RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"457">
SPHAERISTICI (Page 15:457)
SPHAERISTICI, (Gymnastiq.) maîtres qui enseignoient
la sphéristique. Voyez
SPHÉRISTIQUE (Page 15:457)
SPHÉRISTIQUE, (Gymnastiq.) chez les anciens
la sphéristique comprenoit tous les exercices où
l'on se sert d'une balle: elle faisoit une partie considérable
de l'orchestique. On a fait honneur de son
invention à Pithus, à Nausicaa, aux Sicyoniens,
aux Lacédémoniens, & aux Lydiens. Il paroît que
dès le tems d'Homere cet exercice étoit fort en usage,
puisque ce poëte en fait un amusement de ses héros.
Il étoit fort simple de son tems, mais il fit de
grands progrès dans les siecles suivans chez les Grecs.
Ces peuples s'appliquant à le perfectionner, y introduisirent
mille variétés qui contribuoient à le rendre
plus divertissant, & d'un plus grand commerce. Ils
ne se contenterent pas d'admettre la sphéristique dans
leurs gymnases où ils eurent soin de faire construire
des lieux particuliers, destinés à recevoir tous ceux
qui vouloient s'instruire dans cet exercice, ou donner
des preuves de l'habileté qu'ils y avoient acquise: ils proposerent encore des prix pour ceux qui se
distingueroient en ce genre dans les jeux publics;
ainsi qu'on peut le conjecturer de quelques médailles
grecques rapportées par Mercurial, & sur lesquelles
on voit trois athletes nuds s'exerçant à la balle audevant
d'une espece de table qui soutient deux vases,
de l'un desquels sortent trois palmes avec cette inscription
au - dessous,
Les balles à jouer se nommoient en grec
A l'égard des instrumens qui servoient à pousser les balles, outre le poing & la paume de la main, on employoit les piés dans certains jeux; quelquefois on se garnissoit les poings de courroies qui faisoient plusieurs tours, & qui formoient une espece de gantelet ou de brassard, sur - tout lorsqu'il étoit question de pousser des balles d'une grosseur ou d'une dureté extraordinaire. On trouve une preuve convaincante de cette coutume sur le revers d'une médaille de l'empereur Gordien III. rapportée par Mercurial, où l'on voit trois athletes nuds ceints d'une espece d'écharpe, lesquels soutiennent de leur main gauche une balle ou un balon, qui paroît une fois plus gros
Les exercices de la sphéristique, qui étoient en grand nombre chez les Grecs, peuvent le rapporter à quatre principales especes, dont les différences se tiroient de la grosseur & du poids des balles que l'on y employoit. Il y avoit donc l'exercice de la petite balle, celui de la grosse, celui du balon & celui du corycus.
De ces quatre especes de sphéristiques, celui de la petite balle étoit chez les Grecs le plus en usage, & celui qui avoit le plus mérité l'approbation des Médecins. Antyllus, dont Oribase nous a conservé des sragmens considérables, & qui est l'auteur dont nous pouvons tirer plus d'éclaircissemens sur cette matiere, reconnoît trois différences dans cet exercice de la petite balle, non - seulement par rapport à la diverse grosseur des balles dont on jouoit; mais aussi par rapport à la diverse maniere de s'en servir. Dans la premiere, où l'on employoit les plus petites balles, les joueurs se tenoient assez près les uns des autres. Ils avoient le corps ferme & droit, & sans branler de leur place, ils s'envoyoient réciproquement les balles de main en main avec beaucoup de vîtesse & de dextérité. Dans la seconde espece, où l'on jouoit avec des balles un peu plus grosses, les joueurs, quoiqu'assez voisins des uns des autres, déployoient davantage les mouvemens de leurs bras, qui se croisoient & se rencontroient souvent; & ils s'élançoient çà & là pour attraper les balles, selon qu'elles bondissoient ou bricoloient différemment. Dans la troisieme espece, où l'on se servoit de balles encore plus grosses, on jouoit à une distance considérable, & les joueurs se partageoient en deux bandes, dont l'une se tenoit ferme en son poste, & envoyoit avec force & coup sur coup les balles de l'autre côté, où l'on se donnoit tous les mouvemens néccessaires pour les recevoir & les renvoyer.
On doit rapporter à l'exercice de la petite balle,
dont on vient de décrire les trois especes alléguées
par Antyllus, trois autres sortes de jeux appellés
Le jeu nommé aporrhaxis, d'
Dans le jeu appellé ourania, l'un des joueurs se courbant en arriere, jettoit en l'air une balle qu'un autre tâchoit d'attrapper en sautant avant qu'elle retombât à terre, & avant que lui - même se trouvât sur ses piés: ce qui demandoit une grande justesse de la part de celui qui recevoit cette balle, & qui devoit pour sauter prendre précisément l'instant que la balle qui retomboit pût être à la portée de sa main.
L'harpaston a son nom dérivé d'
L'exercice de la grosse balle étoit différent des précédens, non seulement à raison du volume des balles que l'on y employoit, mais aussi par rapport à la situation des bras; car dans les trois principales especes de petite sphéristique, dont on vient de parler, les joueurs tenoient toujours leurs mains plus basses que leurs épaules; au - lieu que dans celle - ci, ces mêmes joueurs élevoient leurs mains au - dessus de leur tête, se dressant même sur la pointe du pié, & faisant divers sauts pour attraper les balles qui leur passoient par - dessus la tête. Cet exercice, comme l'on voit, devoit être d'un fort grand mouvement, & d'autant plus pénible, qu'outre qu'on y mettoit en oeuvre toute la force des bras pour pousser des balles d'une grosseur considérable à une grande distance, les courses, les sauts, & les violentes contorsions que l'on s'y donnoit, contribuoient encore à en augmenter la fatigue.
La troisieme espece de sphéristique connue des
Grecs, étoit l'exercice du ballon, appellé
L'exercice du corycus, qui étoit la quatrieme espece
de sphéristique greque, la seule dont Hippocrate
ait parlé, & qu'il appelle
Il résultoit, selon les Médecins, de ces différentes especes de sphéristiques, divers avantages pour la santé. Ils croyoient que l'exercice de la grosse & de la petite balle étoit très - propre à fortifier les bras, aussi - bien que les muscles du dos & de la poitrine, à débarrasser la tête, à rendre l'épine du dos plus souple par les fréquentes inflexions, à affermir les jambes & les cuisses. Ils n'estimoient pas que le jeu de ballon fût d'une grande utilité, à cause de sa difficulté & des mouvemens violens qu'il exigeoit; mais en général ils croyoient tous ces exercices contraires à ceux qui étoient sujets aux vertiges, parce que les fréquens tournoiemens de la tête & des yeux, nécessaires dans la sphéristique, ne pouvoient manquer d'irriter cette indisposition. Pour ce qui concerne l'exercice du corycus, ou de la balle suspendue, ils
Après avoir parcouru les especes de sphéristiques en usage chez les Grecs, examinons présentement ce que les Romains ont emprunté d'eux par rapport à cet exercice, & ce qu'ils y ont ajouté de nouveau. On ne trouve dans l'antiquité romaine que quatre sortes de sphéristiques; savoir le ballon, appellé follis; la balle, surnommée trigonalis; la balle villageoise, pila paganica, & l'harpastum. Coelius Aurélianus les désigne toutes par l'expression générale de sphoera italica, paume itali nne. Le poëte Martial les a toutes comprises dans ces vers.
Non pila, non follis, non te paganica thermis Proeparat, aut nudi stipitis ictus hebes: Vara nec injecto ceromate brachia tendis, Non harpasta vagus pulverulenta rapis. Le ballon étoit de deux especes, de la grande & de la petite. On poussoit les grands ballons avec le bras garni comme nous l'avons dit en parlant de celui des Grecs. La petite espece qui étoit le plus en usage, se poussoit avec le poing, d'où elle recevoit le nom de follis pugillaris ou pugilatorius. La légéreté de ce ballon le mettoit le plus à la portée des personnes les moins robustes, tels que sont les enfans, les vieillards & les convalescens.
La paume appellée trigonalis, se jouoit avec une petite balle nommée trigon, non pas de sa figure qui étoit ronde & nullement triangulaire, mais du nombre des joueurs qui étoient ordinairement trois disposés en triangle, & qui se renvoyoient la balle, tantôt de la main droite, tantôt de la gauche, & celui qui manquoit à la recevoir, la laissoit tomber, perdoit la partie. Il y a trois expressions latines qui ont rapport à ce jeu, & qui méritent d'être remarquées. On appelloit raptim ludere, lorsque les joueurs faisoient en sorte de prendre la balle au premier bond. Datatim ludere se disoit d'un joueur qui envoyoit la balle à un autre, & qui accompagnoit ce mouvement de diverses feintes pour tromper les joueurs. Enfin, expulsum ludere s'appliquoit à l'action des joueurs qui se repoussoient les uns les autres pour attraper la balle, & la renvoyer.
La paume de village, appellée pila paganica, n'étoit pas tellement abandonnée aux paysans, qu'elle ne fût aussi reçue dans les gymnases & dans les thermes, comme il est facile de s'en convaincre par les vers de Martial ci - dessus rapportés. Les balles qu'on employoit dans cette sorte de paume étoient faites d'une peau remplie de plume bien foulée & bien entassée, ce qui donnoit une dureté considérable à ces balles. Elles surpassoient en grosseur les balles trigones & les ballons romains. La dureté de ces balles jointe à leur volume en rendoit le jeu plus difficile & plus fatiguant.
La derniere espece de sphéristique en usage chez les Romains & nommée harpastum, n'étoit en rien différente de l'harpaston des Grecs, de qui les Romains l'avoient empruntée; ainsi, sans répeter ce qui a été dit, on remarquera seulement que l'on s'exerçoit à ce jeu sur un terrein sablé, que la balle qui y servoit étoit de la petite espece, & que l'on y employoit plutôt les mains que les piés, comme il paroît par cette épigramme de Martial sur des harpastes:
Hoec rapit antoei velox in pulvere Draucus,
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.