ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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plomb, ou si une piece de fer étoit soudée avec une
piece d'argent.
Après tout, il ne faut pas s'étonner que les décisions
des jurisconsultes romains soient si peu nettes
sur cette matiere. En effet, ce n'est point par des
idées physiques ou métaphysiques, ni même par la
destination, l'usage, ou le prix des choses mêlées
ensemble, qu'on doit décider les questions sur l'accessoire;
mais c'est par de tout autres principes que
nous établirons ailleurs plus convenablement qu'au
chetif mot Soudure. (D. J.)
SOUDOYER
(Page 15:395)
SOUDOYER, v. act. (Gram.) c'est payer la solde
d'un homme, d'une troupe. Nous soudoyons des armées
immenses.
SOUETTE
(Page 15:395)
SOUETTE, voyez Chouette.
SOUFFLAGE
(Page 15:395)
SOUFFLAGE, s. m. (Marine.) renforcement de
planches qu'on donne à quelque vaisseau.
Soufflage
(Page 15:395)
Soufflage, (Marine.) c'est un soufslage sur les
membres du vaisseau & non sur les bordages.
Soufflage
(Page 15:395)
Soufflage, four du, (Manufacture des glaces.)
on appelle dans les manufactures des glaces à miroir
le four du soufflage, celui où se fond & se prépare le
verre pour faire les glaces soufflées. Le four des glaces
de grand volume, se nomme four à couler. Savary.
(D. J.)
SOUFFLE
(Page 15:395)
SOUFFLE, s. m. (Gram.) il est quelquefois synonyme
à haleine & à respiration; c'est l'air chassé du
poumon. Les bons principes que les maitres s'efforcent
à graver dans l'esprit des enfans, ressemblent à
des caracteres tracés sur le sable, que le moindre
souffle de l'air efface.
Souffle
(Page 15:395)
Souffle, se dit dans l'Artillerie, de la compression
de l'air formée par le mouvement du boulet lorsqu'il
sort du canon. Ce souffle est si violent, qu'il détruit en
peu de tems les embrasures des batteries. (Q)
SOUFFLER
(Page 15:395)
SOUFFLER, v. act. & neut. c'est agiter avec l'haleine;
soufslez sur ce duvet, & vous le ferez voler
dans l'air; souffler une chandelle, c'est l'éteindre;
souffler en chimie, c'est s'occuper de la recherche
de la pierre philosophale; souffler un mauvais
discours, c'est l'insinuer; on souffle aux
grands tout ce que l'on veut; souffler au théâtre, c'est
secourir la mémoire de l'acteur; souffler un emploi à
quelqu'un, c'est le lui enlever; souffler au jeu de dames,
c'est ôter de dessus le damier la dame avec laquelle
l'adversaire auroit dû en prendre une ou plusieurs
des vôtres. Voyez les articles suivans.
Souffler
(Page 15:395)
Souffler, (Marine.) c'est donner un second bordage
à un vaisseau, en le revétissant de planches fortifiées
par des nouvelles préceîntes, soit pour le garantir
de l'artillerie des ennemis, ou pour lui faire
bien porter la voile, & l'empêcher de se rouler, ou
de se tourmenter trop à la mer. Pour comprendre la
raison de ceci, il faut lire l'article Construction.
Souffler l'émail
(Page 15:395)
Souffler l'émail, terme d'Emailleur; c'est en
former, en le soufflant avec un petit tube de verre.
cet émail creux qu'on appelle du jais. Voyez Email.
Souffler
(Page 15:395)
Souffler, (Maréchal.) se dit d'un cheval poussif.
Laisser souffler son cheval, c'est l'arrêter pour lui laisser
reprendre haleine. Voyez Haleine. Souffler au poil,
se dit de la matiere qui n'a pas eu d'écoulement dans
certains maux de pié, & qui reflue & se fait jour au
pâturon ou à la couronnc.
SOUFFLET
(Page 15:395)
SOUFFLET, s. m. (Art mcchanique.) est un instrument
dont le méchanisme consiste à pomper l'air
& à le pousser contre le feu ou toute autre chose, par
le moyen d'une ame ou soupape de cuir, qui est attachée
au bois de dessous, & tenue lâche & aisée, de
façon qu'elle s'en éloigne quand on leve celui de
dessus, & revient s'y appliquer dès que par une légere
pression on rapproche les deux bois l'un de l'autre;
par - là l'air ne pouvant ressortir par où il est entré,
s'échappe nécessairement par un trou pratiqué
exprès au bout du soufflet. Le soufflet est composé de
deux ais, au bord desquels est clouée une peau, d'u
ne douelle placée à l'une des extrémités des ais, &
d'une soupape attachée en - dedans à l'ouverture de
l'ais du dessous; il est évident qu'en écartant les ais,
l'air est attiré en - dedans du soufflet par l'ouverture de
l'ais de dessous; qu'en les rapprochant, la soupape
s'abaisse, & que l'air est chassé par la douelle. Voilà
en général à quoi se réduit toute construction de
soufflet, quelle qu'elle soit.
Soufflet
(Page 15:395)
Soufflet, outil d'Arquebusier; ce soufflet est comme
celui des serruriers, suspendu de même, & a le
même mouvement; il sert aux Arquebusiers pour souffler
& allumer le feu à la forge.
Soufflet quarré
(Page 15:395)
Soufflet quarré, en terme de Boisselier; c'est un
soufflet qui ne differe du soufflet ordinaire que par de
petites feuilles de bois de fourreau qu'on y colle intérieurement
à la place des verges.
Soufflet quarré a double vent
(Page 15:395)
Soufflet quarré a double vent, en Boisselerie: on appelle ainsi des soufflets qui pompent le double
d'air des autres, par le moyen d'une planche
qu'on y met de plus, & d'un ressort qui s'y ajoute.
Soufflet
(Page 15:395)
Soufflet, outil de Ferblantier; ce soufflet est beaucoup
plus petit que les soufflets d'orgue, & est exactement
fait comme eux. Il sert aux ferblantiers à allumer
le feu avec lequel ils font chaufer leurs fers à
souder. Voyez les Pl. du Ferblantier.
Soufflet
(Page 15:395)
Soufflet, (Forge.) Voyez l'article Grosses forges, où le soufflet de ces usines est décrit.
Soufflets de l'orgue
(Page 15:395)
Soufflets de l'orgue, représentés Pl. d'orgue,
fig. 23. sont de grands corps qui, en se dilatant, se
remplissent d'air, qu'ils chassent par les porte - vents
dans la laie du sommier lorsqu'ils se contractent.
C'est cet air ainsi poussé avec vitesse, & qui est condensé,
qu'on appelle vent, sans lequel l'orgue
est un corps sans ame.
Les soufflets, dont un seul, quelque grand qu'on le
fasse, ne sauroit suffire, sont composés de deux tables
de bois de chêne de 6, 7 ou 8 piés de long, sur 3 ou
4 de large, plus ou moins, selon la grandeur des soufflets & celle de l'orgue. Ces tables sont faites de bois
d'Hollande de deux pouces d'épaisseur, qu'on assemble
à rainures & languettes, ou avec des clés, & que
l'on dresse bien des deux côtés & sur champ. La
table inférieure, fig. 24. est percée de deux ou de trois
trous: le trou O, qui a 1 pié de long, 6 pouces de large
reçoit la partie supérieure du gosier O R, fig. 23. par
lequel l'air contenu dans la capacité du soufflet passe
dans le porte - vent. Ce trou doit être à environ
2 pouces du bout de la table, & dans le milieu de sa
largeur; ensorte que le grand côté du trou soit parallele
au petit côté de la table, comme on voit dans
la fig. 24. L'autre trou, ou bien deux autres, si on
a fait deux ouvertures, est vers l'autre bout de la table,
dont il est éloigné de 8 pouces ou environ. Ce
trou a 1 pié en quarré; c'est où on ajuste les deux
soupapes SP, qui chacune ferment un trou. Lorsque
l'on a fait deux ouvertures à l'extrémité des tables,
qui est le côté du gosier; & à la partie intérieure du
soufflet, on met des barres DC; chaque barre a autant
d'épaisseur que la moitié de toutes les éclisses qui
trouvent place dans la largeur D D, dont les deux
barres DC éloignent les tables; à l'autre extrémité
des tables sont d'autres barres de bois paralleles aux
premieres, mais collées & clouées de l'autre côté,
ensorte que ces dernieres sont extérieures; la barre
extérieure de la table de dessous est à l'extrémité de
cette table; mais les barres LL, NN de la table de
dessus, & qui sont au nombre de deux, sont, la premiere,
à environ 4 pouces du bout de la table, & la
seconde NN, à 8 ou 10 pouces de la premiere, entre
lesquelles ont met la pierre M qui comprime le soufflet par son poids, & contraint l'ais d'en sortir: après
que ces tables sont faites, on fait les plis du soufflet.
Les pieces EE qui composent les plis des côtés du
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soufflet s'appellent éclisses, & les pieces T, fig. 24. qui
composent les plis de la tête du soufflet s'appellent têtieres. Toutes ces pieces, tant les éclisses que les
têtieres, sont faites de bois d'Hollande réfendu
de l'épaisseur d'un quart de pouce: la largeur des
têtieres est d'un pouce ou 1 ¼ pouce par pié de
la longueur du soufflet; ensorte que si le soufflet a 8
piés de long, les têtieres doivent avoir 8 pouces de
large, qui est 1 pouce par pié de la longueur du souflet, ou 10 pouces, qui font 1 pouce ¼ par pié de la
même longueur. Les éclisses ont par le côté de la tête
du soufflet la même largeur que les têtieres, & par le
bas une largeur D e, fc, égale à l'épaisseur des barres
D C. Ces barres sont percées de trois trous 1, 2,
3, pratiqués obliquement, ensorte qu'ils répondent à
la tête extéreure; & au milieu des faces intérieures
des barres on passe des cordes d'un calibre convenable
dans ces trous, & on les arrête avec des chevilles
enduites de colle, que l'on enfonce à coups de
marteau, & que l'on arrase ensuite aux faces intérieures
des barres, qui font le côté par où les chevilles
doivent être enfoncées. On fait entrer les bouts
de corde qui sortent des trous par le côté de la tête
des barres dans les trous correspondans de la barre
de l'autre table; ils doivent entrer par le côté de la
tête, & sortir par la face intérieure, c'est - à - dire, par
la face qui regarde le dedans du soufflet, & être
chevillés & collés comme par l'autre bout. Ces
cordes ainsi passées d'une barre dans l'autre, servent
de charniere aux barres.
Après que les éclisses & les têtieres sont taillées, &
que les rives extérieures sont arrondies, on couvre
le côté qui doit regarder l'intérieur du soufflet, aussi bien
que le côté intérieur des tables, de parchemin
bien collé, afin que l'air condensé dont le soufflet est
rempli, ne s'échappe pas au - travers des pores dont
les planches sont fort remplies. Quelques facteurs
pour satisfaire à la même indication, se contentent
d'enduire plusieurs fois de colle l'intérieur du soufflet,
comme on fait l'intérieur du sommier. V. Sommier.
Lorsque le parchemin est sec, on assemble les
éclisses les unes avec les autres avec des bandes de
peau de mouton parées. Ces bandes qui servent aussi
à assembler de même les têtieres, sont collées sur la
partie convexe du pli, en sorte que les bandes de
peau des plis saillans sont collées à l'extérieur du soufflet, & les bandes des plis rentrans regardent l'intérieur.
On met ensuite les éclisses & les têtieres en
presse, & on les laisse sécher. Les têtieres doivent
toujours être en nombre pairement pair, c'est - à dire
que la moitié de ce nombre doit être en nombre pair;
en sorte, par exemple, qu'on ne pourroit pas faire
un soufflet qui auroit 10 têtieres; mais on le peut faire
avec 8 ou 12, ou tout autre nombre dont la moitié
est un nombre pair. Les éclisses sont de chaque
côté du soufflet en même nombre que les têtieres, en
sorte qu'elles sont dans un soufflet en nombre double
de ces dernieres. Ainsi si un soufflet a 8 têtieres, il
aura 16 éclisses, 8 de chaque côté. Le haut des éclisses & les têtieres doivent être coupées à onglet, un
peu moindres que 45°. en sorte que les ouvertures
AE, FB, fig. 24. aient de large du côté de E & de
F, environ la huitieme partie de la largeur AE, FB.
Le soufflet a 8 éclisses de chaque côté, & environ la
douzieme partie des mêmes longueurs, si le soufflet
en a douze. On assemble ensuite les éclisses & les têtieres
avec les tables, avec des bandes de peau parées,
collées moitié sur les éclisses ou têtieres & les
tables. Lorsque les bandes de peau sont séchées, on
coud avec du gros fil de Bretagne, les têtieres & les
éclisses par la peau des bandes, qui doit excéder les
angles saillans t u x, d'environ un pouce de chaque
côté; on ouvre ensuite le soufflet, en sorte que
les tables fassent ensemble un angle de 30 ou 35 de<cb->
grés, ou que la distance A A, fig. 23. soit de 3½ piés
ou 4 piés, pour un soufflet de 8 piés.
Avant que d'assembler les éclisses avec les tables,
on les étend sur un établi le côté de dehors en - dessus, & on colle sur leur extrémité étroite une piece
de peau triangulaire abDD, fig. 23. qui prend toutes
les éclisses; cette piece de peau s'appelle rabat,
voyez Rabat. La partie D de cette piece de peau qui
excede les éclisses d'environ 4 pouces, vient s'appliquer
sur les faces extérieures des barres DC où
elle est collée; on assemble de même les éclisses de
l'autre côté du soufflet. Après que les têtieres & les
éclisses sont assemblées avec les tables, & que les
queues des rabats sont collées sur les barres Dc, Dc,
qui forment l'épaisseur du soufflet, on colle une
bande de peau sur toute la face DccD, cette peau
parée dans tout son pourtour, est recouverte à ses
deux bouts par les rabats abD. Par - dessus cette piece
on en met une autre plus longue & plus large, parée
de même dans tout son contour, laquelle recouvre
par ses extrémités, les rabats & les tables par ses
longs côtés, d'environ 2 pouces. Toutes ces pieces de
peau sont collées & parées par le côté du duvet, en
sorte que le côté glabre est en dehors. Pour faire
étendre la peau & rechauffer la colle, on se sert d'un
linge trempé dans de l'eau chaude & ensuite exprimé,
que l'on applique sur la peau; on ne se sert du
linge mouillé que lorsque le côté glabre de la peau
est en - dehors; car lorsque c'est le duvet, & qu'on
veut le menager comme celui de la peau dont les
soupapes & les devans de l'axe sont doublés, on se
sert d'un morceau de bois bien dressé, que l'on fait
chauffer devant le feu comme un fer à repasser le linge,
& on l'applique ensuite sur la peau dont la colle
est rechauffée par ce moyen.
Pour achever le soufflet, qui se trouve fini quant à
la partie inférieure c D, qui est le côté du gosier, il
faut coller sur les vuides A E, F B, que les éclisses &
les têtieres laissent entre elles, des pieces de peau
xvz, qui s'appellent les premieres demi - aisnes, les
secondes aisnes, & les troisiemes ronds. On commence
par coller les ronds z, sur les angles saillans t u x
des plis; on colle ensuite les demi - aisnes x, qui sont
des pieces de peau triangulaires, moitié sur une éclisse, & l'autre moitié sur la têtiere voisine, en sorte
que les espaces A E, F B, se trouvent fermés par ce
moyen. Après que les pieces sont séchées, on colle
par - dessus les aisnes y, qui sont des pieces lozanges,
composées de deux demi - aisnes, unies par leur petit
côté; en sorte que si on coupoit l'aisne en deux
par une ligne 34, qui est la petite diagonale du lozange,
on auroit deux triangles qui seroient chacun
semblables aux demi - aisnes, mais seulement plus
grands. On colle les pieces, en sorte qu'une moitié
234, couvre une des demi - aisnes déjà collées, & l'autre
moitié 143, la demi - aisnequi est vis - à - vis. Pour
faire entrer ces pieces de peau dans les encoignures
des plis, on se sert d'un couteau de bois non tranchant,
avec lequel on range la peau dans les endroits
où les doigts ne peuvent atteindre, & on rechauffe la
colle avec un linge trempé dans l'eau chaude, autant
de fois qu'il est nécessaire.
Avant de coller les aisnes & les demi - aisnes, on a
l'attention d'ouvrir le soufflet autant qu'il le doit être,
& d'écarter également les plis. Pour exécuter la premiere
de ces deux choses, on dresse le soufflet debout
sur la face DccD, que l'on pose sur une planche qui
est par terre, en sorte que les deux tables soient inclinées
à l'horison, l'une d'un côté, & l'autre de l'autre
de la moitié de l'ouverture du soufflet; on l'arrête dans
cet état avec des cordes ou des barres de bois. Pour
la seconde, qui est que les plis ouvrent également,
on doit avoir collé du ruban de fil sur l'intérieur des
plis. Ces rubans ne les laissent s'ouvrir que de la
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