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En France le Roy dans ses lettres, appelle Cousins, non seulement les Princes de son sang, mais encore plusieurs Princes estrangers, les Cardinaux, les Dues & Pairs, les Mareschaux de France &c.
On dit prov. Tous Gentilshommes sont cousins, & tous vilains sont comperes.
On appelle, Cousin, à Paris, Une espece de gasteau dont on envoye à ses amis le jour que l'on rend le pain beni à l'Eglise.
Cousin, se dit quelquefois figur. De ceux qui sont bons amis & en bonne intelligence. Pour lors ils estoient ennemis, mais à cette heure ils sont devenus grands cousins. ils sont grands cousins. si vous faites telle chose nous ne serons pas cousins.
On dit par raillerie, & en burlesque, qu'Un homme est mangé de cousins, ou qu'il a tousjours des cousins chez luy, Quand plusieurs Gentilshommes de campagne sous pretexte de parenté, ou d'amitié, viennent l'importuner & manger chez luy.
Il se prend aussi pour Toute l'assemblée des cousins. Il pria tout le cousinage.
Il se dit aussi, Des petits Gentilshommes de campagne qui vont visiter les autres plus riches, pour vivre quelque temps chez eux. Comment peut-il vivre avec si peu de bien? il va cousiner chez l'un, chez l'autre. il s'est accoustumé à cousiner.
On dit prov. qu'Un homme a jetté son coussinet sur quelque chose, pour dire, qu'Il la regarde avec dessein de l'avoir s'il peut. Ce Benefice, cette charge, cet employ. cet ameublement, cette piece de terre estoit à sa bien-seance, il avoit jetté son coussinet là-dessus.
Il signifie aussi, Estre cause de despense, de perte, de douleur, de peine, de soin. Je ne veux point plaider,
On le met quelquefois absolument & sans regime. Tout couste en ce monde. les procés, les voyages coustent. il faut faire cette affaire quoy qu'il en couste.
On dit figur. qu'Une chose ne couste guere à un homme, pour dire, qu'Il ne la mesnage point, qu'il la prodigue. Vraiment l'argent ne luy couste guere, ce General expose ses troupes à tout moment, les hommes ne luy coustent guere.
On dit, que Rien ne couste à un homme, pour dire, qu'Il n'espargne rien, ou qu'il ne trouve rien difficile. Quand il fait l'amour, quand il est question d'obliger ses amis, rien ne luy couste.
On dit au contraire, que Tout luy couste, pour dire, qu'Il a peine à faire tout ce qu'il fait. Il fait plaisir à regret, tout luy couste. il a bien de la peine en toutes ses productions d'esprit, tout luy couste.
On dit prov. que Le coust fait perdre le goust, pour dire, que La trop grande cherté d'une chose, la trop grande despense qu'il faudroit faire pour l'avoir, en oste l'envie.
On dit, Avoir de coustume. avoir coustume. il avoit coustume, il avoit de coustume, pour dire, Avoir accoustumé.
On dit aussi absolument, Il en use comme de coustume. il est plus guay que de coustume. il se porte mieux que de coustume.
Coustume, se dit quelquefois de ce qui a passé en quelque sorte d'obligation, ou d'engagement, pource qu'on l'a souvent pratiqué. Cela s'est tourné en coustume. je luy ay presté souvent mon carrosse, mais dites luy qu'il n'en fasse pas coustume. il voudroit faire passer cela en coustume. pour avoir souffert cela une fois, il le veut tourner en coustume.
On dit prov. Une fois n'est pas coustume, il ne faut pas perdre les bonnes coustumes.
Il se dit aussi, De ce qu'on pratique ordinairement
en de certains pays & en de certaines choses. Vieille
coustume. ancienne coustume. c'est la coustume d'un tel
pays, d'une telle ville, de se resjoüir, de danser un
tel jour, de solemniser telle feste, de faire telle ceremonie,
telle resjoüissance &c. c'est la coustume en France,
de &c. cette coustume s'est introduire, s'est authorisée,
s'est abolie. la coustume n'est plus de &c. n'en est
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