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Sorte (Page 15:381)
SORTIE (Page 15:381)
SORTIE, s. f. (Gram.) l'action de sortir, ou passage d'un lieu qu'on regardoit comme sa premiere demeure dans un autre. J'en suis à ma premiere sortie. Ce mot a quelquefois rapport au tems, à la sortie de l'hiver, à la fin d'une occupation, à la sortie de ce livre. Aux issues d'une maison, j'ai deux sorties, & cela m'est fort commode, je m'échappe & je rentre quand il me plaît & sans qu'on le sache; aux voies qu'on ouvre aux eaux, à l'air, à un fluide dont le séjour incommoderoit; j'ai pratiqué une sortie à ces vapeurs.
Sortie (Page 15:381)
Ceux qui se tiennent toujours dans leur place sans faire des sorties, sont, dit le chevalier de la Ville, sembl!bles à ceux qui ne se soucient point du feu qui est dans la maison du voisin, & qui ne se meuvent pour l'éteindre, que lorsqu'il a pris à la leur. En effet, les assiégeans avançant toujours leurs travaux vers la place, il est de la derniere importance de travailler de bonne heure à en arrêter le progrès; c'est à quoi les sorties sont excellentes lorsqu'elles sont bien disposées & bien conduites;0car autrement elles avanceroient plutôt la prise de la place qu'elles ne la retarderoient. Quelque avantageuses que soient les sorties, on ne peut pas en faire indifféremment dans toutes sortes de places; il faut pour en entreprendre que la garnison soit nombreuse. Une garnison foible & qui seroit amplement fournie de toutes les munitions nécessaires pour se défendre & pour subsister long - tems dans la ville, devroit être fort circonspecte dans les sorties. Mais une garnison nombreuse & qui n'est pas d'ailleurs fournie pour long - tems de vivres & d'autres munitions, doit fatiguer l'ennemi autant qu'il lui est possible, par de très - fréquentes sorties: c'est aussi le parti que l'on doit prendre dans une ville dont les fortifications sont mauvaises; on ne doit pas se laisser renfermer, pour être obligé de se rendre, pour ainsi dire, sans résistance. Il faut fatiguer l'ennemi continuellement, le tenir éloigné de la place le plus long - tems qu'il est possible, & n'ometre aucune chicane pour lui disputer l'approche du glacis & la prise du chemin couvert. C'est ainsi que M. le marquis d'Uxelles, depuis maréchal de France, en usa dans la défense de Mayence en 1689. Il défendit cette ville, assez grande & très mal sortifiée, pendant plus de deux mois, par le secours d'une garnison excellente, & il fut obligé de capituler faute de poudre & de munitions, étant en<cb->
Lorsque l'ennemi est encore loin de la place, les sorties sont très - périlleuses, parce que l'ennemi peut avec sa cavalerie, leur couper la retraite dans la ville; mais lorsqu'il a établi sa seconde parallele & qu'il pousse les boy aux de la tranchée en avant pour parvenir à la troisieme au pié du glacis, c'est alors qu'on peut sortir sur lui; on le peut même, si l'on prend bien ses précautions, lorsqu'il travaille à sa seconde parallele, & qu'elle n'est point encore achevée entierement; mais où elles doivent être les plus fréquentes, c'est lorsque l'assiégeant est parvenu à la troisieme parallele & qu'il veut s'établir sur le glacis. On ne craint plus alors d'être coupé, & on peut le surprendre d'autant plus aisément, qu'on peut tomber sur lui d'abord & le culbuter sans lui donner le tems de se reconnoître.
Les sorties peuvent être ou grandes ou petites; les grandes doivent être au moins de 5 ou 600 hommes, ou proportionnées à la garde de la tranchée, & les plus petites seulement de 10, 15, ou 20 hommes.
L'objet des grandes sorties doit être de détruire & de raser une grande partie des travaux de l'assiégeant, afin de le mettre dans la nécessité de les recommencer, d'enclouer le canon des batteries, de reprendre quelque poste que l'on aura abandonné, & enfin de nuire à l'ennemi en retardant ses travaux, pour reculer par - là la prise de la place.
Pour les petites sorties, elles ne se font que pour donner de l'inquiétude aux têtes de la tranchée, pour effrayer les travailleurs, & pour les obliger de se retirer. Comme il faut toujours quelque tems pour les rappeller & les remettre dans l'obligation de continuer leur travail, il y a un tems de perdu, qui retarde toujours l'avancement & le progrès des travaux.
Le tems le plus propre pour les grandes sorties, est deux heures avant le jour; le soldat est alors fatigué du travail de la nuit & accablé de sommeil, il doit par cette raison être plus aisé à surprendre & à combattre. Lorsqu'il a fait de grandes pluies pendant la nuit, & que le soldat ne peut faire usage de son feu, c'est encore une circonstance bien favorable; il ne faut rien négliger pour le surprendre: car ce n'est, pour ainsi dire, que par la surprise que l'on peut tirer quelque avantage d'une sortie.
Pour les petites sorties, dont l'objet est de donner simplement de l'inquiétude aux assiégeans, sans pouvoir leur faire grand mal, voici comme elles se font. On choisit, pour les faire, des soldats hardis & valeureux, au nombre, comme nous l'avons dit, de 10, 15 ou 20, qui doivent s'approcher doucement de la tête des travaux des assiégeans, & se jetter ensuite promptement dessus, en criant, tue, tue, & jettant quelques grenades; ensuite de quoi ils doivent se retirer bien vîte dans la place; l'alarme qu'ils donnent ainsi est suffisante pour faire fuir les travailleurs, qui ne demandent pas mieux que d'avoir un prétexte spécieux pour s'enfuir, sans, dit M. Gou<pb-> [p. 382]
Sortie (Page 15:382)
Sortie (Page 15:382)
SORTILEGE (Page 15:382)
SORTILEGE, s. m. (Magie.) Voyez
Sortilege (Page 15:382)
Le sortilege est compris dans ce que l'on appelle en général magie; mais il a particulierement pour objet de nuire aux hommes, soit en leur personne, soit en leurs bestiaux, plantes & fruits de la terre.
Il n'appartient qu'aux Théologiens de traiter une matiere si délicate; c'est pourquoi nous nous contenterons de parler des peines que les lois ont prononcées contre ce crime.
La loi divine condamne à mort ceux qui en sont convaincus, Lévit. xx. Deutéron. xviij.
Le droit canonique prononce l'excommunication & les autres censures contre ceux qui usent de sortilege.
Les lois mêmes du paganisme les ont condamnés comme ennemis du bien public & du repos de la société. La loi des xij tables y est précise; & si les Romains permirent depuis l'usage des augures, ce ne fut que pour savoir le sort des armes & des batailles; encore reconnut - on le danger de cet usage qui favorisoit les assemblées secretes où se formoient les conspirations contre l'état & la vie des concitoyens: tellement que ces assemblées furent défendues par un édit de Tibere.
Les empereurs chrétiens se hâterent d'arrêter le cours de ces superstitions criminelles, ainsi qu'on le voit au code de maleficis & mathematicis: la peine du sortilege étoit tantôt d'être exposé aux bêtes, tantôt celle d'être brûlé vif, ou d'être crucifié, quelquefois d'être mis dans un vase plein de pointes, ou d'être décapité; la moindre peine étoit la déportation.
La seule peine que nous ayons retenue est celle du feu vif. Elle ne doit pourtant pas être ordonnée dans tous les cas. On distingue s'il ne s'agit que d'un sortilege simple sans autre circonstances aggravantes & qui part ordinairement d'un cerveau dérangé, ou s'il y a eu maléfice qui ait causé la mort à quelqu'un ou des pertes considérables; c'est principalement pour ces maléfices qu'on ordonne la peine du feu.
Les prétendus devins, faiseurs de prognostics & diseurs de bonne fortune, dont parlent les ordonnances d'Orléans & de Blois, doivent seulement être punis de peines corporelles & exemplaires. L'édit d'Août 1682 ajoute cependant la peine de mort, lorsqu'à la superstition se joint l'impiété & le sacrilege.
Voyez le traité de la police de la Mare, le traité de la magie, &c. imprimé en 1737, l'histoire critique des pratiques superstitieuses par le P. le Brun, & les institutes au droit criminel de M. de Vouglans. (A)
SORTILEGUE (Page 15:382)
SORTILEGUE, s. m. (Antiq. rom.) c'étoit un emploi sacré que celui de sortilegue, c'est - à - dire de celui qui avoit la fonction de jetter les sorts; elle étoit exercée par des hommes & par des femmes, au choix du pontife. On les appelloit sortiarii & sortiarioe, d'où sont venus sans doute les noms de sorciers & sorcieres. Mais ceux qui jettoient les sorts n'avoient pas le pouvoir de les tirer; on se servoit pour cela du ministere d'un jeune enfant. Dans les inscriptions recueillies par Gruter, on en trouve une d'un nommé C. Stiminius Heracla, qui se qualifie de sortilegue de Vénus Erycine. (D. J.)
SORTINO (Page 15:382)
SORTINO, (Géog. mod.) petite ville de Sicile dans le val de Noto, au bord de la riviere de Sortino, & un peu au - dessus de l'endroit où cette riviere se jette dans le Fium - grande. (D. J.)
SORTIR (Page 15:382)
SORTIR, v. n. (Gram.) passer d'un lieu qu'on regarde comme son séjour, dans un autre. Le maître de la maison est sorti; il a eu ordre de sortir du royaume; il est sorti d'un mauvais pas; cet endroit sort trop; cette figure sort trop; il est sorti d'exercice; il sortit de la place à la tête d'une petite troupe; ne sortez point de votre sujet; la petite vérole commence à sortir à cet enfant; il est sorti de bonne heure; vous sortez de cadence, de mesure; il est sorti de grands hommes de Port - Royal, &c.
Sortir (Page 15:382)
Dans les contrats de mariage, où l'on fait des stipulations
de propres, après avoir fixé la mise en communauté,
on dit que le surplus sortira nature de propres,
c'est - à - dire tiendra nature de propres. Voyez
Sortir le boute - feu a la main (Page 15:382)
Sortir du fort (Page 15:382)
SORVIODUNUM (Page 15:382)
SORVIODUNUM, (Géog. anc.) ville de la Grande Bretagne. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Calleva à Viroconium, en prenant par Muridonum. Elle étoit entre Brige & Vindogladia, à 9 milles du premier de ces lieux, & à 12 milles du second. Quelques manuscrits lisent Sorbiodunum pour Sorviodunum; le nom moderne est Old - Salisbury, selon Cambden. En effet, la ville de Salisbury d'aujourd'hui a été bâtie des ruines de l'ancienne Sorbiodunum, qui étoit située un peu au - dessus sur une hauteur aride & stérile, où il y avoit un château fortifié, dont l'enceinte avoit cinq cens pas de tour. (D. J.)
SORY (Page 15:382)
SORY, s. m. (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à une pierre de couleur grise, chargée de vitriol.
SOS (Page 15:382)
SOS, (Géog. mod.) petite ville de France dans le bas Armagnac. Elle a donné la naissance à M. de Silhon (Jean), conseiller d'état ordinaire, & l'un des premiers membres de l'académie Françoise. Il s'appliqua à l'étude de la religion & de la politique, & fut employé dans des négociations importantes, sous le ministere du cardinal de Richelieu. Il mourut en 1667, après avoir mis au jour plusieurs livres, & entr'autres celui qui a pour titre, le Ministre d'état. C'est un bon écrivain, mais dont le style est trop diffus. Il a très - bien prouvé la fausseté de la puissance indirecte, que les Ultramontains s'avisent d'attribuer au pape sur le temporel des princes. (D. J.)
SOSIBES, les (Page 15:382)
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