ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ritantes, soit même par la trachéotomie. Déthardingius conseille ce dernier moyen, & dit l'avoir éprouvé avec succès. Il prescrit de souffler fortement avec la bouche, ou quelque tuyau que ce soit, une grande quantité d'air dans le poumon, d'abord après l'ouverture promptement faite.

L'amour de l'humanité devroit inspirer aux accadémies l'idée de choisir de ces sortes d'objets utiles pour être le sujet de leurs prix, & les expériences heureuses en ce genre mériteroient des récompenses du souverain.

L'histoire de l'académie des Sciences, années 1719, 1725 & 1744, parle beaucoup des noyés, mais avec plus de dépense d'esprit, que de recherches un peu approfondies. (D. J.)

Noyé

Noyé, se dit de la batterie - basse d'un vaisseau qui est trop près de l'eau, & enfonce de façon que la mer peut entrer par les sabords. Ce qui provient quelquefois d'un défaut de construction, ou de trop charger le bâtiment.

Noyé

Noyé, adj. (Docimastique.) se dit d'un essai recouvert de ses scories, qui, ayant perdu toute communication avec l'air, & étant plongé sous ses scories, ressemble à un noyé qui est sous l'eau, d'où lui est venu la dénomination. Il a pour synonyme étouffé. Voyez à cet article ce qui rend l'essai noyé, & de quelle façon on remédie à cet inconvénient. Voyez aussi l'art. Essai. M. de Villiers.

NOYER

NOYER, c'est l'action de suffoquer par le moyen de l'eau. Voyez Suffocation.

M. Halley observe que ceux qui n'ont pas l'habitude de plonger, commencent à se noyer dans l'espace d'environ une demi - minute. Voyez Plonger.

C'étoit autrefois une espece de punition. Les chroniques nous assurent que du tems de Louis XI. roi de France, les François condamnoient souvent leurs criminels à être noyés au lieu d'être pendus. Chron. scand. Voyez Punition.

Les auteurs d'Histoire naturelle & les Medécins nous fournissent plusieurs exemples bien vérifiés & très - merveilleux de personnes noyées qui ont recouvré la vie; ce qui peut - être, en y pensant sérieusement, pourroit jetter quelque lumiere sur la notion si obscure que nous avons de la vie & de la mort.

Pechlin, de aere. & alim. def. c. x. donne l'histoire d'un jardinier de Troningholm, vivant alors, âgé de 65 ans, lequel s'étant laissé tomber, il y avoit dix - huit ans, sous la glace, à la profondeur de 18 aunes, où il resta au fond situé de bout pendant 16 heures; il en fut retiré par le moyen d'un crochet qu'on lui enfonça dans la tête, on l'enveloppa dans des draps, dans l'opinion où l'on étoit que l'on pourroit le rappeller à la vie; on le mania ensuite, & on le frotta avec des linges; on lui souffla de l'air par les narines pendant plusieurs heures; jusqu'à ce que que le sang commençât à reprendre son mouvement; enfin, en lui appliquant des liqueurs anti - apoplectiques & réjouissantes, il recouvra la vie. En mémoire de cet accident, la reine - mere lui fit une pension annuelle, &c.

Tilesius, garde de la bibliotheque du roi, nous donne une histoire moins vraissemblable d'une femme de sa connoissance, qui resta sous l'eau trois jours entiers, & qui revint à la vie de la même maniere que le jardinier de Troningholm. Cette femme vivoit encore du tems de Tilesius.

Mais que dirons - nous de Burmanus, qui nous assure qu'étant dans le village de Bones, de la paroisse de Pithou; il assista à l'oraison funebre d'un nommé Laux - Jona, âgé de 70 ans, dans laquelle le prédicateur rapporta que cet homme à l'âge de 17 ans avoit été enseveli sous l'eau pendant sept semai<cb-> ne, & qu'enfin en ayant été retiré, il en revint. Pechlin ubi sup. sit penes ipsum fides, l'en croie qui voudra.

Noyer

Noyer, v. act. (Hydr.) on noie quelquefois un jet en faisant passer l'eau au - dessus de l'ajutage, ce qui en diminuant sa hauteur le fait paroître plus gros, & blanc comme de la neige.

Quand on noie un bassin, c'est pour nourrir les glaises. On bouche alors la décharge de superficie. (K).

Noyer

Noyer, v. act. terme de Peinture. Ce mot se dit des couleurs & des contours; c'est mêler tendrement & confondre habilement les extrémités des couleurs, avec d'autres qui leur sont voisines. (D. J.)

Noyer

Noyer, au jeu de boule; se dit de l'action par laquelle un joueur ayant trop donné de force à sa boule, va la jetter dans le noyon.

NOYER

NOYER, s. m. nux, (Histoire nat. Bot.) genre de plantes à fleur en chaton, composée de plusieurs feuilles attachées à un axe en forme d'écailles, & sous chacune desquelles il y a une grande quantité de sommets. Les embryons naissent sur le même arbre, mais séparément des fleurs, & deviennent dans la suite une coque osseuse, couverte d'une écorce molle qui s'ouvre en deux parties, & qui renferme une amende divisée le plus souvent en quatre parties par une cloison ligneuse. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Noyer

Noyer, nux juglans, (Jardinage.) grand arbre que l'on cultive pour son fruit dans les pays méridionaux de l'Europe. Il y a aussi des noyers dans l'Amérique septentrionale, mais fi peu ressemblans aux nôtres, & si différens entr'eux, qu'il faudra en traiter séparément. Le noyer d'Europe fait rarement une tige droite; il s'éleve à une grande hauteur, son tronc devient très - gros, & sa tête se garnit de quantité de rameaux qui s'étendent considérablement; ses racines sont longues, fortes, peu garnies de fibres, & elles ont communément un pivot; son écorce est verte sur les rameaux de l'année, brune sur ceux de la seconde, ensuite s'éclaircissant peu - à - peu les deux ou trois années suivantes, elle devient d'une couleur de cendre blanchâtre; elle est unie jusqu'à l'âge de 25 à 30 ans, après quoi elle contracte peu - à - peu de fortes gersures qui en ternissent la couleur: sa feuille est grande, d'un verd clair, & d'une odeur forte & désagréable; elle est composée de plusieurs follioles rangées sur un filet commun au nombre de 5, 7, 9, & quelquefois de 11 dans la jeunesse, & la premiere force de l'arbre. Sur la fin d'Avril, le noyer donne quantité de chatons longs & pendans. Le fruit paroît vers le milieu du mois de Mai séparément des chatons: il naît au bout des nouvelles pousses les plus foibles. Ce fruit est la noix qui est connue de tout le monde. Elle est renfermée dans une coquille ligneuse qui est couverte d'une écale verte, charnue, que l'on nomme le brou. Cet arbre est robuste, il se multiplie aisément, son accroissement est prompt, & il est d'une si grande utilité qu'on peut tirer du service de toutes les parties qui le composent.

Le noyer se plaît dans les gorges des montagnes & dans les coteaux, à l'exposition du nord & du levant: l'extrème chaleur lui est plus nuisible que le froid. Il aime sur - tout les terres mêlées de pierrailles, de gravier, ou de sable, & dans tous les terreins où la vigne se plaît, pourvu qu'il y ait de la profondeur & de la fraîcheur. Il vient fort bien dans les terres franches, marneuses ou crétacées, & dans toutes les terres à blé: on l'a vû réussir sur le tuf où l'on s'est assûré que ses racines avoient pénetré jusqu'à sept piés de profondeur. Je l'ai fait venir de semence dans une terre dure & très - forte,

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