ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"353"> d'une robe ensanglantée. Tiscphone est assise nuit & jour à la porte du tartare, où elle veille tans cesse. Des que l'arrêt est prononce aux criminels, elle se leve armée d'un fouet vengeur, les frappe impitoyablement, & leur présente des serpens horribles; bien - tôt après elle appelle ses barbares soeurs pour la seconder. Tibulle dit que Tisiphone étoit coeffée de serpens au - lieu de cheveux. Son nom signifie proprement celle qui venge les meurtres. (D. J.)

TISONNE (Page 16:353)

TISONNE, adj. (terme de Maréchal.) ce mot se dit des chevaux marqués de taches toutes noires, larges comme la main ou environ, éparses çà & là sur le poil blanc. (D. J.)

TISONNIER (Page 16:353)

TISONNIER, s. m. (Forgeron.) outil de fer dont les ouvriers qui travaillent à la forge, se servent pour attiser le feu. Il y en a de deux sortes, l'un aplati par le bout en forme de palette, & l'autre dont le bout est coudé & tourné en crochet. (D. J.)

Tisonnier (Page 16:353)

Tisonnier, outil de Fondeur en sable, est une barre de fer de trois piés de long pointue par un bout, dont on se sert pour déboucher les trous de la grille du fourneau. Voyez Fourneau & l'article Fondeur en sable, & les fig. Pl. du Fondeur en sable.

TISRI (Page 16:353)

TISRI, s. m. (Hist. jud.) premier mois hébreu de l'année civile, & le septieme de l'année ecclésiastique ou sacrée. Les Hébreux le nomment rosch - haschana, c'est - à - dire le commencement de l'année. Il répond à la lune de Septembre, & a trente jours.

On célébroit au premier jour de ce mois la fête des trompettes. Voyez Trompettes.

Les années sabbatique & du jubilé commençoient le même jour. Voyez Jubilé & Sabbatique.

Le troisieme jour jeûne pour la mort de Godolias, fils d'Ahican, qui fut tué à Maspha, comme il est rapporté au IV. liv. des Rois, c. xxv. v. 29. & dans Jérém. c. xlj. v. 2.

Le cinquieme jeûne pour la mort de vingt des principaux docteurs juifs, & en particulier pour celle d'Akiba.

Le dixieme jour étoit la fête de l'expiation solemnelle. Voyez Expiation.

Le quinzieme la fête des tabernacles qui duroit sept jours. Voyez Tabernacles.

Le vingt - trois, les Juifs font la fête qu'ils appellent la réjouissance de la loi. Ils rendent graces à Dieu de la leur avoir donnée, & lisent le testament & l'histoire de la mort de Moïse, rapportée au Deuteronome, ch. xxxiij. & xxxiv. Dictionn. de labible, tome III. p. 687.

TISSA (Page 16:353)

TISSA, (Géog. anc.) petite ville de Sicile, au pié du mont AEthna, du côté du septentrion, près du fleuve Onobala, suivant la position que lui donne Ptolomée, l. III. c. iv. Silius Italicus, l. XIV. v. 268. écrit Tisse, & en fait un petit lieu:

. . . . Et parvo nomine Tisse.

On croit que c'est aujourd'hui Randazzo, ou du moins que la ville de Randazzo est bâtie auprès de l'endroit où étoit Tissc. Les habitans étoient nommés Tissenses, & non Tissinenses, comme écrit Pline, liv. III. c. viij. car Ciceron le décide ainsi. (D. J.)

TISSER (Page 16:353)

TISSER, v. act. (Gramm.) c'est fabriquer sur le métier ou autrement, tout tissu ou un ouvrage d'ourdissage, quel qu'il soit, comme la toile, le drap, les étoffes, &c.

Tisser (Page 16:353)

Tisser, v. act. terme de Friseuse de point, c'est coucher & ranger le tissu, selon l'ordre du patron; pour faire du point, on cordonne, on tisse, on fait les brides, on brode, & finalement on fait les picots. (D. J.)

Tisser (Page 16:353)

Tisser, (Rubanier.) c'est la maniere de fabriquer la frange sur le moule, voici comment cela se fait; après que les soies de la chaîne sont passées dans les lisses, ainsi qu'il a été dit ailleurs, le bout étant fixé sur l'ensuple de devant au moyen de la corde à en<cb-> corder; il est question d'y introduire la trame qui est ordinairement composée de plusieurs bouts de soie retords ensemble, & dont on peut prendre tant de brins que l'on voudra. Cette trame est appellée retord. Voyez Retord. On approche de cette chaîne un moule de bois, qui est de la hauteur & figure que l'on veut donner à la frange; c'est - à - dire uni, si la frange doit être unie, ou festonnée, si la frange doit être festonnée; on voit ces différens moules dans les figures. L'ouvrier ouvrant son pas y introduit la trame au moyen de cette ouverture, en passant la soie qui la compose & qu'il tient de la main droite, & le moule de la gauche, & du côté gauche de la chaîne; il commence cette introduction de trame par - dessous le moule, en tenant le bout de cette trame avec les mêmes doigts dont il tient le moule; il ramene cette trame par - dessus ledit moule, puis il frappe cette duitte avec le doigtier ou coignée qu'il a à la main droite; ensuite il enfonce un autre pas où il fait la même chose & continue de même; on voit que cette continuité de tours est ce qui forme la pente de la frange qui sera guipée en sortant de dessus le métier, si elle le doit être, ou coupée sur le moule si c'est de la frange coupée; lorsque le moule se trouve rempli, l'ouvrier prend une partie de cette pente qu'il fait glisser de dessus le moule (qui va pour cet effet un peu en rétrécissant par ce bout) du côté du rouleau de la poitrine, & tirant la marche du côté des lisses; cette partie de pente ainsi hors du moule se tortille aisément par son propre rond, & par le secours des doigts de l'ouvrier qui entortillent un peu cette partie ayant les doigts passés dedans, ce qui l'oblige à se tourner & à former ce qu'on appelle coupon, & que l'on voit sur les métiers de la Planche; ces différens coupons débarrassent le moule, à l'exception d'une certaine quantité de duittes que l'on y laisse pour le tenir en respect, & en laissant la plus grande portion libre pour recommencer le travail.

TISSERAND (Page 16:353)

TISSERAND, s. m. terme générique, ce nom est commun à plusieurs ouvriers travaillans de la navette, tels que sont ceux qui font les draps, les tiretaines, & quelqu'autres étoffes de laine, qui sont appellés tisserans - drapans, tisseurs ou tissiers: ceux qui fabriquent les futaines se nomment tisserands - futainiers; & ceux qui manufacturent les basins sont appellés tisserands en basins. Pour ce qui est des autres artisans qui se servent de la navette, soit pour fabriquer des étoffes d'or, d'argent, de soie, & d'autres étoffes mélangées pour faire des tissus & rubans; ils ne sont point nommés Tisserands: les premiers sont appellés marchands, maîtres, ouvriers en draps d'or, d'argent, de soie, & autres étoffes mélangées, ou simplement ouvriers de la grande navette; & les autres maîtres tissutiers - rubaniers; ou bien ouvriers de la petite navette. (D. J.)

Tisserand (Page 16:353)

Tisserand, s. m. (Lainage.) ouvrier qui travaille de la navette dans les manufactures de lainage, & qui fait sur le métier, de la toile, des draps, des ratines, des serges, & autres étoffes de laines; c'est - à - dire toutes ces étoffes telles qu'elles sont, avant d'avoir été au foulon & d'avoir reçu aucun apprêt. Savary. (D. J.)

Tisserand (Page 16:353)

Tisserand, s. m. (Toilerie.) artisan dont la profession est de faire de la toile sur le métier avec la navette: en quelques lieux on le nomme toilier, telier ou tissier. En Artois & en Picardie, son nom est musquinier. (D. J.)

TISSEUR (Page 16:353)

TISSEUR, terme de Manufacture, ouvrier qui travaille sur le métier avec la navette, à la fabrique de toutes sortes d'étoffes de lainage & de toileries. (D. J.)

TISSU (Page 16:353)

TISSU, terme de Manufacture, qui se dit de toutes sortes d'étoffes, rubans & autres ouvrages semblables, faits de fils entrelacés sur le métier avec la navette, dont les uns étendus en longueur s'appellent [p. 354] la chaîne, & les autres en - travers sont nommés la trame de l'ouvrage.

On fabrique les tissus avec toutes les sortes de matieres qu'on peut filer, comme l'or, l'argent, la soie, la laine, le fil, le coton, &c.

Tissu se dit aussi de certaines bandes, composées de gros fils de chanvre que les Cordiers ont seuls le droit de fabriquer, & qui servent aux Bourreliers à faire des sangles pour les chevaux de bât & autres bêtes de somme. Voyez Sangle.

Tissu (Page 16:354)

Tissu, étoffe de soie, d'or & d'argent. Le tissu est un drap d'or ou d'argent qui se fait avec deux chaînes; l'une est pour faire le fond gros - de - tour, au moyen d'une navette de la couleur du fond qui se passe au - travers; la seconde qu'on met blanc ou aurore qu'on nomme poil, sert pour passer une soie blanche ou aurore pour accompagner la navette de fil d'or ou d'argent qu'on passe ensuite. Cette étoffe est ordinairement tout or ou tout argent, glacé façonné.

On fait aussi cette étoffe tout en soie qu'on nomme tissu en soie, elle est toujours à Lyon de d'aune. Voyez Étoffe de soie.

Tissu d'or. Le tissu d'or ou d'argent est une étoffe dont la dorure est passée à - travers avec une navette, cette étoffe est également montée en gros - detours. La chaîne & le poil est du même compte que celles des brocards, avec cette différence que dans ces tissus elle est presque toujours de couleur, & c'est pour cela qu'il faut que cette étoffe soit accompagnée. L'endroit de cette étoffe se fait ordinairement dessus; parce qu'ayant peu de fonds, si on le faisoit dessous, la tire seroit trop rude, ce qui fait que pour faire l'endroit dessus, on a soin de ne faire lire que le fond.

Pour faire cette étoffe parfaite, il faut que le poil ne paroisse ni à l'envers, ni à l'endroit. Le fond est armé en taffetas ou gros - de - tours, & le poil de même pour le premier coup de navette qui doit être toujours de la couleur de la chaîne, ainsi que dans tous les gros - de - tours. Le second coup de navette est celui d'accompagnage, dont le poil est armé en raz de saint - maur. Le troisieme coup qui est la navette d'or ou d'argent, fait lever une des lisses qui a levé au coup de fond & à l'accompagnage, & baisser également une lisse qui a fait le même jeu. De façon que deux marches suffisent pour le fond & huit pour le poil; savoir quatre pour l'accompagnage, & quatre pour lier la dorure. Et pour faire le course entier, il faut reprendre une seconde fois les deux marches de fond.

Si on vouloit faire cette étoffe d'un seul pié, il faudroit deux marches de fond de plus, & larder les marches d'accompagnage & de dorure entre celles de fond, mais pour l'ordinaire on fait cette étoffe des deux piés.

Les tissus d'or dont la chaîne est aurore, n'ont pas besoin d'être accompagnés de même que ceux d'argent; pour lors, on supprime les marches d'accompagnage & on ne laisse que les quatre qui lient la dorure; ce qui fait en tout six marches.

Tissu damassé, ou toile d'or. Cette étoffe qui est nouvelle ne se fait ordinairement qu'avec de la laine, qu'on passe à - travers, au - lieu de fil, comme aux autres étoffes; elle est montée & ornée comme les tissus sans accompagnage, c'est - à - dire la chaîne & le poil de la couleur de la dorure: pour faire le damassé, il faut avoir un dessein tel qu'on veut qu'il soit représenté, & tirer ce lac au coup de dorure; le lac tiré, si l'endroit est dessus, on baisse au coup de lame trois lisses de rabat, de maniere qu'il ne reste qu'un quart de la soie tirée qui couvre la laine; ce qui forme une espece de fond sablé, au - travers duquel la dorure paroît si différente des endroits où elle est liée à l'or<cb-> dinaire, qu'il n'y a personne, sans être connois seur, qui n'imagine que cette partie n'est pas composée de la même dorure qui se montre ailleurs. Quand l'endroit de la toile se fait dessous, & qu'elle est brochée, pour lors on fait lever trois lisses de chaîne, an - lieu des trois de rabat qu'on fait baisser quand l'endroit est dessus; après quoi on continue le travail comme aux autres étoffes.

Armure d'un tissu de couleur, l'endroit dessus; on peut sur la même armure le fabriquer aussi beau dessous que dessus, sans l'armer différemment. [omission: image; to see, consult fac-similé version]

Tissu broché. Il est composé & monté comme le tissu courant; ce sont les mêmes mouvemens, au - lieu de faire l'endroit dessus, on le fait dessous: la navette d'or ou d'argent passe à travers comme dans les courans, & la lisse qui servoit à ces derniers à lier à l'envers, les lie dans celui - ci à l'endroit: on ne fait point lever de lisse de liage au coup de navette d'or, comme lorsque l'endroit est dessus: par conséquent il ne faut pas plus de marches, & dans le cas où l'on voudroit que la partie de dorure qui est à l'envers de celle - ci se trouvât liée, pour lors il faudroit quatre marches de liage de plus, parce que celle qui auroit servi à lier la dorure dessus & dessous, ne pourroit servir à lier le broché qui ne l'est que dessous, & que la lisse levée empêcheroit de passer.

Tissu, Tissure (Page 16:354)

Tissu, Tissure; (Synon.) ces mots se disent au figuré du plan & de l'arrangement d'un ouvrage d'esprit; le tissu de ce roman ne vaut rien; la tissure de l'Enéïde est belle; la tissure de cette clause est une & indivise.

Tissu se dit fort bien aussi pour un enchaînement de choses; la vie des tyrans est un tissu de crimes.

Là, dans un long tissu de belles actions, Il verra comme il faut dompter les nations. (D. J.) Corneille.

TISSURE (Page 16:354)

TISSURE, s. f. terme de Manufacture; c'est la ma<pb->

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