ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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les saturnales: in martio matronoe servis suis coenas ponebant, sicut saturnalibus domini. En un mot, c'étoit un jour de joie pour le sexe de tout rang & de tout étage. (D. J.)

MATRONE

MATRONE, s. f. (Hist. anc.) signifioit parmiles Romains une femme, & quelquefois aussi une mere de famille.

Il y avoit cependant quelque différence entre matrone & mere de famille. Servius dit que quelques auteurs la font consister en ce que matrona étoit une femme qui n'avoit qu'un enfant, & mater - familias, une femme qui en avoit plusieurs; mais d'autres, & en particulier Aulugelle, pretendent que le nom de matrona appartenoit à toute femme mariée, soit qu'elle eût des enfans, soit qu'elle n'en eût point, l'espérance & l'attente d'en avoir suffisant pour faire accorder à une femme le titre de mere, matrona; c'est pour cela que le mariage s'appelloit matrimonium. Cette opinion a été aussi soutenue par Nonius.

Matrone

Matrone, (Jurisprud.) qu'on appelle vulgairement sage - femme, est celle qui est reçue & approuvée pour aider les femmes enceintes dans leur accouchement. On ordonne en justice qu'une femme ou fille sera vûe & visitée par des matrones pour constater son état. Voyez Sage Femme. (A)

MATSUMAY

MATSUMAY, (Géog.) ville & port de mer d'Yesso, ou de Kamschatka, & capitale d'une principauté du même nom, tributaire de l'empereur du Japon. Long. 156. 30. lat. 50. 40. (D. J.)

MATSURI

MATSURI, (Hist. mod.) c'est le nom que les Japonois donnent à une fête que l'on célebre tous les ans en l'honneur du dieu que chaque ville a choisi pour son patron. Elle consiste en spectacles que l'on donne au peuple, c'est - à - dire, en représentations dramatiques, accompagnées de chants & de danses & de décorations qui doivent être renouvellées chaque année. Le clergé prend part à ces rejouissances, & se trouve à la procession dans laquelle on porte plusieurs bannieres antiques; une paire de souliers d'une grandeur démesurée; une lance, un panache de papier blanc, & plusieurs autres vieilleries qui étoient en usage dans les anciens tems de la monarchie. La fête se termine par la représentation d'un spectacle dramatique.

MATTE

MATTE, s. f. (Métallurgie.) c'est ainsi qu'on nomme dans l'art de la fonderie la substance métallique chargée de soufre, qui résulte de la premiere fonte d'une mine qui a été traitée dans le fourneau de fusion. Comme il s'en faut beaucoup que cette matiere soit un métal pur, & comme, outre le métal que l'on a voulu tirer de la mine qui le contenoit, elle renferme plusieurs autres substances étrangeres qu'il est essentiel d'en dégager, on est obligé de faire passer la matte par plusieurs travaux subséquens.

Lorsqu'on fait fondre une mine d'argent, après avoir commencé par la torréfier ou la griller, on est obligé de lui joindre ou du plomb ou de la mine de plomb, à moins que la mine que l'on traite ne fût déja par elle - même unie avec de la mine de plomb. Pendant la fusion, ce plomb se charge de l'argent que la mine contenoit, & de plus il se charge encore des parties arsénicales, sulfureuses, ferrugineuses, cuivreuses, &c. s'il s'en est trouvé dans la mine; ce mélange de plomb, d'argent, de soufre, de fer d'arsenic, &c. se nomme matte de plomb & d'argent.

Si l'on traite de la mine de cuivre, quoiqu'on l'ait préalablement torréfiée ou grillée, il est impossible qu'on en ait dégagé entierement les parties ferrugineuses, sulfureuses & arsénicales dont elle étoit composée; la matiere fondue qui résulte de cette premiere fonte, se nomme en allemand rohstein ou matte crue, ou pierre crue, ou premiere matte.

Pour dégager la matte crue des parties étrangeres qui s'y trouvent jointes, on la grille de nouveau en arrangeant ces mattes dans des huttes de maçonnerie, dont le sol est formé de pierres dures, sur lequel on pose horisontalement des morceaux de bois de chêne que l'on allume; par là le feu acheve de dégager les parties étrangeres & volatiles qui étoient restées unies avec le métal dans la matte. Quelquefois on est obligé de réitérer jusqu'à cinq ou six fois & même plus ce grillage de la matte, suivant qu'elle est plus ou moins impure, avant que de pouvoir la remettre au fourneau de fusion; alors on obtient du cuivre noir avec une nouvelle matte que l'on nomme matte seconde ou matte moyenne, en allemand spurstein, que l'on est obligé de faire griller encore un grand nombre de fois. Voyez l'article Cuivre. ( - )

MATTEAU de soie

MATTEAU de soie, terme de Marchand de soie; le matteau de soie est composé de quatre, cinq, six à huit échevaux; on les tord & les plie de façon qu'ils ne se dérangent point.

MATTÉES

MATTÉES, s. f. pl. (Littérat.) Mattea, gen. oe, f. Suéton. Mattia, gen. oe, f. Martial. Mets friand.

Il paroît que c'étoit un service composé de mets délicats, hachés, & assaisonnés d'épiceries. Ce mot est tiré du grec, & signifie toutes sortes de viandes délicates, tant poisson qu'autres. Voyez Suétone, dans la vie de Caligula, ch. xxxviij. & Athénée, liv. XII. (D. J.)

MATTHIEU, Évangile de saint

MATTHIEU, Évangile de saint ou selon saint, (Théol.) livre canonique du nouveau - Testament, contenant l'histoire de la vie de Jesus - Christ écrite par saint Matthieu, apôtre & l'un des quatre évangelistes. Voyez Apôtre & Évangéliste.

Saint Matthieu étoit fils d'Alphée, galiléen de naissance, juif de religion & publicain de profession. Les autres évangélistes l'appellent simplement Levi qui étoit son nom hebreu, pour lui il se nomme toûjours Matthieu, qui étoit apparemment le nom qu'on lui donnoit dans la profession de publicain qu'il quitta pour suivre Jesus Christ. Voyez Publicain.

Cet apôtre écrivit son évangile en Judée avant que d'en partir, pour aller prêcher dans la province qui lui avoit été assignée, que quelques - uns croyent être le pays des Parthes & d'autres l'Ethiopie; les fideles de la Palestine l'ayant prié de leur laisser par écrit ce qu'il leur avoit enseigné de vive voix. On ajoute que les Apôtres l'en solliciterent aussi, & qu'il l'écrivit vers l'an 41 de l'ere vulgaire, huit ans après la résurrection de Jesus - Christ, comme le marquent tous les anciens manuscrits grecs, quoique plusieurs écrivains, & entr'autres saint Irenée, assurent que cet évangile ne fut composé que pendant la prédication de saint Pierre & de saint Paul à Rome, ce qui revient à l'an 61 de l'ere commune.

L'opinion la plus générale est que cet ouvrage fut d'abord écrit en syriaque, c'est - à - dire, en hébreu de ce tems - là, mélé de syriaque & de chaldéen pour le fonds de la langue, mais dont les caracteres étoient hébreux: chaldaico syroque sermone, sed hebraicis litteris scriptum, dit saint Jérome, lib. III. adv. Pelag. cap. j. & il fut long - tems en usage parmi les Juifs convertis au christianisme: mais les Chrétiens n'ayant pas conservé ce dépôt avec assez de fidélité, & ayant osé y faire quelques additions, d'ailleurs les Ebionites l'ayant notablement altéré, il fut abandonné par les églises orthodoxes qui s'attacherent à l'ancienne version grecque, faite sur l'hébreu ou syriaque peu de tems après saint Matthieu. Du tems d'Origene, l'évangile hébreu des Chrétiens hébraïsans ne passoit déja plus pour authentique, tant il avoit été altéré, cependant il demeura assez long - tems dans sa pureté entre les mains des Nazaréens, auxquels saint Jérome ne reproche point comme aux Ebionites de l'avoir corrompu.

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