LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 90

fait fuir, Les mener battant, pour dire, Les obliger à se retirer avec précipitation, et les poursuivre dans leur fuite.

On dit figurément et familièrement, quand on remporte l'avantage sur quelqu'un en peu de temps, soit en guerre, soit an jeu, soit en procès ou en autres choses, qu'On le mène battant, qu'on le mène bien vîte, qu'on le mène bien rudement, qu'on le mène bon train, beau train.

On dit, Je le menerai loin, je le menerai comme il faut, je le menerai rudement, pour dire, Je lui donnerai bien de la peine, je lui susciterai bien des affaires. On dit aussi, Le jeu, la débauche, les femmes mènent bien loin, pour dire, Jettent dans de grands écarts.

On dit, en menaçant quelqu'un de le poursuivre vivement, de ne lui point faire de quartier, qu'On le menera par un chemin où il n'y aura point de pierres. Il est populaire.

On dit aussi, qu'Une médecine a mené doucement ou rudement quelqu'un, pour dire, qu'Elle l'a peu ou beaucoup tourmenté.

On dit Des choses qui se dépensent, qui se consomment tous les jours, qu'Elles peuvent ou ne peuvent pas nous mener bien loin, pour dire, qu'Elles peuvent ou ne peuvent pas nous fournir un long secours, nous durer long--temps. Cet argent ne le menera pas loin, pas trop loin, pas bien loin, guère loin. Ces provisions, ces munitions ne nous meneront pas loin.

On dit, Mener grand deuil de quelque chose, pour dire, En être fort attristé. Il est familier.

On dit, Mener beau bruit, grand bruit, pour dire, Faire grand fracas. Il est du style familier.

Mené, ée

Mené, ée. participe.

MÉNÉTRIER

MÉNÉTRIER. substant. masc. Ce mot signifioit autrefois toute sorte de joueurs d'instrumens, sur--tout quand ils jouoient pour faire danser.

Il se prend aujourd'hui plus particulièrement, mais toujours en raillerie, pour un joueur de violon. Il avoit des Ménétriers à sa noce. Faites jouer les Ménétriers. Ménétriers de village.

On dit proverbialement, Il est comme les Ménétriers de village, il n'a pire logis que le sien.

MENEUR

MENEUR. s. m. Celui qui mène, qui conduit une femme par la main en certaines cérémonies. Il faut un meneur à cette quêteuse.

On appelle Meneurs d'ours, Ceux qui mènent des ours dans les rues, et qui gagnent leur vie à les faire voir au peuple, en leur faisant faire des tours.

On appelle Meneur, Meneuse, Celui, celle qui se charge d'amener à Paris des nourrices aux Bureaux des Recommandaresses, et d'aller chez les parens des enfans mis en nourrice, pour recevoir les mois.

MÉNIANTHE

MÉNIANTHE, ou Trèfle d'eau. s. m. Plante qui croît dans les marais. Ses feuilles sont portées trois à trois sur une queue, et ses fleurs sont d'une pièce. Le Ménianthe est regardé com<-> me un spécifique contre le scorbut, et contre quelques autres maladies chroniques.

MÉNIL

MÉNIL. s. m. Vieux mot qui signifioit Habitation, village, hameau, et qui entre dans la composition de beaucoup de noms de lieu. Ménil--montant. Blanc--ménil.

MENIN

MENIN. s. m. C'est ainsi qu'on appelle quelques hommes de qualité attachés particulièrement à la personne du Dauphin.

MENINGE

MENINGE. s. f. Terme d'Anatomie. Tunique ou membrane qui enveloppe le cerveau. Il y en a deux: on appelle l'une, la Pie--mère; l'autre, la Duremère.

MÉNISQUE

MÉNISQUE. s. m. Terme d'Optique. Verre convexe d'un côté, et concave de l'autre.

MÉNOLOGE

MÉNOLOGE. s. m. Martyrologe, ou Calendrier de l'Église Grecque, divisé en douze parties pour les douze mois de l'année.

MENON

MENON. s. m. Animal quadrupède, commun dans le Levant, et dont la peau est très--propre à faire de beau maroquin.

MENOTTE

MENOTTE. s. f. Diminutif. Il se dit des mains d'un enfant. Il a de jolies menottes, de petites menottes. Il est familier.

Menottes

Menottes. s. f. pl. Anneau de fer, ou lien de corde qu'on met aux poignets des personnes dont on veut s'assurer. On lui a mis les menottes. Ôtez les menottes à ce prisonnier.

On dit figurément, On lui a mis des menottes, pour dire, qu'On l'a mis dans l'impossibilité de se mêler d'une affaire, de s'en emparer, de nuire.

MENSE

MENSE. s. f. Ce mot signifie proprement, Table où l'on mange; mais il n'a point d'usage dans ce sens, et on ne s'en sert que dans les phrases suivantes: Mense Abbatiale, Mense Conventuelle, Mense commune, qui signifient, Le revenu qui est dans le partage de l'Abbé, celui qui est dans le partage des Religieux, et celui dont l'Abbé et les Religieux jouissent en commun. Cette terre, cette rente est de la mense Abbatiale. Les Religieux réformés ont réuni les Offices claustraux à la mense Conventuelle. Cela revient à la mense commune, est de la mense commune. L'Abbé et les Religieux font mensecommune.

MENSONGE

MENSONGE. s. m. Discours avancé contre la vérité, avec dessein de tromper. Un grand mensonge. Un horrible mensonge. Dire un mensonge. Faire un mensonge. Ce livre est plein de mensonges.

On appelle Mensonge officieux, Un mensonge fait purement pour faire plaisir à quelqu'un, sans vouloir nuire à personne.

On dit figurément et familièrement, Un mensonge puant, un puant mensonge, pour dire, Un mensonge évident et grossier.

Dans le langage de l'Écriture, on appelle le Diable, L'esprit de mensonge, le père du mensonge.

Mensonge

Mensonge, signifie figurément, Erreur, vanité, illusion. Le monde n'est qu'illusion et que mensonge.

On dit proverbialement, que Tous songes sont mensonges, pour dire, qu'Il ne faut avoir aucun égard aux prétendus pronostics des songes.

MENSONGER, ÈRE

MENSONGER, ÈRE. adj. Faux, trompeur. Histoire mensongère. Discours mensonger. Les plaisirs mensongers. Il n'est plus guère en usage qu'en Poésie, et ne se dit que des choses. On dit poétiquement, La Grèce mensongère. Promesse mensongère. Caressesmensongères.

MENSTRUE

MENSTRUE. s. m. Terme de Chimie. Liqueur propre à dissoudre les corps solides, à en tirer les teintures, les parties les plus subtiles et les plus essentielles. L'eau régale est le menstrue de l'or.

MENSTRUEL, ELLE

MENSTRUEL, ELLE. adj. Il n'est guère en usage qu'en ces phrases, Le sang menstruel, le flux menstruel, les purgations menstruelles, pour dire, Le sang qui coule pendant les purgations naturelles des femmes.

MENSTRUES

MENSTRUES. s. f. pl. Terme de Médecine. Les purgations que les femmes ont tous les mois.

MENTAL, ALE

MENTAL, ALE. adj. Il n'est guère d'usage qu'au féminin et dans ces phrases, Oraison mentale, qui signifie, Oraison qui se fait sans proférer aucune parole; et, Restriction mentale, qui est Une restriction qu'on fait tacitement au--dedans de soi -- même. La restriction mentale est contre la bonne foi.

MENTALEMENT

MENTALEMENT. adv. D'une manière mentale. Les Lois ne punissent point ceux qui n'ont commis un crime que mentalement; c'est--à--dire, qui n'ont eu que le dessein de le commettre.

MENTERIE

MENTERIE. s. f. Discours par lequel on donne pour vrai ce qu'on sait être faux. Je l'ai surpris en menterie. Forger, méditer, dire une menterie. Il soutient effrontément une menterie.

Menterie

Menterie, est plus du style familier que Mensonge. On ne diroit pas, Le Démon est le père de la menterie, comme on dit, Le père du mensonge.

MENTEUR, EUSE

MENTEUR, EUSE. adj. Qui dit une chose fausse, et dont il connoît la fausseté. Il est menteur. Femme menteuse. On dit proverbialement, Il est menteur comme un arracheur de dents.

En termes de l'Écriture, on dit, que Tout homme est menteur, pour dire, qu'Il est sujet à se tromper.

Il se dit aussi Des choses dont les apparences sont trompeuses. Visage menteur. Mine menteuse. Physionomie menteuse. Songes menteurs.

Menteur

Menteur, se prend aussi substantivement, et signifie, Celui qui ment, qui est accoutumé à mentir. C'est un menteur, un menteur fieffé, un grand menteur, un hardi menteur, un menteur de profession. Il faut qu'un menteur ait bonne mémoire. C'est une grande menteuse.

MENTHE

MENTHE. s. fém. Plante labiée et odoriférante. Il y en a un grand nombre d'espèces. Les Jardiniers donnent le nom de Baume à la plus commune de ces espèces, et la cultivent parce qu'elle entre dans les salades. La Menthe en général est chaude et apéritive, fortifie la tête, le coeur et l'estomac.

MENTION

MENTION. s. f. Commémoration, mémoire. Faire mention de quelqu'un,

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