Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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"C683a"> maison. Révol. d'Esp. "Le Parlement de Paris condamne le Maréchal Duc de Biron à perdre la tête. D'Avr. "Le Prince de Condé (en 1560) est arrêté et condamné à perdre la tête, ce qui ne fut pas exécuté. Hénaut. — L'Acad. dit: on le condamna à avoir la tête tranchée; à perdre la tête sur un échafaud: elle ne dit point, perdre la tête, tout seul. = On dit aussi, en ce sens, payer de sa tête: "Ils payoient de leur tête quand ils étoient coupables. Ducerc. — * Le P. Barre dit, au figuré, perdre tête, pour, perdre la tête. "Il perdit tête, dès qu'il vit les énemis prêts à monter à l'assaut. Hist. d'Allem. "Il perdit tête et se retira du champ de batâille. Ibid. On dit, perdit la tête. = Lever la tête, se montrer hardiment et sans respect humain. "Ceux, qui ne sont par assez sages pour condamner un si grand désordre, ne le sont pas assez pour lever la tête les premiers et pour doner des exemples contraires. Télém. = On dit aussi et plus souvent marcher, aler, la tête levée. "Il peut aler par-tout la tête levée. Rich. Port. On ne peut lui faire aucun reproche. = Crier à pleine tête, à tûe tête, rompre la tête: "Ils parloient tous ensemble et crioient à pleine tête. Hist. du Japon. L'expression est bâsse et peu digne, à mon avis du ton de l'Histoire.
   Qu'à chacun Jupiter acorde sa requête!
   Nous lui romprons encor la tête.
       La Font.
— L'Acad. dit aussi en ce sens, crier du haut de sa tête. Celui-ci n'est pas fort en usage, ce me semble. = Se rompre ou se casser la tête à faire quelque chôse, s'y apliquer avec une grande contention. = * Cela ma pâssé de tête, c. à. d. je l'ai oublié; barbarisme d'expression, fort comun en Provence.
   2°. Tête se dit du sommèt des arbres. "Chêne, qui porte sa tête dans les nûes. "Couper un arbre par la tête. = 3°. Il se dit de certaines plantes et de certaines légumes: pour l'extrémité d'en haut: des têtes de pavot, d'artichaut, de chou; ou pour l'extrémité d'en bâs: la tête d'un ognon, d'un poireau. = 4°. La tête d' une épingle, le petit bouton arrondi, ajusté à l'extrémité, oposée à la pointe. La tête d'une aiguille; le bout, qui est percé pour l'enfiler, La tête d' un compâs, le sommet de l'angle, que forment les deux jambes en s'écartant. La tête d'un marteau ou d'une coignée; la partie, dans laquelle entre le manche, etc.

TETER


TETER, v. act. TETIN, s. m. TETINE, s. f. TETON, s. m. [1re e muet. Richelet écrit têter; d'autres tetter, tettin, tetton, avec 2 t: mais l'e étant muet, il ne faut ni accent circonflexe, ni double t — Devant l'e muet, la 1re devient un è moy. et alors le double t est indiqué: on peut pourtant le remplacer par l'accent grâve sur l'e: il tette ou tète: il tettera ou tètera.] Teter, sucer le lait de la mamelle d'une femme, ou de la femelle de quelque animal. "Teter une femme, une vache, une chèvre, etc. = Teter de mauvais lait. Avoir teté de plusieurs laits; avoir eu plusieurs nourrices. = V. n. sans régime: "Cet enfant tette bien. Doner à teter à un enfant. "Il ne tette plus; il ne saurait plus teter. = Teton ne se dit que de la mamelle d'une femme; tetin du bout de la mamelle soit aux hommes, soit aux femmes; tetine du pis de la vache, ou de la truie, considéré comme bon à manger.

TêTIèRE


TêTIèRE, s. f. [L'ê circonflexe de la 1re syllabe n'est mis là que pour l'étymologie: il est moy, comme celui de la 2e: tè-tiè-re.] 1°. Petite coife de toile, qu'on met aux enfans nouveaux nés. = 2°. Cette partie de la bride, qu'on met autour de la tête d'un cheval.

TETIN


TETIN, TETON. Voy. TETER.

TETTE


TETTE, s. f. [Tète: 1reè moy. 2e e muet.] Il ne se dit que du bout de la mamelle des femelles des animaux: "Tette de chèvre, de truie, etc.

TêTU


TêTU, ÛE, adj. [L'ê circonflexe n'est que pour l'étymologie: il est moyen: tè--tu, tû-e.] Opiniâtre, qui a de la tête. "Il est fort tètu: c'est la femme du monde la plus tètûe. Voy. ENTêTÉ. = Tètu, Entêté, Opiniâtre, Obstiné (Synon.) Le têtu veut ce qu'il veut: l'entêté croit ce qu'il croit: l'opiniâtre veut avoir raison contre toute raison: l'obstiné veut, malgré tout ce qu' on lui opôse. Le têtu ne se soucie pas de ce que vous dites: l'entêté ne l'écoute seulement pas: l'opiniâtre ne s'y rendra jamais: l'obstiné s'en irrite plutôt que de céder. Extr. des Syn. Fr. de M. l'Ab. Roubaud.

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