LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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la crédulité de quelqu'un pour le rendre
ridicule. Il a été mystifié sans s'en
douter.
MYSTIQUE
MYSTIQUE. adj. des 2 g. Figuré,
allégorique. Il ne se dit que des choses
de la Religion. Le sens mystique de l'Écriture
Sainte. Il ne faut pas entendre ce
passage à la lettre, cela est mystique.
l'Église est le corps mystique de Jésus--Christ.
Il signifie aussi, Qui raffine sur les
matières de dévotion, et sur la spiritualité.
Auteur mystique. Livremystique.
En ce dernier sens, il s'emploie
aussi substantivement. C'est un grand
mystique. Les vrais mystiques. Les faux
mystiques.
MYSTIQUEMENT
MYSTIQUEMENT. adv. Selon le
sens mystique. Ce passage se doit expliquer,
se doit entendre mystiquement.
MYSTRE
MYSTRE. s. m. Terme d'Antiquité.
C'éroit une des mesures dont les Grecs
se servoient pour les liqueurs. Il y avoit
le grand et le petit mystre.
MYT
MYTHOLOGIE
MYTHOLOGIE. s. fém. Science ou
explication de la Fable. Il sait la Mythologie.
Il a bien écrit de la Mythologie.
La Mythologie des Dieux.
MYTHOLOGIQUE
MYTHOLOGIQUE. adjectif des a
genr. Qui appartient à la Mythologie.
Discours mythologique. Livremythologique.
MYTHOLOGISTE
MYTHOLOGISTE, ou MYTHOLOGUE. substant. mascul. Celui qui
traite de la Fable, et qui en explique
les allégories. Telle est l'opinion
des Mythologistes.
MYU
MYURE
MYURE. adj. m. Terme de Médecine,
qui se dit Du pouls dont les pulsations
s'affoiblissent peu--à--peu.
N
N. substantif féminin, suivant l'appellation
ancienne, qui prononçoit
Enne; et masculin, suivant l'appellation
moderne, qui prononce Ne,
comme dans la dernière syllabe de
Bonne. Lettre consonne, la quatorzième
de l'Alphabet.
Cette lettre, quand elle est finale,
change quelquefois la prononciation
de la voyelle après laquelle elle est
mise; quelquefois elle se prononce fortement,
ce qui ne peut être suffisamment
expliqué que dans la Grammaire.
NAB
NABAB
NABAB. sub. mas. On appelle ainsi
dans l'Inde, Une sorte de Princes, supérieurs
aux Nobles, revêtus par l'Empereur
Mogol d'une grande puissance
civile et militaire, ayant le droit de
battre monnoie, de lever des troupes,
etc. L'Empereur, pour honorer
M. Dupleix, Gouverneur François de
Pondichéry, le créa Nabab, et lui fit
présent d'un territoire qui composoit
sa Nababie.
NABABIE
NABABIE, substant. fém. signifie,
1°. La dignité de Nabab, 2°. Le territoire
soumis à sa puissance. La Nababie
d'Arcate.
NABOT, OTE
NABOT, OTE. substant. Terme de
mépris, qui ne se dit que d'Une personne
de très--petite taille. C'est un nabot,
un petit nabot, une petite nabote. Il
est du style familier.
NAC
NACARAT
NACARAT. adject. indécl. Qui est
d'un rouge clair entre le cerise et le
rose. Satin nacarat. Panne nacarat.
Il est aussi substantif, et signifie,
La couleur nacarat. Le nacarat tire sur
le rouge de la nacre de perle. Cette étoffe
est d'un beau nacarat.
NACELLE
NACELLE. s. fém. Espèce de petit
bateau qui n'a ni mât ni voile. Nacelle
de Pécheur. Il passa l'eau dans unenacelle.
On dit figurément, La nacelle de Saint
Pierre, pour dire, l'Église Catholique
Romaine.
On appelle Nacelle, en termes d'Architecture,
Les membres creux en demi--ovales dans les profils.
NACRE
NACRE. substant. fémin. Coquille
lisse d'une couleur mêlée d'argent et
d'un rouge tendre, au--dedans de laquelle
se trouvent ordinairement les
perles. Nacre de perles. Un couteau de
nacre, à manche de nacre.
NAD
NADIR
NADIR. subst. masc. Terme d'Astronomie
pris des Arabes. Le point du
Ciel qui est directement opposé au
Zénith ou point vertical.
NAF
NAFFE
NAFFE. s. f. Il n'est en usage qu'en
cette phrase, Eau de naffe, qui est Une
certaine eau de senteur.
NAG
NAGE
NAGE. s. fém. Il ne s'emploie que
dans les phrases suivantes: À la nage,
pour dire, En nageant. Il passa la rivière
à la nage. Il s'est sauvé à la nage.
On dit, Se jeter à la nage, pour dire,
Se jeter à l'eau pour nager.
On dit familièrem. qu'Un homme,
qu'un cheval est en nage, tout en nage,
pour dire, qu'Il est tout trempé, tout
mouillé de sueur. Où vous êtes--vous si
échauffé? vous êtes tout en nage. Vous
avez fait trop galoper ce cheval, il est tout
en nage.
On dit adverbialement, À nage pataud,
en parlant d'Un chien qu'on a
jeté à l'eau. On dit aussi, par plaisanterie,
d'Un homme qui est tombé dans
l'eau, et qui se débat pour en sortir,
Le voilà à nage pataud. On dit aussi
figurém. et populairem. d'Un homme
qui a certaines choses en abondance,
qu'Il est à nage pataud.
NAGEOIRE
NAGEOIRE. sub. fém. Cette partie
du poisson qui est faite en forme
d'aileron, et qui lui sert à nager. Les
nageoires d'un poisson.
Il se dit aussi De ce qu'on se met
sous les bras pour se soutenir sur l'eau,
lorsqu'on veut s'apprendre à nager. Se
servir de nageoires.
NAGER
NAGER. v. n. Se soutenir sur l'eau
par un certain mouvement du corps.
C'est un homme qui nage bien. Il nage
comme un poisson. Nager sur le dos. Nager
entre deux eaux.
On dit figurément et familièrement,
Nager en grande eau, pour dire, Etre en
grande abondance, dans une grande
fortune, se trouver dans de grandes
occasions d'avancer ses affaires.
On dit figurément et familièrement
d'Un homme qui, entre deux factions,
entre deux partis, ne se détermine
pour aucun, ne s'attache à aucun,
mais se ménage de côté et d'autre,
qu'Il nage entre deux eaux.
On dit aussi figurément, Nager dans
la joie, pour dire, Sentir une extrême
joie, être rempli de joie; Nager dans
les plaisirs, pour dire, Vivre au milieu
des plaisirs, s'y abandonner; Nager
dans l'opulence, pour dire, Etre dans
une extrême abondance.
On dit, qu'Un homme nage dans son
sang, pour dire, qu'Il est tout couvert
de son sang.
Nager
Nager, signifie aussi, Flotter sur
l'eau, sans aller à fond; et il se dit
Des corps légers qui n'enfoncent point
dans l'eau. Le bois nage sur l'eau.
Nager
Nager, signifie encore, Ramer pour
voguer sur l'eau. Allons, Bateliers,
nagez.
On dit en termes de Manége, Faire
nager un cheval à sec, pour dire, Attacher,
par le moyen d'une longe qui
passe sur le garot, une des jambes de
devant du cheval, de manière qu'il ne
puisse la poser à terre; et le faire cheminer
et trotter ainsi sur trois jambes,
dans l'espérance de guérir un effort
d'épaule. Les habiles Écuyers regardent
le procédé de faire nager un cheval à sec,
comme plus propre à l'estropier qu'à le
guérir.
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