Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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GOMMAGE. n. m. Action de gommer ou
Résultat de cette action. Le gommage des timbres.
Le gommage des enveloppes, des tissus.

GOMME. n. f. Substance visqueuse qui
découle de certains arbres, qui s'épaissit à
l'air et qui est soluble dans l'eau. Gomme
de cerisier, de prunier, d'abricotier. Un écoulement
de gomme trop abondant nuit aux arbres
fruitiers. Gomme arabique. Gomme adragant
ou
adragante. Voyez ADRAGANT.

Gomme copal, Résine qui s'emploie dans
la préparation des vernis.

Gomme-résine, Suc végétal principalement
composé de gomme et de résine, dont une
partie se dissout dans l'eau et l'autre dans
l'esprit-de-vin. La gomme-résine est un suc
laiteux qui découle de certains végétaux auxquels
on fait des incisions. L'assa foetida, la myrrhe
l'encens sont des gommes-résines.

Gomme-gutte, Gomme-résine, jaune, âcre,
amère, qui s'emploie en médecine comme purgatif,
mais surtout en peinture, pour l'aquarelle.
La gomme-gutte se recueille dans l'île
de Ceylan et dans la presqu'île du Cambodge.
La gomme-gutte est une des couleurs jaunes les
plus pures.

Gomme élastique, Substance élastique, dite
aussi CAOUTCHOUC, qui donne le suc de certaines
plantes lactescentes.

Il se dit, par extension, d'un Morceau de
cette substance qui sert à effacer le crayon,
l'encre.

Il se dit, en termes de Chirurgie, d'une Sorte
de tumeur qui vient aux os et au périoste.

GOMMER. v. tr. Enduire de gomme. Gommer
de la toile, du taffetas, du papier.

Gommer une couleur, Y mêler un peu de
gomme, afin que la couleur ait plus de
corps et qu'elle tienne mieux sur la toile, sur
le papier, sur l'ivoire, etc.

GOMMEUX, EUSE. adj. Qui jette de la
gomme. Il y a dans ce pays beaucoup d'arbres
gommeux et résineux.

Il signifie aussi Qui est ou qui tient de
la nature de la gomme. Suc gommeux. Matières
gommeuses.

GOMMIER. n. m. T. de Botanique. Nom
générique des arbres à gomme, tels que l'acacia,
le mimosa, etc. Gommier blanc. Gommier
rouge.

GOND. (Le D ne se prononce pas.) n. m.
Morceau de fer coudé et généralement rond
par la partie d'en haut, sur lequel s'emboîtent
en tournant les pentures d'une porte, d'un
volet, d'une persienne, etc. Il manque un
gond à cette porte. Sceller les gonds d'une porte.
La porte a baissé, parce que les gonds ont lâché.
Le vent a arraché cette porte avec ses gonds.

Fig. et fam., Faire sortir, mettre quelqu'un
hors des gonds, hors de ses gonds.
Exciter tellement
sa colère, qu'il soit comme hors de lui-
même. Cette réponse insolente l'a fait sortir de
ses gonds.

GONDOLE. n. f. Petit bateau couvert, plat
et long, dont la proue et la poupe sont relevées,
que manoeuvre un homme placé à l'arrière
et qui est spécialement en usage à Venise.

GONDOLER. v. intr. T. d'Arts. Bomber en
se gonflant en parlant du Bois. L'humidité
a fait gondoler le bois de ce couvercle. Du bois
gondolé.

GONDOLIER. n. m. Celui qui mène une
gondole. Les gondoliers de Venise.

GONFALON. n. m. Bandelette en pointe
dont les chevaliers ornaient leur lame. Il est
spécialement usité en termes de Blason.

Il se dit aussi d'une Bannière d'église à
trois ou quatre fanons, qui sont des pièces
pendantes.

GONFALONIER. n. m. Celui qui porte le
gonfalon. On a longtemps donné ce titre aux
Chefs de quelques-unes des républiques d'Italie,
au moyen âge.

GONFLEMENT. n. m. État de ce qui est
gonflé. Gonflement d'estomac. Le gonflement de
la peau.

GONFLER. v. tr. Augmenter un corps de
volume par une distension intérieure produite
par l'ingestion d'un gaz, d'un liquide.
Gonfler un ballon, une vessie. Trop boire en
mangeant gonfle l'estomac. Il a le ventre tout
gonflé. Il s'amuse à se gonfler les joues.
Par
extension, Le vent gonfle les voiles.

Il signifie aussi Augmenter un corps de
volume. La pluie gonfle les torrents. Il a les
yeux tout gonflés à force de pleurer.
Fig., Le
départ de son fils lui a gonflé le coeur. Être
gonflé d'orgueil.

SE GONFLER, ou intransitivement GONFLER,
signifie Devenir volumineux, au propre et au
figuré. Le ballon se gonfle, gonfle. Cette pâte a
trop gonflé. Son coeur se gonfle.

GONG. (Le G final se prononce.) n. m. Instrument
de musique d'Extrême-Orient, composé
d'un disque de métal dont on tire des sons
retentissants en le frappant avec une baguette
garnie de peau.

Il désigne aussi un Dispositif de forme
analogue dont on se sert comme signal.

GONIOMÈTRE. n. m. T. de Géométrie. Instrument
qui sert à mesurer les angles sur le
terrain.

GONIOMÉTRIE. n. f. T. de Géométrie. Art
de mesurer les angles.

GONORRHÉE. n. f. T. de Médecine. Voyez
BLENNORRAGIE.

GORD. n. m. T. de Pêche. Double rangée
de perches plantées dans le fond de la rivière,
qui forment un angle, au sommet duquel est
un filet où viennent se prendre les poissons.

GORDIEN. adj. m. Voyez NOEUD.

GORET. n. m. Jeune cochon. La peau d'un
goret.

Fig. et fam., il se dit d'un Enfant qui n'est
pas soigneux, qui n'est pas propre. C'est un
petit goret.

GORGE. n. f. Partie antérieure du cou. On
le dit aussi en parlant des Animaux. Un chien
qui prend un taureau à la gorge. Pigeon à grosse
gorge.

Couper la gorge à quelqu'un, L'égorger, le
tuer. Se couper la gorge.

Se couper la gorge l'un à l'autre, S'entre-tuer.
Si vous n'allez pas apaiser la querelle, ils se
couperont la gorge.

Se couper la gorge avec quelqu'un, Se battre
en duel avec lui. Il veut se couper la gorge avec
son rival.

Gorge-de-pigeon, Couleur composée et mélangée
qui parait changer suivant les différents
aspects du corps coloré, comme celle de
la gorge des pigeons. Du taffetas gorge-de-
pigeon. Une robe gorge-de-pigeon.

Fig., Tendre la gorge, Livrer sa vie, sans
résistance, à un assassin.

Fig., Tenir quelqu'un à la gorge, Le réduire
dans un état à ne pouvoir faire aucune résistance
à ce qu'on veut de lui.

Fig., Prendre quelqu'un à la gorge, Le
contraindre avec violence à faire quelque
chose. S'il n'a point d'argent pour vous payer,
le prendrez-vous à la gorge?
On dit, dans le
même sens, Tenir le pied sur la gorge à quelqu'un;
lui mettre, lui tenir le pistolet, le couteau,
le poignard sur la gorge;
et, dans un sens analogue,
Avoir le poignard, le couteau sur la
gorge,
en parlant de la Personne qui est
l'objet d'une violence.

Il désigne spécialement le Cou et le sein
d'une femme. Elle a la gorge belle. Elle a la
gorge plate. Montrer, découvrir sa gorge. Cacher,
couvrir sa gorge. Avoir la gorge découverte.

Il désigne, par extension, la Partie supérieure
de la chemise d'une femme.

Il se prend aussi pour le Gosier. Avoir mal
à la gorge. Avoir un mal de gorge. Il lui est resté
une arête, un os dans la gorge.

En termes de Musique vocale, Chanter de la
gorge,
se dit d'un Chanteur qui ne sait modifier
sa voix qu'en resserrant la gorge avec effort.
On dit, dans le même sens, Voix de la gorge.

Rire à gorge déployée, crier à pleine gorge,
Rire, crier de toute sa force.

Il a menti par la gorge, se dit pour donner
fortement un démenti à quelqu'un. Vous en
avez menti par la gorge.

Fig. et fam., Faire rentrer à quelqu'un les
paroles dans la gorge,
L'obliger à désavouer
les propos offensants qu'il a tenus.

Pop., Rendre gorge, Vomir après avoir trop
bu ou trop mangé. Il signifie, figurément et
familièrement, Restituer par force ce qu'on
a pris, ce qu'on a acquis par des voies illicites.
Cet intendant s'était scandaleusement enrichi :
on lui a fait rendre gorge.

En termes de Fauconnerie, Gorge chaude,
La chair des animaux vivants que l'on donne
aux oiseaux de proie.

Fig. et fam., Faire des gorges chaudes, Faire
des plaisanteries plus ou moins malveillantes
sur quelqu'un ou quelque chose. L'accoutrement
de cet original parut très ridicule : on en
fit des gorges chaudes.

Il désigne, par analogie, l'Entrée, l'ouverture,
l'orifice de certaines choses. Arriver à la
gorge d'un souterrain.

Il se dit encore d'un Passage entre deux
montagnes. Les gorges du Tarn, du Var. L'armée
souffrit beaucoup en traversant les gorges
étroites de ces montagnes.

En termes d'Architecture, il signifie Moulure
concave.

La gorge d'une poulie, La cannelure, le creux
demi-circulaire qui règne sur la circonférence
d'une poulie. On dit de même La gorge d'une
serrure.

GORGE se dit aussi d'un Bâton ou morceau
de bois tourné auquel on attache les estampes,
les cartes de géographie, etc., pour pouvoir
les rouler.

GORGÉ, ÉE. adj. Qui a beaucoup de voix,
une bonne voix, en parlant d'un Chien. Un
chien bien gorgé.

Il signifie spécialement, en termes de Blason,
Qui a le cou ceint d'une couronne dont l'émail
est différent de celui de l'animal, en parlant
d'un Lion, d'un cygne ou de quelque autre
animal.

GORGÉE. n. f. Quantité de liquide que l'on
peut avaler en une seule fois. Ce malade n'a
pu prendre que deux gorgées de bouillon. Boire
à petites gorgées.

GORGER. v. tr. Alimenter avec excès.
Il ne faut pas gorger les enfants. On les a
gorgés de vin et de viandes.

Il signifie spécialement Engraisser certains
animaux, en particulier la volaille. On gorge
les dindons.

Il signifie, figurément et familièrement,
Combler quelqu'un d'avantages au-delà de
ses espérances, de ses désirs. On les a gorgés
d'honneurs, d'emplois, de biens. Gorger quelqu'un
d'argent.

Spécialement, en termes d'Art vétérinaire,
Ce cheval a les jambes gorgées, Il les a enflées
et pleines de mauvaises humeurs.

GORGERETTE. n. f. Espèce de collerette
servant à couvrir la gorge des femmes. Il est
vieux.

GORGERIN. n. m. Pièce de l'armure qui
servait autrefois pour couvrir et défendre
la gorge d'un homme d'armes.

En termes d'Architecture, il désigne la
Partie du chapiteau dorique, au-dessus de
l'astragale de la colonne.

GORGONE. n. f. T. d'Histoire naturelle.
Genre de polypiers qui ressemblent à des
arbrisseaux.

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