ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"432"> Greque, faisant mention que c'étoit l'empereur Frédéric II. qui l'avoit mis dans cet étang; ce poisson avoit au moins 267 ans, si le fait est vrai.

Il y a des brochets auxquels on trouve des oeufs & une laite en même tems; d'où l'on conclut qu'ils sont hermaphrodites.

* La pêche du brochet n'a rien de particulier, si ce n'est celle qui se fait à la bricole. On a un réservoir de petits poissons, mais il faut donner la préférence au carpeau. Ayez un hameçon à deux crochets, xy, faites entrer une ligne par la queue du carpeau, & la faites sortir par sa bouche. Attachez au bout de la ligne qui sortira par la bouche du poisson un hameçon à deux crochets recourbés vers la queue du poisson. Passez un morceau de liége F dans votre ligne, afin que le poisson reste suspendu entre deux eaux en l'endroit qu'il vous plaira; entortillez le reste de votre ligne à un piquet placé sur le bord de la riviere. Disposez plusieurs appas de cette nature dans les endroits où vous croyez qu'il y a du brochet, bien - tôt cet animal vorace avalera & les poissons & les hameçons. Il faut que la corde soit entortillée au piquet de maniere qu'elle puisse se devider; pour cet effet on prend une branche fourchue, A B C D, Pl. de Pêche: on fend les bouts des fourchons C D. On entortille la ligne E autour de ces fourches; & quand on est parvenu à leurs extrémités, C D, on fiche la ligne E dans la fente d'un des fourchons C. Le brochet, en se débattant, a bien - tôt fait sortir la ligne de la fente; lorsqu'elle n'y est plus détenue, elle se devide & permet au brochet de s'écarter.

Cuisine. On prépare le brochet de plusieurs manieres; au court - bouillon, à la sauce d'anchois, & à la Polonoise. On le frit; on le met en ragoût, ou on le farcit.

On employe, en Medecine, ses mâchoires & sa graisse: cette derniere est fort en usage, & on en oint la plante des piés pour détourner un catarrhe & pour appaiser la toux. Dale dit qu'on en frotte avec succès la poitrine des enfans dans le rhûme & dans la toux.

La mâchoire inférieure est dessiccative & détersive: on la regarde comme spécifique dans la pleurésie; elle sert, de même que les autres os de la tête, contre le calcul, les fleurs blanches, & pour faciliter l'accouchement. Ses cendres employées à l'extérieur, arrêtent l'évacuation de la sanie, détergent les vieilles plaies, & dessechent les hémorrhoïdes. L'eau distillée du fiel du brochet est estimée bonne contre les maladies des yeux.

On recommande son fiel dans les maladies froides accompagnées de l'inactivité de la bile; il passe aussi pour guérir les fievres intermittentes, étant pris au commencement de l'accès. La dose est de sept ou huit gouttes dans une liqueur appropriée.

Son coeur produit le même effet.

Les petites pierres ou osselets de la tête sont recommandés pour hâter l'accouchement, purifier le sang, faire venir les regles, exciter l'urine, chasser la pierre des reins & de la vessie, & contre l'épilepsie. On en peut donner depuis vingt - cinq grains jusqu'à un gros.

On doit éviter de manger les oeufs du brochet, parce qu'ils excitent des nausées, & qu'ils purgent assez violemment.

Il contient beaucoup d'huile & de sel volatil, & médiocrement de phlegme, ce qui le rend assez nourrissant; cependant il ne convient pas à tout le monde, il est indigeste chez bien des gens. (N)

BROCHETÉ (Page 2:432)

BROCHETÉ, adj. se dit des artifices percés d'un trou plus petit ou plus court que l'ame des fusées volantes, soit en les chargeant avec des baguettes percées, soit après - coup, en les chargeant massifs, & les perçant ensuite suivant leur axe, pour leur donner un mouvement plus vif, comme à quelques ser<cb-> penteaux qu'on appelle fougues, lardons, ou serpenteaux brochetés. Voyez Fougue, Lardon, &c.

BROCHETER (Page 2:432)

* BROCHETER, v. act. en général percer de broches ou de brochettes. C'est en ce sens qu'on dit que les boucaniers de l'île de Saint - Domingue brochettent leurs cuirs, en les étendant sur la terre, au moyen d'un grand nombre de chevilles, & les laissent sécher dans cet état. Cette préparation empêche les cuirs de se rétrécir, & les met en état d'être embarqués sans se gâter. L'un est l'effet des brochettes, l'autre du desséchement.

Brocheter (Page 2:432)

Brocheter, en Marine, c'est mesurer les membres & les bordages d'un vaisseau.

BROCHETTE (Page 2:432)

* BROCHETTE, s. f. se dit en général & au propre, d'un petit morceau de bois ou de fer, long & pointu, dont l'usage ordinaire est d'être passé dans quelques corps mous, pour en unir, soûtenir, ou rapprocher les parties. On a transporté ce terme au figuré, à d'autres outils qni avoient à - peu - près la même forme & la même fonction.

Brochette (Page 2:432)

Brochette, en termes de Boutonnier: c'est une petite broche sur laquelle on fait le bouton de ce nom. Elle sert à tenir le moule, & à faciliter le jet des premiers tours qui se font, comme nous avons dit, sans pointes. Voyez Pointe & Bouton à la brochette.

Brochette (Page 2:432)

Brochette à lier, en termes de Boutonnier, est un morceau de bois tourné, plus gros par le bout qu'on tient à la main, que par celui qui entre dans la bobine. Il tire son nom de son usage, puisqu'il sert à lier la cannetille autour du vélin découpé.

Brochette (Page 2:432)

Brochette, est, en terme de Fondeur de Cloches, une regle sur laquelle sont tracées différentes mesures. Il y en a deux especes: la brochette des épaisseurs, sur laquelle sont marquées les différentes épaisseurs & diametres des parties d'une cloche. Voyez la fig. 2. Planche de la Fonte des Cloches.

L'autre espece de brochette n'est autre chose qu'une regle, sur laquelle sont marqués les différens diametres des cloches, qui sont les différens degrés de l'octave, la longueur de la regle étant prise pour le diametre de la cloche. Mais la maniere dont les Fondeurs font cette division est fautive, ainsi que le P. Mersenne l'a démontré: c'est pourquoi nous en avons donné une autre plus exacte à l'article Fonte des Cloches, fondée sur la connoissance du diapason. Voyez Diapason des Orgues.

Broghettes (Page 2:432)

Broghettes, dans l'Imprimerie, sont deux petites tringles de fer, chacune de quatre à cinq pouces de long, sur huit à dix lignes de circonférence. Elles attachent la frisquette au chassis du tympan au moyen de petits couplets, & vont un peu en diminuant d'une extrémité à l'autre, afin qu'on puisse les ôter facilement; quand on veut détacher la frisquette du tympan, pour en substituer une autre, en changeant d'ouvrage. Voy. Tympan, & Pl. IV. de l'Imprimerie.

Brochette (Page 2:432)

Brochette, terme de Rubannier, est une petite portion de baleine ou de bois, taillée en rond, menue, longue, & capable d'entrer dans le canon, & ensuite dans les trous des deux bouts de la navette. La brochette doit être assez menue pour ne pas empêcher le canon qu'elle porte de se dérouler suivant le besoin. Voyez Navette.

BROCHEUR, BROCHEUSE (Page 2:432)

BROCHEUR, BROCHEUSE, ouvrier ou ouvriere dont le métier est de brocher des livres.

BROCHOIR (Page 2:432)

* BROCHOIR, s. m. (Maréchal - Ferrant.) c'est le marteau dont ces ouvriers se servent pour ferrer les chevaux. Ils le portent attaché à leur ceinture. Voyez Brocher.

BROCHURE (Page 2:432)

BROCHURE, s. (Librairie.) On donne ordinairement le nom de brochure à un livre non relié, mais dont les feuilles ont été simplement cousues & couvertes de papier, & dont le volume est peu considérable. Les meilleurs livres se brochent ainsi que les plus mauvais; cependant c'est aux der<pb-> [p. 433] niers que le nom de brochure paroît le plus singulierement consacré. On dit assez ordinairement: nous avons été cette année inondés de brochures; c'est une mauvaise brochure, &c. quand on veut se plaindre de la quantité de ces petits ouvrages nouveaux dont la lecture produit deux maux réels; l'un de gâter le goût; l'autre d'employer le tems & l'argent que l'on pourroit donner à des livres plus solides & plus instructifs. Au reste cette frivolité du siecle n'est pas un mal pour tout le monde; elle fait vivre quelques petits auteurs, & produit, proportions gardées, plus de consommation de papier que les bons livres. Une brochure passe de la toilette d'une femme dans son anti - chambre, &c. cette circulation se renouvelle, & fait valoir le commerce de nos fabriques.

BROCKAU (Page 2:433)

BROCKAU, (Géog.) petite riviere d'Allemagne dans le duché de Holstein, dans la province de Wagrie.

BROCOLI (Page 2:433)

BROCOLI, s. m. (Jardinage.) c'est une espece de choux qui se cultive en Angleterre, & surtout en Italie: on l'y mange avec la viande, & souvent en salade chaude. Quelques Jardiniers en France coupent les têtes des choux pommés sans en arracher les troncs, & ils font passer pour brocolis les petits rejettons qu'ils poussent. (K)

BRODEQUIN (Page 2:433)

BRODEQUIN, s. m. (Hist. anc.) sorte de chaussure en usage parmi les anciens, qui couvroit le pié & la moitié de la jambe, & qu'on pourroit comparer pour la forme aux ottines des housards ou des heiduques, quoiqu'elle en différât pour la matiere: car si le calceus, ou la partie insérieure du brodequin étoit de cuir ou de bois, la partie supérieure ou le caliga étoit d'une étoffe souvent précieuse; tels étoient surtout ceux dont se servoient les princes, & les acteurs dans les tragédies.

On attribue l'invention du brodequin à Eschyle qui, dit - on, l'introduisit sur le théatre pour donner plus de majesté à ses acteurs. Le brodequin étoit quadrangulaire par en - bas; & l'espece de bottine qui le surmontoit, s'attachoit plus ou moins haut sur la jambe. Le calceus étoit si épais, qu'un homme de médiocre taille, chaussé du brodequin, paroissoit de la taille des héros. Cette chaussure étoit absolument diffétente du soc, espece de soulier beaucoup plus bas, & affecté à la comédie. De là vient que dans les auteurs classiques, & sur - tout les poëtes, le mot de brodequin ou de cothurne désigne spécialement la tragédie; & qu'encore aujourd'hui l'on dit d'un poëte qui compose des tragédies, qu'il chausse le cothurne.

Au reste, les brodequins n'étoient pas tellement relégués au théatre, que les personnes d'une autre condition ne s'en servissent. Les jeunes filles en mettoient pour se donner une taille plus avantageuse; les voyageurs & les chasseurs, pour se garantir des boues. On trouvera le brodequin dans nos Planches d'Antiquités. Voyez leur explication. (G)

Brodequins (Page 2:433)

Brodequins, (Jurispr.) sorte de torture dont on se sert pour faire tirer des criminels l'aveu de leurs forfaits: elle consiste en quelques endroits en une sote de boîte ou de bas de parchemin, que l'on mouille & que l'on applique ainsi à la jambe du patient; ensuite on approche cette jambe proche du feu, qui occasionnant un violent rétrécissement au parchemin, serre la jambe vivement, & cause une douleur insupportable.

Il y a aussi une autre sorte de question appellée les brodequins, qui consiste en quatre fortes planches liées avec des cordes tout autour. Deux de ces planches sont placées entre les jambes du criminel, & les deux autres sur les côtés extérieurs des jambes, que l'on serre aussi avec des cordes l'une contre l'autre: on passe ensuite un coin entre les deux planches qui sont entre les deux jambes; ce qui tendant à faire écarter les planches & les cordes qui les resserrent, l'effort du coup tombe sur les os des jambes & les brise, ou occasionne une luxation qui fait souffrir au criminel des douleurs horribles. Cette question n'est plus usitée en Angleterre: mais elle subsiste encore en France, en Ecosse, & en quelques autres pays. (H)

BRODERA (Page 2:433)

BRODERA, (Géog.) ville des Indes orientales dans l'empire du Mogol, au royaume de Guzurate: il s'y fait un grand négoce de toiles de coton. Long. 90. 30. lat. 22. 25.

BRODERIE (Page 2:433)

BRODERIE, s. f. ouvrage en or, argent ou soie, formé à l'aiguille d'un dessein quelconque, sur des étoffes ou de la mousseline. Dans les étoffes on fait usage d'un métier qui sert à étendre la piece, qui se travaille d'autant mieux qu'elle est plus étendue. Quant à la mousseline, les ornemens qu'on y applique dépendent de sa qualité: on la bâtit sur un patron dessiné qui se tient à la main; quelquefois on l'empese avant que de la monter sur ce patron, quand l'ouvriere juge par la qualité qu'elle lui reconnoît, qu'elle sera difficile à manier. Les traits du dessein se remplissent, ainsi que quelques - unes des feuilles, de piqué & de coulé. Voyez ces mots. Les fleurs se forment de différens points - à - jour, au choix de l'ouvriere; choix toûjours fondé sur le plus ou le moins d'effet que l'on pense qui résultera d'un point ou d'un autre.

La brodcrie au métier est d'une grande ancienneté. Dieu ordonna qu'on en enrichît l'arche & d'autres ornemens du temple des Juifs. Mais la broderie en mousseline pourroit bien ne pas remonter si haut. Les broderies de cette espece suivant en tout les desseins des belles dentelles, & la plûpart des points des unes ayant pris le nom du pays où les autres se font, car on dit point d'Hongrie, point de Saxe, &c. il y a lieu de croire que la broderie qui n'est vraiment qu'une imitation de la dentelle, n'est venue qu'après elle; sur - tout, si l'on fait attention que la broderie s'est plus perfectionnée dans les pays où les dentelles sont les plus belles, comme en Saxe, que par - tout ailleurs.

La broderie au métier paroît bien moins longue que l'autre, dans laquelle, du moins pour le remplissage des fleurs, il faut compter sans cesse les fils de la mousseline tant en long qu'en travers: mais en revanche cette derniere est beaucoup plus riche en points, & dès - là susceptible de beaucoup plus de variété. La broderie en mousseline la plus estimée est celle de Saxe: on en fait cependant d'aussi belle dans d'autres contrées de l'Europe, sur - tout en France: mais la réputation des ouvrieres Saxonnes est faite; les Françoises feroient mieux, qu'on les vanteroit moins. Il seroit bien à souhaiter que la prévention n'eût lieu que dans cette occasion.

Les toiles trop frappées, ne sont guere susceptibles de ces ornemens: & en effet, on n'y en voit point. Les mousselines même doivent être simples. Les plus fines sont les meilleures pour être brodées. Les doubles, à cause de leur tissure pressée & pleine, rentrent pour la broderie dans la classe des toiles, sur lesquelles elle est au moins inutile.

Broderie appliquée (Page 2:433)

Broderie appliquée, est celle dont les figures sont relevées & arrondies par le coton ou vélin qu'on met dessous pour la soûtenir.

Broderie en couchure (Page 2:433)

Broderie en couchure, est celle dont l'or & l'argent est couché sur le dessein, & est cousu avec de la soie de même couleur.

Broderie en guipure (Page 2:433)

Broderie en guipure, se fait en or ou en argent. On dessine sur l'étoffe, ensuite on met du vélin découpé, puis l'on coud l'or ou l'argent dessus avec de la soie. On met dans cette broderie de l'or ou de l'argent frisé, du clinquant, du bouillon de plusieurs façons. On y met aussi des paillettes.

Broderie passée (Page 2:433)

Broderie passée, est celle qui paroît des deux côtés de l'étoffe.

Broderie plate (Page 2:433)

Broderie plate, est celle dont les figures sont

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