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Les premiers Chrétiens n'ont pas été exemts de
cette folie, puisque les papes & les conciles prirent
le parti de condamner les phylacteres que les nouveaux
convertis au christianisme portoient sur leur
personne, pour se préserver de certains dangers. En
un mot, les ténebres de l'erreur ne se dissiperent que
quand les arts & les sciences, ensevelis pendant plusieurs
siecles, reparurent en Europe. Alors la Medecine, de plus en plus éclairée, rejetta toutes les applications
superstitieuses des remedes ridicules, opéra
la guérison des maladies par les secours de l'art, &
nous remit à peu - près au même point où Hippocrate
avoit laissé les Grecs à sa mort. Tout le monde sait
que dans ce tems - là les Thessaliens l'emportoient sur
toutes les nations dans la pratique des enchantemens,
& que Philippe étant tombé malade, fit venir à sa
cour une Thessalienne pour le guérir; mais la curieuse
Olympias appella secretement la Thessalienne
dans son cabinet, où ne pouvant se lasser d'admirer
ses graces & sa beauté:
Les dieux de la fable développent sur ce théatre la puissance surnaturelle que l'antiquité leur attribuoit. La féerie y fait voir un pouvoir surprenant sur les créatures sans mouvement, ou sur les êtres animés: la magie par ses enchantemens y amene des changemens qui étonnent, & tous ces différens ressorts y produisent des beautés qui peuvent faire illusion, lorsqu'ils sont conduits par une main habile.
Il y a un enchantement dans l'opéra d'Amadis, qui est le fonds d'un divertissement très - bien amené, & fort agréable; il a été copié dans Tancrede, & la copie est bien au - dessous de l'original. Amadis, dans le premier, croit voir dans une magicienne Ariane qu'il adore; il met à ses piés ses armes, & l'enchantement produit un effet raisonnable & fondé sur la passion de ce héros.
Des nymphes paroissent dans Tancrede; elles dansent autour de lui, & les armes lui tombent des mains, sans autre motif apparent aux yeux du spectateur. Suffit - il de danser pour enchaîner la valeur d'un héros, bien sûr d'ailleurs dans cette occasion que tout ce qu'il voit n'est qu'un enchantement? car il est dans la forêt enchantée, & les flammes qui l'ont retenu sont un enchantement, à ce qu'il dit lui - même, &c.
Cette critique sur un ouvrage très - estimable d'ailleurs, & dont l'auteur n'est plus, a pour seul motif le progrès de l'art. Quelque peu fondés en raison que soient les enchantemens, quoiqu'ils soient contradictoires avec le bon sens, & qu'enfin, sans être trop philosophe, on puisse avec confiance en nier la
Tout enchantement qui ne naît pas du sujet qu'on
traite, qui ne sert point au développement de la
passion, & qui n'en est pas l'effet, est donc vicieux,
& ne sauroit produire qu'une beauté hors de place;
cette espece de merveilleux ne doit être employé à
l'opéra qu'à propos. Il n'est qu'un ressort de plus
dans la main du poëte pour faire agir la passion, &
pour lui faire créer des moyens plus forts d'étonner,
d'ébranler, de séduire, de troubler le spectateur.
Voyez
Dans Tancrede il y a un enchanteur au prologue,
qui est haute - contre. Danchet a donné le nom d'enchanteur à son Ismenor. De l'enchanteur le trépas est
certain. M. de Moncrif appelle ainsi Zelindor, roi
des Silphes. Voyez
En général, le nom d'enchanteur ne convient qu'aux
rôles de magiciens bienfaisans. On appelle magiciens tous les autres. Voyez
Dans quelques pays, les encheres sont appellées mises à prix; & en d'autres, surdites.
Les encheres sont reçûes dans toutes les ventes de meubles qui se font à l'encan, soit à l'amiable, ou forcées. Dans ces sortes de ventes, c'est l'huissier qui fait la premiere enchere, ou mise à prix.
On reçoit aussi les encheres pour les ventes des
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