ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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QUEROL, la vallée de (Page 13:700)

QUEROL, la vallée de, (Géogr. mod.) en latin Querollii vallis, selon M. de Marca, canton de la Catalogne, dans la partie de la Cerdaigne, qui est présentement à la France, & qui appartenoit autrefois à l'Espagne. Il est parlé de cette petite contrée, qui s'étend entre de hautes montagnes, dans les anciennes ordonnances de Louis - le - débonnaire, de Charles - le - chauve, & autres actes de ces tems - là.

QUERRON (Page 13:700)

QUERRON, (Géog. anc.) lac d'Egypte, au - delà duquel on enterroit les morts, & qui étoit formé des eaux du Nil. Il a donné lieu à la fable du Caron des Grecs.

QUERRONÈSE (Page 13:700)

QUERRONÈSE, (Géog. anc.) Etienne le géographe compte jusqu'à sept lieux particuliers de ce nom; 1°. une ville de la presqu'île de la Doride près de Cnide, ce que ne dit point le passage d'Elien, sur lequel Etienne s'est fondé; 2°. une autre ville dans la Thrace; 3°. une ville de ce nom entre le promontoire Parthenium, & le front du Bélier, autre promontoire; 4°. une île voisine de la Crete; 5°. une ville de la Lybie; 6°. un promontoire de la Lycie; 7°. un autre promontoire auprès de la ville Coronide. Voyez le mot Quersonnèse. (D. J.)

QUERSONNÈSE (Page 13:700)

QUERSONNÈSE, (Géog. anc.) en latin Chersonnesus: les Grecs ont dit XERSONH/SOS2 ou XE)RRO(NHSOS2. Ce mot signifie une presqu'île, c'est - à - dire un lieu entouré de la mer comme une île, mais pourtant attaché à la terre ferme par un côté.

La plûpart des savans en introduisant le mot Quersonnèse dans notre langue, écrivent Chersonnèse, d'après son orthographe primitive, en lui conservant néanmoins la prononciation du ch ou x des Grecs, qui est semblable au qu; mais quelques écrivains illustres, comme Mrs Tillemont, d'Ablancourt, & Toureil écrivent Quersonnèse. Je n'approuverois pas cette orthographe; cependant je m'en sers ici pour faire quelques additions à l'article Chersonnèse de ce Dictionnaire. Je ne parlerai toutefois que des quatre Quersonnèse fameuses dans les écrits des anciens; savoir la Quersonnèse cimbrique, la Quersonnèse d'or, la Quersonnèse taurique, & la Quersonnèse de Thrace.

La Quersonnèse cimbrique, est la presqu'île où sont le Holstein, le Sleswig, & le Jutland; les Cimbres ont les premiers habité cette presqu'île, & lui ont donné leur nom. Elle étoit autrefois bien plus considérable que de nos jours, comme il paroit par le grand nombre d'hommes de guerre qu'elle fournissoit, & par plusieurs îles qui en sont aujourd'hui détachées, & qui faisoient sans doute partie du continent. Il est même très - vraissemblable que les Cimbres, qui firent du tems de la république romaine une sortie, y furent forcés par une inondation qui les mit trop à l'étroit, en couvrant une partie de leur pays. Florus, liv. III. c. iij. confirme cette conjecture des inondations qui forcerent les Cimbres, les Teutons, & les Tiguriens à fuir des extrémités de la Germanie, & à chercher de nouvelles demeures, parce que, dit - il, l'Océan avoit inondé leurs terres; nous avons aussi des expériences modernes du terrein que la mer a gagné sur cette presqu'île.

La Quersonnèse d'or des anciens, est ce que nous appellons aujourd'hui la presqu'île de Malaca, entre les golfes de Bengale & de Siam; mais il y faut joindre encore une partie de la côte occidentale de Siam, & peut - être quelque chose de celle de Pégu. Il paroît par ce qu'en dit Ptolomée, qu'on ne connoissoit qu'imparfaitement cette presqu'île de son tems.

La Quersonnèse taurique des anciens, est connue des modernes sous le nom de presqu'île de Crimée, dans la petite Tartarie. Les anciens l'appelloient aussi schytica, scythique; cimmeria, cimmérienne; & pontica, pontique.

La Quersonnèse de Thrace; est la presqu'île de l'Europe, entre la mer de Marmora, autrefois la Pro<cb-> pontide, l'Hellespont, l'Archipel (autrefois la mer Egée), & le golfe de Mégarisse (autrefois Melanis sinus); elle trent à la Thrace par le nord - est; elle a la Propontide à l'orient, le détroit des Dardanelles ou l'Hellespont au sud - est & au midi, l'Archipel au sud - ouest, & le golfe de Mégarisse au nord - ouest & au nord.

La Quersonnèse de Thrace est un pays fertile, & où l'on comptoit autrefois onze ou douze villes assez considérables: voici l'histoire ancienne de cette presqu'île, qui entourée de toutes les mers dont nous venons de parler, ne tient au continent que par une langue de terre, laquelle n'a que trente - sept stades ou cinq mille pas.

Du tems que Pisistrate regnoit à Athènes, les Dolouques, anciens peuples de Thrace, possesseurs alors de la Quersonnèse, que les Thraces absynthiens, voisins fâcheux, ravageoient à toute heure, firent si bien par leurs supplications, & par la pythie, dont la réponse les favorisa, que Miltiade partit accompagné d'une troupe de volontaires. A son arrivée on l'élut roi de la Quersonnèse. Ce Miltiade étoit oncle du fameux Miltiade qui gagna la bataille de Marathon. Il voulut d'abord mettre la Quersonnèse à couvert des invasions ordinaires des Absynthiens; & pour mieux remplir l'attente de ses nouveaux sujets, il bâtit une muraille depuis la ville de Candie jusqu'à la ville de Paëtye, la premiere sur la Propontide, & l'autre sur la mer Egée: cette muraille fut en divers tems tantôt abattue, tantôt relevée.

L'ancien Miltiade mourut sans enfans; deux de ses neveux lui succéderent l'un après l'autre. Le second nommé Miltiade comme son oncle, essuya de terribles revers. Les Scythes nomades le chasserent, & les Dolouques le rétablirent; mais à trois ans de - là rechassé par les Phéniciens qui étoient au service de Darius, il se retira dans Athènes, & se vangea noblement à Marathon. La victoire de My cale rendit depuis la Quersonnèse aux Athéniens. Ils en jouirent paisiblement, & par le conseil de Périclès y envoyerent une colonie.

Quand Lysander eut détruit Athènes, les habitans de cette presqu'île se mirent sous la protection de Lacédémone; & quand Conon, fils de Timothée, eut relevé sa patrie, ils retournerent sous la domination des Athéniens leurs premiers maîtres. Sous les Lacédémoniens, Dercylide, leur général, que les Chersonnésiens avoient appellé d'Asie, rétablit la muraille; mais les Thraces encore après la forcerent de nouveau, & Cotys, roi de Thrace, conquit la Quersonnèse sur eux. Chersoblepte, fils de ce Cotys, la leur céda. Cette presqu'île ne laissa pas de demeurer exposée aux continuelles incursions des Thraces, qui sur le plus léger prétexte, se jettoient sur ce pays.

L'unique moyen de les arrêter, c'étoit de percer l'isthme. Le moindre petit trajet eût été pour eux une barriere insurmontable; ils n'avoient ni vaisseaux ni bâtimens armés en guerre. Athènes prenoit fort à coeur la sureté & la tranquillité de la Quersonnèse. Philippe promit qu'en faveur des Athéniens & de leurs colonies, il perceroit l'isthme à ses dépens: cela est encore à faire. On se contenta seulement de rebâtir la vieille muraille dont Pline, liv. IV. c. xij. parle comme d'un monument qui subsistoit de son tems.

C'est une belle chose que le decret des peuples de la Quersonnèse de Thrace, qui érigerent tout - à - la - fois un autel à la déesse de la reconnoissance, & une autre aux Athéniens qui les avoient affranchis du joug de Philippe: voici les termes de ce decret dont parle Démosthène dans sa harangue pour la couronne.

« Entre les peuples que la Quersonnèse comprend, [p. 701] les habitans de Seste, d'Eléonte, de Madytes, & d'Alopéconèse, décernent au peuple & au sénat d'Athènes, une couronne d'or de soixante talens (1 1 2 2 2 liv. sterlg. 5. sh.) & dressent deux autels; savoir l'un à la déesse de la reconnoissance, & l'autre aux Athéniens, pour avoir, par le plus grand de tous les bienfaits, affranchi du joug de Philippe, les peuples de la Quersonnèse, & les avoir rétablis dans la possession de leur patrie, de leurs lois, de leur liberté, & de leurs temples; bienfait dont ils garderont éternellement la mémoire, & qu'ils ne cesseront jamais de reconnoître, selon l'étendue de leur pouvoir ».

Au - reste, outre les quatre grandes Quersonnèses dont nous avons parlé, il y a eu diverses presqu'îles, caps, & lieux nommés Quersonnèse par les anciens. Etienne le géographe en nomme quelques - uns que nous avons cités d'après lui au mot Quersonnèse, car les Grecs ont également dit Querronnèse & Quersonnèse, la différence n'est que dans les lettres; c'est le même mot, ou du - moins la même signification. (D. J.)

QUESNOY, le (Page 13:701)

QUESNOY, le, (Géog. mod.) en latin moderne Quercetum, petite ville des Pays - bas, dans la Flandre françoise, entre Maubeuge & Cambray, à sept lieues au nord - est de cette derniere, dans une grande plaine. C'est une place fort irréguliere, & fortifiée; on y compte environ deux mille six cens habitans, & il y a un bailliage créé en 1661. Le prince Eugene prit le Quesnoy le 4 Juillet 1712, & le maréchal de Villars reprit cette place le 4 Octobre de la même année. Long. 21. 19. lat. 50. 15. (D. J.)

QUESSONO (Page 13:701)

QUESSONO, s. m. (Hist. mod. Culte.) idole adoré par les peuples du royaume de Benguela en Afrique, qui lui offrent des libations d'un mélange de vin de palmier & de sang de chevres.

QUESTAUX (Page 13:701)

QUESTAUX, s. m. pl. terme de Coutume, ce sont dans la coutume de Bourdeaux, des personnes d'une condition presque servile, puisqu'elles sont attachées à la terre qu'elles cultivent, & ne peuvent l'abandonner sans le consentement du seigneur; cette loi de barbarie devroit bien être abrogée pour toujours dans le royaume. (D. J.)

QUESTE (Page 13:701)

QUESTE, (Jurisprudence.) est un droit que certains seigneurs ont droit de lever tous les ans sur chacun chef de maison & famille tenant feu & lieu; ce droit qu'on nomme ailleurs fouage, dépend de la coutume & des titres. Voyez Fouage, la Rocheflavin des droits seigneuriaux. Henrys, tome II. livre III. quest. 24.

Queste abonnée (Page 13:701)

Queste abonnée, est une taille seigneuriale qui a été réduite entre le seigneur & ses sujets taillables à une certaine somme fixe; il en est parlé dans l'article 345 de la coutume de Bourbonnois.

Queste courante (Page 13:701)

Queste courante, est une taille seigneurale qui s'impose à la volonté du seigneur; elle est ainsi appellée dans l'art. 128. de la coutume de la Marche. (A)

QUESTENBERG, grotte de (Page 13:701)

QUESTENBERG, grotte de, (Hist. nat.) c'est une grotte remarquable, qui se trouve au Hartz dans une montagne composée de pierre à chaux; on dit qu'en été en y éprouve un froid excessif.

QUESTEUR (Page 13:701)

QUESTEUR, (Hist. rom.) Les questeurs chez les Romains, étoient des receveurs généraux des finances; leur ministere étoit de veiller sur le recouvrement des deniers publics, & sur les malversations que les triumvirs, appellés capitales, furent obligés d'examiner dans la suite. Le nom de questeur étoit tiré de la fonction attachée à cette charge.

Il y avoit trois sortes de questeurs: les premiers s'appelloient questeurs de la ville, urbani, ou intendans des deniers publics, questores oerarii: les seconds étoient les questeurs des provinces, ou questeurs militaires; les troisiemes enfin étoient les questeurs des parricides, & des autres crimes capitaux. Il ne s'agit point ici de ces derniers, qui n'avoient rien de commun avec les autres.

L'origine des questeurs paroît fort ancienne, ils furent peut - être établis dès le tems de Romulus, ou de Numa, ou au - moins sous Tullus Hostilius. C'étoit les rois mêmes qui les choisissoient. Tacite, ann. 11. c. xxij. dit que les consuls se réserverent le droit de créer des questeurs, jusqu'à l'an 307. D'autres prétendent, qu'aussi tôt après l'expulsion des rois. le peuple élut deux questeurs ou trésoriers, pour avoir l'intendance du trésor public. L'an de Rome 333, il fut permis de les tirer de l'ordre plébéien, & on en ajouta deux autres, pour suivre les consuls à la guerre, c'étoit des intendans d'armées. L'an 488 toute l'Italie étant soumise, on créa quatre questeurs pour recevoir les revenus de la république, dans les quatre régions d'Italie; savoir, celles d'Ostie, de Calene, d'Umbrie & de Calabre.

Sylla en augmenta le nombre jusqu'à vingt, & Jules - César, jusqu'à quarante, afin de récompenser ses amis, c'est - à - dire, de les enrichir en appauvrissant les peuples. Une partie de ces questeurs étoit nommée par l'empereur, & l'autre partie par le peuple. Sous les autres empereurs leur nombre ne fut point fixé. De tous ces questeurs, il n'y en avoit que deux pour la ville, & pour la garde du trésor public, les autres étoient pour les provinces & les armées.

Le principal devoir des questeurs de la ville étoit de veiller sur le trésor public, qui étoit dans le temple de Saturne, parce que sous le regne de Saturne, dans l'âge d'or, on ne connoissoit ni l'avarice, ni la mauvaise foi, & de faire le compte de la recette & de la dépense des deniers publics. Ils avoient aussi sous leur garde les loix & les sénatus consulte. Jules - César, à qui les sacrileges ne coutoient rien, rompit les portes du temple de Saturne; & malgré les efforts de Métellus, il prit dans le trésor public, tout l'argent qui y étoit déposé. Cet événement de la guerre civile des Romains est peint par Lucain avec les couleurs dignes du poëte, & qui n'ont pas été flétries par le traducteur.

Lorsque les consuls partoient pour quelque expédition militaire, les questeurs leur envoyoient les enseignes qu'ils tiroient du trésor public. Le butin pris sur les ennemis, & les biens des citoyens condamnés pour quelque crime leur étoit remis, pour les faire vendre à l'encan. C'étoient eux qui recevoient d'abord les ambassadeurs des nations étrangeres, qui les conduisoient à l'audience, & leur assignoient un logement.

Outre cela, les généraux en revenant de l'armée juroient devant eux, qu'ils avoient mandé au sénat, le nombre véritable des ennemis & des citoyens tués, afin qu'on pût juger s'ils méritoient les honneurs du triomphe, ils avoient aussi sous eux des greffiers sur lesquels ils avoient jurisdiction.

Les questeurs des provinces étoient obligés d'accompagner les consuls & les préteurs dans les provinces, afin de fournir des vivres & de l'argent aux troupes, ils devoient aussi faire payer la capitation & les impôts; les impôts étoient invariables, mais la capitation n'étoit pas fixe. Ils avoient soin du recouvrement des blés dûs à la république, & de faire vendre les dépouilles des ennemis, ils ne manquoient pas d'envoyer un compte exact de tout cela au trésor public. Ils examinoient aussi, s'ils n'étoit rien dû à l'état. Enfin, ils gardoient en dépôt auprès des enseignes, l'argent des soldats, & ils exerçoient la jurisdiction que les généraux d'armées & les gouverneurs des provinces vouloient bien leur donner. S'il arrivoit que les gouverneurs partissent avant d'être remplacés, les questeurs faisoient leurs fonctions jusqu'à l'arrivée du successeur. Il y avoit ordinaire<pb->

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