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La pédale de quarte s'accorde sur les fonds & à l'unisson des basses du prestant.
La pédale de huit ou flûte s'accorde aussi sur les fonds & à l'unisson du huitieme pié ouvert, ou à l'octave au - dessous du prestant.
Lorsque tous les jeux de mutation sont accordés, on accorde les jeux d'anches, à commencer par la trompette que l'on accorde à l'octave au - dessous du prestant seul. Sur la trompette on accorde la cromorne à l'unisson, à l'octave au - dessous de la trompette. On accorde la bombarde à l'octave au - dessus de la même trompette; on accorde le clairon qui sonne l'unisson du prestant. La voix humaine qui sonne l'unisson de la trompette s'accorde à l'octave au - dessous du prestant seul, & la voix angélique à l'unisson du même prestant. La trompette de récit qui n'a que deux octaves, sonne l'unisson des dessus de la trompette, dont elle ne differe qu'en ce qu'elle a le son plus net.
Les pédales des jeux d'anches s'accordent, savoir, celle de clairon à l'unisson des basses du clairon; s'il y a ravalement au clavier de pédale, le ravalement descend dans le huitieme pié à l'unisson de la trompette.
La pédale de trompette sonne l'unisson des basses de la trompette; le ravalement descend dans le seizieme pié à l'unisson de la bombarde.
La pédale de bombarde s'accorde à l'octave au - dessous
des basses de la trompette, par conséquent
elle sonne le seizieme pié; s'il y a ravalement, il
descend dans le trente - deuxieme pié. Voyez la table
du rapport des jeux,
On accorde tous les jeux de mutation avec les
accordoirs représentés,
Pour accorder un instrument, il faut d'abord déterminer un son qui doit servir aux autres de terme de comparaison; c'est ce qu'on appelle prendre ou donner le ton: ce son est ordinairement l'ut pour l'orgue & le clavecin, & le la pour le violon & la basse, qui ont ce la sur une corde à vuide, & dans un medium propre à être aisément saisi par l'oreille: telle est la chanterelle du violoncelle & la seconde du violon.
A l'égard des flûtes, hautbois, & autres instrumens semblables, ils ont leur ton à peu près fixe, qu'on ne sauroit gueres changer qu'en changeant quelque piece de l'instrument. On peut encore les allonger un peu à l'emboîture des pieces, ce qui baisse le ton de quelque chose: mais il doit nécessairement résulter des tons faux de toutes ces variations, parce que la juste proportion est rompue entre la longueur totale de l'instrument, & les intervalles d'un trou à l'autre.
Quand le ton est déterminé, on y fait rapporter tous les autres sons de l'instrument, qui doivent être fixés par l'accord selon les intervalles qui leur sont assignés. L'orgue & le clavecin s'accordent par quintes & par octaves; la basse & le violon par quintes; la viole par quartes & par tierces. En général on choisit toûjours des intervalles consonans & harmonieux, afin que l'oreille soit mieux en état de juger de leur justesse.
On remarque que les instrumens dont on tire le son par inspiration, comme la flûte & le hautbois, montent sensiblement quand on en a joüé quelque tems, ce qui vient, selon quelques - uns, de l'humidité qui, sortant de la bouche avec l'air, les renfle & les raccourcit; ou plûtôt c'est que la chaleur & la raréfaction que l'air reçoit pendant l'inspiration rendent ses vibrations plus fréquentes, diminuent son poids; & augmentant ainsi le poids relatif de l'atmosphere, rendent le son un peu plus aigu, suivant la doctrine de M. Euler.
Quoi qu'il en soit de la cause, il faut, au moment de l'accord, avoir égard à l'effet, & forcer modérément le vent quand on donne le ton avec ces instru>nens; car pour qu'ils restent d'accord durant le concert, il faut qu'ils soient un peu trop bas en commencant. (S)
Les prenuers A B C servent pour les plus gros tuyaux, & les seconds a b c qui ont une poignée, servent pour les moindres. On élargit l'ouverture des tuyaux en faisant entrer la pointe du cone dedans jusqu'à ce que le tuyau soit baissé au ton convenable; lorsqu'au contraire le tuyau se trouve trop bas, on le fait monter en le coëffant du cone concave pour resserrer l'ouverture.
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