LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE
1ère Edition, 1694

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Page 275

de germain. Les autres suivants s'appellent, Cousins au troisiesme & au quatriesme degré &c. bon cousin. cher cousin. c'est mon cousin, ma cousine. nous sommes cousins. de quel costé sont-ils cousins?

En France le Roy dans ses lettres, appelle Cousins, non seulement les Princes de son sang, mais encore plusieurs Princes estrangers, les Cardinaux, les Dues & Pairs, les Mareschaux de France &c.

On dit prov. Tous Gentilshommes sont cousins, & tous vilains sont comperes.

On appelle, Cousin, à Paris, Une espece de gasteau dont on envoye à ses amis le jour que l'on rend le pain beni à l'Eglise.

Cousin, se dit quelquefois figur. De ceux qui sont bons amis & en bonne intelligence. Pour lors ils estoient ennemis, mais à cette heure ils sont devenus grands cousins. ils sont grands cousins. si vous faites telle chose nous ne serons pas cousins.

On dit par raillerie, & en burlesque, qu'Un homme est mangé de cousins, ou qu'il a tousjours des cousins chez luy, Quand plusieurs Gentilshommes de campagne sous pretexte de parenté, ou d'amitié, viennent l'importuner & manger chez luy.

Chasse-Cousin

Chasse-Cousin. s. m. On appelle ainsi le mauvais vin. Quel vin nous donnez-vous-là? du chasse- cousin. Il est bas.

Cousinage

Cousinage. s. m. La parenté qui est entre cousins. Ils s'appellent cousins, je ne sçay d'où vient ce cousinage. il est entré dans cette maison sous pretexte du cousinage.

Il se prend aussi pour Toute l'assemblée des cousins. Il pria tout le cousinage.

Cousiner

Cousiner. v. a. Appeller quelqu'un cousin. Il vous cousine, de quel costé est-il vostre cousin? je ne sçay s'ils sont parents, mais ils se cousinent.

Il se dit aussi, Des petits Gentilshommes de campagne qui vont visiter les autres plus riches, pour vivre quelque temps chez eux. Comment peut-il vivre avec si peu de bien? il va cousiner chez l'un, chez l'autre. il s'est accoustumé à cousiner.

COUSIN

COUSIN. s. m. Sorte de mouscheron piquant, & fort importun. Un cousin le vint piquer à la joüe. les cousins l'ont fort importuné, l'ont tourmenté toute la nuit.

COUSSIN

COUSSIN. s. m. Sorte de sac cousu de tous les costez, & rempli de plume, ou de bourre, ou de crin &c. pour s'appuyer, ou pour s'asseoir dessus. Coussin de drap. coussin de velours &c. coussin de carrosse. coussin qu'on met sur la selle d'un cheval, pour y estre assis plus mollement. Coussin qu'on met derriere la selle, pour porter quelqu'un en croupe, ou pour y mettre une malle ou une valise.

Coussinet

Coussinet. s. m. Petit coussin. Il faut mettre un coussinet derriere la selle pour porter la valise, la malle. un coussinet de senteur. coussinet qu'on met sous la cuirasse &c.

On dit prov. qu'Un homme a jetté son coussinet sur quelque chose, pour dire, qu'Il la regarde avec dessein de l'avoir s'il peut. Ce Benefice, cette charge, cet employ. cet ameublement, cette piece de terre estoit à sa bien-seance, il avoit jetté son coussinet là-dessus.

COUSTER

COUSTER. v. n. Estre acheté un certain prix. Couster peu. couster beaucoup. couster cher. ne couster guere. couster trop. cela couste plus qu'il ne vaut. combien vous couste, que vous couste cette estoffe, ce vin, ce cheval, cette maison, cette terre &c. cela a cousté cent escus. l'entretien d'un cheval, d'un carrosse couste tant. il luy en a cousté son bon argent. je veux avoir cela, quoy qu'il couste, qu'il en couste. cela luy couste bonne, luy couste bon. ces biens là ne luy coustent guere.

Il signifie aussi, Estre cause de despense, de perte, de douleur, de peine, de soin. Je ne veux point plaider, les procés coustent trop. tous frais faits il m'en couste tant. il couste beaucoup à bastir. combien pensez- vous que ce fils luy couste? il luy couste plus d'argent qu'il n'est gros. il a fait une folie qui lui a cousté cher, qui luy couste tout son bien. il luy en a cousté un bras pour avoir esté à la guerre. il vous en coustera la vie. il vous en coustera la teste. il ne vous en coustera qu'une saignée. cette perte luy a cousté bien des soupirs, des larmes. cet ouvrage luy couste bien des veilles. cette recherche luy a cousté bien du temps, luy couste un grand soin, un grand travail. la peine qu'il m'en couste. cette ode, cette harangue est belle, mais sans doute elle vous a-bien cousté.

On le met quelquefois absolument & sans regime. Tout couste en ce monde. les procés, les voyages coustent. il faut faire cette affaire quoy qu'il en couste.

On dit figur. qu'Une chose ne couste guere à un homme, pour dire, qu'Il ne la mesnage point, qu'il la prodigue. Vraiment l'argent ne luy couste guere, ce General expose ses troupes à tout moment, les hommes ne luy coustent guere.

On dit, que Rien ne couste à un homme, pour dire, qu'Il n'espargne rien, ou qu'il ne trouve rien difficile. Quand il fait l'amour, quand il est question d'obliger ses amis, rien ne luy couste.

On dit au contraire, que Tout luy couste, pour dire, qu'Il a peine à faire tout ce qu'il fait. Il fait plaisir à regret, tout luy couste. il a bien de la peine en toutes ses productions d'esprit, tout luy couste.

Coustant

Coustant. adj. v. Qui n'a point de feminin, & point d'usage qu'en cette phrase. Le prix coustant. je vous le donne au prix coustant, pour dire, Le prix qu'il m'a cousté.

Coust

Coust. s. m. Ce qu'une chose couste. Cela est de grand coust, de peu de coust. si je ne fais pas telle chose, ce n'est pas pour le coust, mais &c. les frais & loyaux cousts. Ce dernier n'est en usage qu'en Pratique.

On dit prov. que Le coust fait perdre le goust, pour dire, que La trop grande cherté d'une chose, la trop grande despense qu'il faudroit faire pour l'avoir, en oste l'envie.

COUSTUME

COUSTUME. s. m. Habitude contractée dans les moeurs, les gestes, les discoûrs, & les actions. Bonne coustume. mauvaise coustume. sote coustume. vilaine coustume. prendre, quitter une coustume. se defaire d'une coustume. la sote coustume qu'il a de faire des grimasses. cela luy est tourné en coustume. il s'en est fait une coustume. on fait beaucoup de choses par coustume.

On dit, Avoir de coustume. avoir coustume. il avoit coustume, il avoit de coustume, pour dire, Avoir accoustumé.

On dit aussi absolument, Il en use comme de coustume. il est plus guay que de coustume. il se porte mieux que de coustume.

Coustume, se dit quelquefois de ce qui a passé en quelque sorte d'obligation, ou d'engagement, pource qu'on l'a souvent pratiqué. Cela s'est tourné en coustume. je luy ay presté souvent mon carrosse, mais dites luy qu'il n'en fasse pas coustume. il voudroit faire passer cela en coustume. pour avoir souffert cela une fois, il le veut tourner en coustume.

On dit prov. Une fois n'est pas coustume, il ne faut pas perdre les bonnes coustumes.

Il se dit aussi, De ce qu'on pratique ordinairement en de certains pays & en de certaines choses. Vieille coustume. ancienne coustume. c'est la coustume d'un tel pays, d'une telle ville, de se resjoüir, de danser un tel jour, de solemniser telle feste, de faire telle ceremonie, telle resjoüissance &c. c'est la coustume en France, de &c. cette coustume s'est introduire, s'est authorisée, s'est abolie. la coustume n'est plus de &c. n'en est

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