ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"816"> tête, & à la sole par la partie postérieure du corps. Il a la bouche petite, & les dents longues, pointues & courbes; les yeux sont petits; il y a des traits rouges, & d'autres bleus qui s'étendent sur la tête depuis les yeux jusqu'à la bouche. Ce poisson n'a que quatre nageoires, une sur le dos qui s'étend depuis la tête jusqu'à la queue; une au - dessus de l'anus, qui s'étend de même jusqu'à la queue, & deux aux ouies, une de chaque côté. Le rason se plaît sur l'arène; il est commun à Rhodes, à Malte, à Mayorque & à Minorque. Rondelet, Hist. nat. des poissons, I. part. liv. V. ch. xvij. Voyez Poisson.

RASPEÇON (Page 13:816)

RASPEÇON, voyez Tapeçon.

RASP - HUIS (Page 13:816)

RASP - HUIS, (Hist. mod. Economic politiq.) c'est ainsi que l'on nomme à Amsterdam, & dans d'autres villes de la province de Hollande, des maisons de correction, dans lesquelles on enferme les mauvais sujets, les vagabonds & gens sans aveu, qui ont commis des crimes pour lesquels les lois n'ont point décerné la peine de mort. On occupe les prisonniers à des travaux pénibles, au profit du gouvernement. A Amsterdam le principal de ces travaux consiste à raper des bois des Indes fort durs, pour servir dans les teintures; c'est - là ce qui a fait appeller ces sortes de maisons de force rasp - huis, ce qui signifie maison où l'on rape.

RASPOUTES (Page 13:816)

RASPOUTES ou Rasboutes, s. m. (Hist. mod.) sorte de Banians dans les Indes, qui suivent à - peu - près les mêmes sentimens que ceux de la secte de Samarath. Ils admettent la métempsycose; mais en ce sens que les ames des hommes passent dans des corps d'oiseaux, qui avertissent les amis des défunts du bien ou du mal qui leur doit arriver: aussi sont - ils grands observateurs du chant & du vol des oiseaux. Parmi eux à la mort du mari, les veuves se jettent dans le bucher où l'on brûle le corps de leurs époux, à - moins qu'en contractant le mariage, il n'ait été stipulé qu'elles ne pourroient être forcées à cette cérémonie. Le nom de raspoutes, signifie homme courageux, parce qu'en général ceux de cette secte sont intrépides. Le grand - mogol s'en sert dans ses armées, & ce sont sans doute les mêmes que M. de la Martiniere nomme ragéputes, & qui composent les troupes des rajas ou petits rois indiens, vassaux & tributaires du grand - mogol. Les Raspoutes marient leurs enfans fort jeunes, comme tous les autres Banians; & passent pour n'être pas fort compatissans, excepté à l'égard des oiseaux qu'ils prennent soin de nourrir, & qu'ils craignent de tuer, parce qu'ils se flattent qu'on aura pour eux les mêmes égards lorsqu'après leur mort leurs ames seront logées dans le corps de ces animaux. Olearius, tome II.

RASQUAN (Page 13:816)

RASQUAN, s. m. (Hist. mod.) c'est le titre que l'on donne au roi des îles Maldives. Ce prince est très - despotique; cela n'est point surprenant, ce sont les prêtres qui sont les dépositaires de son autorité, & qui exercent l'autorité temporelle, ainsi que la spirituelle. Noyez Naybes.

RASSADE (Page 13:816)

RASSADE, s. f. (Verroterie.) espece de verroterie, ou petits grains de verre de diverses couleurs, dont les Negres des côtes d'Afrique, & les peuples de l'Amérique se parent, & qu'on leur donne en échange de quantité de riches marchandises. (D. J.)

RASSANGUE (Page 13:816)

RASSANGUE, s. f. (Hist. nat.) espece d'oies sauvages de l'île de Madagascar. Ils ont la tête ornée d'une crête rouge.

RASSASIANT (Page 13:816)

RASSASIANT, adj. RASSASIER, v. act. (Gram.) il se dit des mets dont on ne peut manger en grande quantité, soit qu'ils émoussent promptement le goût, soit qu'ils chargent trop l'estomac, soit qu'ils le remplissent facilement sans le charger, soit que très nourrissans, l'appétit en soit satisfait par une petite quantité.

RASSE, Coronde (Page 13:816)

RASSE, Coronde, (Botan. exot.) nom donné par les Céylanois à la plus fine espece de cannelle, ou d'écorce du cannellier, qui ne croît que dans cette île. Ce mot signifie cannelle sine ou piquante; c'est celle que la compagnie des Indes orientales Hollandoises apporte annuellement en Europe en quantité considérable, & dont le mélange est défendu, avec toute autre espece de cannelle, sous des peines extrèmement séveres. Transact. philos. n°. 409. Voyez Cannelle. (D. J.)

RASSEMBLER (Page 13:816)

RASSEMBLER, v. act. (Gram.) c'est rapprocher des choses éparses. On rassemble des grains de sable en un tas; on rassemble des troupes, on rassemble ses enfans autour de soi.

Rassembler son cheval (Page 13:816)

Rassembler son cheval, en terme de Manege, c'est le tenir dans la main & dans les jarrets, de façon que ses mouvemens soient plus vifs & moins alongés; effectivement le cheval paroît alors beaucoup plus court qu'auparavant. Se rassembler, est l'action du cheval dans cette occasion. Rassembler ses quatre jambes ensemble, mouvement que fait un cheval pour sauter un fossé, une haie, &c.

Rassembler (Page 13:816)

Rassembler, en terme de Rassinerie, c'est l'action de ramasser dans de grands pots, voyez Pots, les sirops qui sont sortis des pains, & tombés dans des pots d'une grandeur proportionnée à celle des formes. Voyez Formes.

Rassembler (Page 13:816)

Rassembler, (Agriculture.) c'est la troisieme façon qu'on donne à la terre, dans le labour, avant que de l'ensemencer. On laboure, on refend, on rassemble.

RASSEOIR (Page 13:816)

RASSEOIR, v. act. neut. réd. c'est dans le sens réduplicatif, se remettre sur son siege après s'être levé. Les juges se sont rassis, & ont délibéré de nouveau sur cet incident. On rassied un corps qui vacille; les esprits émus se rasseient; la mer se rassied; les humeurs se rasseient. L'ame se rassied de son trouble, d'où l'on voit qu'il se prend au simple & au figuré.

RASSIS (Page 13:816)

RASSIS, terme de maréchal ferrant, nouvelle application d'un même fer sur le pié d'un cheval, après lui avoir un peu paré le pié. On dit: je ne vous dois pas un fer, ce n'est qu'un nouveau rassis.

RASSURER (Page 13:816)

RASSURER, v. act. (Gram.) il se dit des choses & des personnes. On rassure un corps qui menace de chûte, comme une muraille par des étais. On rassure celui qui craint, en lui montrant l'éloignement ou la vanité du péril. On dit d'un tems incertain, qu'il se rassurera. Un heureux événement rassure un souverain sur son trône. On rassure dans la foi les ames foibles & chancelantes. On rassure dans son parti, celui qui est prêt à l'abandonner. L'ame, dans tous ces cas, est considérée comme un corps vacillant, qui peut emporter l'homme à droite ou à gauche, & qu'on détermine d'un côté plutôt que d'un autre, ou qu'on fixe dans l'état de repos & de fermeté, par des promesses, des esperances, des craintes, des menaces, &c.

Rassurer (Page 13:816)

Rassurer, terme de Fauconnerie, ce mot se dit du bec de l'oiseau qui est rompu ou déjoint. Le bec de l'oiseau se rompt, ou parce qu'il est mal gouverné quand on ne l'ajuste pas comme il faut; ou parce que quand l'oiseau paît, il demeure sur la partie haute du bec une chair qui s'y attache, s'y pourrit, & y seche si fort que le bec tombe par éclat. Les Fauconniers conseillent pour y remédier, de nettoyer bien le bec de l'oiseau, de le polir, & de le tailler. Ensuite on doit oindre la couronne du bec de graisse de poule, couper une partie inutile du bec de dessus, afin que celui de dessous puisse parvenir à sa grandeur; mettre sur la partie déjointe, pour la rassurer, de la pâte fermentée & de la poix résine. Enfin pendant tout ce tems, il faut couper le pât de l'oiseau par petits morceaux, pour le nourrir. Fouilloux, Salnove.

RASTA (Page 13:816)

RASTA, s. m. (Mesure itin. des Germains.) mesure itinéraire en usage chez les Germains, & qui leur [p. 817] étoit propre. Elle égaloit trois milles romains, ou deux lieues gauloises. Cette mesure a subsisté en Allemagne jusqu'au tems de la seconde race de nos rois, & peut - être même encore plus tard. Cependant dans l'usage actuel les Allemans emploient le terme de milen ou de mille, pour désigner la plus petite mesure itinéraire, la liette; & ils ont même communiqué ce mot aux Bohèmiens, aux Polonois & aux Hongrois leurs voisins. On ne voit dans les auteurs Allemans qui ont écrit sur cette matiere, aucun vestige du mot rasta; mais il se trouve dans le nouveau testament moesogothique, pour signifier une distance itinéraire: dans les poésies runiques, le mot rast est employé au même sens. (D. J.)

RASTAT (Page 13:817)

RASTAT, (Géog. mod.) gros bourg d'Allemagne, dans la Suabe, au marquisat de Bade, avec un château, sur la Murg, au - dessous de Kuppenhen. Il a eu l'honneur d'être le lieu où se traita la paix entre l'empereur & le roi de France en 1714.

RASTENBURG (Page 13:817)

RASTENBURG, (Géog. mod.) petite ville de Prusse, dans le Bartenland, sur la petite riviere de Guber. Elle a été bâtie en 1329.

RAT (Page 13:817)

RAT, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) mus domesticus, animal quadrupede, long d'environ sept pouces, depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue, qui est longue de plus de sept pouces. Il a la tête allongée, le museau pointu, la machoire du dessous très - courte, les yeux gros, les oreilles grandes, larges & nues, la queue presqu'entierement dénuée de poils, mais couvertes de petites écailles disposées sur des lignes circulaires qui l'entourent; le poil est de couleur cendrée, noirâtre sur la face supérieure de la tête & du corps, & de couleur cendrée, claire, & presque grise sur la face inférieure. Il y a aussi des rats bruns & de presque noirs; d'autres d'un gris plus blanc ou plus roux; & d'autres tout - à - fait blancs; ceux - ci ont les yeux rouges. Il seroit inutile de faire une plus ample description du rat, il est assez connu par l'incommodité qu'il nous cause; il mange de tout; il semble seulement chercher, par préférence, les choses les plus dures, & il les lime avec deux longues dents qu'il a au - devant de chaque machoire; il ronge la laine, les étoffes, les meubles, perce le bois, fait des trous dans l'épaisseur des murs; il produit plusieurs fois par an, ordinairement en été; les portées sont le plus souvent de cinq ou de six. Ces animaux pullulent beaucoup, mais lorsque la faim les presse, ils se détruisent d'eux - mêmes; ils se mangent les uns les autres. Un gros rat est plus méchant, & presque aussi fort qu'un jeune chat; il a les dents de devant longues & fortes. Le chat mort mal, & comme il ne se sert gueres que de ses griffes, il faut qu'il soit non seulement vigoureux, mais aguerri. La belette, quoique plus petite, est un ennemi plus dangereux pour les rats; elle les suit dans leur trou; elle mord avec de meilleures dents que celle du rat, & au lieu de démordre, elle suce le sang de l'endroit entamé. L'espece de rats paroît être naturelle aux climats tempérés de notre continent, & s'est beaucoup plus répandue dans les pays chauds, que dans les pays froids. Les navires les ont portés en Amérique, aux Indes occidentales, & dans toutes les îles de l'Archipel indien; il y en a en Afrique: on n'en trouve guere dans le nord au delà de la Suede. Hist. nat. génér. & part. tom. vij. Voyez Quadrupede.

Rat d'Amérique (Page 13:817)

Rat d'Amérique, mus americanus, Klein. animal quadrupede. Il a environ trois pouces & demi de longueur, depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue, qui est longue de quatre pouces, de couleur blanchâtre & hérissée de quelques poils. Le dos & la partie supérieure de la tête sont d'une couleur rousse jaunâtre; le ventre & les piés sont blancs. Cet animal a les oreilles assez grandes, blanchâtres, & les piés de derriere plus longs & plus gros que ceux de devant. Regn. animal. pag. 172.

Rat des champs (Page 13:817)

Rat des champs, petit, mus agrestis minor Gesneri, animal quadrupede, qui est ainsi nommé dans le regne animal, & qui est appellé campagnol dans l'hist. nat. général. & part. & rat de terre dans les mémoires de l'acad. royale des Sciences, année 1756. On lui a donné le nom de rat de terre pour le distinguer du rat d'eau, auquel il ressemble par la forme du corps, & par la couleur & la qualité de son poil; mais il est plus petit, & il n'habite que les lieux secs. On en trouve dans toute l'Europe. Il se pratique des trous en terre, où il amasse du grain, des noisettes & du gland. Dans certaines années il y a un si grand nombre de ces animaux, qu'ils détruiroient tout s'ils subsistoient long - tems; mais ils se mangent les uns les autres dans le tems de disette. D'ailleurs ils servent de pâture aux mulots; ils sont aussi la proie des renards, des chats sauvages, des martes & des belettes. Les femelles produisent au printems & en été; leurs portées sont de cinq ou six, de sept ou huit. Il y a de ces rats qui sont de couleur noirâtre. Hist. nat. génér. & part. tom. VII. Voyez Quadrupede.

Rat d'eau (Page 13:817)

Rat d'eau, mus aquaticus, animal quadrupede. Il a environ sept pouces de longueur, depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue, qui est longue de quatre pouces & demi. Il differe du rat, en ce qu'il a le poil moins lisse & plus hérissé, le museau plus court & plus épais, les oreilles moins apparentes, &c. La face supérieure du rat d'eau est de couleur mêlée de brun & de jaunâtre, & la face inférieure a des teintes de jaune pâle, de blanc sale & de cendré. Cet animal se trouve sur les bords des rivieres, des ruisseaux, des étangs; il se nourrit de goujons, de mouteilles, de verrons, d'ablettes, du frai de la carpe, du brochet, du barbeau, de grenouilles, d'insectes d'eau, de racines, d'herbes, &c Il nage sans avoir de membrane entre les doigts des piés; il se tient sous l'eau long - tems, & rapporte sa proie pour la manger sur la terre ou dans son trou. Les mâles & les femelles se cherchent sur la fin de l'hiver; elles mettent bas au mois d'Avril. Les portées sont ordinairement de six ou sept. La chair du rat d'eau n'est pas absolumennt mauvaise; les paysans la mangent les jours maigres, comme celles de la loutre. On trouve des rats d'eau par - tout en Europe, excepté dans les climats trop rigoureux du pôle. Hist. nat. génér. & part. tom. VII. Voyez Quadrupede.

Rat musqué (Page 13:817)

Rat musqué, animal quadrupede, qui a une forte odeur de musc; on le trouve en Russie, en Moscovie, en Laponie. Il ressemble plus au castor qu'aux rats; il a neuf pouces de longueur depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue, qui est longue de six pouces & demi, applatie sur les côtés, large de huit lignes, converte d'écailles, & parsemées de quelques poils. le rat musqué a, comme la taupe, la partie supérieure du museau alongée; l'ouverture de la bouche est petite, & les yeux sont à peine visibles; chaque pié a cinq doigts joints ensemble par une forte membrane; les piés de derriere sont plus grands que ceux de devant; le poil est doux, épais, brillant, & de couleur brune sur le dos de l'animal, & d'un gris blanchâtre sur le ventre. Regn. anim. pag. 136. Voyez Quadrupede.

Rat musqué d'Amérique (Page 13:817)

Rat musqué d'Amérique, (Zoolog.) animal amphibie de l'Amérique septentrionale, de la classe des animaux qui rongent. Le rat musqué & le castor ressemblent de figure à notre rat, mais il est beaucoup plus gros, pesant trois ou quatre livres, & sentant fortement le musc; sa couleur est brune; il est couvert de deux sortes de poils, l'un plus grand, l'autre plus court & très - sin, semblable à du duvet; ses dents sont au nombre de vingt; sa queue est couverte d'écailles entourées de petits poils nombreux sur les côtés; les doigts de ses piés sont au nombre de quatre.

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