Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:627

EMPALEMENT. s. m. Action d'empaler, ou Etat de celui qui est empalé. L'empalement est un des plus cruels supplices.

EMPALER. v. a. Il se dit en parlant D'un supplice barbare, usité chez les Turcs, qui consiste à ficher un pal aigu dans le fondement d'un condamné. Empaler un criminel. Il fut empalé.

EMPALÉ, ÉE. participe

EMPAN. s. m. Sorte de mesure de longueur, qui se forme de l'intervalle existant entre l'extrémité du pouce et celle du petit doigt, quand ces deux extrémités sont aussi éloignées l'une de l'autre qu'elles peuvent l'être. Long d'un empan, de deux empans.

EMPANACHER. v. a. Garnir, orner d'un panache. Empanacher un casque.

EMPANACHÉ, ÉE. participe

EMPANNER. v. a. T. de Marine. Mettre un bâtiment en panne. Empanner le vaisseau pour prendre hauteur.

EMPANNÉ, ÉE. participe

EMPAQUETER. v. a. Mettre en paquet. Empaquetez tous ces habits. Empaqueter du linge, des livres, etc.

Il signifie figurément, en parlant Des personnes, Envelopper soigneusement. S'empaqueter la tête. On l'emploie surtout, dans ce sens, avec le pronom personnel régime direct. Il s'empaqueta dans son manteau. Elle s'était empaquetée dans deux ou trois châles.

Il se dit aussi figurément, et ordinairement avec le pronom personnel, De personnes entassées, pressées dans une voiture, dans un coche, etc. Ils s'étaient empaquetés dans le carrosse comme ils avaient pu. Ce sens et le précédent sont familiers.

EMPAQUETÉ, ÉE. participe Un homme empaqueté dans un manteau. Des gens empaquetés dans une voiture.

EMPARER (S'). v. pron. Se saisir d'une chose, s'en rendre maître, l'occuper, l'envahir. Les ennemis s'emparèrent de la place par surprise. S'emparer d'un héritage. Il s'est emparé de tous les papiers, de tous les titres. S'emparer d'une maison. S'emparer du trône.

Il s'emploie aussi figurément. Ne vous emparez pas de la conversation. S'emparer de l'esprit de quelqu'un.

Il se dit surtout des passions qui nous maîtrisent. L'amour s'est emparé de mon coeur. La peur s'empara de moi. Quand l'ambition, la jalousie, la haine, la colère, se sont une fois emparées de quelqu'un, etc.

EMPATEMENT. s. m. T. d'Archit. Épaisseur de maçonnerie qui sert de pied à un mur.

Il se dit aussi Des pièces de bois qui servent de base à une grue.

EMPÂTEMENT. s. m. État de ce qui est empâté ou pâteux. L'empâtement des mains. L'empâtement de la langue, de la bouche.

Il signifie, en termes de Peinture, L'action d'empâter un tableau, ou Le résultat de cette action. Bon empâtement. Empâtement de couleurs.

Il se dit encore de L'action d'empâter la volaille. L'empâtement des dindons.

Il signifie, en termes de Chirurgie, Un gonflement oedémateux du tissu cellulaire, c'est-à-dire, non inflammatoire et qui conserve l'impression des doigts.

EMPÂTER. v. a. Remplir de pâte, ou de quelque autre matière pâteuse. On ne l'emploie guère que dans cette phrase. Empâter les mains. Cela m'a empâté les mains.

Il signifie aussi, Rendre pâteux; et alors il ne se dit guère que dans ces phrases, Empâter la langue, empâter la bouche. Cela empâte la langue. Cela m'a empâté la bouche.

En termes de Peinture, Empâter un tableau, En coucher les couleurs avec l'abondance et la consistance nécessaires pour qu'elles puissent être maniées d'une façon moelleuse. Empâter une figure, etc., En mettre les couleurs chacune à leur place, sans d'abord les mêler ou les fondre ensemble. Cette figure n'est qu'empâtée.

EMPÂTER signifie de plus, Engraisser de la volaille avec une certaine pâtée. Empâter des chapons, des dindons.

EMPÂTÉ, ÉE. participe Avoir les mains empâtées, la langue empâtée. Un tableau bien empâté.

En termes de Gravure, Des chairs bien empâtées, Des chairs qui ont le moelleux de la peinture.

EMPAUMER. v. a. Recevoir une balle, un éteuf à plein dans le milieu de la paume de la main, de la raquette ou du battoir, et le pousser fortement. Empaumer la balle. Quand il empaume un éteuf, il le pousse à perte de vue.

Il signifie, figurément et familièrement, Se rendre maître de l'esprit d'une personne pour lui faire faire tout ce qu'on veut. C'est un intrigant; s'il empaume une fois ce jeune homme, il le ruinera. Ils l'ont empaumé, ils lui font croire et faire tout ce qu'ils veulent. Il s'est laissé empaumer comme un sot.

Fig. et fam., Empaumer une affaire, La bien saisir, la bien entendre.

Fig. et fam., Empaumer la parole, S'emparer de la parole.

En termes de Chasse, Empaumer la voie, se dit Des chiens qui, rencontrant la piste, la suivent et l'annoncent par leurs aboiements.

EMPAUMÉ, ÉE. participe

EMPAUMURE. s. f. La partie d'un gant qui couvre la paume de la main. Une empaumure bien faite.

EMPAUMURE en termes de Vénerie, Le haut de la tête du cerf ou du chevreuil, où il y a trois ou quatre andouillers.

EMPÊCHEMENT. s. m. Obstacle, opposition. Apporter de l'empêchement à quelque chose. Je n'y mets point d'empêchement. Mettre empêchement à un mariage. Il y a empêchement. Empêchement légitime. Empêchement dirimant. Empêchement canonique. Lever tous les empêchements.

EMPÊCHER. v. a. Apporter de l'opposition, faire ou mettre obstacle. Empêcher le jugement d'un procès, un mariage. Empêcher la délivrance d'une somme. Cette muraille empêche la vue. Cette digue empêche les inondations. Je n'empêche pas qu'il ne fasse ou qu'il fasse ce qu'il voudra. Je l'empêcherai bien de faire ce qu'il dit. La pluie empêche d'aller se promener, empêche qu'un n'aille se promener.

EMPÊCHER avec le pronom personnel, et suivi de la préposition de, signifie, Se défendre de, s'abstenir de. Je ne puis m'empêcher de vous donner cet avis. Il ne saurait s'empêcher de jouer, de médire. Il ne put s'empêcher de rire.

EMPÊCHÉ, ÉE. participe Il signifie aussi, familièrement, Embarrassé, gêné. Il a les mains empêchées. Il se trouva fort empêché de lui répondre. Voilà un homme bien empêché à rendre ses comptes.

Substantiv., Faire l'empêché, Affecter l'embarras, la préoccupation que donnent les grandes affaires.

Prov., Être empêché de sa personne, de sa contenance, Ne savoir comment se tenir; ou figurément, Être dans un grand embarras d'esprit.

EMPEIGNE. s. f. Ce qui forme le dessus d'un soulier. L'empeigne de ce soulier est trop dure.

EMPENNER. v. a. (Les lettres EN se prononcent comme dans Amen.) Il se dit en parlant Des flèches, et signifie, Les garnir de plumes. Empenner une flèche. Il vieillit.

EMPENNÉ, ÉE. participe Flèche empennée.

EMPEREUR. s. m. Le chef, le souverain d'un empire. Les empereurs romains. Empereur d'Orient. Empereur d'Occident. L'empereur de la Chine. L'empereur du Japon. L'empereur de Russie. L'empereur d'Autriche.

Il s'est dit autrefois, absolument, de L'empereur d'Allemagne. Les troupes de l'Empereur. Il fit un traité avec l'Empereur.

EMPESAGE. s. m. Action d'empeser. L'empesage lui a gâté les mains. Payer l'empesage.

Il signifie aussi, La façon dont une chose est empesée. Voilà un bel empesage, un vilain empesage.

EMPESER. v. a. Accommoder, apprêter le linge avec de l'empois, pour lui donner une sorte de roideur. Empeser un jabot, un mouchoir. Empeser de la dentelle. Cela n'est pas bien empesé. Cela est empesé trop ferme.

En termes de Marine, Empeser une voile, La mouiller parce qu'elle est trop claire et que le vent passe au travers. On empèse la voile pour que le tissu se resserre. Cette locution vieillit.

EMPESÉ, ÉE. participe Il se dit, figurément et familièrement, Des personnes qui ont une attitude roide, un air composé, des manières affectées. Cet homme est bien empesé. Quelle femme empesée! On dit de même, Un air empesé, des manières empesées, etc.

Style empesé, Style où il y a une grande affectation d'arrangement, d'exactitude et de purisme.

EMPESEUR, EUSE. s. Celui, celle qui empèse.

EMPESTER. v. a. Infecter de la peste, d'un mal contagieux. On ouvrit des ballots qui venaient d'un lieu pestiféré, et qui empestèrent toute la ville. Les corps morts qui étaient demeurés sur le champ de bataille, avaient empesté l'air.

Il signifie, par extension, Empuantir, infecter de mauvaise odeur. Il empeste tout le monde de son haleine. On l'emploie quelquefois absolument. Ce cadavre empeste.

EMPESTÉ, ÉE. participe

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.