Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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des soies, ou en pelotons, ou en écheveaux.

DÉVIDOIR. s. m. Instrument dont on se sert pour dévider. Mettre un écheveau sur le dévidoir.

DÉVIER. v. n. Se détourner, être détourné de sa direction. Dévier de son chemin. Quand la colonne vertébrale vient à dévier.

Il s'emploie aussi figurément. Il n'a jamais dévié des principes de la justice.

Il s'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se dévier de la bonne route.

DÉVIÉ, ÉE. participe

DEVIN, INERESSE. s. Celui, celle qui se donne pour prédire les événements qui arriveront et pour découvrir les choses cachées. Consulter les devins. Aller au devin. Les devins sont des imposteurs. Elle passait pour devineresse.

Prov., Il ne faut pas aller au devin pour en être instruit, se dit en parlant D'une chose qui est assez connue.

Fig. et fam., Je ne suis pas devin, se dit Pour faire entendre qu'on ne pouvait se douter d'une certaine chose, ou qu'on ne saurait la comprendre si elle n'est mieux expliquée.

DEVIN en Histoire naturelle, se dit d'Une espèce de serpent qui est le plus grand et le plus fort de tous les serpents connus.

DEVINER. v. a. Prédire ce qui doit arriver; ou découvrir, par des sortiléges, ce qui est caché. On ne saurait deviner l'avenir. Il prétendait deviner où était caché le trésor. On l'emploie aussi absolument, surtout dans le sens de Prédire. L'art de deviner est une chimère.

Il signifie plus ordinairement, Juger, parvenir à connaître, à découvrir par voie de conjecture. Devinez ce que j'ai fait aujourd'hui. Devinez d'où je viens. Devinez combien cela me coûte. Il a deviné ma pensée, ou simplement, Il m'a deviné. Je devine la cause de ce refus. Son écriture est si peu lisible, qu'il faut qu'un mot fasse deviner l'autre. Cela n'est pas difficile à deviner. Cela se devine aisément.

Deviner une énigme, un logogriphe, une charade, En trouver le mot.

Fig. et fam., C'est une énigme à deviner, se dit D'une chose qui est obscure.

Fam., Il n'y a là rien à deviner, C'est une chose claire par elle-même.

Fam., Il faut toujours le deviner, se dit De quelqu'un qui parle ou qui écrit avec beaucoup d'obscurité.

Prov., Je vous le donne à deviner en dix, en cent, se dit en parlant D'une chose dont on suppose que celui à qui l'on parle ne se douterait jamais.

Fam., Devinez le reste, Jugez du reste. On dit, dans un sens analogue, Vous devinez le reste.

Prov. et fig., Deviner les fêtes quand elles sont venues, Dire des choses que tout le monde sait, annoncer des nouvelles qui sont déjà publiques.

DEVINER s'emploie quelquefois avec le pronom personnel, surtout comme verbe réciproque. Nos coeurs s'étaient devinés.

DEVINÉ, ÉE. participe

DEVINERESSE. s. f. Voyez DEVIN.

DEVINEUR, EUSE. s. Celui, celle qui a la prétention de deviner. Il se dit principalement d'Une personne qui aime à juger, à connaître par voie de conjecture. C'est un beau devineur, un grand devineur, un habile devineur, un plaisant devineur. Il fait le devineur. Il n'est guère usité que dans ces phrases familières.

DEVIS. s. m. Propos, discours, entretien familier. Joyeux devis. Dans ce sens, il est vieux.

DEVIS en termes d'Architecture, de Charpenterie, etc., Description ou état détaillé de toutes les parties d'un ouvrage, dans lequel on indique, non-seulement la nature, la forme et la dimension des matériaux, mais encore le prix de chacun, et l'évaluation de tout l'ouvrage. Un devis n'est qu'un aperçu de la dépense. Devis exact. Faire un devis. Donner le devis d'une maison. Le devis de l'architecte ou du maçon. Le devis du menuisier. Le devis du charpentier. Le devis du serrurier. Examiner si les travaux sont conformes au devis.

DÉVISAGER. v. a. Défigurer, déchirer le visage. Ce chat est méchant, il vous dévisagera. Quand cette femme-là est en furie, elle dévisagerait un homme.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, surtout comme verbe réciproque. Si on ne les eût retenues, ces deux femmes se seraient dévisagées.

DÉVISAGÉ, ÉE. participe

DEVISE. s. f. Figure accompagnée de paroles, exprimant d'une manière allégorique et brève quelque pensée, quelque sentiment. Une des différences de la devise et de l'emblème, c'est que dans la devise on n'admet guère la forme humaine. Les paroles d'une devise doivent convenir, dans le sens propre, à l'objet représenté, et dans le sens figuré, à ce qu'on veut exprimer. Belle devise. Devise ingénieuse. Faire une devise. Graver une devise. Choisir une devise. Tous les chevaliers du carrousel portaient chacun une devise. Il a pris telle devise. La devise de Louis XIV était un soleil qui éclaire un monde, avec ces mots, NEC PLURIBUS IMPAR.

Le corps de la devise, La figure de la devise. L'âme de la devise, Les paroles de la devise.

DEVISE se dit, par extension, d'Un ou de plusieurs mots formant une espèce de sentence qui indique les goûts, les qualités, la profession, la résolution, etc., de quelqu'un, soit qu'il les ait adoptés ou qu'on les lui applique: Paix et peu. Plutôt mourir que changer. Chacun à son tour; etc. --- Diversité, c'est ma devise.

DEVISER. v. n. S'entretenir familièrement. Ils devisaient ensemble. Ils passèrent leur temps à deviser. Ce fut en devisant de la sorte que nous parvînmes à la ville. Il est familier.

DÉVISSER. v. a. Défaire, ôter les vis qui servent à retenir, à fixer une chose. Dévisser la platine d'un fusil. Cet outil sert à dévisser.

Il signifie également, Retirer, séparer une chose d'une autre à laquelle elle s'adapte à vis. Dévisser le bouchon d'argent d'un flacon de cristal.

DÉVISSÉ, ÉE. participe

DÉVOIEMENT. s. m. (On prononce Dévoîment.) Flux de ventre, diarrhée. Il a le dévoiement. Les raisins lui ont donné le dévoiement.

DÉVOIEMENT est aussi un terme d'Architecture, qui signifie, Inclinaison d'un tuyau de cheminée ou d'un tuyau de descente.

DÉVOILEMENT. s. m. Action de dévoiler. Il ne s'emploie guère qu'au figuré, et dans des phrases telles que celles-ci. Le dévoilement des mystères. Le dévoilement des figures du Vieux Testament ne s'est fait qu'à la venue du Messie.

DÉVOILER. v. a. Hausser, relever le voile d'une femme. Il l'a dévoilée, malgré sa résistance. On l'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel. Dans certains monastères, il est défendu aux religieuses de se dévoiler au parloir.

Il signifie quelquefois figurément, Relever une religieuse de ses voeux.

DÉVOILER signifie, dans une acception plus générale, Ôter le voile ou toute autre chose semblable qui cache un objet. Dévoiler une statue.

Il signifie aussi figurément, Découvrir, révéler une chose qui était cachée, secrète. On a dévoilé le mystère. Dévoiler un secret, une intrigue.

Il s'emploie avec le pronom personnel, dans ce dernier sens. Le mystère se dévoile.

DÉVOILÉ, ÉE. participe

DEVOIR. v. a. (Je dois, tu dois, il doit; nous devons, vous devez, ils doivent. Je devais. Je dus. J'ai dû. Je devrai. Je devrais. Que je doive. Que je dusse. Devant.) Être obligé à payer une somme d'argent, à rendre ou à donner quelque chose que ce soit. On l'emploie souvent absolument. Devoir une somme d'argent. Devoir mille écus de rente. Devoir par obligation. Devoir par contrat de constitution. Devoir plus qu'on n'a vaillant. C'est un homme qui doit beaucoup. Devoir tant de boisseaux de blé. Devoir tant de journées de travail. Doit monsieur un tel à un tel, pour fournitures...

Prov., Devoir plus d'argent qu'on n'est gros; devoir à Dieu et à diable, à Dieu et au monde; devoir au tiers et au quart; devoir de tous côtés, Devoir beaucoup, avoir beaucoup de dettes.

Prov., Qui doit a tort, La loi est toujours contre le débiteur. Qui a terme ne doit rien, On ne peut être obligé de payer avant que le terme soit échu.

Prov., Quand on doit, il faut payer ou agréer, Il faut donner à son créancier de l'argent, ou du moins de bonnes paroles.

Prov. et fig., Qui nous doit nous demande, se dit Lorsqu'on a sujet de se plaindre de la personne même qui se plaint.

Prov. et fig., Il croit toujours qu'on lui en doit de reste, Il n'est jamais content de ce qu'on fait pour lui.

Fig. et fam., Il m'en doit, ou Je lui en dois, Il m'a offensé, il m'a joué un tour, je m'en vengerai.

Prov. et fig., Ils ne s'en doivent guère, se dit De deux personnes qui ont d'aussi mauvaises qualités l'une que l'autre, ou qui ont eu également des torts à l'égard l'une de l'autre. On dit de même, En fait d'injures, de mauvais procédés, ces deux hommes ne s'en doivent guère.

Doit, s'emploie dans les livres de compte, par opposition au mot Avoir, et désigne La partie d'un compte où l'on porte ce qu'une personne doit, ce qu'elle a reçu. On appelle

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