Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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gomme trop abondant nuit aux arbres fruitiers. La gomme est adoucissante. Gomme adragant ou adragante. Gomme arabique.

Gomme copal, Résine qui s'emploie dans la préparation des vernis.

Gomme élastique, ou Caoutchouc, Substance végétale qui a beaucoup d'élasticité, et qui, dans le commerce, est ordinairement brunâtre et assez semblable à du cuir. La gomme élastique est apportée d'Amérique en Europe le plus souvent sous forme de poire. Poire de gomme élastique. La gomme élastique se gonfle et se dissout dans l'éther. Fil de gomme élastique. Bretelles, jarretières de gomme élastique. Les vernis qui contiennent de la gomme élastique ont l'avantage de ne point s'écailler.

GOMME-GUTTE s. f. Gomme-résine, jaune, âcre, amère, qui s'emploie en médecine comme purgative, mais surtout en peinture, pour l'aquarelle. La gomme-gutte se recueille dans l'île de Ceylan et dans la presqu'île de Camboge. La gomme-gutte est une des couleurs jaunes les plus pures.

GOMME-RÉSINE s. f. Suc végétal principalement composé de gomme et de résine, dont une partie se dissout dans l'eau, et l'autre dans l'esprit-de-vin. La gomme-résine est un suc laiteux qui découle de certains végétaux auxquels on fait des incisions. L'assa foetida, la myrrhe, l'encens, sont des gommes-résines.

GOMMER. v. a. Enduire de gomme. Gommer de la toile, du taffetas.

Gommer une couleur, Y mêler un peu de gomme, afin que la couleur ait plus de corps, et qu'elle tienne mieux sur la toile, sur le papier, etc.

GOMMÉ, ÉE. participe

GOMMEUX, EUSE. adj. Qui jette de la gomme. Il y a dans ce pays beaucoup d'arbres gommeux et résineux.

Il signifie aussi, Qui est ou qui tient de la nature de la gomme. Suc gommeux. Matières gommeuses. Parties gommeuses.

GOMMIER s. m. T. de Botan. Arbre d'Amérique, espèce d'acacia qui donne beaucoup de gomme. Gommier blanc. Gommier rouge.

GOMPHOSE s. f. T. d'Anat. Espèce d'articulation immobile, par laquelle les os sont emboîtés l'un dans l'autre, comme un clou et une cheville dans un trou: telle est l'insertion des dents dans les mâchoires.

GOND s. m. (Le D ne se prononce pas.) Morceau de fer coudé et rond par la partie d'en haut, sur lequel tournent les pentures d'une porte. Il manque un gond à cette porte. Sceller les gonds d'une porte. Gonds à bois. Gonds à plâtre. Fiche à gonds. La porte s'est baissée, parce que les gonds ont lâché.

Prov. et fig., Faire sortir, mettre quelqu'un hors des gonds, Exciter tellement sa colère, qu'il soit comme hors de lui-même. Ne vous opiniâtrez pas contre lui, vous le mettriez hors des gonds.

GONDOLE s. f. Petit bateau plat et fort long, qui est particulièrement en usage à Venise pour naviguer sur les canaux, et qui ne va qu'à rames.

GONDOLE se dit aussi d'Un petit vaisseau à boire, long et étroit, qui n'a ni pied ni anse, et que l'on nomme ainsi à cause de sa ressemblance avec les gondoles de Venise.

GONDOLIER s. m. Celui qui mène les gondoles. Les gondoliers de Venise sont fort adroits.

GONFALON s. m. Bannière d'église à trois ou quatre fanons, qui sont des pièces pendantes. Il est principalement usité dans le Blason. On dit aussi, Gonfanon.

GONFALONIER s. m. Celui qui porte le gonfalon. On a longtemps donné ce titre aux chefs de quelques-unes des républiques modernes d'Italie. On dit aussi, Gonfanonier.

GONFLEMENT s. m. Enflure. Gonflement de rate. Gonflement d'estomac. Cela cause un gonflement à la peau.

GONFLER. v. a. Rendre enflé, faire devenir enflé. Gonfler une vessie. Gonfler un ballon avec du gaz hydrogène. Un pigeon qui gonfle sa gorge. L'eau a gonflé cette éponge.

Il se dit, particulièrement, Des enflures causées par des flatuosités. La plupart des légumes gonflent l'estomac.

Il s'emploie souvent avec le pronom personnel. Un ballon qui se gonfle. Ses veines se gonflaient. Quand la rate vient à se gonfler.

Il est aussi neutre. Cette pluie fera gonfler le raisin. Cette pâte gonfle beaucoup lorsqu'on la met dans la friture. Dès qu'il a mangé, l'estomac lui gonfle.

GONFLER se dit quelquefois au figuré. Sa fortune l'a gonflé d'orgueil. Le bon succès qu'il vient d'avoir le gonflera d'orgueil.

GONFLÉ, ÉE. participe Ventre gonflé. Avoir les yeux gonflés. Être gonflé de la bonne opinion qu'on a de soi-même.

GONIN s. m. Il n'est usité que dans cette phrase populaire, C'est un maître gonin, C'est un fripon adroit et rusé. Voilà un tour de maître gonin. Il m'a joué cent tours de maître gonin.

GONIOMÈTRE s. m. T. de Cristallographie. Instrument qui sert à mesurer les angles des cristaux naturels.

GONIOMÉTRIE s. f. T. de Mathém. Art de mesurer les angles.

GONORRHÉE s. f. T. de Médec. Écoulement par le canal de l'urètre, qui est dû le plus souvent à une affection vénérienne. Gonorrhée simple. Gonorrhée virulente.

GORD s. m. Pêcherie composée de deux rangs de perches plantées dans le fond de la rivière, qui forment un angle, au sommet duquel est un filet où les deux rangs de perches conduisent le poisson. Établir un gord.

GORDIEN. adj. m. Voyez NOEUD.

GORET s. m. Petit cochon. La peau d'un goret. On ne le dit guère que par plaisanterie.

GORGE s. f. La partie antérieure du cou. Il a la gorge enflée. Se couper la gorge avec un rasoir. Tenir quelqu'un à la gorge, lui serrer la gorge, le prendre à la gorge. Mettre, tenir le pied sur la gorge à quelqu'un. Mettre à quelqu'un le pistolet sur la gorge. On le dit aussi en parlant Des animaux. Un chien qui prend un taureau à la gorge. Pigeon à grosse gorge. Ce moineau est un mâle, il a la gorge noire.

Couper la gorge à quelqu'un, L'égorger, le tuer. Des voleurs lui coupèrent la gorge. Ce valet coupa la gorge à son maître dans son lit. Il coupait la gorge aux passants, à ses hôtes. Ces troupes entrèrent dans la ville et coupèrent la gorge à toute la garnison.

Se couper la gorge l'un à l'autre, S'entretuer. Si vous n'allez pas apaiser la querelle, ils se couperont la gorge.

Se couper la gorge avec quelqu'un, Se battre en duel avec lui. Il veut se couper la gorge avec son rival.

Fig., Couper la gorge à quelqu'un, Faire quelque chose qui le ruine, qui le perd. Si vous ne payez ce pauvre homme, si vous le mettez en prison, vous lui coupez la gorge. Ce procès, cette mauvaise affaire lui a coupe la gorge, à lui et à ses enfants.

Fig. et fam., Cet argument, cette pièce, etc., lui coupe la gorge, Cet argument, cette pièce ruine sa cause, détruit ses prétentions. On dit dans le même sens, Vous vous coupez la gorge par cette pièce, par cet argument.

Fig., Tendre la gorge, Livrer sa vie, sans résistance, à un assassin.

Fig., Tenir quelqu'un à la gorge, Le réduire dans un état à ne pouvoir faire aucune résistance à ce qu'on veut de lui.

Fig., Prendre quelqu'un à la gorge, Le contraindre avec violence à faire quelque chose. S'il n'a point d'argent pour vous payer, le prendrez-vous à la gorge? On dit dans le même sens, Tenir le pied sur la gorge à quelqu'un; lui mettre, lui tenir le pistolet, le couteau, le poignard sur la gorge; et, dans un sens analogue, Avoir le poignard, le couteau sur la gorge, en parlant De la personne qui est l'objet d'une violence.

GORGE signifie quelquefois, Le cou et le sein d'une femme. Elle a la gorge belle. Elle a la gorge plate. Montrer, découvrir sa gorge. Cacher, couvrir sa gorge. Avoir la gorge découverte. Elle a trop de gorge.

Il signifie, par extension, La partie supérieure de la chemise d'une femme.

GORGE se prend aussi pour Le gosier. Le noeud de la gorge. Mal à la gorge. Mal de gorge. Il lui est demeuré une arête, un os dans la gorge. Ces fruits sont bien âpres, ils prennent à la gorge.

Dans la Musique vocale, Chanter de la gorge, se dit D'un chanteur qui ne sait modifier sa voix qu'en resserrant la gorge avec effort. On dit dans le même sens, Voix de la gorge.

En termes de Chasse, Ce chien a bonne gorge, Il a la voix forte.

Fam., Ce ris ne passe pas le noeud de la gorge. Il n'est pas naturel, il est forcé.

Rire à gorge déployée, crier à pleine gorge, Rire, crier de toute sa force.

Il en a menti, il a menti par sa gorge, se dit Pour donner fortement un démenti à quelqu'un. Vous en avez menti par la gorge. Cette phrase a vieilli.

Fig. et fam., Faire rentrer à quelqu'un les paroles dans la gorge, L'obliger à désavouer les propos offensants qu'il a tenus. Il s'est permis sur mon compte des propos que je saurai bien lui faire rentrer dans la gorge.

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