ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"397"> quantité que l'on veut. Cela fait aux soufflets que l'on laisse sécher dans le même état où ils ont été collés, c'est - à - dire tout ouverts, on ajuste un chassis sur l'ouverture SP. Ce chassis EF 45, qui a environ un pouce d'épais, a un drageoir fait avec un guillaume dans tout son circuit intérieur. Ce dragon re@oit les soupapes SP; les soupapes sont faites avec du feuillet d'Hollande, & sont doublées de peau collée par le côté glabre. Cette peau qui doit excéder la soupape d'un côté pour lui servir de queue, est prise entre une barre G du chassis, & une piece G qui la recouvre. Par - dessus cette piece G on en met une autre 6, qui empêche le renversement des soupapes qui ne peuvent ouvrir qu'autant que cette piece le permet. Le chassis qui est doublé de peau collée par le côté glabre, aussi - bien que l'endroit de la table où il pose qui est garni de peau, en sorte que les deux duvets se rencontrent, est attachée sur la table en - dedans du soufflet par les quatre vis EF 45, qui traversent la table, & qui sont retenues par - dessous avec des écrous. Lorsqu'on dilate le soufflet, on suspend l'action de la colonne d'air qui presse au - dessus des soupapes SP, ce qui donne lieu à celle de la colonne qui presse par - dessous les mêmes soupapes, d'exercer tout l'effort dont elle est capable contre elles. Mais comme les soupapes n'opposent à cet effort qu'une très - petite résistance, la colonne d'air qui presse en - dessous force cet obstacle, ouvre les soupapes & s'introduit dans la capacité du soufflet qu'elle remplit à l'instant. Aussitôt que le soufflet est rempli, les soupapes retombent par leur propre poids, la cause qui les tenoit levées cessant, qui est le courant d'air rapide qui a rempli le soufflet. Le soufflet étant ainsi rempli, si on comprime la table supérieure, l'air qu'il contient sera contraint d'en sortir par l'ouverture O où est ajusté le gosier.

Le gosier représenté, fig. 25. est une portion de tuyau cdefgh, des mêmes dimensions que l'ouverture O, dans laquelle il doit entrer jusqu'au rebord dig, por. On fait ce rebord en diminuant la partie du gosier qui entre dans le soufflet. Cette partie est coupée obliquement comme on voit en Ci. Sur ce talud qui doit regarder les têtieres par - dedans le soufflet, on ajuste un chassis l m n o; ce chassis qui est doublé de peau du côté qu'il s'applique au gosier, porce une soupape x, qui s'ouvre de dehors en dedans du gosier. Cette soupape (qui comme toutes les autres est doublée de peau collée par le côté glabre, en sorte que le duvet est en - dehors), laisse passer l'air contenu dans le soufflet lorsqu'on le comprime, & ne le laisse point rentrer. La partie inférieure du gosier à un drageoir ekf, qui entre dans un autre drageoir oo, qui est à la face supérieure du porte - vent MN, fig. 23. avec lequel il doit convenir. Lorsque le soufflet est mis en place, on colle de la peau de mouton parée sur tous les joints, tant ceux du gosier avec la table inférieure du soufflet, que ceux du même gosier avec le porte - vent, & on fait la bascule F I K, fig. 23. par le moyen de laquelle on ouvre le soufflet.

Cette bascule est une forte piece de bois de chêne, d'un demi - pié ou environ de large, sur 2 ou 3 pouces d'épaisseur, que l'on arrondit dans les deux tiers de sa longueur; à l'extrémité F de cette bascule, on fait une fourchette pour recevoir la palette du crochet FE, qui y est retenue par une cheville qui la traverse. Le crochet prend dans un anse E, attachée à la table supérieure du soufflet, & la bascule a pour point d'appui une forte piece de bois GG, scellée dans les murailles. On fixe sur des chevalets cette piece de bois à des entailles H, faites en dos d'âne, qui servent de point d'appui à la bascule qui est traversée en cet endroit par une grosse cheville de fer M, autour de laquelle elle peut se mouvoir librement. A l'extrémité K de la bascule est une corde KL, qui a plusieurs noeuds: cette corde doit être assez longue pour que le souffleur puisse par son moyen abaisser l'extrémité de la bascule qui, dans les grands soufflets, se trouve trop élevée pour y atteindre avec la main. On charge les soufflets avec une pierre MR, qui pese environ 60 livres pour un soufflet de 8 piés; & il en faut au moins quatre pour un grand orgue de 16 piés. Voyez le mot Orgue. Le souffleur doit observer de ne relever qu'un soufflet à la fois, en sorte que lorsque l'un aspire, les autres puissent toujours fournir au sommier le vent nécessaire, & de ne point lâcher subitement le soufflet sur l'air qu'il contient; car cela donne une secousse aux tuyaux, dont les moins attentifs s'apper@oivent, & qui est très - désagréable.

Soufflet (Page 15:397)

Soufflet, terme de Sellier, espece de voiture, ou de chaise roulante fort légere, posée sur deux roues; un soufflet n'a de place que pour une ou deux personnes; le dessus & le dedans sont de cuir, ou de toile cirée; ils se levent & se plient comme un soufflet pendant le beau tems, & s'étendent de toute part pour garantir de la pluie. (D. J.)

Soufflet (Page 15:397)

Soufflet, s. m. (Critiq. sacr.) coup de la main porté au visage: donner un soufflet, en grec RAPISE/IN; si quelqu'un, dit Jesus - Christ, vous frappe sur la joue droite, presentez - lui aussi l'autre; A)LLA) O)/STIS2 RA)PISE/I E)PI/ THN DE/ZIAN, &c. Matt. V. v. 39. Il est constant que ce discours ne doit pas être pris à la rigueur de la lettre, & que cela signifie, il vaut encore mieux que vous soufriez un second soufflet, que de vous venger du premier: la preuve en est évidente par l'exemple de Jesus - Christ lui - même: car un officier du grand prêtre lui ayant donné un soufflet, notre Seigneur, bien loin de présenter l'autre joue, lui dit: si j'ai mal parlé, faites le voir, mais si je n'ai rien dit que de bien, pourquoi me frappez - vous? Le Seigneur se plaint de l'injure qu'il vient de recevoir, avec une grande modération, & prouve qu'il ne l'a pas méritée; l'exemple de Jesus - Christ est donc le commentaire du précepte qu'il donne à ses apôtres, car c'est à eux seuls qu'il parle, & la pl$part de ses préceptes ne se rapportent qu'à eux & à leur ministere. (D. J.)

SOUFFLEUR (Page 15:397)

SOUFFLEUR, s. m. (Gram.) celui qui souffle. Voyez les articles Souffler, & suiv.

Souffleur (Page 15:397)

Souffleur, Voyez Mular.

Souffleur (Page 15:397)

Souffleur, s. m. (Belles - lettres.) hom mede théâtre, qui est ordinairement placé dans une des coulisses, & à portée des acteurs, pour suivre fort attentivement, sur le papier, ce que les acteurs ont à dire, & le leur suggérer si la mémoire vient à leur manquer.

Souffleur (Page 15:397)

Souffleur, s. m. (Alchimie) chercheur de pierre philosophale. Voyez Philosophie hermétique, Pierre philosophale .

Souffleur (Page 15:397)

Souffleur, (Maréchal) on appelle ainsi certains chevaux, qui sans être poussifs, soufflent prodigieusement, sur - tout dans les chaleurs; ce qui ne peut venir que d'un défaut de conformation à l'entrée du conduit de la respiration, ou de quelque excroissance de chair à l'entrée extérieure des naseaux.

SOUFFLURE (Page 15:397)

SOUFFLURE, se dit dans la fonderie, de certaines concavités ou bouteilles qui se forment dans l'épaisseur du métal; quand il a été fondu trop chaud. Il se trouve quelquefois des soufflûres en dehors des boulets, c'est un défaut, & ils n'ont pas alors leur poids. Voyez Boulet & Canon. (Q)

SOUFFRANCE (Page 15:397)

SOUFFRANCE, s. f. (Gramm.) peine de corps ou d'esprit; la mort nous délivre de toutes nos souffrances; les amans ne parlent que de leurs souffrances.

Souffrance (Page 15:397)

Souffrance, (Jurisprud.) est une surséance, ou délai, que le seigneur accorde à son vassal, pour lui faire la foi & hommage, en considération de quelque empêchement légitime; le motif de ce délai est que régulierement la foi & hommage doit être faite par le vassal en personne. [p. 398]

Elle n'a pas lieu pour le payement des droits utiles, ni pour la prestation de l'aveu & dénombrement.

La souffrance est nécessaire ou volontaire; nécessaire quand l'empêchement du vassal est tel que le seigneur ne peut lui refuser le délai; comme en cas de minorité, maladie, ou autre empêchement légitime; elle est volontaire, lorsque le seigneur l'accorde librement, & pour faire plaisir à son vassal.

La souffrance, même nécessaire, n'a point lieu de plein droit, elle doit être demandée au seigneur dominant, par le tuteur en personne, si le vassal est mineur, ou si le vassal est majeur, par une fondé de procuration spéciale.

Le tems pour demander la souffrance est de quarante jours, depuis l'ouverture du fief; ces quarante jours sont francs, de maniere qu'on ne compte pas celui de l'ouverture du fief, ni le quarantieme jour.

Faute de demander la souffrance dans les quarante jours, le seigneur peut faire saisir le fief, & faire les fruits siens, sauf le recours des mineurs contre leur tuteur; mais si les mineurs n'avoient pas de tuteur, la saisie n'emporteroit pas perte de fruits contre eux, jusqu'à ce qu'ils fussent en âge de faire la foi.

Le tuteur, en demandant souffrance pour ses mineurs, doit à peine de nullité déclarer leurs noms & leur âge, afin que le seigneur sache quand chacun d'eux sera en état de faire la foi.

Si le tuteur, en demandant la souffrance, ne payoit pas les droits, le seigneur pourroit la lui refuser, & saisir.

La souffrance peut s'accorder en justice, ou devant notaire, & même par un écrit sous seing privé: quand il s'agit d'un fief mouvant du roi, on obtient des lettres de souffrance en la petite chancellerie.

Il n'est pas besoin d'obtenir nouvelle souffrance, pour une portion du même fief, qui échet ensuite au mineur.

Il est de maxime que souffrance vaut foi tant qu'elle dure, c'est - à - dire que pendant ce délai, le seigneur ne peut saisir, faute de foi & hommage.

Dès que la souffrance est finie, à l'égard d'un des mineurs, il doit aller à la foi, quand même les autres n'auroient pas l'âge. Voyez les commentateurs sur l'article 41. de la coutume de Paris; les auteurs qui ont traité des fiefs; & les mots Foi, Hommage, Aveu, Dénombrement, Droits sfigneuriaux . (A)

Souffrance (Page 15:398)

Souffrance s. f. terme de compte, ce mot se dit des articles de la dépense d'un compte qui n'étant pas assez justifiés pour être alloués, ni assez peu pour être rayés, restent comme en suspens pendant un tems, afin que pendant ce délai, le comptable puisse chercher & rapporter des quittances, ou autres pieces pour sa décharge. Les articles en souffrance, se rayent après le délai fini, s'ils ne sont pas justifiés, ou s'allouent s'ils le sont. Dict. du Comm. (D. J.)

SOUFFRIR, SUPPORTER (Page 15:398)

SOUFFRIR, SUPPORTER, (Synonym.) souffrir se dit d'une maniere absolue: on souffre le mal dont on ne se venge point. Supporter regarde proprement les défauts personnels: on supporte la mauvaise humeur de ses proches.

L'humilité chrétienne fait souffrir les mépris, sans ressentiment. L'usage du monde fait supporter dans la société, une infinité de choses qui déplaisent. On souffre avec patience, on supporte avec douceur.

Quand souffrir signifie permettre, il veut après soi un que, avec le subjonctif; ainsi Larrey a fait une faute en disant dans l'épitaphe d'Edouard VI.

Urne où ses cendres reposent, Souffrez - nous de graver ces vers sur son tombeau. Il falloit dire, souffrez que nous gravions. Supporter signifie quelquefois protéger & soutenir: les financiers sont supportés à la cour, à cause de leur fortune; quelques escadrons ne peuvent pas supporter le choe de toute une armée. (D. J.)

SOUFRE (Page 15:398)

SOUFRE pierre de, (Hist. nat.) on trouve en Franche - Comté des cailloux qui sont d'une forme arrondie irréguliere, & lorsqu'on vient à les briser, on trouve que ces cailloux formoient une espece de croute, qui sert d'enveloppe à du soufre natif.

Soufre (Page 15:398)

Soufre, s. m. (Hist. nat. Minéralogie & Chimie.) sulphur; c'est une substance solide, mais friable, d'un jaune clair lorsqu'il est pur, très - inflammable, & qui en se brûlant répand une flamme bleuâtre accompagnée d'une odeur pénétrante & suffocante. Il se fond très - aisément lorsque le feu ne lui est point immédiatement appliqué, & pour lors il ne s'enflamme point.

La nature nous présente le soufre de deux manieres: ou il est pur & sous la forme qui lui est propre, ou il est combiné avec d'autres substances du regne minéral, qui par leur union avec lui le rendent méconnoissable; c'est ainsi qu'il est dans les mines où il est combiné avec les métaux.

Le soufre pur que l'on nomme aussi soufre fossile, soufre natif, ou soufre vierge, se trouve abondamment dans quelques endroits de la terre; ce n'est que dans le voisinage des volcans & des endroits sujets aux embrasememens souterreins que ce soufre se rencontre; & par - tout où on le voit, on doit supposer qu'il a été produit & sublimé par les feux de la terre; ils l'ont dégagé des substances avec lesquelles il étoit combiné; ils l'ont sublimé comme auroit pû faire un fourneau, & ils l'ont porté à la surface de la terre.

M. Rouelle, dans ses savantes leçons de chimie, enseigne la façon dont le soufre se forme par le feu des volcans; ses idées sont fondées sur la nature du soufre, qui n'est autre chose que de l'acide vitriolique combiné avec le phlogistique ou la matiere inflammable. Suivant ce savant chimiste, ce sont les bitumes qui servent d'aliment aux feux souterreins; par leur embrasement ces bitumes se décomposent, & l'acide vitriolique, si abondant dans le sein de la terre, s'unit au phlogistique des matieres grasses qui brulent, & produit du soufre; d'où M. Rouelle conclut que le soufre pur n'est qu'une production secondaire de la nature; puisque sans les embrasemens souterreins, on n'en trouveroit jamais sous la forme qui lui est propre; tout celui qui est dans la terre est dans un état de combinaison, comme toutes les mines; & la terre renferme les parties dont il peut être produit.

Les environs des volcans sont donc toujours remplis de soufre; il est aisé de sentir qu'il n'est point communément fort pur, comme on peut en juger par sa couleur; ainsi le parti le plus sûr, tant pour les opérations de la Chimie que pour les usages médicinaux, est de ne se servir de ce soufre, qu'après l'avoir purifié; alors on est certain qu'il est parfaitement dégagé des matieres métalliques & arsénicales, avec lesquelles les feux souterreins peuvent l'avoir combiné; on sent aussi que ce soufre est souvent mélangé avec des terres, des pierres, &c. Les échantillons de ce que l'on nomme soufre natif, sont plus ou moins purs, suivant les circonstances; celui que l'on nomme soufre de Quito, & soufre de la Guadeloupe, est d'un jaune clair & transparent; il vient des parties de l'Amérique qui éprouvent le plus de ravages de la part des volcans; on en rencontre aussi de plus ou moins pur aux environs des monts AEtna, Vésuve, Hecla, &c. Certaines eaux thermales, telles que celles d'Aix - la - Chapelle, & de plusieurs autres endroits, déposent une assez grande quantité de soufre.

Le soufre entre dans la combinaison d'un très - grand nombre de mines; il s'y trouve dans des proportions différentes, & fait prendre aux métaux des formes

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