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La bonté raisonnée, qualité propre à l'être pensant, consiste dans les rapports des moeurs avec l'ordre essentiel, éternel, immuable, regle & modele de toutes les actions réfléchies: elle est la même que la vertu. Voyez cet article.
Jusqu'ici nous h'avons considéré le bon, que par les rapports qu'il a avec notre esprit. Pris en ce sens, il rentre dans l'idée du beau, qui n'est autre chose que la perception des rapports; voyez cet article: mais il y a un autre bon, dont les rapports sont plus immédiats avec nous, parce qu'ils touchent notre coeur de plus près. La bonté qui résulte de ces rapports, est plus intimement liée avec notre être, plus proportionnée à nos intérêts: il n'y a qu'elle qui ait de l'ascendant sur notre coeur, & qui l'ouvre au sentiment. L'autre bonté nous est, pour ainsi dire, étrangere; elle ne nous touche presque pas: si elle a des charmes, ce n'est que pour notre esprit. Nous admirons les êtres en qui paroît cette premiere bonté: mais nous >aimons que ceux qui participent à cette autre bonté; & l'amour que nous leur portons se mesure sur les différens degrés de cette bonté relative. Le bon, pris dans ce secord sens, se confond avec l'utile; de sorte que tous les étres qui nous sont utiles, renferment cette bonté qui intéresse le coeur, ainsi que cette autre bonté qui plaît à l'esprit, est l'apanage de tous les êtres qui sont beaux.
Le bon a donc deux branches, dont l'une est le bon qui est beau, & l'autre le bon qui est utile. Le premier ne plaît qu'à l'esprit, & le second intéresse le coeur: l'un n'obtient de nous que des sentimens d'estime & d'admiration, tandis que nous >éservons pour l'autre toutenotre tendresse. Un être qui ne seroit que beau pour nous, se feroit seulement estimer & admirer de nous. Dieu, tout Dieu qu'il est, auroit beau déployer à notre esprit toutes les perfections qui le rendent infini, il ne trouveroit jamais le chemin de notre coeur, s'il ne se montroit à nous comme bienfaisant. Sa bonté pour nous est le seul attribut qui puisse nous arracher l'hommage de notre coeur. Et que nous serviroit le spectacle de sa divinité, s'il ne nous rendoit heureux?
On voit par - là combien s'abusent de pieux visionnaires,
qui follement amoureux d'une perfection chimérique,
s'imaginent qu'ils peuvent aimer dans Dieu
autre chose que sa bonté bienfaisante. Quel désintéressement! ils veulent que leur amour pour Dieu soit si
pur, si généreux, si gratuit, si indépendant de toures
vûes intéressées. que même à l'égard de Dieu on se
contente du plaisir de l'aimer, sans rien attendre &
sans rien espérer de lui. Ce n'est pas ici le lieu de combattre
ces excès impies, qui sont contraires à la loi
naturelle, & qui deshonorent la Religion, sous la
vaine apparence d'une perfection chimérique qui en
détruit les fondemens. Voyez les articles
Un être peut nous être utile de deux manieres; ou par lui - même, ou par quelque chose qui soit distingué de lui. Ce qui ne nous est utile que comme moyen, nous ne l'aimons pas pour lui - même, mais seulement pour la chose à laquelle il nous fait parvenir: ainsi nous n'aimons pas les richesses pour elles - mêmes, mais bien pour les plaisirs que nous achetons à leurs dépens; j'excepte pourtant les avares, pour qui la possessien des richesses est un véritable bien: ceux - ci sont heureux par la vùe de l'or, & les autres ne le sont que par l'usage qu'ils en sont. Mais un être nous est - il utile par lui - même? c'est alors que nous l'aimons pour lui - même & que notre coeur s'v attache: ou cet être nous satisfait du côté de la conscience & de la raison, ce qui est un bien durable, solide, & qui n'est point sujet à de fâcheux revers; & alors on lui donne le nom de bien honnéte: ou bien cet être ne nous satisfait que du côté de la cupidité, & se trouve par conséquent exposé äü dégoût & à l'inquiétude; & alors on lui donne simplement le nom de bien agréable entant qu'opposé à l'honnêteté. [p. 320]
Après avoir considéré le bon dans les êtres naturels, il est naturel de l'examiner dans ceux qu'on appelle artificiels: ils ont été inventés sur le modele de la nature; d'où je conclus que leur perfection dépend plus ou moins de leur imitation de la nature. Mais de même que dans les ouvrages de la nature il y a un bon & un beau, qui ne dépendent ni du hasard ni du caprice, ainsi dans les productions des arts il y a des lois immuables qui nous guident dans nos connoissances & dans nos goûts; & on ne peut en aucune façon violer ces lois tracées avec tant d'éclat dans les ouvrages de la nature, que l'esprit & le goût n'en soient révoltés.
Il se trouve, avons - nous dit, dans les ouvrages de la nature deux sortes de bontés, l'une, qui rentre dans la même signification que la beauté, & qui pour cette raison ne flatte que l'esprit; & l'autre, qui retient le nom de bonté, & qui intéresse notre coeur. Quand un objet réunit en soi ces deux genres de bonté, c'est - à - dire qu'il étend & perfectionne nos idées d'une part, & que de l'autre il nous présente des intérèts qui nous sont chers, qui tiennent à la conservation ou à la perfection de notre être, qui nous font sentir agréablement notre propre existence, nous prononçons que cet objet est bon; & il l'est d'autant plus, qu'il possede ces avantages dans un plus haut degré. Pareillement une production de l'art, où le bon se réunissant avec le beau, renfermera toutes les qualités dont elle a besoin pour exercer & perfectionner à la fois notre esprit & notre coeur, sera d'autant plus parfaite, qu'elle attachera plus agréablement notre esprit, & qu'elle intéressera plus vivement notre coeur.
Parmi les ouvrages de la nature, il y en a qui ne
sont que beaux, & qui ne plaisent qu'à l'esprit. La
même chose se trouve dans les productions des arts:
ainsi un théoreme de Géométrie, difficile, mais sans
usage, n'est qu'un beau théoreme. Voyez
Bon (Page 2:320)
Bon (Page 2:320)
Bon (Page 2:320)
Bon d'aunage (Page 2:320)
BONS (Page 2:320)
BONS, adj. (Hist. anc.) nom que les anciens Romains donnoient à plusieurs de leurs dieux, pour signifier des divinités favorables: ainsi ils disoient bona dea, bona sortuna, bona spes, bono genio, boni sati.
BONA (Page 2:320)
BONA, (Géog.) ville maritime d'Afrique, dans le royaume d'Alger, & peu loin de la frontiere de Tunis. Les vestiges de l'ancien Hyppo - regius en sont peu éloignés. Lat. 37 degrés, long. 27 & demi.
BONACE (Page 2:320)
BONACE, s. f. (Marine) calme dans lequel le vent
cesse, & les houles ou les lames de la mer s'applanissent.
Quelquefois la bonace précede les plus grands
orages, & les pilotes s'en méfient. V.
BONAIRE (Page 2:320)
BONAIRE, (Géog. mod.) île vis - à vis du continent de l'Amérique méridionale, & de la province de Caracai, au levant de l'île de Curaçao, & occupée par les Hollandois. Lat. 12. long. 309.
BONAROTE (Page 2:320)
BONAROTE, s. f. (Hist. nat. bot.) en Latin Bonarota, genre de plante à fleur monopétale irréguliere,
faite en masque & tubulée; elle est divisée en
deux levres, dont la supérieure est entiere, ou un
peu échancrée, & l'inférieure fendue en trois ou en
quatre parties. Il s'éleve du fond du calice un pistil
qui est attaché comme un clou à la partie postérieure
de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit
oblong, fourchu, un peu applati, composé de deux
loges formées par une cloison qui s'étend depuis le
fond jusqu'au milieu. Ce fruit s'ouvre jusqu'au centre
en quatre parties torses; il est rempli de semences
qui ressemblent à des grains de froment, & qui sont
attachées à un placenta. Voyez Micheli, Nova plantarum
genera. Voyez
BONASIENS (Page 2:320)
BONASIENS, s. m. pl. (Hist. ecclés.) hérétiques
qui parurent dans le
BONASUS (Page 2:320)
* BONASUS, (Hist. nat. Zoolog.) animal de la figure d'un boeuf, dont il ne differe que parce qu'il est plus grand & plus fort; d'ailleurs il a des crins pendans au cou comme le cheval, & d'autres qui lui tombent du sommet de la tête jusque sur les yeux: ses cornes vont en se recourbant, & renferment ses oreilles dans un arc à peu près circulaire. La convolution de ses cornes les lui rend inutiles pour le combat. On dit que sa chair est douce, & bonne à manger. Il semble différent de ce qu'on appelle la vache des Indes. Bonasus n'est pas le seul nom qu'il ait dans les auteurs; Aristote l'appelle monapos; AElien, monopse; & les Grecs, tantôt bolinthos, tantôt bonasos ou bonassos. On trouve la raison qui le faisoit appeller bolinthos, dans ce que les anciens Naturalistes rapportent de la maniere dont cet animal se défend quand il est chassé: ne pouvant écarter les chiens avec ses cornes recourbées, qui ne les blesseroient point, il lâche contr'eux ses excrémens, & >es en couvre à la distance de quatre orgyes ou vingt - quatre piés. Ces excrémens sont une espece de caustique, assez corrosif pour enlever tout d'un coup le poil de l'endroit où ils tombent sur le corps des chiens. Le bonasus habitoit autrefois une montagne qui couvroit la Paeonie, & qui la séparoit d'un pays voisin appellé Moedica, qui Poeoniam moedicamque regionem terminat.
BONAVOGLIO (Page 2:320)
* BONAVOGLIO, (Hist. mod.) on désigne par ce nom en Italie, ceux qui pour de l'argent & à certaines conditions s'engagent à servir sur les galeres, & qu'il faut distinguer des esclaves & des forçats qui sont condamnés à ramer.
BONBANC (Page 2:320)
* BONBANC, s. m. (Architecture.) c'est une espece
de pierre fort blanche qui se tire des carrieres
qui sont aux environs de la ville de Paris. Le bonbanc
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