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Ainsi les nombres 3, 6, 12 sont proportionnels,
parce que 3 : 6 :: 6 : 12, pour trouver une 4
Si on demande une troisieme proportionnelle à deux lignes données A B & A C, il faut faire B D égale à A C, & l'on aura A B : A C :: A C : C E.
Pour trouver une moyenne proportionnelle entre
deux lignes données A B & B E,
Les Géometres cherchent depuis deux mille ans une méthode pour trouver géométriquement deux moyennes proportionnelles entre deux lignes données, c'est - à - dire, en n'employant que la ligne droite & le cercle; car du reste ce problème est abondamment résolu; & particulierement la résolution que l'on en donne par les sections coniques, en faisant, par exemple, qu'un cercle & une parabole s'entrecoupent suivant une certaine loi, est une solution très géométrique de ce problème.
En le réduisant à une équation algébrique, il paroit impossible qu'on le résolve jamais avec le seul secours de la ligne droite & du cercle; car on arrive toujours à une équation du troisieme degré, qu'il n'est pas possible de construire avec la ligne droite & le cercle. Voyez l'application de l'Algebre à la Géométrie par Guisnée.
Les anciens résolvoient ce problème méchaniquement par le moyen du mésolabe décrit par Eutocius: & plusieurs d'entr'eux ont tâché d'en donner la démonstration: d'autres, comme ménechmes, résolvoient ce problème par les lieux solides: d'au>es, par des mouvemens composes, comme Platon, Archytas, Pappus & Sporus: d'autres enfin, en tâtonnant, comme Héron & Apollonius.
Pour trouver une moyenne proportionnelle entre
deux nombres, il faudra prendre la moitié de la somme
des deux nombres, si c'est une moyenne proportionnelle arithmétique qu'on cherche, & la racine
quarrée du produit des deux nombres, si c'est une
moyenne proportionnelle géométrique. Voyez
Pour trouver une moyenne proportionnelle harmonique,
voyez
Notre grammairien philosophe dit que la proposition est un assemblage de mots, qui, par le concours des différens rapports qu'ils ont entre eux, énoncent un jugement ou quelque considération particuliere de l'esprit qui regarde un objet comme tel. Il me semble qu'il y a quelque inexactitude dans cette définition.
Le seul mot latin moriemur, par exemple, est une proposition entiere, & rien n'y est sousentendu; la terminaison indique que le sujet est la premiere personne du pluriel, & dès qu'il est déterminé par - là, on ne doit pas le suppléer par nos, parce que ce seroit tomber dans la périssologie, ou du - moins introduire le pléonasme: or la construction analytique, loin de l'introduire, a pour objet de le supprimer, ou du - moins d'en faire remarquer la redondance par rapport à l'intégrité grammaticale de la proposition. Si donc moriemur est une proposition pleine, on ne doit point dire que la proposition est un assemblage de mots.
L'auteur ajoute qu'elle énonce un jugement ou quelque considération particuliere de l'esprit qui regarde un objet comme tel: il prétend par - là indiquer deux sortes de propositions; les unes directes, qui énoncent un jugement; les autres indirectes, qu'il nomme simplement énonciatives, & qui n'entrent, dit - il, dans le discours que pour y énoncer certaines vûes de l'esprit. Tout cela, si je ne me trompe, est véritablement quid unum & idem; en voici la preuve.
Nous parlons pour transmettre aux autres hommes
nos connoissances, & nos connoissances ne sont
autre chose que la perception de l'existence intellectuelle
des êtres sous telle ou telle relation, à telle ou
telle modification. Si un être a véritablement en soi
la relation sous laquelle il existe dans notre esprit,
nous en avons une connoissance vraie; s'il n'a pas
en soi la relation sous laquelle il existe dans notre
esprit, la connoissance que nous en avons est fausse;
mais vraie ou fausse, cette connoissance est un jugement,
& l'expression de ce jugement est une proposition.
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