ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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SOSICUROE (Page 15:383)

SOSICUROE, (Géog. anc.) peuple de l'Inde, en - deçà du Gange, & selon Ptolomée, l. VII. c. j. dans le golfe Colchique. Castald dit que le nom moderne est Jacamcuri. (D. J.)

SOSIPOLIS (Page 15:383)

SOSIPOLIS, s. m. (Mythol. grecq.) dieu des Eléens. Pausanias raconte que les Arcadiens ayant fait une grande irruption en Elide, les Eléens s'avancerent contre eux pour éviter la prise de leur capitale. Comme ils étoient sur le point de livrer bataille, une femme se présenta aux chefs de l'armée, portant entre ses bras un enfant à la mamelle, & leur dit, qu'elle avoit été avertie en songe que cet enfant combattroit pour eux. Les généraux éléens crurent que l'avis n'étoit pas à négliger; ils mirent cet enfant à la tête de l'armée, & l'exposerent tout nud; au moment du combat cet enfant se transforma tout - à - coup en serpent, & les Arcadiens furent si effrayés de ce prodige, qu'ils se sauverent; les Eléens les poursuivirent, en firent un grand carnage, & remporterent une victoire signalée.

Comme par cette avanture la ville d'Elis fut sauvée, les Eléens donnerent le nom de Sosipolis à ce merveilleux enfant, bâtirent un temple à sa gloire, & instituerent une prêtresse particuliere pour présider à son culte. Le temple étoit double: la partie antérieure étoit consacrée à Lucine, qui selon l'opinion des Eléens, avoit singulierement présidé à la naissance de Sosipolis. Tout le monde jouissoit d'une entrée libre dans cette partie du temple; mais dans le sanctuaire du dieu, personne n'y entroit que la prêtresse qui même, pour exercer son ministere, se couvroit la tête d'un voile blanc.

Les filles & les femmes restoient dans le temple de Lucine, chantoient des hymnes & brûloient des parfums en l'honneur du dieu d'Elide. On représentoit ce dieu sous la forme d'un enfant avec un habit de plusieurs couleurs, & semé d'étoiles, tenant d'une main une corne d'abondance.

On peut croire que les chefs des Eléens pour effrayer leurs ennemis, & donner du courage à leurs troupes, s'aviserent du stratagême d'exposer un enfant à la tête du camp, & de substituer ensuite avec adresse, un serpent à la place. Enfin on fit intervenir la religion pour soutenir une ruse qui avoit si bien réussi. Voilà le premier tome de la Pucelle d'Orléans.

Jupiter est aussi quelquefois nommé Sosipolis, c'est - à - dire sauveur de la ville. (D. J.)

SOSPELLO (Page 15:383)

SOSPELLO, (Géog. mod.) petite ville des états du roi de Sardaigne, dans le comté de Nice, entre Nice & Cony. Elle fut prise en 1692 par les François, qui la rendirent au duc de Savoie par la paix de 1696.

Raynaud (Théophile), l'un des fameux jésuites du xvij. siecle, naquit à Sospello, passa presque toute sa vie en France, & mourut à Lyon en 1663, à 79 ans, selon M. Gallois.

Le P. Raynaud étoit extrèmement laborieux, comme le prouve le nombre de livres qu'il a composés. Il en publia quelques - uns qui furent à son grand regret, flétris par l'inquisition; mais il déchargea sa colere sur les Jacobins, par un ouvrage où il ramassa une infinité de choses tirées de leurs écrits, qui n'avoient pas été censurées, quoiqu'elles le méritassent. On ne sauroit nier qu'il n'eût l'esprit satyrique, l'imagination vive & une mémoire prodigieuse. Son sty le est obscur, à cause qu'il affecte de se servir de termes difficiles à entendre, & de mots tirés du grec.

Il maltraita les Jansénistes qui ne l'ont pas épargné à leur tour; mais les Carmes l'ont beaucoup loué, & ils lui rendirent les honneurs funebres dans tous les couvens de leur ordre. Ce fut à cause de l'ouvrage qu'il avoit fait sur le scapulaire. Guy Patin étoit aussi de ses bons amis, & trouvoit beaucoup de doctrine dans tous ses ouvrages; ce n'est pas un petit éloge, car l'édition qu'on en a faite à Lyon en 1665, comprend 20 volumes in - fol. & ce qui est fort étrange, le libraire ne s'y est pas rulné.

Au reste, le P. Raynaud a si souvent déguisé son nom à la tête de ses livres, que M. Baillet n'a pas eu le bonheur de pouvoir toujours découvrir cette supercherie. Hurtado moine espagnol, a jetté bien des railleries, non seulement sur les divers noms que prenoit le P. Raynaud, mais aussi sur les titres que ce pere donnoit à ses ouvrages. Il faut pourtant convenir que ses titres étoient quelquefois ingénieux. Qui ne voudroit lire, par exemple, un ouvrage intitulé, les spiritualités hétéroclites, & les anomalies de la piété. C'est le titre du quinzieme & du seizieme volume des oeuvres de ce jésuite. Voilà donc, dira - t - on, des hétéroclites dans la religion, aussi bien que dans la grammaire; y voilà des anomalies, aussi bien que dans la lune: on ne peut se dispenser d'acheter un ouvrage qui nous apprend des choses si singulieres. (D. J.)

SOSPITA (Page 15:383)

SOSPITA, (Mythol.) c'est - à - dire salutaire; surnom de Junon, parce qu'elle veilloit à la salubrité de l'air, dont l'intempérie cause les maladies. Cette déesse, qui est souvent prise pour l'air même, avoit trois temples à Rome sous le nom de Juno sospita, & les consuls, avant que d'entrer en charge, alloient lui offrir un sacrifice. (D. J.)

SOSSINATI (Page 15:383)

SOSSINATI, (Géog. anc.) peuples de l'île de Sardaigne. Strabon, lib. V. pag. 225. les compte au nombre des peuples montagnards qui habitoient dans des cavernes, & qui bien qu'ils eussent des terres propres à porter du blé, les négligeoient, aimant mieux piller les terres des autres, tantôt dans l'île, tantôt dans le continent opposé, sur - tout les terres des Pisans. (D. J.)

SOSSIUS (Page 15:383)

SOSSIUS, (Géog. anc.) fleuve de la Sicile, Ptolomée, l. III. c. iv. le marque sur la côte méridionale, entre la ville Pintia & l'embouchure du fleuve Isburus. Le nom moderne est Calia Bellota selon Fazel, & Pulici selon Léander. (D. J.)

SOT, FAT, IMPERTINENT (Page 15:383)

SOT, FAT, IMPERTINENT, (Gram.) ce sont là de ces mots dans toutes les langues qu'il est impossible de définir, parce qu'ils renferment une collection d'idées qui varient suivant les moeurs dans chaque pays & dans chaque siecle, & qu'ils s'étendent encore sur les tons, les gestes & les manieres.

Il me paroît en général que l'épithete de fat, de sor & d'impertinent, prise dans un sens aggravant, n'indiquent pas seulement un défaut, mais porte avec soi l'idée d'un vice de caractere & d'éducation. Il me semble aussi que la seconde épithete attaque plus l'esprit, & les deux autres les manieres; c'est en vain qu'on fait des leçons à un sot, la nature lui a refusé les moyens d'en profiter. Les discours les plus raisonnables sont perdus auprès d'un fat; mais le tems & l'âge lui montrent quelquefois l'extravagance de la fatuité. Ce n'est qu'avec beaucoup de peine qu'on peut venir à bout de corriger un impertinent.

Le sot est celui qui n'a pas même ce qu'il faut d'esprit pour être un fat. Un fat est celui que les sots croient un homme d'esprit. L'impertinent est une espece de fat enté sur la grossiereté.

Un sot ne se tire jamais du ridicule, c'est son caractere. Un impertinent s'y jette tête baissée, sans aucune pudeur. Un fat donne aux autres des ridicules, qu'il mérite encore davantage.

Le sot est embarrassé de sa personne. Le fat est rempli de l'amour de la science, avec une sorte de hauteur pour les autres. L'impertinent passe à l'effronterie.

Le sot, au - lieu de se borner à n'être rien, veut être quelque chose; au - lieu d'écouter, il veut par<pb-> [p. 384] ler, & pour - lors il ne sait & ne dit que des bêtises. Un fat parle beaucoup, & d'un certain ton qui lui est particulier; il ne sait rien de ce qu'il importe de savoir dans la vie, s'écoute & s'admire. Il ajoute à la sottise la vanité & le dédain. L'impertinent est un fat, qui peche en même tems contre la politesse & la bienséance. Ses propos sont sans égard, sans considération & sans respect. Il confond l'honnête liberté avec une familiarité excessive; il parle & agit avec une hardiesse insolente, c'est un fat ou un sot outré, sans délicatesse. Le sot ennuie; le fat révolte; l'impertinent rebute, aigrit & irrite.

Addisson & la Bruyere ont donné d'excellens coups de crayon sur chacun de ces trois défauts. Théophraste les a décrits en passant dans ses portraits ingénieux des vices des Athéniens. Séneque les caractérise aussi dans ses tableaux des moeurs romaines; mais il a peint merveilleusement le fat parfait, dans la personne d'un des aimables de Rome, qui ayant été transporté par ses esclaves du bain dans sa chaise à - porteurs, se donne la peine de leur demander en arrivant, s'il est assis, comme si c'étoit une chose au - dessous de lui de le savoir. Citons ce trait dans la langue originale, il a bien plus de sel: Audio quemdam ex istis delicatis (si modo delicioe vocandoe sunt vitam & consuetudinem dediscere), cùm ex balneo inter manus elatus, & in sellâ positus esset, dixisse interrogando, jam sedeo? Nimis humilis & contempti hominis esse videtur, scire quid faciat. Senec. de brevitate vitoe, cap. xij. (D. J.)

SOTAVENTO ou SOTOVENTO (Page 15:384)

SOTAVENTO ou SOTOVENTO, (Géog. mod.) on appelle ainsi la partie méridionale des îles Antilles. Les Espagnols leur donnent ce nom, à cause qu'elles sont effectivement sous le vent, à l'égard de celles de Barlovento. Les principales de ces îles sont la Trinité, la Marguerite, la Tortuga, la Rocca, Bon - Aire, Curacao, Oruba. (D. J.)

SOTER, SOTERIA (Page 15:384)

SOTER, SOTERIA, (Littérature.) c'est - à - dire, conservateur, conservatrice: on trouve que ces noms étoient souvent donnés aux divinités, lorsqu'on croyoit leur être redevable de sa conservation. On les donnoit particulierement à Jupiter, à Diane, à Proserpine. Il y avoit chez les Grecs des fêtes appellées sotéries, qui se célébroient en action de graces, quand on étoit délivré de quelques périls. (D. J.)

SOTÉRIES (Page 15:384)

SOTÉRIES, s. f. pl. soteria, (Antiq. rom.) fêtes qu'on célébroit en action de graces pour la délivrance de quelque grand péril public. Sous le regne des empereurs, on ne manquoit pas de faire ces sortes de solemnités, lorsque le prince relevoit de maladie. (D. J.)

SOTHERTON ou SUTTERTON (Page 15:384)

SOTHERTON ou SUTTERTON, (Géog. mod.) village d'Angleterre, dans Lincoln - shire & dans la partie septentrionale du Holland. Ce village mérite d'être remarqué, parce qu'il étoit autrefois sur le bord de la mer, & qu'aujourd'hui il en est à plus de deux milles. Ainsi l'Océan s'est retiré de ce côté - là, à mesure qu'il s'est avancé vers un autre. (D. J.)

SOTIATES (Page 15:384)

SOTIATES, (Géogr. anc.) peuples de la Gaule, marqués dans l'Aquitaine par César. M. l'abbé de Longuerue observe que le nom de ces peuples est corrompu en celui de Soutiates dans plusieurs éditions des commentaires de César; mais de quelque maniere qu'on écrive ce mot, on n'en connoît pas mieux le peuple dont il s'agit, comme le prouve assez la variété des opinions de nos savans.

M. de Marca, hist. de Béarn, l. I. c. ix. pense que le peuple Sotiates répond au diocèse d'Aire. M. de Valois veut que ce soit le quartier aux environs de Soz qui est de l'ancien diocèse d'Eause, aujourd'hui compris dans celui d'Aux. M. Samson, dans ses remarques sur la carte de l'ancienne Gaule, estime que les Sotiates sont les habitans du diocèse de Lectoure, d'autant mieux que la ville est forte d'assiette & de travail, comme dit César; & parce que ce pays se présente le premier du côté de Toulouse, par où il semble que Crassus entra dans l'Aquitaine. Enfin M. Lancelot, hist. de l'acad. des Inscript. tome V. p. 291. croit que les Sociates sont plutôt les habitans du pays de Foix, parce que cette ville est frontiere de Languedoc, qu'on y entre en venant de Toulouse sans avoir de riviere considérable à passer; que le pays est montueux, & a quelques mines de cuivre, circonstance que César dit du pays des Sotiates.

La conjecture de M. de Marca n'est autorisée que sur une charte faite par quelque moine moderne fort ignorant. L'opinion de M. de Valois n'est fondée que sur la conformité du nom de Soz avec Sotiates, qui toute seule est la plus foible raison du monde. Les idées de MM. Samson & Lancelot ne sont étayées d'aucune autorité ancienne ou moderne. En un mot, comme les anciens après César n'ont fait aucune mention des peuples Sociates; que lui - même n'en parle qu'en passant & légerement, il est impossible aujourd'hui de deviner la position des peuples Sotiates, ainsi que de plusieurs autres nommés dans les commentaires de ce grand capitaine, d'autant mieux que ces peuples ont sans doute été confondus avec d'autres peuples par Auguste, dans le tems qu'il fit faire la nouvelle division de l'Aquitaine. (D. J.)

SOTIE (Page 15:384)

SOTIE, s. s. (Hist. du théat. franç.) nom donné à des farces qu'on représentoit autrefois en public, & qui étoient un tissu de bouffonnerie pour faire rire le peuple. Elles suivirent de près les mysteres de la passion. L'on ne doit pas les confondre avec les sotéries, qui étoient des pieces de vers plus anciennes faites en l'honneur des saints. (D. J.)

SOTTISE (Page 15:384)

SOTTISE, s. f. (Gram.) c'est l'action ou le propos d'un sot. Voyez Sot.

SOTTISIER (Page 15:384)

SOTTISIER, s. m. (Gram.) recueil de pieces ordurieres.

SOTTOSRINS (Page 15:384)

SOTTOSRINS, s. m. terme de Galere, pieces de bois qui croisent les courbâtons, & qui servent à les lier & à les affermir.

SOU (Page 15:384)

SOU, (Monnoie.) voyez Sol.

Sou (Page 15:384)

Sou, s. m. (Marine.) c'est la terre qui est au fond de l'eau.

Sou (Page 15:384)

Sou, s. f. (Economie rustique.) c'est l'étable aux pourceaux.

SOVA ou SOVI (Page 15:384)

SOVA ou SOVI, (Hist. mod.) c'est le nom qu'on donne en Afrique dans les royaumes de Congo & d'Angola à des especes de gouverneurs ou de vicerois, qui sont soumis aux rois du pays ou aux Portugais, & qui tyrannisent les habitans qui sont sous leurs ordres de la maniere la plus cruelle; ils jugent des procès & des différends, & ne manquent pas de rendre à leur profit ceux à qui ils donnent tort.

SOUACHEM (Page 15:384)

SOUACHEM, (Géog. mod.) petite île du golfe Arabique, qui sépare, pour ainsi dire, l'Egypte de l'Ethiopie. Il y a dans cette île un bacha turc. (D. J.)

SOUADOU (Page 15:384)

SOUADOU, (Géog. mod.) nom qu'on donne à un amas d'îles de l'Océan indien, situées partie sous le deuxieme, partie sous le troisieme degré de latitude méridionale, au midi des îles d'Adoumatis, & uu nord des îles d'Addou en général qui en sont assez proche. (D. J.)

SOUBA ou SUBA (Page 15:384)

SOUBA ou SUBA, s. m. (Hist. mod.) c'est ainsi qu'on nomme dans l'Indostan des especes de vicerois ou de gouverneurs généraux, qui ont sous leurs ordres des gouverneurs particuliers, que l'on nomme nababs; ils sont nommés par le grand - mogol.

SOUBARDIERS (Page 15:384)

SOUBARDIERS, s. m. pl. terme de Carrier, principaux étais qui soutiennent la machine avec laquelle on tire des pierrieres les masses de pierre à faire de l'ardoise. (D. J.)

SOUBASSEMENT (Page 15:384)

SOUBASSEMENT, s. m. (Archit.) large retraite

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