ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"11"> & est impossible aux ennemis de les aborder & de joindre ceux qui les défendent, & qui voyent à travers les branches sans être vûs.

On se sert encore d'abatis pour mettre des postes d'infanterie dans les bois & les villages à l'abri d'être emportés par l'ennemi; dans les circonvallations & les lignes on s'en sert pour former la partie de ces ouvrages qui occupe les bois & les autres lieux qui fournissent cette fortification. (Q)

Abatis (Page 1:11)

Abatis, se dit de la coupe d'un bois ou d'une forêt, laquelle se doit faire suivant les Ordonnances. Plusieurs observent que l'abatis se fasse en décours de lune, parce que avant ce tems - là, le bois deviendroit vermoulu. C'est l'opinion la plus commune, & elle n'est peut - être pas plus certaine que celle de ne semer qu'en pleine lune & de ne greffer qu'en decours.

Abatis (Page 1:11)

Abatis, se dit de l'action d'un chasseur qui tue beaucoup de gibier; c'est aussi le nom qu'on donne aux petits chemins que les jeunes loups se font en allant & venant au lieu où ils sont nourris; & quand les vieux loups ont tué des bêtes, on dit, les loups ont fait cette nuit un grand abatis.

Abatis (Page 1:11)

Abatis. On entend par ce mot la tête, les pattes, les ailerons, le foie, & une partie des entrailles d'une oie, d'un dindon, chapon & autre volaille.

Les Cuisiniers font un grand usage des abatis, & les font servir bouillis, à l'étuvé, en ragoût, en pâté, &c.

Abatis (Page 1:11)

* Abatis, lieu où les Bouchers tuent leurs bestiaux. Voyez Tuerie.

Abatis (Page 1:11)

* Abatis, dans les tanneries, chamoiseries, &c. On appelle cuirs d'abatis, les cuirs encore en poil, & tels qu'ils viennent de la boucherie.

ABATON (Page 1:11)

ABATON, s. m. c'est le nom que donnerent les Rhodiens à un grand édifice qu'ils conruisirent pour masquer deux Statues de bronze que la Reine Artemise avoit élevées dans leur ville en mémoire de son triomphe sur eux. Vitruve, Livre II. p. 48. (P)

ABATOS (Page 1:11)

* ABATOS, s. isle d'Egypte dans le Palus de Memphis.

ABATTRE (Page 1:11)

ABATTRE, v. a. Abattre une maison, un mur, un plancher. &c. Voyez Démolir. (P)

Abattre (Page 1:11)

Abattre, arriver, dériver, obéir au vent, lorsqu'un vaisseau est sous voile. Ces termes se prennent en différens sens. On dit qu'un vaisseau abat, quand il est détourné de sa route par la force des courants, par les vagues & par les marées.

Faire abattre un vaisseau, c'est lé faire obéir au vent lorsqu'il est sous les voiles, ou qu'il présente trop le devant au lieu d'où vient le vent; ce qui s'exécute par le jeu du gouvernail, dont le mouvement doit être secondé par une façon de porter ou d'orienter les voiles.

On dit que le vaisseau abat, lorsque l'ancre a quitté le fond, & que le vaisseau arrive ou obéit au vent. Voyez Arriver.

Abattre un vaisseau, c'est le mettre sur le côté pour trayailler à la carene, ou à quelqu'endroit qu'il faut mettre hors de l'eau, pour qu'on puisse le radouber. Voyez Carene. Radoub. (Z)

Abattre (Page 1:11)

Abattre un cheval, c'est le faire tomber sur le côté par le moyen de certains cordages appellés entraves & lacs. On l'abat ordinairement pour lui faire quelque opération de Chirurgie, ou même pour le ferrer lorsqu'il est trop difficile.

Abattre l'eau: c'est essuyer le corps d'un cheval qui vient de sortir de l'eau, ou qui est en sueur; ce qui se fait par le moyen de la main ou du couteau de chaleur.

S'abattre, se dit plus communément des chevaux de tirage qui tombent en tirant une voiture. (V)

Abattre (Page 1:11)

Abattre l'oiseau, c'est le tenir & serrer entre deux mains pour lui donner quelques médicamens. On dit, il faut abattre l'oiseau.

Abattre (Page 1:11)

Abattre, sixieme manoeuvre du Faiseur de bas au métier. Voyez Abatage. Voyez aussi Bas au métier.

Abattre (Page 1:11)

Abattre, terme de Chapelier, c'est applatir sur un bassin chaud le dessus de la forme & les bords d'un chapeau, après lui avoir donné l'apprêt & l'avoir bien sait sécher; pour cet effet il faut que le bassin soit couvert de toile & de papiers, qu'on arrose avec un goupillon.

Abattre (Page 1:11)

Abattre du bois au trictrac; c'est étaler beaucoup de dames de dessus le premier tas, pour faire plus façilement des cases dans le courant du jeu. V. Case.

ABATTUE (Page 1:11)

ABATTUE. s. f. On entend à Moyenyic & dans les autres Salines de Franche - Comté par une abattue, le travail continu d'une poële, depuis le moment où on la met en feu, jusqu'à celui où on la laisse reposer. A Moyenvic chaque abattue est composée de dix - huit tours, & chaque tour de vingt - quatre heures, Mais comme on laisse six jours d'intervalle entre chaque abattue, il ne se fait à Moyenvic qu'environ 20 abattues par an. La poële s'évalue à deux cens quarante muids par abattue. Son produit annuel seroit donc de 4800 muids, si quelques causes particulieres, qu'on exposera à l'article Saline, ne réduisoient l'abattue d'une poële à 220 muids, & par conséquent son produit annuel à 4400 muids: surquoi déduisant le déchet à raison de 7 à 8 pour 0/0, on peut assûrer qu'une Saline, telle que celle de Moyenvic, qui travaille à trois poëles bien soutenues, fabriquera par an douze mille trois à quatre cens muids de sel. V. Saline.

ABATTURES (Page 1:11)

ABATTURES, s. f. pl. ce sont les traces & foulures que laisse sur l'herbe, dans les brossailles, ou dans les taillis, la bête fauve en passant: on connoît le cerf par ses abattures.

ABAVENTS (Page 1:11)

ABAVENTS, s. m. plur. ce sont de petits auvents au - dehors des tours & clochers dans les tableaux des ouvertures, faits de chassis de charpente, couverts d'ardoise ou de plomb, qui servent à empêcher que le son des cloches ne se dissipe en l'air, & à le renvoyer en bas, dit Vignole apres Daviler. Ils garantissent aussi le béfroi de charpente de la pluie qui entreroit par les ouvertures. (P)

ABARI (Page 1:11)

* ABARI, Abaro, Abarum, s. m. grand arbre d'Ethiopie, qui porte un fruit semblable à la citrouille. Voilà tout ce qu'on en sait, & c'est presqu'en être réduit à un mot. (I)

ABAWIWAR (Page 1:11)

* ABAWIWAR, s. m. Château & contrée de la haute Hongrie.

ABAZÉE (Page 1:11)

* ABAZÉE, s. f. Voyez Sabasie.

ABAYANCE (Page 1:11)

* ABAYANCE, s. f. Attente ou espérance, fondée sur un jugement à venir.

ABBAASI (Page 1:11)

ABBAASI, s. m. monnoie d'argent de Perse. Schah - Abas, deuxieme Roi de Perse, ordonna la fabrication de pieces d'argent, nommées abbaasi. La légende est relative à l'alcoran, & les empreintes au nom de ce Roi, & à la Ville où cette sorte d'espece a été fabriquée.

Un abbaasi vaut deux mamoudis ou quatre chayés. Le chayé vaut un peu plus de quatre sous six deniers de France. Ainsi l'abbaasi vaut, monnoie de France, dix - huit sols & quelques deniers, comme quatre à cinq deniers.

Il y a des doubles abbaasi, des triples & des quadruples: mais ces derniers sont rares.

Comme les abbaasi sont sujets à être altérés, il est bon de les peser; & c'est pourquoi les payemens en cette espece de monnoie se font au poids, & non pas au nombre de pieces. (G)

ABBA (Page 1:11)

* ABBA. V. la signification d'Ab chez les Hébreux.

ABBAYE (Page 1:11)

ABBAYE, s. f. Monastere ou Maison Religieuse, gouvernée par un Supérieur, qui prend le titre d'Abbé ou d'Abbesse. Voyez Abbé, &c.

Les Abbayes different des Prieurés, en ce qu'elles sont sous la direction d'un Abbé; au lien que les Prieurés sont sous la direction d'un Prieur: mais l'Abbé & le Prieur (nous entendons l'Abbé Conven<pb-> [p. 12] tuel) sont au fond la même chose, & ne different que de nom. Voyez Prieur.

Fauchet observe que dans le commencement de la Monarchie Françoise, les Ducs & les Comtes s'appelloient Abbés, & les Duchés & Comtés, Abbayes. Plusieurs personnes de la premiere distinction, sans être en aucune sorte engagées dans l'état Monastique, prenoient la même qualité. Il y a même quelques Rois de France qui sont traites d'Abbés dans l'Histoire. Philippe I. Louis VII. & ensuite les Ducs d'Orléans, prirent le titre d'Abbés du Monastere de S. Agnan. Les Ducs d'Aquitaine sont appellés Abbés du Monastere de S. Hilaire de Poitiers, & les Comtes d'Anjou, de celui de S. Aubin, &c. Mais c'est qu'ils possédoient en effet ces Abbayes, quoique laïques. Voyez Abbé.

Abbaye (Page 1:12)

Abbaye se prend aussi pour le bénéfice même, & le revenu dont joüit l'Abbé.

Le tiers des meilleurs Bénéfices d'Angleterre étoit anciennement, par la concession des Papes, approprié aux Abbayes & autres Maisons Religieuses: mais sous Henri VIII. ils furent abolis, & devinrent des Fiefs séculiers. 190 de ces Bénéfices abolis, rapportoient annuellement entre 200 l. & 35000 l. ce qui en prenant le milieu, se monte à 2853000 l. par an.

Les Abbayes de France sont toutes à la nomination du Roi, à l'exception d'un petit nombre; savoir, parmi les Abbayes d'Hommes, celles qui sont Chefs d'Ordre, comme Cluny, Cîteaux avec ses quatre Filles, &c. & quelques autres de l'Ordre de Saint - Benoît, & de celui des Prémontrés: & parmi les Abbayes de Filles, celles de Sainte - Claire, où les Religieuses, en vertu de leur Regle, élisent leur Abbesse tous les trois ans. On peut joindre à ces dernieres, celles de l'Ordre de Saint Augustin, qui ont conservé l'usage d'élire leur Abbesse à vie, comme les Chanoinesses de S. Cernin à Toulouse.

C'est en vertu du Concordat entre Léon X. & François I. que les Rois de France ont la nomination aux Abbayes de leur Royaume. (H)

ABBÉ (Page 1:12)

ABBÉ, s. m. Supérieur d'un Monastere de Religieux, érigé en Abbaye ou Prélature. Voyez Abbaye & Abbesse.

Le nom d'Abbé tire son origine du mot hébreu , qui signifie pere; d'où les Chaldéens & les Syriens ont formé abba: de là lès Grecs abbas, que les Latins ont reenu. D'abbas vient en françois le nom d'Abbé, &c. S. Marc & S. Paul, dans leur Texte grec, se servent du Syriaque abba, parce que c'étoit un mot communément connu dans les Synagogues & dans les premieres assemblées des Chrétiens. Ils y ajoûtent en forme d'interprétation, le nom de pere, abba, O *PATNP, abba, pere, comme s'ils disoient, abba, c'est - à - dire, pere. Mais ce nom ab & abba, qui d'abord étoit un terme de tendresse & d'affection en Hébreu & en Chaldéen, devint ensuite un titre de dignité & d'honneur. Les Docteurs Juifs l'affectoient, & un de leurs plus anciens Livres, qui contient les Apophthegmes, ou Sentences de plusieurs d'entre eux, est intitulé Pirke abbot, ou avot; c'est - à - dire, Chapitre des Peres. C'est par allusion à cette affectation que J. C. défendit à ses Disciples d'appeller pere aucun homme sur la terre: & S. Jerôme applique cette défense aux Supérieurs des Monasteres de son tems, qui prenoient le titre d'Abbé ou de Pere.

Le nom d'Abbé par conséquent paroit aussi ancien que l'Institution des Moines eux - mêmes. Les Directeurs des premiers Monasteres prenoient indifféremment les titres d'Abbés ou d'Archimandrites. Voyez Moine & Archimandrite.

Les anciens Abbés étoient des Moines qui avoient établi des Monasteres ou Communautés, qu'ils gouvernoient comme S. Antoine & S. Pacôme; ou qui avoient été préposés par les Instituteurs de la vie mo<cb-> nastique pour gouverner une Communauté nombreuse, résidante ailleurs que dans le chef - lieu de l'Ordre; ou enfin, qui étoient choisis par les Moines mêmes d'un Monastere, qui se soûmettoient à l'autorité d'un seul. Ces Abbés & leurs Monasteres, suivant la disposition du Concile de Chalcédoine, étoient soûmis aux Evêques, tant en Orient qu'en Occident. A l'égard de l'Orient, le quatrieme Canon de ce Concile en fait une loi; & en Occident, le 21e Canon du premier Concile d'Orléans, le 19 du Concile d'Epaune, le 22 du II. Concile d'Orléans, & les Capitulaires de Charlemagne, en avoient reglé l'usage, surtout en France. Depuis ce tems - là quelques Abbés ont obtenu des exemptions des Ordinaires pour eux & pour leurs Abbayes, comme les Monasteres de Lérins, d'Agaune, & de Luxeuil. Ce Privilége leur étoit accordé du consentement des Evêques, à la priere des Rois & des Fondateurs. Les Abbés néanmoins étoient bénis par les Evêques, & ont eu souvent séance dans les Conciles après eux: quelques - uns ont obtenu la permission de porter la Crosse & la Mitre; d'autres de donner la Tonsure & les Ordres mineurs. Innocent VIII. a même accordé à l'Abbé de Cîteaux le pouvoir d'ordonner des Diacres & des Soûdiacres, & de faire diverses Bénédictions, comme celles des Abbesses, des Autels, & des Vases sacrés.

Mais le gouvernement des Abbés a été différent, selon les différentes especes de Religieux. Parmi les anciens Moines d'Egypte, quelque grande que fût l'autorité des Abbés, leur premiere supériorité étoit celle du bon exemple & des vertus: ni eux, ni leurs inférieurs, n'étoient Prêtres, & ils étoient parfaitement soûmis aux Evêques. En Occident, suivant la Regle de Saint Benoît, chaque Monastere étoit gouverné par un Abbé, qui étoit le Directeur de tous ses Moines pour le spirituel & pour la conduite intérieure. Il disposoit aussi de tout le temporel, mais comme un bon pere de famille; les Moines le choisissoient d'entre eux, & l'Evêque diocésain l'ordonnoit Abbé par une Bénédiction solemnelle: cérémonie formée à l'imitation de la Consécration des Evêques. Les Abbés étoient souvent ordonnés Prêtres, mais non pas toûjours. L'Abbé assembloit les Moines pour leur demander leur avis dans toutes les rencontres importantes, mais il étoit le maître de la décision; il pouvoit établir un Prevôt pour le soulager dans le gouvernement; & si la Communauté étoit nombreuse, il mettoit des Doyens pour avoir soin chacun de dix Religieux, comme le marque le mot Decanus. Au reste, l'Abbé vivoit comme un autre Moine, excepté qu'il étoit chargé de tout le soin de la Maison, & qu'il avoit sa Mense, c'est - à - dire, sa table à part pour y recevoir les hôtes; ce devoir ayant été un des principaux motifs de la fondation des Abbayes.

Ils étoient réellement distingués du Clergé, quoique souvent confondus avec les Ecclésiastiques, à cause de leur degré au - dessus des Laïques. S. Jerôme écrivant à Héliodore, dit expressément: alia Monachorum est causa, alia Clericorum. Voyez Clergé, Prêtres, &c.

Dans ces premiers tems, les Abbés étoient soûmis aux Evêques & aux Pasteurs ordinaires. Leurs Monasteres étant éloignés des Villes, & bâtis dans les solitudes les plus reculées, ils n'avoient aucune part dans les affaires ecclésiastiques. Ils alloient les Dimanches aux Eglises Paroissiales avec le reste du peuple; ou s'ils étoient trop éloignés, on leur envoyoit un Prêtre pour leur administrer les Sacremens: enfin on leur permit d'avoir des Prêtres de leur propre Corps. L'Abbé lui - même ou l'Archimandrite, étoit ordinairement Prêtre: mais ses fonctions ne s'étendoient qu'à l'assistance spirituelle de son Monastere,

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.