ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"264"> nom de bison, & qu'ils ont dit être fréquens in tractu saltûs hercynii, & dans tout le nord. Les Amériquains se vêtissent de la peau de leurs boeufs, & s'en font des couvertures pour se défendre de la rigueur du froid. Voyez Aldrov. de Quad. bisul. pag. 353. & suiv. Ray, Quad. synop. pag. 71. Voyez Taureau. (I)

Les cornes du bison sont estimées sudorifiques & propres pour résister au venin, si on les prend en poudre, depuis un scrupule jusqu'à un gros; la fiente en est fort résolutive. (N)

Bison (Page 2:264)

Bison, en termes de Blason, est la même chose que buste. Tête de bison couronné. (V)

BISQUAINS (Page 2:264)

BISQUAINS, s. f. plur. (Commerce.) ce sont des peaux de moutons garnies de leur laine, qui ont été passées & préparées chez les Mégissiers. C'est avec ces peaux que les Bourreliers font des couvertures aux colliers des chevaux de tirage. Voyez Housse.

BISQUE (Page 2:264)

BISQUE, s. m. terme de Paumier, qui signifie l'avantage qu'un joüeur fait à un autre, en lui donnant un quinze pour toute chose; & le joüeur qui reçoit cet avantage, peut prendre ce quinze dans tel endroit de la partie que bon lui semble. Ainsi prendre bien sa bisque, signifie placer à propos ce quinze.

Bisque (Page 2:264)

Bisque, s. f. (Cuisine.) sorte de potage en ragoût; on en fait de gras & de maigres; aux écrevisses, en légumes, comme lentilles, &c. c'est toûjours une purée qu'on répand sur le potage, ou sur d'autres mets, & cette purée ne se fait pas autrement que les autres. Voyez Purée.

BISSE (Page 2:264)

BISSE, s. f. terme de Blason, espece particuliere de serpent, qu'on appelle biscia en Italie. Quelques - uns veulent que ce soit de son sifflement qu'on lui ait donné ce nom. D'autres disent qu'il vient du mot françois bis, qui signifie gris cendré, à cause que ces sortes de serpens sont presque tous de cette couleur. (V)

BISSEAUX (Page 2:264)

BISSEAUX, (Géog.) île d'Afrique, sur la côte de Nigritie, habitée par des Negres. Il y a neuf rois dans cette île qui a quarante lieues de circuit.

BISSECTION (Page 2:264)

BISSECTION, s. f. en Géometrie, est la division d'une étendue quelconque, comme un angle, une ligne, &c. en deux parties égales; c'est ce qu'on nomme autrement bipartition. Voyez Division, &c. (E)

BISSEXTILE (Page 2:264)

BISSEXTILE, adj. année bissextile, en Chronologie, est une année composée de trois cents soixantesix jours; elle arrive une fois en quatre ans par l'addition d'un jour dans le mois de Février, pour retrouver les six heures que le soleil employe dans un an au - delà des trois cents soixante - cinq jours qu'il met ordinairement dans son cours annuel, lesquelles six heures en quatre ans, font vingt - quatre heures, & par conséquent un jour entier. Par cette addition la longueur de l'année est à très - peu près la même que celle de la révolution de la terre autour du soleil. V. An.

Le jour ajoûté de la sorte se nomme aussi bissextil, César l'ayant fixé au jour qui précede le 24 Février, qui chez les Romains étoit le six des calendes de Mars.

Le 24 Février se comptoit deux fois cette année, & on disoit par conséquent deux fois (bis) le sixieme des calendes de Mars, sexto calendas Martii; c'est pour cette raison que le jour intercalaire & l'année où il est inseré, sont l'une & l'autre nommés bissextiles. Comme dans cette année Février a 29 jours, le jour de S. Matthias, qui est le 24 de ce mois dans l'année ordinaire, se célebre alors le 25; & l'année bissextile a deux lettres dominicales, dont l'une sert jusqu'à la vigile de S. Matthias, l'autre jusqu'au reste de l'année. Voyez Lettre dominicale.

Si l'année solaire étoit véritablement & exactement de 365 jours, 6 heures, l'année commune se retrouveroit exactement au bout de quatre ans avec l'année solaire; mais l'année solaire étant de 365 jours 5 heures 49 minutes, il s'en faut 44 minutes que ces deux années ne s'accordent au bout de quatre ans.

Les Astronomes chargés par Gregoire XIII. de la réformation du calendrier, observant donc que le bissextile en quatre ans, ajoûtoit 44 minutes à l'espace de tems que met le soleil à retourner au même point du zodiaque, & trouvant que ces minutes surnuméraires formeroient un jour en 133 ans, résolurent de prevenir le changement qui s'introduiroit ainsi peu à peu dans les saisons, & pour cela ils ordonnerent, que dans le cours de 400 ans, on retrancheroit trois bissextiles; ce fut pour cette raison que l'année 1700 ne le fut point; 1800 & 1900 ne le seront pas non plus: mais 2000 le sera, & ainsi du reste. Voyez Calendrier Gregorien. (O)

BISSUS (Page 2:264)

* BISSUS, s. m. (Hist. nat. anc.) matiere propre à l'ourdissage, & plus précieuse que la laine. Les plus habiles critiques n'ont pas encore bien éclairci ce que les anciens entendoient par le bissus. Ils en ont seulement distingué de deux sortes: celui de Grece, qui ne se trouvoit que dans l'Elide, & celui de Judée qui étoit le plus beau. L'auteur nous apprend que celui - ci servoit aux ornemens sacerdotaux, & même que le mauvais riche en étoit vêtu: mais comme, sous les noms de bissus, les anciens ont confondu les cotons, les ouates, en un mot tout ce qui se filoit & étoit plus prétieux que la laine, il n'est pas aisé de dire au juste ce que c'étoit, & s'il ne s'en tiroit pas du pinna marina, coquillage ou espece de grande moule de deux pieces, larges, arrondies par en - haut, pointues par en - bas, fort inégales en dehors, d'une couleur brune & lisse en - dedans, tirant vers la pointe sur la couleur de nacre de perles, longues depuis un pié jusqu'à deux & demi, portant à l'endroit le plus large environ le tiers de leur longueur; & garnies vers la pointe du côté opposé à la charniere, d'une houpe longue d'environ six pouces, plus ou moins, selon la grandeur du coquillage, composée de plusieurs filamens d'une soie fort déliée & brune, qui, regardés au microscope, paroissent creux; qui donnent, quand on les brûle, une odeur urineuse comme la soie; & qu'Aristote qui les nomme bissus, ou soie, des coquilles qui les portent, nous dit qu'on peut filer: il n'y a donc guere de doute que cette soie n'ait été employée pour les habits des hommes riches dans un tems où la soie n'étoit que peu connue, & que les anciens ne l'ayent nommée bissus, soit par sa ressemblance avec le bissus, dont ils filoient des étoffes précieuses, soit qu'elle fût elle - même le bissus dont ils faisoient ces étoffes. Ce qu'il y a de certain, c'est que le bissus du pinna marina, quoique filé grossierement, paroît beaucoup plus beau que la laine, & approche assez de la soie: on en fait encore à present des bas, & d'autres ouvrages qui seroient plus précieux, si la soie étoit moins commune. Pour filer le bissus, on le laisse quelques jours dans une cave, afin de l'amollir & de l'humecter; puis on le peigne pour en séparer la bourre & les autres ordures; après quoi on le file comme la soie.

Les poissons qui donnent le bissus, s'en servent pour attacher leurs coquilles aux corps voisins; car, comme ils sont plantés tous droits sur la pointe de leur coquille, ils ont besoin de ces filamens qu'ils étendent tout autour, comme les cordages d'un mât, pour se soûtenir dans cette situation.

De quelque maniere que le pinna marina forme ses filamens, Rondelet nous dit qu'ils sont plus beaux & plus soyeux que ceux des moules, & qu'ils en different autant que la soie differe de l'étoupe. V. Pinna marina, & les Mémoires de l'Académie des sciences, année 1712. pag. 204.

BISTI (Page 2:264)

BISTI, voyez Beisti.

BISTOQUET (Page 2:264)

BISTOQUET, s. m. (Paumier.) instrument pour joüer au billard: c'est une espece de masse fort pesante & épaisse, dont la queue est plate & recourbée. On s'en sert pour frapper la bille d'un coup sec, [p. 265] lorsqu'elle est avancée sur le tapis, & qu'on s'est interdit l'usage de la masse ordinaire.

BISTORTE (Page 2:265)

BISTORTE, s. f. bistorta, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont la fleur n'a point de pétales; elle est composée de plusieurs étamines qui sortent d'un calice découpé. Le pistil devient une semence ordinairement triangulaire, & renfermée dans une enveloppe qui a servi de calice à la fleur. Ajoûtez au caractere de ce genre, que les fleurs sont disposées en épi, & que les racines sont charnues, tortues, repliées ordinairement les unes sur les autres, & garnies de chevelu. Il se trouve des especes de ce genre, qui, outre les fleurs & les semences, portent des tubercules qui poussent de petites feuilles & de petites racines. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Bistorta radice minus intorta, J. B. 3. 538. Ses racines sont seules en usage; elles sont dessiccatives, astringentes, bonnes dans toutes les especes de pertes & de flux, dans le pissement de sang & l'incontinence d'urine; on les croit alexipharmaques, salutaires dans les fievres pestilentielles; elles résistent au poison, & l'on peut s'en servir dans les morsures & piquures d'animaux venimeux. (N)

BISTOURI (Page 2:265)

BISTOURI, s. m. instrument de Chirurgie, en forme de petit couteau, destiné à faire des incisions: on en a de droits & de courbes. On considere deux parties à cet instrument; la lame & le manche: la lame doit être d'un bon acier bien trempé. La partie de la lame qui est opposée à la pointe, se nomme le talon; c'est un quarré allongé percé dans son milieu pour y passer un clou. L'extrémité postérieure du talon se termine par une queue fort courte, qui finit par un petit rouleau ou par une petite lentille de deux lignes de diametre, pour s'arrêter sur la châsse avec fermeté, & empêcher que la lame ne tourne comme celle d'un rasoir. La partie tranchante du bistouri droit est perpendiculaire, & son dos forme une ligne oblique, & a une ligne d'épaisseur à sa base; il va insensiblement en diminuant jusqu'à la pointe. On considere en outre à la lame d'un bistouri le biseau & l'évuidé. Le biseau est une petite surface plate qui commence à la base de la lame, & qui accompagne le dos de chaque côté dans presque toute la longueur. Cette surface se fait par la meule; elle a environ une ligne de diametre, & va insensiblement se perdre avant d'être arrivée à la pointe. On appelle l'évuidé l'espace qui est compris depuis le biseau jusqu'au tranchant, il est un peu cave; il s'étend depuis le talon jusqu'à la pointe; il est fait par la rondeur de la meule; son utilité est de rendre le tranchant plus fin, en diminuant de la matiere. Fig. 1. Pl. II.

Le bistouri courbe doit avoir les mêmes qualités: la courbure n'en doit pas être fort grande; il faut qu'elle commence dès sa base, qu'elle se continue insensiblement jusqu'à la pointe, & que dans tout le trajet, la courbure n'excede pas trois lignes. Le tranchant est dans la courbure. Fig. 2. Pl. II.

Je me sers dans plusieurs cas, & surtout dans l'extirpation des cancers, d'un bistouri courbe, tranchant sur sa convexité. Cet instrument a beaucoup d'avantage, parce que le tranchant agit tout - à - la - fois dans toute sa longueur; & dans les bistouris ordinaires, il n'y a presque que la pointe qui soit d'usage.

Le manche des bistouris est composé de deux lames d'écaille de la même configuration que la lame. Elles sont percées à leur base d'un trou qui doit être moins large que celui du talon sur lequel elles s'appliquent, & auquel elles sont unies par un clou de fil de laiton rivé sur deux rosettes d'argent. L'extrémité de la châsse est aussi percée, & les deux pieces sont jointes par un clou rivé pareillement.

Les dimensions des bistouris peuvent varier; ils ont communément deux pouces au plus de tranchant, & les autres parties sont proportionnées à celle - ci.

Il y a des bistouris boutonnés par leur extrémité; on s'en sert dans les cas où l'on craint de piquer les parties par la pointe de l'instrument: on se sert aussi de bistouris à deux tranchans pour l'ouverture des abcès, l'opération du séton, &c. Fig. 3. Pl. II.

Bistouri à la lime (Page 2:265)

Bistouri à la lime, est un instrument de l'invention de M. Petit; c'est un couteau dont la lame a deux pouces & demi de longueur, dont le tranchant est mousse, & qui n'a été trempé qu'après avoir été fabriqué. La pointe de ce bistouri est terminée par un petit bouton. Il est monté sur un manche d'ivoire taillé à pans. L'usage de ce bistouri est de dilater les étranglemens dans différentes opérations, comme dans les hernies, &c. ce qu'il exécute sans aucun danger, parce que son tranchant, qui est mousse, ne coupe que les parties qui résistent. Pl. III. fig. 17.

Btstouri (Page 2:265)

Btstouri gastrique, est un instrument inventé par M. Morand pour dilater les plaies du bas - ventre, afin de réduire les parties qui en sont forties. Cet instrument est composé de deux pieces; une fixe, & une mobile: la piece fixe est semblable à un manche de ciseaux, excepté qu'elle est plus longue; elle est terminée d'un côté par un anneau, & de l'autre par un stylet ou une sonde boutonnée, & un peu recourbée: la piece mobile est plus courte; elle est composée d'une lame dont le tranchant est extérieur, & d'un petit manche au bout duquel est un anneau semblable à celui de la piece fixe; la partie antérieure de la lame est jointe à la piece fixe par une petite charniere à jonction passée; l'union de la piece mobile à l'immobile est à deux pouces de distance du bout du stylet. (Voyez fig. 4. Pl. VI.) Pour se servir de cet instrument, on le tient par les anneaux comme des ciseaux; on porte perpendiculairement le stylet dans l'endroit où l'on veut dilater, & lorsqu'il est entré aussi avant qu'il est nécessaire, on éloigne la partie mobile de l'immobile, afin de couper avec le tranchant les parties qui font l'étranglement. Cet instrument réunit la sonde & le bistouri qui occupoient les deux mains du chirurgien. C'est un grand avantage, puisque l'opérateur en se servant du bistouri gastrique, peut ranger de l'autre main les intestins, & se dispenser d'emprunter le secours d'une main étrangere, qui n'est jamais si sûre que la sienne.

Bistouri (Page 2:265)

Bistouri herniaire, est un bistouri courbe caché dans une cannule qui n'est plus en usage, pour dilater l'anneau du muscle oblique externe dans l'opération de la hernie. Feu M. de la Peyronie, premier chirurgien du Roi, a changé la destination de cet instrument, lequel au moyen de quelques corrections qu'il y a faites, est fort convenable pour l'opération du phymosis.

Cet instrument est composé de deux pieces principales; d'une cannule d'argent ou d'acier, & d'un bistouri. Voyez fig. 15. & 16. Pl. III.

La cannule est arrondie, longue de quatre pouces, épaisse de quatre lignes à sa partie postérieure; elle va insensiblement en diminuant pour se terminer par une pointe un peu mousse. Cette cannule est un peu courbe dans toute sa longueur; sa partie supérieure & postérieure est plate depuis le manche, à la longueur de quatorze lignes: on observe dans le plus large de cette surface un trou taraudé pour recevoir une vis qui sert à attacher un ressort: cette surface plate est bornée par une éminence olivaire qui s'éleve du corps de la cannule à la hauteur de trois lignes, & qui peut avoir trois lignes & demie d'épaisseur, sur cinq lignes de longueur.

La cannule est fendue à jour, suivant l'épaisseur de son corps; de maniere que cette fente regne supérieurement depuis la fin de la surface plate jusqu'à l'extrémité antérieure de la cannule, coupant dans ce chemin l'éminence olivaire en deux; & inférieurement elle se termine à quatre ou cinq lignes de l'ex<pb->

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