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Agréable à la vûe. Bon à prendre & à laisser. Contraire à la santé. Délicieux à manger. Facile à faire.
Observez qu'on dit: Il est facile de faire cela.
La raison de cette différence est que dans le dernier exemple de n'a pas rapport à facile, mais à il; il, hoc, cela, à savoir de faire, &c. est facile, est une chose facile. Ainsi, il, de s'assûrer un repos plein d'appas, est le sujet de la proposition, & est facile en est l'attribut.
Qu'il est doux de trouver dans un amant qu'on aime Un époux que l'on doit aimer! (Idem.)
Il, à savoir, de trouver un époux dans un amant,
&c. est doux, estune chose douce. (V.
Il est gauche à tout ce qu'il fait. Heureux à la guerre. Habile à dessiner, à écrire. Payable a ordre. Pareil à, &c. Propre à, &c. Semblable à, &c. Utile à la santé.
S'abandonner à ses passions. S'amuser à des bagatelles. Applaudir à quelqu'un. Aimer à boire, à faire du bien. Les hommes n'aiment point à admirer les autres; ils cherchent eux - mêmes à être goûtés & à être applandis. La Bruyere. Aller à cheval, à califourchon, c'est - à - dire, jambe deçà, jambe delà. S'appliquer à, &c. S'attacher à, &c. Blesser a, il a été blessé à la jambe. Crier à l'aide, au feu, au secours. Conseiller quelque chose à quelqu'un. Donner à boire à quelqu'un. Demander à boire. Etre à. Il est à écrire, à jouer. Il est à jeun. Il est à Rome. Il est à cent lieues. Il est long - tems à venir. Cela est à faire, à taire, à publier, à payer. C'est à vous à mettre le prix à votre marchandise. J'ai fait cela à votre considération, à votre intention. Il faut d>s livres à votre fils. Joüer à Colin Maillard, joüer à l'om>re, aux échecs. Garder à vûe. La dépense se monte à cent écus, & la recette à, &c. Monter à cheval. Payer à quelqu'un. Payer à vûe, à jour marqué. Persuader à. Préter à. Puiser à la source. Prendre garde à soi. Prendre à gauche. Ils vont un à un, deux à deux, trois à trois. Voyons à qui l'aura, c'est - à - dire, voyons à cec>, (attendamus ad hoc nempe) à savoir qui l'aura.
A se trouve quelquefois avant la préposition de comme en ces exemples.
Peut - on ne pas céder à de si puissans charmes? Et peut - on refuser son coeur A de beaux yeux qui le demandent?
Je crois qu'en ces occasions il y a une ellipse synthétique. L'esprit est occupé des charmes particuliers qui l'ont frappé; & il met ces charmes au rang des charmes puissans, dont on ne sauroit se garantir. Peut - on ne pas céder à ces charmes qui sont du nombre des charmes si puissans, &c. Peut - on ne pas céder à l'attrait, au pouvoir de si puissans charmes? Peut - on refuser son coeur à ces yeux, qui sont de la classe des beaux yeux. L'usage abrege ensuite l'expression, & introduit des façons de parler particulieres auxquelles on doit se conformer, & qui ne détruisent pas les regles.
Ainsi, je crois que de ou des sont toûjours des prépositions
extractives, & que quand on dit des Savans
soûtiennent, des hommes m'ont dit, &c. des Savans, des
hommes, ne sont pas au nominatif. Et de même quand
on dit, j'ai vû des hommes, j'ai vû des femmes, &c. des
On ne se sert de la préposition à après un adverbe, que lorsque l'adverbe marque relation. Alors l'adverbe exprime la sorte de relation, & la préposition indique le corrélatif. Ainsi, on dit conformément à. On a jugé conformément à l'Ordonnance de 1667. On dit aussi relativement à.
D'ailleurs l'adverbe ne marquant qu'une circonstance absolue & déterminée de l'action, n'est pas suivi de la préposition à.
A en des façons de parler adverbiales, & en celles qui sont équivalentes à des prépositions Latines, ou de quelqu'autre Langue.
A jamais, à toûjours. A l'encontre. Tour à tour. Pas à pas. Vis - à - vis. A pleines mains. A fur & à mesure. A la fin, tandem, aliquando, C'est - à - dire, nempe, scilicet. Suivre à la piste. Faire le diable à quatre. Se faire tenir à quatre. A cause, qu'on rend en latin par la proposition propter. A raison de. Jusqu'à, ou jusques à. Au - delà. Au - dessus. Au - dessous. A quoi bon, quorsùm. A la vûe, à la présence, ou en présence, coram.
Telles sont les principales occasions où l'usage a consacré la préposition à. Les exemples que nous venons de rapporter, serviront a décider par analogie les difficultés que l'on pourroit avoir sur cette préposition.
Au reste la préposition au est la même que la préposition à. La seule différence qu'il y a entre l'une & l'autre, c'est que à est un mot simple, & que au est un mot composé.
Ainsi il faut considérer la préposition à en deux états différens.
I. Dans son état simple: 1°. Rendez à César ce qui appartient à Céfar; 2°. se prêter à l'exemple; 3°. se rendre à la raison. Dans le premier exemple à est devant un nom sans article. Dans le second exemple à est suivi de l'article masculin, parce que le mot commence par une voyelle: à l'exemple, à l'esprit, à l'amour. Enfin dans le d>rnier, la préposition à précede l'article féminin, à la raison, à l'autorité.
II. Hors de ces trois cas, la préposition à devient un mot composé par sa jonction avec l'article le ou avec l'article pluriel les. L'article le à cause du son sourd de l'e muet a amené au, de sorte qu'au lieu de dire à le nous disons au, si le nom ne commence pas par une voyelle. S'adonner au bien; & au pluriel au lieu de dire à les, nous changeons l en u, ce qui arrive souvent dans notre Langue, & nous disons aux, soit que le nom commence par une voyelle ou par une consonne: aux hommes, aux femmes, &c. ainsi au est autant que à le, & aux que à les.
A est aussi une préposition inséparable qui entre dans la composition des mots; donner, s'adonner, porter, apporter, mener, amener, &c. ce qui sert ou à l'énergie, ou à marquer d'autres points de vûe ajoûtés à la premiere signification du mot.
Il faut encore observer qu'en Grec à marque
1. Privation, & alors on l'appelle alpha privatif,
ce que les Latins ont quelquefois imité, comme dans
amens qui est compose de mens, entendement, intelligence,
& de l'alpha privatif. Nous avons conservé
plusieurs mots où se trouve l'alpha privatif, comme
amazone, asyle, abysme, &c. l'alpha privatif vient
de la préposition
2. A en composition marque augmentation, & alors
il vient de
3. A avec un accent circonflexe & un esprit doux
En terme de Grammaire, & sur - tout de Grammaire Greque, on appelle a pur un a qui seul fait
une syllabe comme en
A (Page 1:4)
A, étoit une lettre numérale parmi les Anciens. Baronius rapporte des vers techniques qui expriment la valeur de chaque lettre de l'alphabet. Celui - ci,
marque que la lettre A signifioit cinq cens; surmontée d'un titre ou ligne droite, de cette façon (A), elle signifioit cinq mille.
Les Anciens proprement dits ne firent point usage de ces lettres numérales, comme on le croit communément. Isidore de Séville qui vivoit dans le septieme siecle assûre expressément le contraire; Latini nutem numeros ad litteras non computant. Cet usage ne fut introduit que dans les tems d'ignorance. M. Ducange dans son Glossaire explique au commencement de chaque lettre quel fut cet usage, & la plûpart des Lexicographes l'ont copié sans l'entendre, puisqu'ils s'accordent tous à dire que l'explication de cet usage se trouve dans Valerius Probus, aulieu que Ducange a dit simplement qu'elle se trouvoit dans un Recueil de Grammairiens, du nombre desquels est Valerius Probus. Habetur verò illud cum Valerio Probo ... & aliis qui de numeris scripserunt editum inter Grammaticos antiquos. Les Hébreux, les Arabes emploient leur aleph, & les Grecs leur alpha qui répond à notre A, pour désigner le nombre 1. & dans le langage de l'écriture alpha signifie le commencement & le principe de toutes choses. Ego sum alpha, &c. (G)
A (Page 1:4)
A, lettre symbolique, étoit un hiéroglyphe chez les anciens Egyptiens, qui pour premiers caracteres employoient ou des figures d'animaux ou des signes qui en marquoient quelque propriété. On croit que celle - ci représentoit l'Ibis par l'analogie de la forme triangulaire de l'A avec la marche triangulaire de cet oiseau. Ainsi quand les caracteres Phéniciens qu'on attribue à Cadmus furent adoptés en Egypte, la lettre A y fut tout à la fois un caractere de l'écriture symbolique consacrée à la Religion, & de l'écriture commune usitée dans le commerce de la vie. (G)
A (Page 1:4)
A, numismatique ou monétaire, sur le revers des anciennes médailles Greques, signifie qu'elles furent frappées dans la ville d'Argos, & quelquefois dans celle d'Athenes. Dans les médailles consulaires cette lettre désigne pareillement le lieu de la fabrique; dans celles des Empereurs, il signifie communément Augustus. Dans le revers des médailles du bas Empire, qui étoient véritablement des especes de monnoies ayant cours, & dont le peuple se servoit, A est la marque ou de la Ville, comme Antioche, Arles, Aquilée, où> y avoit des Hôtels des Monnoies, ou signifie le nom du monétaire. Dans nos especes d'or & d'argent cette lettre est la marque de la monnoie de Paris; & le double AA celle de Metz. (G)
A (Page 1:4)
A, lapidaire, dans les anciennes inscriptions sur des marbres, &c. signifioit Augustus, Ager, aiunt, &c. selon le sens qu'exige le reste de l'inscription. Quand cette lettre est double, elle signifie Augusti; triple, elle veut dire auro, argento, oere. Isidore ajoûte que lorsque cette lettre se trouve après le mot miles, elle signifie que le soldat étoit un jeune homme. On trouve dans des inscriptions expliquées par d'habiles Antiquaires A rendu par ante, & selon eux, ces deux lettres A D équivalent à ces mots ante diem. (G)
A (Page 1:4)
A, lettre de suffrage; les Romains se servoient d> cette lettre pour donner leurs suffrages dans les assemblées du peuple. Lorsqu'on proposoit une nouvelle loi à recevoir, on divisoit en centuries ceux qui devoient donner leurs voix, & l'on distribuoit à chacun d'eux deux ballotes de bois, dont l'une étoit marquée d'un A majuscule qui signifioit antiquo ou antiquam volo; l'autre étoit marquée de ces deux lettres U R, uti rogas. Ceux qui s'opposoient à l'établissement de la loi jettoient dans l'urne la premiere de ces ballottes, pour signifier, je rejette la loi, ou je m'en tiens à l'ancienne. (G)
A (Page 1:4)
A, signe d'absolution, chez les Romains dans les
causes criminelles, étoit un signe pour déclarer innocente
la personne accusée. C'est pourquoi Ciceron
dans l'oraison pour Milon, appelle l'A une lettre favorable,
littera salutaris. Quand il s'agissoit d'un jugement
pour condamner ou renvoyer quelqu'un absous,
on distribuoit à chaque Magistrat ou à chaque
opinant trois bulletins, dont l'un portoit un A qui
vouloit dire absolvo, j'absous; l'autre un C qui marquoit
condemno, je condamne; & sur le troisieme il y
avoit une N & une L, non liquet, c'est - à - dire, le fait ou
le crime en question ne me paroît pas évident. Le Préteur
prononçoit selon le nombre des bulletins qui se trouvoient
dans l'urne. Le dernier ne servoit que quand
l'accusé n'avoit pas pû entierement se justifier, & que
cependant il ne paroissoit pas absolument coupable;
c'é>oit ce que nous appellons un plus amplement informé. Mais sile nombre de cestrois bulletins se trouvoit
parfaitement égal, les Juges inclinoient à la douceur,
& l'accusé demeuroit entierement déchargé de l'accusation.
Ciceron nous apprend encore que les bulletins
destinés à cet usage étoient des especes de jettons
d'un bois mince, poli, & frotés de cire sur laquelle
étoient inscrites les lettres dont nous venons
de parler, ceratam unicuique tabellam dari cerâ legitimâ. On voit la forme de ces bulletins dans quelques
anciennes médailles de la famille Casia. V.
A cognitionibus (Page 1:4)
* A cognitionibus. Scorpus fameux Agitateur du cirque
est représenté, dans un monument, courant à quatre
chevaux, dont on lit les noms avec celui de Scorpus. Sur le bas du monument, au haut, Abascantus
est couché sur son séant, un génie lui soûtient la tête;
un autre génie qui est à ses pieds tient une torche allumée
qu'il approche de la tête d'Abascantus. Celui - ci a
dans la main droite une couronne, & dans la gauche
une espece de fruit: l'inscription est au - dessous en ces
termes: Diis Manibus: Titi Flavi Augusti liberti Abascanti
à cognitionibus, Flavia Hesperis conjugi suo bene merenti
fecit, cujus dolore nihil habui nisi mortis.
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