Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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La chaloupe fit capot à une lieue du rivage. Un coup de vent nous fit faire capot.

CAPOTE. s. f. Espèce de cape ou de grand manteau d'étoffe grossière, auquel est attaché un capuchon. Dans le mauvais temps, les sentinelles ont ordinairement une capote. Capote contre la pluie. Capote de forçat. Etc. Dans ce sens, on disait autrefois, Capot.

Il se dit également d'Une espèce de redingote à l'usage des soldats. Capote de drap beige. Le régiment a reçu des capotes neuves. À la parade, la capote doit être roulée et attachée sur le havresac au moyen de deux courroies.

Il s'est dit aussi d'Une espèce de mante que les femmes mettaient par-dessus leurs habits, et qui les couvrait depuis la tête jusqu'aux pieds. Capote de camelot. Capote de taffetas.

Il se dit encore d'Une sorte de chapeau de femme, qui est ordinairement fait d'étoffe. Cette dame a une jolie capote de percale. Une capote de crêpe, de mousseline, etc.

CÂPRE. s. f. Il se dit Des boutons à fleurs du câprier, que l'on confit ordinairement dans le vinaigre. On le dit surtout au pluriel. Manger des câpres. Un baril de câpres. De grosses câpres. Mettre des câpres dans un ragoût. Une sauce aux câpres.

Câpres capucines. Voyez CAPUCINE.

CAPRE. s. m. T. de Marine. Sorte de vaisseau corsaire. Capre hollandais. Capre anglais. Il est vieux. On le disait aussi Des matelots qui allaient en course sans solde, avec l'espoir d'avoir part aux prises. Il était capre à la part.

CAPRICE. s. m. Fantaisie, boutade, inégalité d'humeur. Il se gouverne plus par caprice que par raison. Avoir des caprices. Contenter les caprices d'une personne. Être sujet aux caprices d'autrui. Dépendre des caprices d'autrui. Suivre son caprice. Les caprices de l'amour. Les caprices de la tyrannie. Les caprices de la multitude. Ce cheval a souvent des caprices. Un caprice bizarre. Un étrange caprice.

Il signifie quelquefois, Saillie d'esprit et d'imagination; et alors il peut se prendre en bonne part. Ce poëte ne compose que de caprice. Ce peintre, ce musicien travaille de caprice. Cet homme a d'heureux, de beaux, d'excellents caprices.

Il se dit aussi, figurément, Des irrégularités, des changements auxquels certaines choses sont sujettes. Les caprices de la mode, de l'usage. Les caprices du sort, de la fortune. Les caprices de la langue, du langage.

Il se dit particulièrement de Certaines compositions musicales où l'auteur s'abandonne à son inspiration, et ne suit point d'autre guide. Cet organiste, ce pianiste, ce violoniste a joué un fort beau caprice. Voyez FANTAISIE.

CAPRICIEUSEMENT. adv. Par caprice. Cet homme agit capricieusement.

CAPRICIEUX, EUSE. adj. Qui a des caprices. Un esprit capricieux. Un homme capricieux. Une femme capricieuse. Avoir l'humeur capricieuse. Ce cheval est capricieux. Cette mule est capricieuse. Il s'emploie aussi comme substantif. C'est un capricieux, une capricieuse.

CAPRICORNE. s. m. T. d'Astron. Constellation zodiacale qui est entre le Sagittaire et le Verseau, et qu'on a coutume de représenter par la figure d'un bouc. La constellation du Capricorne.

Il désigne également, La dixième division du zodiaque mobile, qui, vers le temps d'Hipparque, coïncidait avec la constellation du Capricorne; mais alors on y joint la dénomination de signe. Le signe du Capricorne. Le soleil était dans le signe du Capricorne.

Le tropique du Capricorne, Le tropique austral, celui qui passe par le premier point du signe du Capricorne.

CAPRICORNE en termes d'Entomologie, Genre d'insectes coléoptères qui sont pourvus de très-longues antennes, et dont une espèce a une forte odeur de rose.

CÂPRIER. s. m. Arbrisseau qui porte les câpres.

CAPRISANT. adj. m. T. de Médec. Il se dit D'un pouls dur et inégal.

CAPRON ou CAPERON. s. m. Sorte de grosse fraise.

CAPSE. s. f. Espèce de boîte servant au scrutin d'une compagnie. La capse de Sorbonne. Il est vieux.

CAPSULAIRE. adj. des deux genres T. de Botan. Qui forme capsule. Fruit capsulaire.

Il se dit, en termes d'Anatomie, De certaines parties dépendantes de celles qu'on nomme Capsules. Ligaments capsulaires. Veines capsulaires.

CAPSULE. s. f. T. de Botan. Enveloppe sèche, et ordinairement formée de plusieurs pièces, qui renferme les semences ou graines de certaines plantes. La balsamine porte des capsules qui éclatent dès qu'on les touche. Les têtes de pavot sont des capsules. Capsule à deux, à trois loges, etc.

Il se dit, en termes d'Anatomie, de Certaines parties en forme de sacs ou de poches, de certaines enveloppes membraneuses. Capsules synoviales. Capsules articulaires. Capsule de Glisson.

CAPSULE en termes de Chimie, Vase en forme de calotte, dont on se sert principalement pour l'évaporation des liquides.

CAPSULE se dit encore d'Une sorte d'amorce pour les fusils à piston. Acheter des capsules.

CAPTAL. s. m. Titre connu dans notre histoire, et qui signifiait, Chef. Le captal de Buch.

CAPTATEUR. s. m. T. de Droit. Celui qui, par des manoeuvres artificieuses, tâche de se procurer un avantage, de surprendre un testament, une donation. Il est maintenant peu usité.

CAPTATION. s. f. T. de Droit. Insinuation artificieuse dont on se sert pour se procurer quelque avantage. Il a usé de captation pour obtenir cette libéralité. Ce testament est une oeuvre de captation.

CAPTATOIRE. adj. des deux genres T. de Droit. Il se dit De toute disposition testamentaire qu'on fait pour provoquer une libéralité, en faveur de soi ou des siens, dans le testament d'une autre personne.

CAPTER. v. a. Employer adroitement, auprès d'une personne, tous les moyens de parvenir à quelque chose; chercher à obtenir par voie d'insinuation. Capter la bienveillance, capter les suffrages de quelqu'un. On l'a capté.

CAPTÉ, ÉE. participe

CAPTIEUSEMENT. adv. (Le T se prononce comme C.) D'une manière captieuse.

CAPTIEUX, EUSE. adj. (Le T se prononce comme C.) Qui tend à induire en erreur et à surprendre par quelque belle apparence. Il se dit surtout Des raisonnements, des discours, etc. Discours captieux. Proposition captieuse. Clause captieuse. Argument captieux. Ce qu'il vous dit est captieux. Tour captieux.

Il se dit quelquefois Des personnes. C'est un raisonneur captieux. Cet homme est souvent captieux. Je crains les gens captieux. Un sophiste captieux.

CAPTIF, IVE. adj. Qui a été fait esclave à la guerre. Il se dit proprement en parlant Des guerres de l'antiquité. Les Grecs, ayant pris la ville, passèrent les hommes au fil de l'épée, et emmenèrent les femmes captives. Un roi captif. Un peuple captif. Une princesse captive.

Il s'est dit aussi Des esclaves faits par les mahométans. Racheter les chrétiens captifs.

Il est souvent employé substantivement dans les deux sens. À Rome, les captifs suivaient le char du triomphateur. Il était au nombre des captifs. La procession des captifs rachetés.

Ordre de la rédemption des captifs, L'ordre des Mathurins et l'ordre de la Merci, qui furent institués pour le rachat des chrétiens réduits en esclavage par les mahométans.

CAPTIF se dit aussi, surtout dans le style soutenu, De toute sorte de prisonniers. Louis IX captif inspira de l'estime à ses vainqueurs. Un oiseau captif. Substantivement: C'était l'unique passe-temps du pauvre captif.

Il signifie encore, par extension, tant au propre qu'au figuré, Qui est dans une grande contrainte, dans une grande sujétion. Cette place me rend fort captif. Il tient sa femme captive. Il tient ses enfants captifs, il ne leur laisse aucune liberté. On veut que sa langue soit captive. Âme captive. Raison captive.

Ballon captif, Ballon, aérostat qu'on retient au moyen d'une corde ou d'une ficelle; par opposition à Ballon perdu.

CAPTIVER. v. a. Rendre captif. Il ne s'emploie qu'au figuré. La beauté qui le captive. Captiver l'esprit de quelqu'un. Captiver les esprits. Captiver l'attention. Captiver l'admiration.

Captiver la bienveillance de quelqu'un, Se rendre maître de sa bienveillance, en être assuré.

CAPTIVER signifie également, Assujettir. Cet enfant sera difficile à captiver. Vous ne sauriez captiver cet esprit emporté. C'est une humeur qu'on ne saurait captiver. En termes de l'Écriture, Captiver son esprit, son entendement sous le joug de la foi.

Il s'emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. C'est un homme qui perd toutes ses affaires, parce qu'il ne saurait se captiver. Se captiver auprès des grands pour avancer sa fortune.

CAPTIVÉ, ÉE. participe

CAPTIVITÉ. s. f. Privation de liberté, esclavage. Tenir en captivité. Vivre dans la captivité. Sortir de captivité. Délivrer de captivité.

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