Sicyone, on trouvoit le temple des déesses nommées Séveres par les Athéniens, & Euménides par les Sicyoniens: on leur sacrifioit tous les ans, en un certain jour, des brebis pleines, de même qu'aux parques dont les autels étoient près de - la. M. Fourmont découvrit en 1729. à deux lieues de Phliasia, sur un des bras de l'Asopus, un temple des dieux de la Titanie, où il trouva encore l'autel consacré à Titan même, avec une inscription en Boustrophédon.

2. Titana, ville d'Egypte, dont Claudien, in Phoenic. fait l'éloge dans ces vers:

Clara per AEgyptum placidis notissima sacris, Urbs Titana colit.

On voit assez que par Titana, ce poëte entend la ville de Diospolis, ou la ville du soleil; car le soleil a été aussi appellé Titan. (D. J.)

TITANIE (Page 16:355)

TITANIE, s. f. (Antiq. greq.) *TITANIA; fête qu'on célébroit dans quelques pays, en mémoire des Titans. Potter. Archoeol. groec. t. I. p. 433. (D. J.)

TITANO - KERATOPHYTON (Page 16:355)

TITANO - KERATOPHYTON, s. m. (Hist. nat. Bot.) nom que Boerhaave donne à une grande plante marine, qu'on trouve aux environs des côtes de la Norwege, & qui ressemble au keratophyton, avec cette différence qu'elle est chargée, & pour ainsi dire, incrustée d'une sorte de plâtre. (D. J.)

TITANS (Page 16:355)

TITANS, s. m. dans la Mythologie, fils d'Uranus ou de Coelus & de Vesta, c'est - à - dire du Ciel & de la Terre, selon l'explication d'Hésiode & d'Appollodore, ou de l'Air & de la Terre, suivant celle d'Hygin.

L'histoire & la généalogie des Titans est diversement racontée par les anciens auteurs, qui se sont fondés sur les traditions fabuleuses.

Apollodore, par exemple, compte six titans, savoir, Oceanus, Caelus, Hyperion, Crius, Japet, & Saturne; Hygin en compte également six, dont à la reserve d'Hyperion, les noms sont tous différens, puisqu'il les appelle Briarée, Gigez, Sterope, Atlas, & Cottus. Il met par conséquent au nombre des Titans, les géants à cent mains, que beaucoup d'auteurs en ont distingués. D'autres enfin, à ces six freres, ajoutent cinq soeurs nommées Rhea, Themis, Mnémosyne, Phaebé, & Thétis; & prétendent qu'ils firent tous aux hommes part de quelque découverte utile, qui leur en attira une reconnoissance éternelle.

Il est également difficile de concilier les sentimens des auteurs, sur les actions attribuées à ces titans; les uns supposent qu'ils voulurent détroner Jupiter, & c'est bien le sentiment le plus commun; mais quelques autres prétendent qu'il fut se couru par Briarée, Gigez, & Cottus, contre les autres Titans leurs fre res, tandis que d'autres soutiennent que Briarée fut foudroyé par Jupiter.

Un autre sentiment veut que Caelus, après avoir engendré de sa femme Vesta les trois géans Briarée, Giges, & Cottus, les enferma dans le Tartare; que Vesta outrée de ce mauvais traitement, souleva les Titans contre leur pere, qu'ils détrônerent, & mirent à sa place Saturne, qui ayant aussi maltraité les géans, fut détrôné à son tour par Jupiter son propre fils, qui se défit ensuite des Titans.

D'autres enfin disent que Titan étoit fils aîné du Ciel & de Vesta, ou Titée, & frere aîné de Saturne; que quoiqu'il fût l'ainé, il céda ses droits à Saturne à la priere de sa mere, à condition néanmoins que Saturne ne conserveroit aucun enfant mâle, afin que l'empire du ciel revînt à la branche aînée; mais ayant appris que par l'adresse de Rhéa, trois fils de Saturne avoient été conservés & élevés en secret, il fit la guerre à son frere, le vainquit, le prit avec sa femme & ses enfans, & les tint prisonniers jusqu'à ce que Jupiter ayant atteint l'âge viril, délivra son pere, sa mere & ses freres, fit la guerre aux Titans, & les obligea de s'enfuir au fond de l'Espagne, où ils s'établirent: ce qui a fait dire que Jupiter précipita les Titans dans le fond du Tartare.

Le pere Pezron, dans son antiquité des Celtes, prétend que les Titans ne sont point des hommes fabuleux, quoique les Grecs aient voilé leur histoire de beaucoup de fables. Selon lui les Titans sont les descendans de Gomer, fils de Japhet. Le premier fut Aimon qui régna dans l'Asie mineure; le second eut nom Uranus, qui en grec signifie ciel; celui - ci porta ses armes, & étendit ses conquêtes, jusqu'aux extrémités de l'Europe & de l'Occident; Saturne ou Chronos, fut le troisieme, il osa le premier prendre le titre de roi: car jusque - là, les autres n'avoient été que les chefs & les conducteurs des peuples soumis à leurs lois. Jupiter, le quatrieme des Titans fut le plus renommé. C'est lui qui par son habileté & ses victoires, forma l'empire des Titans, & le porta au plus haut point de gloire où il pût atteindre. Son fils Teuta ou Mercure, avec son oncle Dis, que nous nommons Pluton, établit les Titans dans les provinces d'Occident, & sur - tout dans les Gaules. Cet [p. 356] empire des Titans dura environ trois cens ans, & sinit vers le tems que les Israélites entrerent en Egypte. Les Titans, ajoute le même auteur, surpassoient de beaucoup les autres hommes en grandeur & en force de corps: ce qui leur a fait donner par la fable le nom de géans.

Hésychius observe que titan signifie aussi un sodomite, & ajoute que c'est un des noms de l'Antechrist, auquel cas il faut l'écrire en grec par TEI\TAN, afin qu'il renferme le nombre 666, qui dans l'Apocalipse, c. iij. vers. 18. font le nombre de la bête.

TITANUS (Page 16:356)

TITANUS, (Géogr. anc.) nom d'un fleuve de l'Asie mineure, & d'une montagne de la Thessalie, selon Hésychius. (D. J.)

TITARESSUS (Page 16:356)

TITARESSUS, (Géog. anc.) fleuve de la Thessalie. Vibius - Sequester, p. 85. qui dit qu'on le nomme aussi Orcus, ajoute qu'il se jette dans le Pénée, sans mêler ses eaux avec celles de ce dernier fleuve, mais en coulant dessus.

Lucain, l. VI. v. 375. & suiv. dont les meilleures éditions lisent Titaresos, dit que ce fleuve orgueilleux de sortir du Stix, fleuve respecté même par les dieux, dédaigne de mêler ses eaux avec celles d'une riviere commune.

Solus in alterius nomen cum venerit undoe, Defendit Titaresos aquas, lapsusque superne Gurgite Penei pro siccis utitur arvis. Hunc fama est, stygiis manare paludibus amnem, Et capitis memorem, fluvii contagia vilis Nolle pati, superûmque sibi servare timorem.

Ses eaux, disent les poëtes, en tombant dans celles du Pénée, surnageoient dessus comme de l'huile, c'est que les eaux de ce fleuve étoient fort grasses, à cause des terres par lesquelles elles passoient. Strabon dit que la source du Titaresus étoit nommée Styx, & qu'on la tenoit pour sacrée par cette seule raison. (D. J.)

TITARUS (Page 16:356)

TITARUS, (Géog. anc.) montagne de la Thessalie. Strabon, l. IX. p. 441. dit qu'elle touchoit au mont Olympe, & que le fleuve Titaressus y prenoit sa source. (D. J.)

TITEL ou TITUL (Page 16:356)

TITEL ou TITUL, (Géogr. mod.) bourgade de la haute Hongrie, dans le comté de Bodrog, sur la rive droite de la Teisse, près de sa jonction avec le Danube. On croit que c'est le Tibiscum des anciens. (D. J.)

TITENUS FLUVIUS (Page 16:356)

TITENUS FLUVIUS, (Géog. anc.) fleuve de la Colchide; il se jettoit dans le Pont - Euxin, & donna son nom à une contrée nommée Titenia, & par Valerius Flaccus Titania tellus. (D. J.)

TITHÉNIDIES (Page 16:356)

TITHÉNIDIES, s. m. (Antiq. greq.) TI/QHNIDIA, fête des Lacédémoniens, dans laquelle les nourrices, nommées en grec TIQH/NAI, portoient les enfans mâles au temple de Diane Corythallienne, & pendant qu'on immoloit à la déesse de petits cochons pour la santé de ces enfans, les nourrices dansoient au pié de l'autel de la divinité. Voyez le détail des cérémonies de cette sête dans Potter, Archoeol. grec. l. II. c. xx. t. I. p. 432. & suiv. (D. J.)

TITHON (Page 16:356)

TITHON, s. m. (Mythol.) tout le monde sait ce que la Mythologie a feint de Tithon & de l'Aurore. La déesse l'aima éperdument, l'enleva dans son char, obtint de Jupiter son immortalité, & oublia de demander qu'il fût à l'abri des outrages du tems. Tithon ennuyé des infirmités de la vieillesse, souhaita d'être changé en cigale, & sa priere lui fut accordée par les dieux. Voila la fable, voici l'histoire.

Tithon, fils de Laomedon, & frere de Priam, étoit un prince aimable & très - bien fait de figure. Le royaume de la Troade, gouverné par Priam, dépendoit de l'empire d'Assyrie: Tithon alla à la cour du roi d'Assyrie, qui lui donna le gouvernement de la Susiane. Il s'y maria dans un âge avancé, & parce que sa femme étoit d'un pays situé à l'orient de la Grece & de la Troade, les Grecs qui tournoient toute l'histoire en fictions, dirent qu'il avoit épousé l'Aurore.

Mais un de nos poëtes modernes enchérissant sur l'ancienne mythologie, a fait des amours de Tithon & de l'Aurore, une nouvelle broderie, qui par sa délicatesse n'en est que plus propre à gâter l'imagination; je n'en veux pour preuve que la morale qui couronne son conte ingénieux, car il ne faut pas être injuste dans ses critiques. L'auteur, après un tableau pittoresque de l'entrevue des deux amans, & de la résolution que l'Aurore, en quittant Jupiter, avoit formée de conserver les beaux jours de Tithon, ainsi qu'elle le lui déclare, sans y réussir, ajoute:

L'Amour couvrant leurs yeux de voiles séduisans, Semble éloigner leurs destinées; Tithon ainsi dans la même journée Se retrouve à quatre - vingt ans. La déesse est en pleurs, sechez, dit - il, vos larmes, J'ai vu de mon printems s'évanouir les charmes, J'en regrette la perte, & ne m'en repens pas; Ce que j'eus de beaux jours, du moins, charmante Aurore, Je les ai passé dans vos bras; Rendez - lesmoi, grands dieux, pour les reperdre encore! &c. (D. J.)

TITHONI - REGIA (Page 16:356)

TITHONI - REGIA, (Géog. anc.) palais fameux de l'Ethiopie, sous l'Egypte. Quinte - Curce, l. IV. c. viij. dit que la curiosité de voir le palais de Memnon & de Tithon, emporta Alexandre presque au - delà des bornes du soleil. Voyez Diodore de Sicile, l. II. (D. J.)

TITHOREA (Page 16:356)

TITHOREA, (Géog. anc.) ville de la Phocide, sur le mont Parnasse. Hérodote, l. VIII. n. 32, dit qu'auprès de la ville de Néon il y avoit une cime du Parnasse appellée Tithorea; mais Pausanias, l. X. c. xxxij. après avoir rapporté le sentiment d'Hérodote, dit qu'il y a apparence que toute la contrée se nommoit autrefois Tithorea, & que dans la suite les habitans des villages voisins s'étant venus établir dans la ville de Néon, cette ville prit peu - à - peu le nom de Tithorea. Le mot est corrompu dans Plutarque, in sylla, qui écrit Tithora pour Tithorea. Du tems de Sylla Tithore n'étoit pas une si grande ville que du tems que Plutarque écrivoit; car ce n'étoit alors, dit - il, qu'une forteresse assise sur la pointe d'une roche escarpée de tous côtés, où les peuples de la Phocide fuyant devant Xerxès, s'étoient retirés autrefois, & y avoient trouvé leur salut. (D. J.)

TITHORÉE (Page 16:356)

TITHORÉE, s. f. (Mythol.) c'étoit une de ces nymphes qui naissoient des arbres, & particulierement des chênes. Elle habitoit sur la cime du mont - Parnasse, à laquelle elle donna son nom, qui se communiqua dans la suite à tout le voisinage, & même à la petite ville de Néon en Phocide. (D. J.)

TITHRAS (Page 16:356)

TITHRAS, (Géog. anc.) bourg de l'Attique, dans la tribu AEgéïde, selon Etienne le géographe. Ce bourg, dit M. Spon, prenoit son nom de Tithras, fils de Pandion. Ce lieu étoit en réputation d'avoir des habitans très - méchans & des figues très - excellentes, selon le témoignage de Suidas, d'Aristophane & d'Athenée. Il est parlé du bourg de Tithras dans une ancienne inscription qui se trouve à Salamine & rapportée par M. Spon.

*K*A*L*L*I*S*T*W *A*N*T*I*D*W*P*O*U *T*E*I*Q*P*A*S*I*O*U. (D. J.)

TITHRONIUM (Page 16:356)

TITHRONIUM, (Géogr. anc.) ou Tethronium, selon Hérodote, ville de la Phocide. Pausanias, l. X. c. xxxiij. dit qu'elle étoit située dans une plaine à 15 stades d'Amphicléa, mais qu'on n'y

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