ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"367"> le voisinage du Tibre. Servius fait entendre qu'elle n'étoit pas éloignée de la voie flaminienne. Horace parle de cette montagne, au premier livre de ses odes. Ode IX.

Vides ut altâ stet nive candidum Soracte.

Au pié de cette montagne, il y avoit sur une éminence, une ville, ou du moins une forteresse de même nom; & c'est ce que Virgile entend par ce vers de son Enéïde, l. VII. v. 699.

Hi Soractis habent arces, flaviniaque arva.

La montagne de Soracte étoit consacrée à Apollon. ibid. l. v. 785.

Sancti custos Soractis Apollo.

Silius Italicus, liv. VIII. v. 493. dit la même chose.

Qui sacrum Phoebo Soracte srequentant.

Au bas du mont Soracte, sur les bords du Tibre, s'élevoit un temple consacré à la déesse Féronie; ce temple, & le culte de la déesse, avoient été de tout tems communs aux Sabins & aux latins; les uns y alloient offrir leurs voeux: les autres y étoient attirés par la foire célebre qui s'y tenoit. Quelques Romains s'y étant rendus, furent insultés par les Sabins, qui les dépouillerent de leur argent, & les retinrent en captivité; ce qui fit naître une guerre entre les deux peuples, dans la quatre - vingt douzieme année de Rome.

Le nom moderne, selon Léander, est monte di S. Silvestro, & par corruption, monte S. Tresto. Cette montagne a été ainsi appellée à cause du pape Silvestre, qui s'y retira durant la persécution exercée contre les chrétiens; au sommet de cette montagne, qui est d'un accès très - difficile, est un bourg de même nom, & tout proche il y a un monastere qu'on dit avoir été bâti en l'honneur de S. Silvestre, par Carloman, frere de Pepin, & chef des François, avant qu'il se fût retiré au monastere du mont Cassin. Il y en a qui disent que le temple & le petit bois consacré à Apollon, étoient dans l'endroit où l'on voit aujourd'hui le monastere.

Le mont Soracte étoit à vingt - six milles de Rome, entre le Tibre & la voie Flaminienne; c'est - là que les Hirpes, c'est - à - dire certaines familles du pays, marchoient impunément sur des charbons ardens, après s'être frottés d'un certain onguent la plante des piés, au rapport de Varron & de Pline. (D. J.)

SORADEEN, vers (Page 15:367)

SORADEEN, vers, (Poésie anc.) on nommoit vers soradéens du tems de Quintilien, des vers licencieux, faits pour gâter le coeur & l'esprit. On les appelloit ainsi, du nom de leur auteur Sorades, poëte d'Alexandrie, qui s'étoit distingué en ce genre. Ses vers soradéens étoient composés ou d'iambes, ou de trochées, ou de dactyles, ou d'anapestes. (D. J.)

SORAIRE (Page 15:367)

SORAIRE, adj. (Soirie.) il se dit de deux fils envergés qui se trouvent ensemble sur la même verge ou cannes, parce que l'intermédiaire qui les séparoit s'est cassé.

SORAME, la (Page 15:367)

SORAME, la, (Géog. mod.) riviere de l'Amérique, dans la Terre - ferme, à douze lieues de celle de Surinam. Les Indiens qui habitent sur ses bords, sont caraïbes. (D. J.)

SORANUS (Page 15:367)

SORANUS, (Mytholog.) surnom que les Sabins donnoient au dieu de la mort. Le mot Sora en leur langue signifioit cercueil.

SORATOF ou SARATOF (Page 15:367)

SORATOF ou SARATOF, (Géog. moderne.) ville de l'empire Russien, dans le royaume d'Astracan, sur un bras du Volga, au penchant d'une montagne, avec un fauxbourg qui s'étend le long de la riviere. Les maisons de cette ville, & même la plûpart des églises, sont de bois. Longitude 67. 15. latit. 52. 12.

SORAW (Page 15:367)

SORAW, (Géog. mod.) ville d'Allemagne, dans la haute Saxe, sur les confins de la Silésie, capitale du marquisat de Lusace, près du Bober, à 2 lieues au nord - est de Sagan, & à 7 sud de Crossen. Long. 32. 55. latit. 51. 37.

Neander (Michel), un des plus célebres littérateurs allemands du xvj. siecle, naquit à Soraw en 1525, & mourut à Isfeld l'an 1595, âgé de 70 ans. Entre ses principaux ouvrages qu'il a publiés, je nomme 1°. les erotemata linguoe groecoe, Basiloea 1553 & 1565 in - 8°. La préface qu'il a mise à la tête de la seconde édition, est une dissertation sur les bibliotheques anciennes, où il parle des livres qui sont perdus, & sur les bibliotheques de son tems les mieux fournies en manuscrits grecs. 2°. Linguoe hebreoe erotemata, Basil. 1556, in - 8°. & plusieurs autres fois. La préface de cet ouvrage traite, comme la précédente, de la langue hébraique en général, des ouvrages & des savans les plus célebres dans les langues orientales. 3°. Opus aureum & scholasticum, Lipsioe 1575, in - 8°. Ce recueil contient le poëme de Coluthus de Lycoplis sur l'enlevement d'Hélene, celui de Thryphiodore d'Egypte, sur la ruine de Troie, & trois livres de Quintus Calaber, ou Cointe le Calabrois, sur le même sujet. 4°. Chronicon & historia Ecclesioe, Lipsioe 1590, in - 8°. 5°. Orbis terroe partium simplex enumeratio. Lipsioe 1582, 1586, 1589 & 1597, in - 8°. Cet ouvrage assez curieux dans le tems où il parut, ne l'est plus pour nous.

Fabricius, Morboff, Baillet, & finalement le P. Niceron, ont beaucoup parlé de ce littérateur. Il ne faut pas le confondre, comme ont fait quelques bibliothécaires, avec le Neander (Michel), physicien & médecin, né à Souchimestal, en 1529, & mort en 1581. Ce dernier a donné entr'autres ouvrages une synopsis mensurarum & ponderum, à Basle, 1556, in - 4°.

SORBET (Page 15:367)

SORBET, s. m. (Confit. & boisson des Turcs.) celui que les Turcs boivent ordinairement n'est qu'une infusion de raisins secs, dans laquelle ils jettent une poignée de neige: cette boisson ne vaut pas la tisane de l'hôtel - Dieu de Paris.

Tournefort raconte dans ses voyages, qu'étant dans l'île de Crete sur le mont Ida, il s'avisa de faire du sorbet pour rétablir ses forces épuisées des fatigues qu'il avoit essuyées en grimpant cette montagne. « Nous remplîmes, dit - il, nos tasses d'une belle neige crystallisée à gros grains, & la diposâmes par couche avec du sucre, sur lequel on versoit ensuite d'excellent vin, tout cela se fondoit promptement en secouant les tasses ». Ce sorbet est sans contredit meilleur que celui des turcs ordinaires; car ceux qui sont riches & rafinés font leur sorbet avec du suc de limon & de citrons confis au sucre, qu'on délaie dans de l'eau glacée; ainsi le sorbet des turcs riches est une composition seche faite de citron, de sucre, d'ambre, &c. Ils appellent aussi du même nom le breuvage que l'on fait de cette composition battue avec de l'eau; mais les pauvres gens ne boivent guere de cette espece de sorbet. (D. J.)

SORBIER (Page 15:367)

SORBIER, s. m. (Hist. nat. Bot.) sorbus, genre de plante qui differe de ceux du poirier & de l'alisier par la disposition des feuilles; elles naissent par paires dans le sorbier comme celles du frêne. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Sorbier (Page 15:367)

Sorbier, voyez Cornier.

On distingue communément deux especes de ce genre de plante, le sorbier cultivé, & le sorbier sauvage. Le sorbier ou cornier cultivé ordinaire, est le sorbus sativa, I. R. H. 633, en anglois, the common service - tree; il a la racine longue, dure, grosse, ligneuse. Elle produit un arbre grand & branchu, dont le tronc est droit, couvert d'une écorce rude, ou un peu raboteuse, pâle; son bois est fort dur, compact, rougeâtre. [p. 368]

Ses feuilles sont oblongues, rangées plusieurs ensemble sur une côte comme celles du frêne, dentelées en leurs bords, velues, molles, verdâtres en - dessus, blanchâtres en - dessous, d'un goût acerbe & styptique.

Ses fleurs sont petites, blanches, jointes plusieurs ensemble en forme de grappes, portées sur de longs pédicules, qui sortent d'entre les feuilles; chacune d'elles est composée de cinq feuilles disposées en rose. Après que ces fleurs sont tombées, le calice devient un fruit de la forme & de la grosseur d'une petite poire, dur, charnu, de couleur verdâtre, ou pâle d'un côté, & rougeâtre de l'autre, rempli d'une chair jaunâtre, d'un goût très - acerbe; ce fruit s'appelle en latin sorbum, en françois sorbe ou corne. Il ne murit point ordinairement sur l'arbre; on le cueille en automne, & on le met sur de la paille, où il devient mou, doux, bon, & assez agréable à manger; il renferme dans un follicule membraneux, quelques semences ou pepins applatis.

Cet arbre vient naturellement dans certaines contrées; il aime les montagnes froides, & un terrein pierreux; on le cultive aussi dans les vergers & les vignobles, quoiqu'il croisse très - lentement; il fleurit en Avril & Mai, & son fruit n'est mûr qu'en Novembre.

Le sorbier ou cornier sauvage, sorbus sylvestris, C. B. P. 415. Raii, hist. 1457, sorbus aucuparia, I. R. H. 634, en anglois, the wild - service, est un arbre de grandeur médiocre; son tronc est droit, branchu, couvert d'une écorce brune, rougeâtre, sous laquelle il s'en trouve une autre qui est jaune, d'une odeur puante, & d'un goût amer. Ses feuilles sont plus pointues que celles du sorbier cultivé, fermes, lisses, sans poil, & varient beaucoup suivant les lieux.

Ses fleurs sont petites, blanches, odorantes, attachées plusieurs ensemble, en maniere d'ombelle; il leur succede des fruits semblables aux baies de l'olivier, d'un jaune mêlé de vermillon; d'un goût acerbe & désagréable, mais dont les merles & les grives sont fort friands, d'où vient que les oiseleurs s'en servent comme d'appât pour prendre ces oiseaux au filet ou autrement. (D. J.)

Sorbier (Page 15:368)

Sorbier ou Cornier, (Diete & Mat. méd.) le fruit de cet arbre est du nombre de ceux dont les hommes se nourrissent, & qui possedent en même tems des vertus véritablement médicamenteuses. La sorbe ou corne a, comme aliment & comme remede, la plus parfaite analogie avec la cornouille & avec la nefle. Voyez Cornouille, Nefle, & ce qui est dit de l'usage des cornes à l'article Cormier, hist. nat. (b)

SORBONNE (Page 15:368)

SORBONNE, s. f. (Hist. mod.) college de théologie, fameux dans l'université de Paris, & qui tire son nom de Robert de Sorbon son fondateur. Celui - ci, qui étoit confesseur & aumonier du roi S. Louis, ayant formé, 1256, le dessein d'établir un college en faveur de 16 pauvres étudians en théologie, 4 de chaque nation de l'université, le roi donna à ce college plusieurs maisons qui étoient de son domaine dans la rue Coupe - gueule, vis - à - vis le palais des Thermes, & au moyen de quelques échanges de rentes, Robert de Sorbon fit bâtir dans cet emplacemnt ce college pour 16 écoliers & un proviseur, c'est - à - dire, un principal ou supérieur. On les appelloit les pauvres de Sorbonne, & leur maison la pauvre Sorbonne, pauper Sorbonna. Mais par la suite elle s'enrichit, & de college destiné à loger des étudians, elle devint une société particuliere dans la faculté de théologie de Paris, & une retraite pour un certain nombre de docteurs & de bacheliers de cette maison. Cependant elle s'étoit toujours maintenue dans son ancienne simplicité, jusqu'au tems que le cardi<cb-> nal de Richelieu la fit rebâtir avec une magnificence, qui seule seroit capable d'immortaliser son nom: ce qu'on y admire le plus c'est l'église dans laquelle est le mausolée de ce cardinal. Trois grands corps de logis comprennent, outre la bibliotheque, la salle des actes, la salle à manger, les cuisines, &c. trente - six appartemens pour les docteurs & bacheliers de la maison, & ces appartemens sont donnés à l'ancienneté. Pour être admis dans cette maison, dès qu'on a été reçu bachelier en théologie, il faut professer un cours de philosophie dans quelque college de l'université, cependant on postule, ou, comme on dit, on supplie pour être aggrégé à la maison & société, & l'on soutient un acte que l'on appelle Robertine, du nom du fondateur, ce que les bacheliers sont ordinairement avant que d'entrer en licence. De ceux qui sont de la maison, on en distingue de deux sortes; les uns sont de la société, & ont droit de demeurer en Sorbonne, & de donner leur suffrage dans les assemblées de la maison, les autres sont de l'hospitalité, c'est - à - dire, aggrégés à la maison sans être de la société. On les appelle ordinairement docteurs licenciés ou bacheliers de la maison & société de Sorbonne. Mais leur véritable titre, & celui qu'ils prennent dans les actes de la faculté, est docteurs licentiés & bacheliers de la faculté de théologie de Paris, de la maison & société de Sorbonne; ce qu'on exprime en latin par doctor, licentiatus, ou baccalaureus theologus sacroe facultatis Parisiensis, socius Sorbonicus. On donne aussi communément aux autres docteurs de la faculté le titre de docteur de Sorbonne; & bien des gens en prennent occasion de penser que la maison de Sorbonne a quelque supériorité dans la faculté de théologie de Paris. Cette maison respectable par les hommes célebres qu'elle a produits, par les savans qui la composent, & par ceux qu'elle forme encore tous les jours, n'est après tout qu'une société particuliere, comme plusieurs autres, & surtout celle de Navarre, qui composent le corps de la faculté de théologie avec une autorité & des fonctions parfaitement égales dans les assemblées, & les autres actes de faculté. Il est vrai encore que les assemblées soit ordinaires, soit extraordinaires de la faculté se tiennent dans la grande salle de Sorbonne; mais cet usage ne tire point à conséquence, parce qu'elle s'assembloit autrefois aux mathurins, & qu'elle peut encore s'assembler dans telle maison de son corps qu'elle juge à - propos.

Il y a proche de la Sorbonne des écoles extérieurieurs, où six professeurs, dont quatre sont entretenus par le roi, & deux ont été fondés par des particuliers, font des leçons reglées de théologie. Ces chaires sont toujours remplies par des sujets de la maison de Sorbonne, laquelle nomme aussi à plusieurs autres places, comme à celle de grand - maître du college Mazarin, dont les chaires de philosophie, ainsi que celles du college du Plessis, sont toujours données à des membres de la maison & société de Sorbonne. Le premier supérieur de la maison se nomme proviseur; & dans l'intérieur, l'autorité, c'est - à - dire, le maintien des réglemens & du bon ordre, appartient au chef des docteurs, qu'on nomme senieur de Sorbonne, & au chef des bacheliers en licence, qu'on appelle prieur de Sorbonne. Voyez Prieur & Senieur.

Pour ce qui concerne la bibliotheque de cette maison. Voyez le mot Bibliotheque.

SORCELLERIE (Page 15:368)

SORCELLERIE, s. f. (Magie.) opération magique, honteuse ou ridicule, attribuée stupidement par la superstition, à l'invocation & au pouvoir des démons.

On n'entendit jamais parler de sortileges & de maléfices que dans les pays & les tems d'ignorance. C'est pour cela que la sorcellerie régnoit si fort parmi nous dans le xiij. & xiv. siecles. Les enfans de Philip<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.