CONTREDITS, s. m. pl. (Jurispr.) quasi contraria
dicta, sont des écritures ou procédures intitulées
contredits, qui sont signifiées par une partie contre
la production de l'autre, par lesquelles elle débat
les inductions que l'autre a tirées de ses pieces dans
son inventaire de production.
L'usage des contredits est fort ancien, puisque l'ordonnance
de François I. de l'an 1539, enjoint la
communication des productions, pour les contredire.
On ne fournit de contredits que dans les affaires
appointées. Le juge appointe les parties à écri>e,
produire & contredire dans les délais de l'ordonnance,
qui sont de huitaine en huitaine.
Il y a deux sortes de contredits, savoir, les contredits de production simplement, & les contr dits de
production nouvelle. Les contredits de production sont
ceux que l'on fournit contre la premiere production
qui est faite dans une instance appointée: chaque
partie a la liberté de contredire la production de son
adversaire. Les contredits de production nouvelle sont
ceux que l'on fournit contre les productions qui surviennent
depuis la premiere production. On ne contredit point en cause d'appel la production de cause
principale, parce qu'elle doit avoir été déjà contredite. Les requêtes de production nouvelle sont répondues
d'une ordonnance portant que les pieces
seront communiquées à la partie, pour y fournir,
si bon lui semble, de contredits: le délai n'est quelquefois
que de trois jours. Quelquefois on met dans
hui, c'est - à - dire dans le jour, cela dépend de l'état
de l'instance; mais ces délais ne sont ordinairement
que comminatoires. Ce sont les avocats qui font les
contredits; quand les procureurs en font, ils les
mettent en forme de requêtes. Les reponses aux
contredits s'appellent salvations.
Le terme de contredits est quelquefois pris pour
opposition: par exemple, en la coûtume d'Artois,
art. 23. il est parlé de l'opposition ou contredit que
l'héritier peut former à la saisie féodale.
Autrefois en Bretagne le terme de contredit signifioit
aussi appel de la sentence d'un juge inférieur devant
le juge supérieur. (A)
CONTRE
CONTRE - ÉTAMBOT, s. m. (Mar.) c'est une
piece courbe, triangulaire, qui lie l'étambot sur la
quille. Voy. la figure de cette piece, Pl. VI. fig. 65.
& sa situation dans le vaisseau, Pl. IV. fig. 1. cotte
7. (Z)
CONTRE
CONTRE - ÉTRAVE, s. f. (Marine.) c'est une
piece de bois courbe posée au - dessus de la quille &
de l'étrave, pour faire liaison conjointement ensemble.
Voyez la figure de cette piece, Pl. VI. n. 63.
& sa position dans le vaisseau, Pl. IV. fig. 1. n. 6.
(Z)
CONTREFACÉ
CONTREFACÉ, adj. terme de Blason; il se dit
des pieces dont les faces sont opposées.
Verterholl en Allemagne, contrefacé de sable &
d'argent de trois pieces. (V)
CONTRE - FACON
CONTRE - FACON, s. f. terme de Librairie, qui
signifie édition ou partie d'édition d'un livre contrefait, c'est - à - dire imprimé par quelqu'un qui n'en a
pas le droit, au préjudice de celui qui l'a par la propriété
que lui en a cédée l'auteur; propriété rendue
publique & authentique par le privilege du Roi, ou
autres lettres du sceau équivalentes. Voy. Contrefaire.
CONTREFACTEUR
CONTREFACTEUR, s. m. nom que l'on donne
en Librairie à celui qui sans aucun droit imprime
un livre dont un autre est propriétaire, par le transport
que l'auteur lui a fait de ses droits.
CONTREFAIRE
CONTREFAIRE, v. act. en terme de Librairie,
c'est faire contre le droit d'un tiers, & à son préjudice,
une édition d'un livre qu'il a seul droit d'imprimer,
en vertu de la cession que l'auteur lui a
faite de tous ses droits sur son ouvrage, & de la
permission ou du privilege du Roi. Il y a dans ces
privileges des peines portées contre ceux qui contrefont, ou qui achetent & vendent des livres contrefaits; mais outre ces peines, il y a un deshonneur
réel attaché à ce commerce illicite, parce qu'il
rompt les liens les plus respectables de la société, la
confiance & la bonne foi dans le commerce. Ces
peines & ce deshonneur n'ont lieu que dans un pays
soûmis à une même domination; car d'étrangers à
étrangers, l'usage semble avoir autorisé cette injustice.
Voyez Privilege.
Contrefaire, imiter, copier
Contrefaire, imiter, copier, verb. act.
(Gramm.) termes qui désignent en général l'action
de faire ressembler. On imite par estime, on copie
par stérilité, on contrefait par amusement. On imite
les écrits, on copie les tableaux, on contrefait les
personnes. On imite en embellissant, on copie servilement,
on contrefait en chargeant. (O)
CONTREFANON
CONTREFANON, (Marine.) Voyez Cargue - Bouline. (Z)
CONTREFENDIS
* CONTREFENDIS, s. m. pl. (Ardois.) lorsque
ceux qui travaillent dans les ardoisieres ont séparé
des quartiers d'ardoises de la masse ou du banc, des
ouvriers s'ocupent à les diviser, soûdiviser, jusqu'à
ce qu'on les ait réduits en portions minces, & telles
que celles dont nous couvrons nos édifices Les
noms de fendis, de contrefendis, contrefendis seconds,
& autres, sont du nombre de ceux dont les ouvriers
se servent pour marquer certaines divisions des
quartiers. Voyez l'article Ardoise.
CONTREFICHE
CONTREFICHE, s. f. (Charp.) piece de bois
qui est mise en pente contre une autre, ou contre
une muraille, pour la soûtenir & l'étayer,
CONTRE - FINESSE ou CONTRE - RUSE
CONTRE - FINESSE ou CONTRE - RUSE, s. f.
(Art. milit.) est une ruse par laquelle on prévient
l'effet d'une autre ruse. Voy. Ruse, Piége. (Q)
CONTRE - FISSURE
CONTRE - FISSURE, s. f. terme de Chirurgie; est
une fente ou fissure du crane, ou côté opposé à
celui où a été porté le coup qui la cause. Voyez
Fracture & Fissure.
Celse a parlé de cette sorte de fracture, l. VIII.
c. jv. ce qui n'a pas empêché Paul Eginete, & depuis
lui Gorroeus & plusieurs autres modernes, de soûtenir
qu'elle ne peut pas arriver. La principale rai<pb->
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