ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"272"> nouvelle Diplomatique, la collection des Historiens de France, &c. Nous saisissons avec plaisir cette occasion de célebrer leurs talens & leurs travaux.

Blanc de baleine (Page 2:272)

Blanc de baleine, (Medecine.) matiere grasse & onctueuse, qui se tire de la tête & d'autres parties d'une espece de baleine. C'est un très - bon expectorant. Voyez Baleine & Cachalot.

Blanc de l'oeil (Page 2:272)

Blanc de l'oeil, (en Anatomie.) c'est la premiere tunique ou enveloppe de l'oeil; on l'appelle aussi l'albuginée, & on lui donne encore le nom de conjonctive, à cause qu'elle sert à unir les paupieres aux globes de l'oeil. Voyez Conjonctive & OEil. (L)

Blanc d'oeuf (Page 2:272)

Blanc d'oeuf, c'est cette partie visqueuse & blanchâtre qui enveloppe le jaune, quand l'oeuf est cru, & qui est consistante & blanche quand il est cuit: on l'employe, en Medecine, en qualité de glutineux & d'astringent. Dans cette vûe on le mêle souvent avec le bol d'Arménie, &c. pour empêcher l'enflure des parties qui ont souffert quelque violence, & pour rendre aux fibres leur ressort & leur élasticité; c'est ce qu'on appelle un défensif. Il entre aussi dans quelques mêlanges pour consolider les plaies récentes & prévenir l'hemorrhagie. (N)

On se sert du blanc - d'oeuf, chez les Relieurs - doreurs, pour englairer deux ou trois fois avec une éponge très - fine, les dos, & les autres endroits, avant d'y appliquer l'or, lorsque le blanc - d'oeuf est sec. On dit passer au blanc - d'oeuf. On se sert encore du blanc - d'oeuf pour donner du lustre aux couvertures. Quand le livre est entierement achevé, on passe légerement une éponge fine trempée dans le blanc - d'oeuf sur toute la couverture, & quand il est sec on y passe le fer à polir. Voyez Fer à polir & Polir

Blanc - signé (Page 2:272)

Blanc - signé ou Blanc - seing, s. m. en termes de Commerce, est un papier sur lequel on n'a mis que sa signature. Les blancs - signés ne se confient ordinairement qu'à des arbitres ou à des amis, pour les remplir de ce qu'ils jugeront à propos pour terminer quelque contestation ou procès, ou à des personnes de la probité desquelles on est extrèmement sûr. (G)

Blanc (Page 2:272)

* Blanc (le), Géog. petite ville de France, en Berry, sur la Creuse. Longitude 18. 43. latitude 46. 38.

BLANCA (Page 2:272)

* BLANCA (la), Géog. île inhabitée de l'Amérique, au nord de la Marguerite, proche Terre - ferme. Long. 11. 50. lat. 313.

BLANCARDS (Page 2:272)

* BLANCARDS, s. m. pl. (Commerce.) toiles de lin, ainsi appellées de ce que le fil a été à demi blanchi avant que d'être employé à leur fabrication. Elles viennent toutes de Normandie: elles ne sont ni grosses ni fines: leur chaîne est de deux mille fils; leur largeur en écru, de quinze seiziemes, & la piece de soixante à soixante - six aunes.

BLANCHE (Page 2:272)

BLANCHE, adj. f. pris subst. nom d'une note de Musique, qui se fait ainsi & qui vaut deux noires ou la moitié d'une ronde. Voyez Mesure & Valeur des notes . (S)

Blanches (Page 2:272)

Blanches, (Fermes.) terme de la coutume de Normandie, sont celles dont le fermage se paye en argent. Voyez Ferme. (H)

Blanche (Page 2:272)

* Blanche, (la mer) Géog. grand golfe de l'Ocean septentrional, qui baigne les côtes de la Lapponie Moscovite au nord & à l'occident: on donne encore ce nom à une partie de l'Archipel, par opposition à la mer Noire.

BLANCHET (Page 2:272)

BLANCHET, s. m. est un morceau de drap blanc, dont on se sert en Pharmacie, pour passer les sirops & les décoctions; il s'étend sur le carrelet. V. Carrelet, Filtration.

Blanchet (Page 2:272)

Blanchet; les Imprimeurs nomment ainsi un gros drap blanc, qu'ils employent pour garnir le grand tympan d'une presse; ils en font usage pour faciliter le foulage de l'impression, & garantir en même tems l'oeil de la lettre. Un blanchet entier est un morceau de ce drap d'une aune environ, plié en deux; un demi blanchet est simple: par ce moyen on a la facilité de garnir le tympan d'un blanchet, ou d'un demi blanchet, pour racourcir ou alonger le coup de la presse.

Blanchet (Page 2:272)

Blanchet, en terme de Rafineur, est une piece de gros drap contenant vingt aunes ou environ, bordé tout autour d'une double bande de toile. Elle s'étend par un bout dans le panier à clairée, où il vaut mieux qu'elle soit lâche & aisée que tendue, parce que le poids de la clairée qui y coule à flots de la dale, la déchireroit. Voyez Dale & Clairée. Si j'ai dit étendue par un bout, c'est que le même endroit ne sert jamais qu'une fois. On laisse tomber à mesure le bout qui a servi, en tirant au - dessus du panier celui qui n'a point encore servi. Quand toute la piece a été chargée, on la lave avec soin, en la battant avec force dans la riviere, pour la degraisser; & quand elle est seche on la bat avec des baguettes, pour en faire sortir toute la poussiere. La même piece sert jusqu'à ce qu'elle soit bien usée. On retient le blanchet sur les bords du panier par des crochets qui pressent étroitement l'étoffe de chaque côté du bord, & au - dessus. Voyez Crochet.

BLANCHEUR (Page 2:272)

BLANCHEUR, s. f. (Physiq.) est la qualité qui distingue les corps blancs. V. Blanc & Couleur.

M. Newton a prouvé par l'expérience, que la blancheur consiste dans le mêlange de toutes les couleurs, & que la lumiere du soleil n'est blanche que parce qu'elle est composée de toutes les couleurs. Voyez Couleur, Prisme, Rayon

Le même auteur fait voir que la blancheur la plus forte & la plus éclatante doit être mise au premier rang des couleurs, & que les blancheurs qui sont au - dessous, sont des mêlanges de couleurs de différens ordres. Les métaux blancs donnent cette blancheur du premier ordre; l'écume, le papier, le linge, & les autres substances blanches, sont de la blancheur du second ordre. M. Newton conjecture que les métaux blancs sont plus blancs que les autres corps, parce qu'ils sont plus denses, & composés de parties plus serrées. Selon le même auteur, les particules des métaux blancs, comme l'argent, l'étain, &c. doivent avoir plus de surface que celles de l'or ou du cuivre. Ces deux derniers métaux, amalgamés avec du mercure, ou mêlés par la fusion avec de l'étain, de l'argent, ou du régule d'antimoine, deviennent blancs. (O)

Blancheur (Page 2:272)

Blancheur, se dit, en Medecine, du teint, des urines, des déjections, du pus, des crachats. Quand la blancheur du visage est extrème, elle se nomme pâleur. C'est dans les femmes le symptome de la suppression des regles, ou de la maladie dite dans les auteurs, febris alba amatoria, pâles couleurs. Voyez Pasles couleurs.

Elle est aussi ordinaire dans la sécheresse, dans la convalescence, dans les pertes; dans ceux qui ont le frisson; dans ceux qui ont peur, ou qui sont agités de passions semblables.

La pâleur denote que la circulation est diminuée, que le sang est épais, & qu'il ne peut aborder dans les petits vaisseaux lymphatiques, ou mieux, dans les arteres capillaires extrèmement fines, qui rampent dans le tissu de la peau. Voyez Pasleur.

Les urines pâles & blanches, sont un signe de resserrement dans les conduits urinaires. Voy. Urine.

Les déjections blanches & grises, marquent ou la lienterie, ou les obstructions du foie. Voyez Lienterie, Obstruction.

Le pus d'un blanc terne & mat, est un pus benin & louable.

Les crachats blancs & mousseux sont assez équivoques, &c. (N)

BLANCHIMENT (Page 2:272)

BLANCHIMENT, s. m. à la monnoie, est une préparation que l'on donne aux flancs, pour qu'ils ayent [p. 273] de l'éclat & du brillant au sortir du balancier. Le blanchiment se faisoit autrefois à l'eau - forte: mais ce procédé, outre qu'il altéroit un peu les especes, étoit plus coûteux que celui que l'on suit à present. Les flancs que l'on veut blanchir se mettent dans une espece de poelle sur un fourneau de reverbere; les flancs ayant été ainsi chauffés, on les laisse refroidir, puis on les met bouillir successivement dans d'autres poelles appellées bouilloires, dans lesquelles il y a de l'eau, du sel commun, & du tartre de Montpellier ou gravelle; & lorsqu'ils ont été essorés de cette premiere eau dans un crible de cuivre, on y jette du sablon & de l'eau fraîche, ensuite on les essuie.

Blanchiment (Page 2:273)

Blanchiment, les Orsevres appellent ainsi un baquet, où il y a de l'eau - forte affoiblie par de l'eau, pour blanchir la vaisselle; ils donnent aussi le même nom à l'opération même.

Blanchiment (Page 2:273)

Blanchiment, (Doreur) Voy. Blanc & Blanchir.

BLANCHIR (Page 2:273)

BLANCHIR, v. act. c'est, en Maçonnerie, donner une ou plusieurs couches de blanc à colle sur un mur sale, après y avoir passé un lait de chaux, pour rendre quelque lieu plus clair & plus propre. (P)

Blanchir (Page 2:273)

Blanchir, terme de Boyaudier, c'est tremper les boyaux dans une tinette ou chaudron, immédiatement après qu'ils ont été dégraissés, pour achever de les nettoyer: c'est de cette tinette où on les met blanchir, que des femmes les retirent pour les coudre.

Blanchir (Page 2:273)

Blanchir, en terme de Chauderonnier; c'est donner le lustre aux chauderons, chaudieres, poellons, &c. sur le tour avec une paroire. Voyez Paroire.

Blanchir (Page 2:273)

Blanchir la cire, c'est lui faire perdre la couleur jaune sale qu'elle a, après qu'on en a séparé le miel. Voyez Cire, miel, &c.

La cire séparée du miel, & fondue en gros pain, est ce que l'on appelle de la cire brute. C'est en cet état qu'on l'apporte dans les blanchisseries, où elle passe par les préparations suivantes.

Premierement, un ouvrier la coupe par morceaux gros comme le poing, afin qu'elle fonde plus facilement lorsqu'elle est portée dans les chaudieres A, A, A (Pl. du blanchissage des cires, vignette) où on la remue jusqu'à parfaite fusion avec la spatule de bois, fig. 4. Après qu'elle est fondue, on la laisse couler au moyen des robinets adaptés aux chaudieres, dans les cuves B & C qui sont de bois, & placées de façon que le fond des chaudieres est de quelques pouces plus élevé que la partie supérieure des cuves. On la laisse reposer dans les cuves environ cinq ou six heutes, tant pour qu'elle n'ait plus qu'un mediocre degré de chaleur, sans toutefois cesser d'être fluide, que pour donner le tems aux ordures ou feces, dont elle est chargée, de se précipiter dans l'eau, dont le bas de la cuve est rempli à cinq ou six pouces de hauteur.

Au - dessous des cuves B, C, en sont d'autres D, E, de forme oblongue, qu'on appelle baignoires, posées sur le pavé de l'attellier. Ces baignoires qui sont de bois & cerclées de fer, sont revêtues intérieurement de plomb, pour qu'elles tiennent mieux l'eau dont on les remplit, en ouvrant le robinet X, par lequel l'eau vient d'un réservoir. Chaque baignoire a de plus sur le devant & à la partie inférieure, un robinet F, F, par le moyen duquel on vuide l'eau qu'elles contiennent dans le puisart ou égoût soûterrein, dont G est l'ouverture recouverte d'une grille.

Toutes choses ainsi disposées, on place les cylindres de bois H, H en travers des baignoires. Ces cylindres qui ont un pié de diametre, en occupent toute la largeur. Ils sont traversés par un arbre de fer, dont une des extrémités est courbée en manivelle: ensorte que les cylindres peuvent tourner librement sur les tourillons de ces arbres, auxquels des échancrures pratiquées dans les bords des baignoires, ser<cb-> vent de collets. Les cylindres doivent être placés dans les baignoires, ensorte que leur centre ou axe soit directement à plomb au - dessous de l'extrémité des canelles K, K par lesquelles la cire contenue dans les cuves doit sortir. On place ensuite au - dessus du cylindre, une espece de banquette de for a b, ou a b, a c, b c, fig. 2. qu'on appelle chevrette, qui a quatre piés qui appuient sur les bords de la baignoire, conime on voit en C, fig. 2. ensorte que les tourillons du cylindre soient au milieu entre les piés de la chevrette. Cette chevrette a vers chacune de ses extrémités deux lames de fer élastiques 1, 2; 1, 2, entre lesquelles on place un vaisseau de cuivre L, L, de forme oblongue, qu'on appelle grelcire. Cette greloire est plus large par le haut que par le bas. Sa longueur L L qui est égale à celle du cylindre, est divisée en trois parties; celle du milieu qui est la plus grande, est percée d'une cinquantaine de petits trous, plus ou moins, d'une ligne de diametre, distans les uns des autres d'un demi - pouce ou environ. Les deux autres parties servent à placer des réchauds pleins de braise, dont l'usage est d'entretenir un médiocre degré de chaleur dans la greloire, dont la fraîcheur ne manqueroit pas de faire figer la cire que l'on y laisse couler.

On met une plaque de fer blanc ou de cuivre 3, 3, fig. 2. inclinée vers la canelle K, pour rejetter la cire dans l'auge ou greloire L L. La plaque 3, 4, posée de l'autre sens, sert au même usage. Par - dessus ces deux plaques, on met une passoire 5 toute criblée de trous. C'est dans cette passoire que coule la cire après qu'on a repoussé dans la cuve le tampon qui bouche la canelle K, au moyen de la cheville 6 qu'on laisse dans la cannule plus ou moins enfoncée, pour modérer, selon le besoin, la vîtesse de l'écoulement.

La cire, après avoir passé dans la passoire ou crible 5, tombe sur les plaques 4, 3; 3, 3, & de - là dans la greloire L L, d'où elle sort par les petits trous que nous avons dit être au fond de cette greloire, & tombe suz la surface du cylindre en d. Si en même tems un ouvrier assis en I, fait tourner le cylindre à l'aide de la manivelle qui est de son côté, de d par e vers f, il est évident que le filet de cire qui tombe sur le cylindre, doit s'étendre, & former une bande qui sera d'autant moins épaisse, que le cylindre se sera mû avec plus de vîtesse: mais comme il est mouillé, étant immergé dans l'eau au quart de sa surface, la cire ne s'y attachera point. Mais après avoir descendu en f, elle passera par g, pour aller se rassembler en E, fig. 1. Ce mouvement est encore facilité par celui de l'eau qui est dans la baignoire, laquelle se porte vers E, pour sortir à mesure qu'il en vient d'autre du réservoir par le robinet X; ensorte que l'écoulement par le robinet F, soit égal à celui par le robinet X. On rechange continuellement d'eau, non - seulement pour qu'elle soit plus propre, mais aussi afin qu'elle soit toûjours fraîche, & qu'elle puisse faire congeler les rubans de cire à mesure qu'ils tombent dans la baignoire.

Par cette opération, la baignoire ne tarde pas d'être remplie de rubans; un ouvrier placé en M les enleve avec une fourche à trois dents, & les jette de la baignoire dans la manne N qui est un grand panier d'osier revétu intérieurement de toile; lorsque le panier est plein, un autre ouvrier à l'aide de celui qui a empli la manne, la place sur une broüette O, sur laquelle il la transporte pres des quarrés ou chassis sur lesquels sont des toiles tendues & exposées à l'air. Voyez Quarré. Il vuide sa manne sur ces toiles, en un seul tas que des femmes qui sont autour des quarrés ou toiles, éparpillent sur toute leur surface: pendant que cet ouvrier conduit sa broüette, le tireur remplit une autre manne; ainsi alternativement jusqu'à ce que la cuve soit épuisée.

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