ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"410"> on la gagne bredouille quand on prend ces douze trous tout de suite & sans interruption. Il y a des joüeurs qui la font payer double.

Pour que le trou & la partie soient bredouilles, il n'est pas nécessaire que votre adversaire ne prenne point de trous ni de points; il suffit que vous fassiez vos douze points ou vos douze trous tout de suite; que votre adversaire eut des points ou des trous avant que vous en prissiez, cela est indifférent.

BRÉE (Page 2:410)

BRÉE, (la) ou L'ABRAS, c'est ainsi qu'on appelle dans les forges, la garniture de fer qui entoure le manche du marteau pour l'empêcher de s'user par le frotement. Voyez en D fig. 6. Planche des Forges. La brée est placée dans l'endroit où les cammes de l'arbre prennent le manche & le font lever. On conçoit que cet endroit doit fatiguer d'autant plus que le marteau est plus lourd, le nombre des cammes plus fréquent, & le mouvement de l'arbre plus rapide.

BREDIR (Page 2:410)

BREDIR, v. neut. terme en usage chez les Bourreliers; ils s'en servent pour exprimer la maniere dont ils joignent ensemble les différens cuirs dont ils cousent les soûpentes & autres grosses pieces. Pour cet effet ils prennent une grosse alène appellée alène à bredir, avec laquelle ils font dans le cuir des trous où ils passent, au lieu de fil, des lanieres de cuir; & serrent cette espece de couture par le moyen du marteau appellé serre - attache.

BREF, COURT, SUCCINT (Page 2:410)

BREF, COURT, SUCCINT, (Gram.) termes relatifs à la quantité; bref, à la quantité du tems; court, de l'espace & du tems; succint, de l'expression. La prononciation d'une syllable est longue ou breve; un discours est diffus, ou succint; un article est court ou long.

Bref (Page 2:410)

Bref, s. m. dans plusieurs coûtumes de France, se dit des lettres qu'on obtient en chancellerie, à l'effet d'intenter une action contre quelqu'un. Ainsi on dit dans ces coûtumes un bref de restitution, de rescision. Dans quelques anciennes coûtumes, & même encore à présent en Angleterre, ce terme est synonyme à action.

Par exemple, on appelle en Normandie bref de mariage encombré, une action que la femme a droit d'exercer à l'effet d'être réintegrée dans ses biens dotaux ou matrimoniaux, qui ont été aliénés par son mari. (H)

Brefs apostoliques (Page 2:410)

Brefs apostoliques, sont des lettres que le pape envoye aux princes & aux magistrats pour des affaires publiques. On les appelle ainsi, parce qu'elles sont concises, sans préambule, & sur papier; au lieu que les bulles sont plus amples, écrites sur du parchemin, & scellées de cire verte ou de plomb. Les brefs ne sont scellés qu'avec de la cire rouge, & sous l'anneau du pêcheur. Ce scel ne s'applique jamais qu'en présence du pape. Voyez Bulle.

Les brefs ont en tête le nom du pape, & ils commencent par ces mots: Dilecto filio salutem, & apostolicam benedictionem, &c. après quoi s'ensuit la matiere qui doit être traitée sans aucun préambule.

Le pape ne signe pas les brefs, & on n'y applique pas son nom au bas, c'est le secrétaire qui signe. Le pape Alexandre VI. établit un college de secrétaires pour les brefs; depuis ce tems les brefs sont plus longs & plus amples qu'auparavant.

Les brefs n'étoient autrefois envoyés que pour les affaires de justice: mais présentement ils sont employés pour les matieres de benefices, de graces expectatives, & pour les dispenses. (H)

Bref (Page 2:410)

Bref, en terme de Commerce; on appelle bref état de compte, un compte en abregé, ou qui n'est pas dressé & rendu en forme. Voyez Compte.

Bref (Page 2:410)

Bref, en terme de Commerce de mer, signifie en Bretagne un congé ou permission de naviger.

Il y en a de trois sortes; bref de sauveté, bref de con - duite, & bref de victuailles. Le premier se donne pour être exempt de droit de bris. Voyez Bris: le second, pour être conduit hors des dangers de la côte; & le troisieme, pour avoir liberté d'acheter des vivres.

On les appelle aussi brieux, & dans le langage ordinaire, on dit, parler aux hébrieux pour obtenir ces brefs. Voyez Brieux. (G)

Bref (Page 2:410)

Bref, en Mûsique, est un mot qu'on ajoûte quelquefois au - dessus de la note qui finit un air ou un chant, pour marquer que cette finale doit être coupée par un son bref & sec, au lieu de durer toute sa valeur. Voyez Coupé. (S)

BREFAR (Page 2:410)

BREFAR, (Géog.) c'est le nom d'une des îles Sorlingues, pres des côtes de Cornouaille en Angleterre.

BREFORT (Page 2:410)

BREFORT, (Géog.) petite ville du comté de Zutphen, assez bien fortifiée, & située dans un endroit fort marécageux.

BREGENTZ (Page 2:410)

BREGENTZ, (Géog.) ville capitale d'un comté de même nom, sur le lac de Constance en Souabe, appartenante à la maison d'Autriche. Il y passe une petite riviere de même nom. Long. 27. 20. lat. 47. 27.

BREGIN (Page 2:410)

BREGIN, s. m. terme de riviere, espece de filet dont les mailles sont fort étroites.

BREGLIO (Page 2:410)

BREGLIO, (Géog.) petite ville du comté de Nice, en Piémont, sur la petite riviere de Rodia.

BREGMA (Page 2:410)

BREGMA, s. m. en Anatomie, c'est ce qu'on appelle aussi le sinciput. Voyez Sinciput.

Le bregma est composé de deux os que l'on appelle bregma ou bregmatis ossa, qui sont les deux pariétaux. Voyez Pariétaux. (L)

BREGNA (Page 2:410)

BREGNA, (Géog.) petite contrée d'Italie, l'une des quatre que les Suisses y possedent, entre les sources du Rhin & la ville de Bellinzone. Il y a dans ce pays une riviere de même nom, qui le traverse, & se jette dans le Tesin.

BREGNANO (Page 2:410)

BREGNANO, (Géog.) petite ville du duché de Milan, sur la Sevese.

BREHAINE (Page 2:410)

BREHAINE se dit, en Vénerie, d'une biche qui n'engendre point; on la nomme aussi brehagne. Cette vieille biche laisse un pié large qui peut induire en erreur.

Brehaines (Page 2:410)

Brehaines, (Terres) terme de coûtumes, qui se dit des terres non labourées ni cultivées, qui sont vacantes, en friche & abandonnées. (H)

BREHIS (Page 2:410)

* BREHIS, s. m. (Hist. nat.) animal de l'île de Madagascar, de la grandeur de la chevre, qui n'a qu'une corne sur le front, & qui est fort sauvage.

BREHNA (Page 2:410)

BREHNA, (Géog.) petite ville de l'électorat de Saxe, à trois milles de Leipsick.

BREISICH (Page 2:410)

BREISICH, (Géog.) petite ville d'Allemagne, au duché de Juliers, sur la rive gauche du Rhin.

BREITH - MARCK (Page 2:410)

BREITH - MARCK, (Géog.) petite ville d'Allemagne, en Franconie, sur le Mayn.

BREIT - BACH (Page 2:410)

BREIT - BACH, (Géog.) petite ville sur le Rhin, située dans l'électorat de Cologne.

BREITENBACH (Page 2:410)

BREITENBACH, (Géog.) petite ville & château dans la Thuringe.

BREITENBOURG ou BREDENBERG (Page 2:410)

BREITENBOURG ou BREDENBERG, (Géog.) forteresse autrefois considérable dans le duché de Holstein, sur la riviere de Stoer.

BRELAND (Page 2:410)

* BRELAND, s. m. jeu de cares: il se joue à tant de personnes que l'on veut: mais il n'est beau, c'est - à - dire très - ruineux, qu'à trois ou cinq. L'ordre des cartes est as, roi, dame, valet, dix, neuf, huit, sept, six: l'as vaut onze points; le roi, la dame, le valet & le dix, en valent dix; les autres cartes comptent autant de points qu'elles en portent; on laisse rarement les six dans le jeu.

On donne trois cartes, ou par une, ou par deux & une, ou par une & deux, mais non par trois. Si un joüeur a dans ses trois cartes, l'as, le roi, & la [p. 411] dame d'une même couleur, il compte trente & un; s'il a l'as & le dix, il compte vingt - un; s'il a le dix, le neuf, & le sept, il compte vingt - six; & ainsi des autres cartes ou jeux qui peuvent lui venir.

S'il a dans ses trois cartes, ou trois as, ou trois rois, ou trois valets, &c. il a breland. Un breland est supérieur à quelque nombre de points que ce soit; & entre les brelands, celui d'as est supérieur à celui de rois; celui de rois à celui de dames, & ainsi de suite.

Les as, ou plus généralement les cartes qui se trouvent dans la main des joüeurs, emportent toutes les cartes inférieures de la même couleur qui se trouvent aussi sur le jeu. Ainsi si un joüeur a trois coeurs par le valet, & qu'un autre joüeur ait ou l'as, ou la dame, ou le roi de coeur seul ou accompagné, il ne reste rien au premier, & le second a quatre coeurs au moins. Il n'y a d'exception à cette regle que le cas du breland; les as mêmes n'emportent point les cartes qui sont un breland dans la main d'un joüeur.

Celui qui donne met seul au jeu: cet enjeu s'appelle passe; & la passe est si forte ou si foible qu'on veut. Il y a primauté entre les joüeurs; celui qui est le plus à droite du donneur prime sur celui qui le suit; celui - ci sur le troisieme, & ainsi de suite. Le donneur est le dernier en carte: à égalité de points entre plusieurs joüeurs, le premier en carte a gagné.

On n'est jamais forcé de joüer; si l'on a mauvais jeu, on passe: si tout le monde passe, la main va à celui qui étoit le premier en carte; il joint son enjeu au précédent, & il y a deux passes; le nombre des enjeux ou passes augmente, jusqu'à ce que quelqu'un joue. Mais si un joüeur dit, je joue, n'eût - il point de concurrent, il tire toutes les passes qui sont sur jeu, sans même être obligé de montrer son jeu.

Si un joüeur dit, je joue, il met autant d'argent sur jeu qu'il y a de passes; si un autre joüeur dit aussi, je joue, il en fait autant, & ainsi de tous ceux qui joüeront: puis ils abattent leurs cartes; ils s'enlevent les uns aux autres les cartes de même couleur inférieures à celles qu'ils ont; & celui qui compte le plus de points dans les cartes d'une seule couleur, a gagné; ou s'il y a des brelands, celui qui a le breland le plus haut, ou celui qui a un breland, s'il n'y en a qu'un, tire tout l'argent qui est sur le jeu.

Il faut observer que la carte retournée est du nombre de celles qui peuvent être enlevées ou par celui qui a dans sa main la carte la plus haute de la même couleur, ou de préférence par celui qui a trois autres cartes, non de la même couleur, mais de la même espece. Ainsi dans le cas où la carte retournée seroit un dix, le joüeur qui auroit trois dix en main auroit de droit le quatrieme; ce qui lui formeroit le jeu qu'on appelle tricon. Le tricon est le jeu le plus fort qu'on puisse avoir; cependant ce jeu n'est pas sûr.

Si le breland est un jeu commode, en ce qu'on ne joue que quand on veut, c'est un jeu cruel, en ce qu'on n'est guere libre de ne joüer que ce qu'on veut. Tel se met au jeu avec la résolution de perdre ou de gagner un ls dans la soirée, qui en perd cinquante en un coup c'est votre tour à parler; vous croyez avoir jeu de fisquer la valeur de la passe; je suppose qu'elle soit d'un écu: vous dites, je joue, & vous mettez au jeu un écu. Celui qui vous suit, croira pouvoir aussi risquer un écu, & dira je joue, & mettra son écu: mais le troisieme croira son jeu meilleur qu'un écu; il dira, je joue aussi; voilà l'écu de la passe, mais j'en mets vingt, trente, quarante en sus. Le quatrieme joüeur ou passe, ou tient, ou enchérit. S'il passe, il met ses cartes au talon; s'il tient, il met & l'écu de passe, & l'enchere du troisieme joüeur; s'il enchérit, il met & l'écu de passe, & l'enchere du 3e joüeur, & son enchere particuliere. Le 5e joüeur choisit aussi de passer, de tenir, ou de pousser: S'il tient, il met la passe, l'enchere du troisieme, & celle du quatrieme. S'il pousse ou enchérit, il ajoûte encore son enchere: le jeu se continue de cette maniere jusqu'à ce que le tour de parler revienne à celui qui a joüé le premier. Il peut ou passer, en ce cas il perd ce qu'il a déjà mis sur jeu; ou tenir, en ce cas il ajoûte à sa mise la somme nécessaire pour que cette mise & son addition fassent une somme égale à la mise totale du dernier enchérisseur; ou il pousse & enchérit lui - même, & en ce cas il ajoûte encore à cette somme totale son enchere. Les encheres ou tenues se continuent, & vont aussi loin que l'acharnement des joüeurs les entraîne, à moins qu'elles ne soient arrêtées tout court par une derniere tenue faite dans un moment où celui qui tient, ajoûtant à sa mise ce qui manque pour qu'elle fasse avec son addition une somme totale égale à la derniere enchere; tous les joüeurs se trouvent avoir sur jeu la même somme d'argent, excepté celui qui a fait, à qui il en coûte toûjours la passe de plus qu'aux autres. En général tout joüeur qui a moins d'argent sur jeu qu'un autre joüeur, peut enchérir, & les encheres se poussent nécessairement jusqu'à ce qu'il arrive une tenue au moment où la mise de tous ceux qui ont suivi les encheres est absolument égale.

Il faut savoir qu'on n'est point obligé de suivre les encheres, & qu'on les abandonne quand on veut; mais aussi qu'on perd en quittant, tout ce qu'on a mis d'argent sur le jeu. Il n'y a que ceux qui suivent les encheres jusqu'au bout, qui puissent gagner.

Lorsque tous les joüeurs qui ont suivi les encheres sont réduits à l'égalité de mise, & arrêtés par quelque tenue, ils abattent leurs cartes; ils se distribuent celles qui leur appartiennent par le droit de supériorité de celles qu'ils ont, s'il n'y a point de breland; & celui qui forme le point le plus haut dans les cartes d'une même couleur, gagne tout. S'il y a un breland, celui qui l'a, tire; s'il y en a plusieurs, tout l'argent appartient au plus fort breland; à moins qu'il n'y ait un tricon: le tricon a barre sur tout. Il n'y a de ressource contre le tricon, que d'avoir plus d'argent que lui, & que de le forcer à quitter par une enchere qu'il n'est pas en état de suivre. C'est par cette raison que nous avons dit que tricon étoit le plus beau jeu que l'on pût avoir, sans toutefois être un jeu sûr.

Tel est le jeu qu'on appelle le breland; il n'y a peut - être aucun jeu de hasard plus terrible & plus attrayant: il est difficile d'y joüer sans en prendre la fureur; & quand on en est possédé, on ne peut plus supporter d'autres jeux: ce qu'il faut, je crois, attribucr à ses révolutions, & à l'espérance qu'on a de pousser le gain tant qu'on veut, & de recouvrer en un coup la perte de dix séances malheureuses. Espérances extravagantes; car il y a démonstration morale que le gain ne peut aller que jusqu'à un certain point; & il est d'expérience que le grand gain rend les joüeurs plus resserrés & plus timides, & que la grande perte les rend plus avides & plus téméraires. La police n'a pas tardé à sentir les tristes suites de ce jeu; & il a été proscrit sous les peines les plus séveres: cependant il se joue toûjours; & je suis convaincu que les hommes n'y renonceront que quand ils en auront inventé un autre qui soit aussi égal & plus orageux; deux conditions difficiles à remplir: car il faut convenir que le breland est un jeu très - égal, quand l'enchere la plus forte est bornée.

BRELLE (Page 2:411)

* BRELLE, s. m. (Commerce de bois quarré) c'est ainsi que ceux qui font ce commerce nomment une certaine quantité de pieces de bois liées ensemble, en forme de radeau. Il faut quatre brelles pour former un train complet. Voyez Train.

BRELUCHE (Page 2:411)

* BRELUCHE, s. f. (Commerce) c'est ainsi qu'on appelle des droguets fil & laine qui se fabriquent à Roüen, à Darnetal, & à Caën, & les tiretaines de Poitou, Voyez Droguet. Voyez Tiretaine.

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