ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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2. A en composition marque augmentation, & alors
il vient de A'GAN, beaucoup.
3. A avec un accent circonflexe & un esprit doux
A' marque admiration, desir, surprise, comme notre
ah! ou ha! vox quiritantis, optantis, admirantis, dit
Robertson. Ces divers usages de l'a en Grec ont
donné lieu à ce vers des Racines Greques
A fait un, prive, augmente, admire.
En terme de Grammaire, & sur - tout de Grammaire Greque, on appelle a pur un a qui seul fait
une syllabe comme en FILIA, amicitia. (F)
A
A, étoit une lettre numérale parmi les Anciens.
Baronius rapporte des vers techniques qui expriment
la valeur de chaque lettre de l'alphabet. Celui - ci,
Possidet A numeros quingentos ordine recto.
marque que la lettre A signifioit cinq cens; surmontée
d'un titre ou ligne droite, de cette façon (A),
elle signifioit cinq mille.
Les Anciens proprement dits ne firent point usage
de ces lettres numérales, comme on le croit communément.
Isidore de Séville qui vivoit dans le septieme
siecle assûre expressément le contraire; Latini
nutem numeros ad litteras non computant. Cet usage ne
fut introduit que dans les tems d'ignorance. M. Ducange dans son Glossaire explique au commencement
de chaque lettre quel fut cet usage, & la plûpart
des Lexicographes l'ont copié sans l'entendre,
puisqu'ils s'accordent tous à dire que l'explication
de cet usage se trouve dans Valerius Probus, aulieu
que Ducange a dit simplement qu'elle se trouvoit
dans un Recueil de Grammairiens, du nombre desquels
est Valerius Probus. Habetur verò illud cum Valerio Probo ... & aliis qui de numeris scripserunt editum
inter Grammaticos antiquos. Les Hébreux, les Arabes
emploient leur aleph, & les Grecs leur alpha qui
répond à notre A, pour désigner le nombre 1. & dans
le langage de l'écriture alpha signifie le commencement
& le principe de toutes choses. Ego sum alpha,
&c. (G)
A
A, lettre symbolique, étoit un hiéroglyphe chez
les anciens Egyptiens, qui pour premiers caracteres
employoient ou des figures d'animaux ou des signes
qui en marquoient quelque propriété. On croit que
celle - ci représentoit l'Ibis par l'analogie de la forme
triangulaire de l'A avec la marche triangulaire de cet
oiseau. Ainsi quand les caracteres Phéniciens qu'on
attribue à Cadmus furent adoptés en Egypte, la lettre
A y fut tout à la fois un caractere de l'écriture
symbolique consacrée à la Religion, & de l'écriture
commune usitée dans le commerce de la vie. (G)
A
A, numismatique ou monétaire, sur le revers des
anciennes médailles Greques, signifie qu'elles furent
frappées dans la ville d'Argos, & quelquefois
dans celle d'Athenes. Dans les médailles consulaires
cette lettre désigne pareillement le lieu de la fabrique;
dans celles des Empereurs, il signifie communément
Augustus. Dans le revers des médailles du bas
Empire, qui étoient véritablement des especes de
monnoies ayant cours, & dont le peuple se servoit,
A est la marque ou de la Ville, comme Antioche, Arles, Aquilée, où> y avoit des Hôtels des Monnoies,
ou signifie le nom du monétaire. Dans nos especes
d'or & d'argent cette lettre est la marque de la monnoie
de Paris; & le double AA celle de Metz. (G)
A
A, lapidaire, dans les anciennes inscriptions sur
des marbres, &c. signifioit Augustus, Ager, aiunt,
&c. selon le sens qu'exige le reste de l'inscription.
Quand cette lettre est double, elle signifie Augusti;
triple, elle veut dire auro, argento, oere. Isidore ajoûte
que lorsque cette lettre se trouve après le mot miles,
elle signifie que le soldat étoit un jeune homme. On
trouve dans des inscriptions expliquées par d'habiles
Antiquaires A rendu par ante, & selon eux, ces deux
lettres A D équivalent à ces mots ante diem. (G)
A
A, lettre de suffrage; les Romains se servoient d>
cette lettre pour donner leurs suffrages dans les assemblées
du peuple. Lorsqu'on proposoit une nouvelle
loi à recevoir, on divisoit en centuries ceux qui
devoient donner leurs voix, & l'on distribuoit à chacun
d'eux deux ballotes de bois, dont l'une étoit marquée
d'un A majuscule qui signifioit antiquo ou antiquam volo; l'autre étoit marquée de ces deux lettres
U R, uti rogas. Ceux qui s'opposoient à l'établissement
de la loi jettoient dans l'urne la premiere de ces
ballottes, pour signifier, je rejette la loi, ou je m'en
tiens à l'ancienne. (G)
A
A, signe d'absolution, chez les Romains dans les
causes criminelles, étoit un signe pour déclarer innocente
la personne accusée. C'est pourquoi Ciceron
dans l'oraison pour Milon, appelle l'A une lettre favorable,
littera salutaris. Quand il s'agissoit d'un jugement
pour condamner ou renvoyer quelqu'un absous,
on distribuoit à chaque Magistrat ou à chaque
opinant trois bulletins, dont l'un portoit un A qui
vouloit dire absolvo, j'absous; l'autre un C qui marquoit
condemno, je condamne; & sur le troisieme il y
avoit une N & une L, non liquet, c'est - à - dire, le fait ou
le crime en question ne me paroît pas évident. Le Préteur
prononçoit selon le nombre des bulletins qui se trouvoient
dans l'urne. Le dernier ne servoit que quand
l'accusé n'avoit pas pû entierement se justifier, & que
cependant il ne paroissoit pas absolument coupable;
c'é>oit ce que nous appellons un plus amplement informé. Mais sile nombre de cestrois bulletins se trouvoit
parfaitement égal, les Juges inclinoient à la douceur,
& l'accusé demeuroit entierement déchargé de l'accusation.
Ciceron nous apprend encore que les bulletins
destinés à cet usage étoient des especes de jettons
d'un bois mince, poli, & frotés de cire sur laquelle
étoient inscrites les lettres dont nous venons
de parler, ceratam unicuique tabellam dari cerâ legitimâ. On voit la forme de ces bulletins dans quelques
anciennes médailles de la famille Casia. V. Jettons.
(G).
A cognitionibus
* A cognitionibus. Scorpus fameux Agitateur du cirque
est représenté, dans un monument, courant à quatre
chevaux, dont on lit les noms avec celui de Scorpus. Sur le bas du monument, au haut, Abascantus
est couché sur son séant, un génie lui soûtient la tête;
un autre génie qui est à ses pieds tient une torche allumée
qu'il approche de la tête d'Abascantus. Celui - ci a
dans la main droite une couronne, & dans la gauche
une espece de fruit: l'inscription est au - dessous en ces
termes: Diis Manibus: Titi Flavi Augusti liberti Abascanti
à cognitionibus, Flavia Hesperis conjugi suo bene merenti
fecit, cujus dolore nihil habui nisi mortis.
« Aux Dieux
Manes: Flavia Hesperis, épouse de Titus Flavius
Abascantus affranchi d'Auguste & son commis, a
fait ce monument pour sonmari, qui méritoit bien
qu'elle lui rendît ce devoir. Après la douleur de cette
perte, la mort sera ma seule consolation ».
On voit
qu'à cognitionibus marque certainement un office de
conséquence auprès de l'Empereur. C'étoit alors Tite
ou Domitien qui régnoit. Mais à cognitionibus est une
expression bien générale, & il n'est gueres de Charge
un peu considérable à la Cour, qui ne soit pour connoître
de quelque chose. M. Fabretti prétend qu'à cognitionibus doit s'entendre de l'inspection sur le Cirque, & ce qui concernoit la course des chevaux; il
se fonde sur ce qu'on mettoit dans ces monumens les
instrumens qui étoient de la charge ou du métier
dont il étoit question. Par exemple, le muid avec
l'Edile, les ventouses & les ligatures avec les Medecins, le faisceau avec le Licteur, &c. d'où il infere
que la qualité donn>e à Abascantus est désignée par
le quadrige qui est au bas du monument. Mais il ne
faut prendre ceci que pour une conjecture qui peut
être ou vraie ou fausse. La coûtume de désigner la
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