LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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Page 650
GONFALON
GONFALON. s. m. Bannière d'Église
à trois ou quatre fanons, qui
sont des pièces pendantes. Ce mot est
principalement d'usage dans le Blason.
On dit aussi Gonfanon.
GONFALONIER
GONFALONIER. s. mas. Celui qui
portoit le gonfalon. On donne encore
ce titre à quelques chefs de Républiques
d'Italie. On dit aussi Gonfanonier.
GONFLEMENT
GONFLEMENT. sub. m. Enflure.
Un gonflement de rate. Gonflement d'estomac.
GONFLER
GONFLER. v. act. Rendre enflé,
faire devenir enflé. Il se dit principalement
en parlant Des enflures causées
par des flatuosités. La plupart des légumes
gonflent l'estomac. Un pigeon qui
gonfle sa gorge.
Il est aussi neutre. Dès qu'il a mangé,
l'estomac lui gonfle.
Il se met aussi avec le pronom personnel.
Quand la rate vient à se gonfler.
Gonfler
Gonfler, se dit aussi au figuré. Sa
fortune l'a gonflé d'orgueil. Le bon succès
qu'il vient d'avoir, le gonflera d'orgueil.
Gonflé, ée
Gonflé, ée. participe. Ventre gonflé.
Un homme gonflé de la bonne opinion
qu'il a de lui--même.
GONIN
GONIN. sub. mas. Ce mot n'est en
usage que dans cette phrase populaire,
C'est un maître gonin, c'est--à--dire, Un
fripon fin et rusé. Voilà un tour de
maître gonin. Il m'a joué cent tours de
maître gonin.
GONIOMÉTRIE
GONIOMÉTRIE. sub. f. Terme de
Mathématique. Art de mesurer les
angles.
GONORRHÉE
GONORRHÉE. subst. f. Terme de
Médecine. Flux involontaire de semence.
Gonorrhée simple. Gonorrhée virulente.
GOR
GORD
GORD. sub. mas. Pêcherie que l'on
construit dans une rivière. Elle est
composée de deux rangs de perches
plantées dans le fond de la rivière,
qui forment un angle, au sommet duquel
est un filet où les deux rangs de
perches conduisent le poisson.
GORET
GORET. sub. m. Petit cochon. La
peau d'un goret. On ne le dit guère que
par plaisanterie.
GORGE
GORGE. s. f. La partie de devant
du cou. Il a la gorge enflée. Prendre à
la gorge. Couper la gorge.
Il se dit aussi Des animaux. Un chien
qui a pris un taureau à la gorge. Pigeon
à grosse gorge. Ce moineau est un mâle,
il a la gorge noire.
Il se prend aussi pour Le gosier. Le
noeud de la gorge. Mal à la gorge. Mal de
gorgè. Il lui est demeuré une arète, un
os dans la gorge. Ces fruits sont bien
âpres, ils prennent à la gorge.
On dit, Couper la gorge à quelqu'un,
pour dire, Le tuer, le massacrer. Et
on dit aussi, que Deux hommes sont
près de se couper la gorge l'un l'autre,
pour dire, qu'Ils sont près de se tuer;
et qu'Un homme veut se couper la gorge
avec un autre, pour dire, qu'Il veut se
battre contre lui.
On dit, Tenir quelqu'un à la gorge,
pour dire, Lui serrer la gorge avec les
mains; et figurément, pour dire, Le
réduire dans un état à ne pouvoir faire
aucune résistance à ce qu'on veut
de lui.
On dit aussi figurément, Prendre un
homme à la gorge, pour dire, Le contraindre
avec violence à faire quelque
chose. S'il n'a point d'argent pour vous
payer, le prendrez--vous à la gorge?
On dit dans le même sens, Tenir le
pied sur la gorge à quelqu'un; lui mettre,
lui tenir le poignard sur la gorge.
On dit familièrement d'Un ris forcé,
qu'Il ne passe pas le noeud de la gorge.
On dit figurément, Couper la gorge à
quelqu'un, pour dire, Faire quelque
chose qui le ruine, qui le perd; et
qu'Un homme se coupe la gorge à luimême,
Lorsque dans une affaire de
conséquence, il fait ou dit quelque
chose de contraire à ses intérêts.
On dit aussi figurément, qu'Une
raison qu'on allègue, qu'une pièce qu'on
produit coupe la gorge à celui contre qui
on l'allègue, contre qui on la produit,
pour dire, qu'Elle détruit entièrement
ses prétentions.
On dit, Rire à gorge déployée, crier
à pleine gorge, pour dire, Rire, crier
de toute sa force.
Pour donner fortement un démenti
à un homme, on dit, qu'Il en a
menti, qu'il a menti par sa gorge. Il est
vieux.
On dit à un homme qui a dit des
paroles offensantes, qu'On les lui fera
rentrer dans la gorge, pour dire, qu'On
l'obligera à desavouer ce qu'il a dit. Il
est du style familier.
On dit, Rendre gorge, pour dire,
Vomir après avoir trop bu ou trop
mangé.
On le dit au figuré, pour dire, Rendre
ce qu'on a pris injustement. Il
avoit volé les deniers du Roi, mais on
lui a fait rendre gorge. Il faut tôt ou tard
qu'il rende gorge.
Gorge
Gorge, signifie quelquefois, Le
cou et le sein d'une femme. Elle a la
gorge belle, bien taillée. Elle a la gorge
plate. Montrer, découvrir sa gorge. Cacher
sa gorge. Avoir la gorge découverte.
Elle a trop de gorge.
On appelle aussi Gorge, La partie
supérieure de la chemise d'une femme.
En termes de Chasse, on dit, qu'Un
chien a bonne gorge, pour dire, qu'Il a
la voix forte.
Gorge chaude
Gorge chaude, signifie en termes
de Fauconnerie, La chair des animaux
vivans que l'on donne aux oiseaux
de proie.
On dit figurément et proverbialement,
Faire une gorge chaude de quelque
chose, pour dire, Se l'approprier, en
profiter. Il aspiroit après cette succession,
et espéroit d'en faire une gorge
chaude, une bonne gorge chaude. Il vieillit
dans ce sens.
Il signifie aussi, Faire des plaisanteries
de quelque chose en public.
C'est un homme qui recueille tout ce qu'il
entend dire, et qui en fait des gorges
chaudes.
Gorge
Gorge de montagnes. On appelle
ainsi Un détroit, un passage entre
deux montagnes.
En termes de Fortification, Gorge
signifie L'entrée d'une fortification du
côté--de la Place. La gorge du bastion.
La gorge de la demi--lune. Attaquer une
demi--lune par la gorge.
On appelle Gorge, en termes d'Architecture,
Une moulure concave.
On nomme aussi Górge, Une pièce
de bois faite en gorge, et à laquelle
on attache les estampes, les cartes de
Géographie, etc. pour pouvoir les
rouler.
GORGE--DE--PIGEON
GORGE--DE--PIGEON. subs. fém.
Couleur composée et mélangée, qui
paroît changer, suivant les différens
aspects du corps coloré.
GORGÉ, ÉE
GORGÉ, ÉE. adj. Terme de Blason.
Il se dit d'Un lion, d'un cygne,
ou autre animal, dont le cou est ceint
d'une couronne d'un autre émail que
celui de l'animal.
GORGÉE
GORGÉE. s. f. La quantité de liqueur
que l'on peut avaler en une
seule fois. Ce malade n'a pu prendre que
deux gorgées de bouillon.
GORGER
GORGER. v. a. Soûler, donner à
manger avec excès. On les a gorgés de
vin et de viandes.
Il signifie figurément, Combler,
remplir; et il ne se dit qu'en parlant
Des richesses. On les a gorgés de biens.
Ils sont gorgés d'or et d'argent. Les Soldats
se gorgèrent de butin. Ils se gorgèrent
de boire et de manger.
Gorgé, ée
Gorgé, ée. participe.
On dit, qu'Un cheval a les jambes
gorgées, pour dire, qu'Il les a enflées
et pleines de mauvaises humeurs.
GORGERETTE
GORGERETTE. sub. f. Espèce de
collerette servant à couvrir la gorge
des femmes. Il est vieux.
GORGERIN
GORGERIN. s. m. Pièce de l'armure
qui servoit autrefois pour couvrir
et défendre la gorge d'un homme
d'armes.
GORGONE
GORGONE. s. f. Terme de Mythologie.
Selon la Fable, il y avoit trois
Gorgones, Méduse, Euryale, et Sthényo.
Elles avoient le pouvoir de pétrifier
ceux qui les regardoient.
GOS
GOSIER
GOSIER. s. m. La partie intérieure
de la gorge, par où les alimens passent
de la bouche à l'estomac. Gosier
large. Gosier étroit. Avoir le gosier écorché, le gosier tout en feu. Il lui est demeuré
une arête dans le gosier.
Gosier
Gosier, se dit aussi Du canal par
où sort la voix, et qui sert à la respiration.
Le gosier d'un oiseau. Le gosier
d'un rossignol.
On dit d'Une femme qui a la voix
agréable, qu'Elle a un beau gosier,
qu'elle a un gosier brillant, un gosier de
rossignol.
On dit familièrement d'Une personne
qui mange ou boit extrêmement
chaud, qu'Elle a le gosier pavé; et
qu'Elle a le gosier sec, pour dire,
qu'Elle aime à boire, ou qu'elle a toujours
soif.
GOSSAMPIN
GOSSAMPIN. sub. m. Grand arbre
des Indes, d'Afrique et d'Amérique.
On l'appelle Fromager dans les Iles
Françoises. Le nom de Gossampin vient
de ce que cet arbre a quelque ressemblance
avec le pin, et que son fruit
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