Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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de profession, celui qui vit avec un autre et fait le même métier, les mêmes exercices. Il ne se dit guère qu'entre soldats, comédiens, écoliers, valets, etc. Ils étaient camarades au collége. Nous avons été camarades d'école, de collége. Ces deux soldats ont été longtemps camarades. Camarades de lit, de chambrée. Cette actrice a remplacé sa camarade. C'est un bon camarade, une bonne camarade.

Camarades de voyage, de fortune, de malheur, etc., se dit de Gens qui voyagent ensemble, qui éprouvent ensemble les mêmes vicissitudes, les mêmes malheurs, etc. Si nous sommes maltraités en cette occasion, nous avons bien des camarades.

CAMARADE est aussi un terme de familiarité qu'on emploie quelquefois envers des personnes fort inférieures. Camarades, suivez -moi. Mon camarade, enseignez-moi, je vous en prie, le chemin de...

CAMARADERIE. s. f. La familiarité, l'union qui existe entre camarades. Cette camaraderie ne sera pas de longue durée. Il est familier.

CAMARD, ARDE. s. Camus, qui a le nez plat et écrasé. Un camard. Une petite camarde.

Il est aussi adjectif. Cette femme est camarde. On dit de même, Un nez camard. Il est familier.

CAMBISTE. s. m. Celui qui fait sur la place le commerce des lettres de change. Il est vieux: on dit maintenant, Agent de change.

CAMBOUIS. s. m. Vieux oing devenu noir par le mouvement des roues qui en ont été graissées. Il y a des taches de cambouis à votre manteau. Cela sent le cambouis.

CAMBRER. v. a. Courber légèrement en arc. Cambrer la forme d'un soulier. Il faut chauffer ce bois pour le cambrer.

Il se met aussi avec le pronom personnel. Cette poutre commence à se cambrer.

CAMBRÉ, ÉE. participe Des jambes cambrées. Cette femme a la taille cambrée. Etc.

CAMBRURE. s. f. Courbure en arc. La cambrure d'un soulier.

CAMBUSE. s. f. T. de Marine. L'endroit d'un bâtiment où l'on distribue aux gens de l'équipage les rations de vivres, les provisions. Aller à la cambuse.

CAMBUSIER. s. m. T. de Marine. Celui qui est chargé de distribuer les rations de vivres à l'équipage d'un bâtiment.

CAME. s. f. T. d'Hist. nat. Voyez CHAME.

CAMÉE. s. m. Pierre composée de différentes couches, et sculptée en relief. Un beau camée est plus rare qu'une belle pierre taillée en creux.

Il se dit aussi, en Peinture, Des imitations de camées faites en grisaille.

CAMÉLÉON. s. m. Espèce de lézard auquel on a longtemps attribué la faculté de prendre la couleur des objets dont il approche. Plus changeant que le caméléon.

Il se dit figurément d'Un homme qui change d'humeur et de discours au gré de l'intérêt, de la faveur. C'est un vrai caméléon en politique.

CAMÉLÉON en Astronomie, désigne, Une petite constellation de l'hémisphère austral, qui n'est point visible dans nos climats.

CAMÉLÉOPARD. s. m. Nom qu'on donnait autrefois à la Girafe.

CAMELINE. s. f. T. de Botan. Plante crucifère dont on extrait une huile bonne à brûler, qu'on appelle improprement Huile de camomille.

CAMELOT. s. m. Espèce d'étoffe faite ordinairement de poil de chèvre, ou de laine, mêlée quelquefois de soie en chaîne. Camelot de Hollande, de Bruxelles. Camelot de Turquie. Camelot du Levant. Camelot de soie. Camelot ondé.

Prov., Il est comme le camelot, il a pris son pli, Il est incorrigible.

CAMÉRIER. s. m. Officier de la chambre du pape. Camérier secret. Camérier d'honneur. Camérier participant.

CAMÉRISTE. s. f. Titre qu'on donne, dans plusieurs cours, aux femmes qui servent les princesses dans leur chambre.

CAMERLINGAT. s. m. Dignité de camerlingue.

CAMERLINGUE. s. m. Un des premiers officiers de la cour de Rome, qui est toujours un cardinal: sa fonction ordinaire est de présider à la chambre apostolique, et il a l'autorité pour le gouvernement temporel, quand le siége est vacant. Le cardinal camerlingue fait battre monnaie à son coin, pendant le siége vacant.

CAMION. s. m. Fort petite épingle.

CAMION se dit aussi d'Une espèce de petite charrette ou de haquet, ordinairement traînée par un cheval ou par deux hommes.

CAMIONNEUR. s. m. Celui qui conduit ou qui traîne un camion.

CAMISADE. s. f. Attaque faite la nuit ou de grand matin, par des gens de guerre, pour surprendre les ennemis. Donner une camisade. Il est vieux.

CAMISARD. s. m. Nom qui fut donné aux calvinistes des Cévennes, pendant leur révolte sous Louis XIV.

CAMISOLE. s. f. Chemisette. Camisole de ratine, de toile, de futaine, de basin, etc.

Camisole de force, Espèce de camisole qu'on met quelquefois à certains aliénés, pour leur ôter l'usage de leurs bras, et les empêcher de se blesser ou de frapper ceux qui les approchent.

CAMOMILLE. s. f. T. de Botan. Plante odoriférante dont la fleur, qui est radiée, porte le même nom et s'emploie souvent en médecine. Infusion de camomille. Prendre de la camomille. Camomille romaine.

Huile de camomille, se dit improprement pour Huile de cameline. Voyez CAMELINE.

CAMOUFLET. s. m. Fumée épaisse qu'on souffle malicieusement au nez de quelqu'un avec un cornet de papier allumé. Ce laquais dormait, on lui donna un camouflet.

Il signifie, figurément et familièrement, Grande mortification, sanglant affront. Il a reçu un vilain camouflet. C'est un homme accoutumé aux camouflets.

CAMP. s. m. L'espace de terrain où une armée dresse des tentes ou construit des baraques, pour s'y loger en ordre, ou pour s'y retrancher. Camp retranché, ouvert, fortifié. Camp bien ordonné. Camp avantageux. Dans tous les quartiers du camp. Il a mis, il a posé, assis son camp en tel endroit. La tête, le front du camp. La garde du camp. Se retrancher dans un camp Il força les ennemis dans leur camp. Lever le camp.

Il se prend aussi pour L'armée campée. Le camp était tranquille. Tout le camp fut alarmé. Donner l'alarme au camp.

Il se dit même quelquefois, au pluriel, Des armées en général. Vivre dans les camps. Il fut élevé dans les camps. Les habitudes des camps.

Prov. et fig., L'alarme est au camp, se dit en parlant De ce qui met tout d'un coup plusieurs personnes dans une grande inquiétude.

Camp volant, Petite armée composée surtout de cavalerie, qui tient la campagne pour faire des courses sur les ennemis ou pour les observer. Il commandait un camp volant.

Camp de manoeuvres, Celui où l'on rassemble des troupes pour les instruire en les faisant manoeuvrer. Le camp de Compiègne, de Saint-Omer.

Maréchal de camp, Officier général dont le grade est immédiatement au-dessus de celui de colonel. Autrefois un maréchal de camp prenait le titre de Maréchal des camps et armées du roi.

Aide de camp, Officier attaché particulièrement à un chef militaire, à un général, et chargé surtout de porter ses ordres.

Mestre de camp, se disait autrefois d'Un colonel d'infanterie ou de cavalerie. Mestre de camp général de la cavalerie. Voyez MESTRE DE CAMP, dans la lettre M.

CAMP se dit aussi Des lices où l'on faisait entrer des champions, pour y vider leur différend par les armes. Il ne s'emploie guère que dans ces phrases: Demander le camp. Donner le camp. Juge du camp.

Fam., Prendre le camp, Déguerpir, se retirer. On lui fit prendre le camp.

CAMPAGNARD, ARDE. adj. Qui vit ordinairement à la campagne. Gentilhomme campagnard.

Il est aussi substantif, et se dit, avec quelque sorte de mépris, d'Une personne qui n'a pas les manières et la politesse qu'on acquiert dans le grand monde. C'est un campagnard, une campagnarde. Il n'y a rien de si ennuyeux que les compliments d'un campagnard.

Adjectiv., Avoir l'air campagnard, les manières campagnardes, Avoir l'air, les manières d'un campagnard.

CAMPAGNE. s. f. Plaine, grande étendue de pays plat et découvert. Grande, vaste campagne. Rase campagne. En pleine campagne.

En termes de Guerre, Tenir la campagne, être maître de la campagne, Être maître du pays, forcer l'ennemi à se retirer dans ses places.

Battre la campagne, se dit Des chasseurs qui se répandent dans une plaine, pour en faire lever le gibier. Il se dit aussi Des éclaireurs qui marchent en avant d'une armée pour découvrir l'ennemi.

Fig. et fam., Battre la campagne, Divaguer, s'éloigner de son sujet par des digressions fréquentes et inutiles; Répondre vaguement, avec dessein d'éluder une question, une objection; Déraisonner dans le délire de la maladie. Cet écrivain, cet orateur, etc., bat la campagne. Au lieu de me

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