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QUENS (Page 13:698)
QUENS, s. m. (Lang. franç.) ce terme signifie dans nos anciens auteurs françois, un comte. On le trouve dans Villehardouin, & dans Guillaume Guyart, dont du Cange rapporte ces deux vers:
Et quens qui tant ot bataillé Qu'il y ere suant & travaillé. Et dans le roman de la Chasse cité par Borel: Là fut li quens de Tancarville. Aubert sur Richelet. (D. J.)
QUENTIN saint (Page 13:698)
QUENTIN
Saint - Quentin est l'Augusta Veromanduorum, & ce n'est point le village nommé Vermand qui est l'ancienne Augusta des Vermandois, comme le pensent Cluvier & Sanson. Toutes les anciennes chroniques déposent contre leur opinion. On peut lire dans les mém. de Littér. tome XIX. la dissertation de M. l'abbé Belley, où il prouve trois choses; 1°. que l'Augusta des Veromandui est la ville qui a pris le nom de Saint - Quentin; 2°. qu'elle fut la capitale de son peuple sous la domination romaine; 3°. qu'elle a été le siége de ses premiers évêques.
En effet, l'histoire nous apprend que cette ville ayant été saccagée par les barbares, l'évêque, nommé saint Médard, se retira en 531 à Noyon, qui étoit la seconde ville des Veromandui. Dans la suite le corps de saint Quentin ayant été retrouvé dans les masures de Saint - Quentin, la ville se rétablit par la dévotion que les peuples portoient à la mémoire de ce saint, dont l'église est une des plus belles de France. Les curieux peuvent encore s'instruire sur cette ville, dans un livre assez rare, intitulé, antiquités de l'Auguste des Vermandois, à présent nommée Saint - Quentin, par le sieur Lenin, ingénieur du roi à Noyon, 1671, in - 4°.
Cependant nous ne connoissons guere cette ville que depuis le xvj. siecle. On sait que les défaites de Crécy, de Poitiers, d'Azincourt, n'ont pas été plus funestes à la France, que le fut la victoire de Saint - Quentin, par les Espagnols en 1557. Il ne resta rien de l'infanterie françoise, tout fut tué ou pris. Le connétable de Montmorenci, & presque tous les officiers généraux, furent prisonniers, un duc d'Enghien blessé à mort, la fleur de la noblesse détruite, la France dans le deuil & dans l'alarme. Philibert - Emanuel de Savoye prit d'assaut Saint - Quentin après cette fatale journée. Henri II. fit fortifier Paris à la hâte; mais Philippe se contentant d'aller voir son camp victorieux, donna le tems au duc de Guise de revenir d'Italie, & de rassurer le royaume. Saint - Quentin fut rendu à la France deux ans après.
Gobinet (Charles), docteur de la maison de Sorbonne, né à Saint - Quentin, mourut à Paris en 1690, à 77 ans. Il a donné plusieurs petits ouvrages de piété.
Mais Acheri (dom Luc d'), bénédictin de la congrégation de saint Maur, a fait plus d'honneur à Saint - Quentin, où il naquit en 1609. Il a publié entr'autres ouvrages en 1645, l'épître attribuée à saint Barnabé. On lui doit un recueil de pieces importantes, qui
QUERA - IBA (Page 13:698)
QUERA - IBA, s. m. (Botan. exot.) nom d'un arbre qui croît dans le Brésil, & dont Marggrave n'a donné qu'une description tronquée, qu'il couronne, en disant que l'écorce de cet arbre pilée s'emploie par les naturels du pays pour guérir les ulceres des jambes & des autres parties du corps.
QUÉRASQUE (Page 13:698)
QUÉRASQUE, (Géog. mod.) en italien Cherasco, & en latin moderne Clarascum, ville d'Italie en Piémont, dans la province de Cherasco, au consluent de la Sture & du Tanaro, à 8 lieues au nord - est de Coni; & à dix au sud - est de Turin.
Ce n'étoit originairement qu'un château, qui en 1220 commença à se former en ville, laquelle devint assez puissante, & se gouverna pendant quelque tems en république. L'empereur Charles V. s'en rendit ensuite le maître; mais la paix de Cambrai en 1559, en assura la possession au duc de Savoie, & sa postérité en jouit depuis ce tems - là. C'est maintenant une des plus fortes clés du pays, & le roi de Sardaigne y entretient un gouverneur. L'évêque d'Asti la gouverne pour le spirituel. Long. 25. 30. latit. 44. 36. (D. J.)
QUERAT (Page 13:698)
QUERAT, s. m. (Marine.) c'est la partie du bordage, comprise entre la quille & la premiere préceinte.
QUERCERELLE, ou CRESSERELLE, ou CRECELLE (Page 13:698)
QUERCERELLE, ou CRESSERELLE, ou CRECELLE, s. f. (Ornithol.) mot sous lequel veus trouverez la description de cet oiseau de rapine dans ce Dictionnaire.
Je remarquerai seulement ici, que c'est vraissemblablement
celui qui est nommé par Aristote cenchrios,
& par Pline, l. XXXVII., ch. lij. tinuneulus. Aristote prétend que le cenchrios fait ses oeufs - rouges
comme son nom le signifie, & c'est ce que Pline
attribue aussi au tinunculus. Il dit encore, liv. X.
chap. xxxvj. que le tinunculus bâtit presque toujours
son nid au haut des maisons & des tours; & qu'il est
ami des pigeons. Ce qu'il y a de sûr, c'est que la
quercerelle se nourrit de souris, de rats, de mulots
qu'elle trouve dans les champs où elle procure par
sa chasse un bien inestimable, principalement dans
les terres labourables. Il y a tels lieux, où sans elle,
les milans & les buses, il faudroit que les habitans
abandonnassent leurs terres par le dommage qu'y
causeroit l'abondance des rats, des souris & des
mulots. Aristote parlant de la quercelle, nous dit que
son gesier est d'une structure lâche & charnue, au
lieu que les autres oiseaux de rapine l'ont dur & calleux.
Voyez
QUERCUS CAPITA (Page 13:698)
QUERCUS CAPITA, (Géog. anc.) c'est - à - dire
les têtes de chêne,
QUERCY, le (Page 13:698)
QUERCY,
On divise le Quercy en haut & en bas; le Lot en fait la séparation. Cahors est la capitale, & Montauban est le principal lieu du bas Quercy; Cahors & Montauban sont deux évêchés.
Le Quercy est un pays peu commerçant, mais fertile en bled, en fruits & en excellens vins: voici l'histoire de cette province.
Le nom de Quercy ou Cahourcin, comme les an<pb-> [p. 699]
Les rois de la France occidentale, depuis Charles le Chauve, jouirent du Quercy jusqu'au regne de Louis d'Outremer. Ce fut alors que les comtes de Toulouse, qui s'étoient rendus absolus dans leur comté, s'approprierent le Quercy. Ensuite cette contrée fut ôtée aux descendans de Raymond de Saint - Gilles, & adjugée par le haut domaine à saint - Louis, par une sentence que les légats du pape rendirent l'an 1228. Le Roi Jean fut contraint par le traité de Bretigny de céder aux Anglois le Quercy en toute souveraineté, & ils en jouirent à ce titre, jusqu'au regne de Charles V. qui reprit ce que son pere avoit perdu en Aquitaine. Depuis ce tems - là le Quercy est demeuré uni à la couronne de France. (D. J.)
QUEREINA (Page 13:699)
QUEREINA, (Hist. nat.) oiseau du Brésil, dont le plumage est d'une beauté singuliere. Il a l'estomac d'un rouge très - vif, les aîles noires, & tout le reste du corps bleu.
QUERELLE (Page 13:699)
QUERELLE, s. f. (Gramm.) démélés, débat, dispute, contestation. Les querelles commencent par des mots, & finissent souvent par des blessures. Ce sont les peuples qui payent, souffrent dans les querelles des grands, & sont forcés de paroître contens.
Querelle d'inofficiosité (Page 13:699)
Querelle, sergent de la (Page 13:699)
QUERELLER (Page 13:699)
QUERELLER, (Jurisprud.) dans cette matiere, signifie débattre, attaquer, se plaindre, comme quereller un testament d'inofficiosité.
QUERELLEUR (Page 13:699)
QUERELLEUR, s. m. (Jurisprud.) se dit dans quelques
coutumes, & provinces, pour exprimer celui qui
intente la querelle ou plainte d'inofficiosité, ou qui intente
complainte, ou qui attaque un arrêt ou autre jugement,
ou un testament, ou autre acte. V.
Querelleur (Page 13:699)
Querimonie (Page 13:699)
QUERNEFURT (Page 13:699)
QUERNEFURT, (Géog. mod.) ville d'Allemagne, entre la Saxe & la Thuringe, chef - lieu d'une principauté ou seigneurie de même nom, qui appartient à la branche de Sare - Weisenfels. Long. 29. 52. lat. 51. 30. (D. J.)
QUERNFURT (Page 13:699)
QUERNFURT, (Géog. mod.) principauté ou
C'est dans ce dernier bailliage qu'est né, l'an 1556, Calvisius (Seth) célebre chronologiste. Il étoit fils d'un pauvre paysan, & n'ayant point de moyens d'étudier, il commença par gagner sa vie à chanter de porte en porte. Il amassa par ce secours une petite somme qui le mit en état de s'entretenir à Leipsick, où il fut établi chantre de l'école illustre, & finalement chef de la musique. Se trouvant à son aise, il s'attacha fortement à l'étude de l'histoire & de la chronologie pendant l'espace de vingt ans, au bout desquels il publia son ouvrage de chronologie.
Il découvrit en y travaillant, que toute la certitude de cette science dépend des regles de l'Astronomie, & que les Chronologistes qui ont négligé les calculs astronomiques, sont tombés dans les fautes les plus grossieres. Il examina donc soigneusement toutes les époques, calcula plus de cent cinquante éclipses, dont les historiens font mention, pour déterminer par - là le tems précis des événemens.
Il dressa des tables astronomiques, par lesquelles on peut connoître facilement le mouvement de la lune, tant pour la longitude, que pour la latitude; ensorte qu'à la faveur de ces tables, une personne qui n'entend point l'astronomie, peut dire certainement, que les éclipses indiquées par les historiens, pour déterminer certains événemens, sont arrivées au tems marqué. Il y ajouta des tables de la précession des équinoxes & des solstices, & plusieurs autres tables, montrant par les regles les plus sûres, comment on peut comparer avec précision une époque avec une autre époque, ce qu'aucun autre chronogiste n'avoit fait avant lui. Il joignit à tout cela une chronologie depuis la création du monde, où il fit entrer l'histoire de tous les tems, caractérisée par des circonstances, qui mettent des enfans même à portée de comprendre & de retenir la suite de l'histoire.
Cet ouvrage attaqué avec peu de succès, fut extrèmement approuvé par Scaliger, & l'a été depuis par les autres savans de l'Europe. Il couta vingt années de travail à l'auteur, & lui acquit la plus haute réputation. Il mourut l'an 1615. L'index expurgatoire de Madrid de 1667, le mit au rang des hérétiques; mais comme il n'a jamais publié d'ouvrages théologiques, je ne lui connois d'autre hérésie, que celle d'avoir combattu dans ses écrits le calendrier Grégorien.
Ces ridicules indices expurgatoires sont, pour le
dire en passant, les fruits de l'intolérance & de la
barbarie. Ils ne servent à rien; & d'ailleurs tout
livre étranger, jusqu'aux almanachs inclusivement,
doit être hérétique en Espagne: c'est pourquoi je
pense que les auteurs de leurs indices expurgatoires
ne peuvent rien faire de mieux que de se reposer,
& défendre sans exception l'entrée dans leur pays,
pour tout livre imprimé & à imprimer, sur quelque art
& quelque science que ce puisse être. L'objet de
cette défense sera d'autant plus sage, qu'à présent
le venin des hérésies se prépare trop finement, pour
que les artistes Espagnols le découvrent. Joignez au
venin subtilement préparé, les livres ouvertement
hérétiques, qui paroissent chaque jour dans toute
l'Europe, & vous trouverez que leur liste, un peu
complette, produiroit un catalogue annuel plus
grand que celui des manuscrits de la bibliotheque
du roi. Mais si les inquisiteurs prennent le parti
que je viens de proposer, la nation espagnole ne se
nourrira que de ses propres ouvrages de Théologie
scholastique, de Droit canon, de Philosophie aristotélicienne,
&c. & on les verra refleurir dans leur
royaume, au grand étonnement de l'Europe savante,
& à la satisfaction des inquisiteurs. (D. J.)
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