Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:154

afin qu'ils puissent devenir arbres de haute futaie. Réserver tant de baliveaux par hectare. Jeunes baliveaux. Baliveaux de l'âge du taillis. Baliveaux modernes. Baliveaux anciens. Voy. ANCIEN.

BALIVERNE. s. f. Sornette, propos frivole, occupation futile, passe-temps puéril. Ce qu'il vous dit là est une baliverne, une franche baliverne. S'occuper de balivernes. Il s'amuse à des balivernes, à de pures balivernes. Il est familier.

BALIVERNER. v. n. S'occuper de balivernes. Ne faire que baliverner. Il est familier.

BALLADE. s. f. (On ne prononce qu'une L dans ce mot et les suivants.) Espèce d'ancienne poésie française, composée de couplets faits sur les mêmes rimes, et se terminant tous par le même vers. La ballade est composée de trois couplets et d'un envoi. Une jolie ballade. Une vieille ballade.

Le refrain de la ballade, Le vers intercalaire qui revient à la fin de chaque couplet.

Prov. et fig., C'est le refrain de la ballade, se dit De ce qu'une personne ramène sans cesse dans ses discours.

BALLANT. adj. m. Il ne s'emploie que dans cette phrase familière, Aller les bras ballants, Marcher en laissant aller ses bras suivant le mouvement de son corps.

BALLE. s. f. Sorte de petite pelote ronde, faite de rognures d'étoffe, de liége, ou de toute autre matière élastique, recouverte de drap ou de peau, et servant à jouer à la paume. Balle à peloter. Balle à jouer partie. Prendre la balle au bond, à la volée. Renvoyer la balle.

Aller bien à la balle, Se placer bien pour la recevoir et la renvoyer.

Juger la balle, Prévoir où la balle doit tomber; et, figurément et familièrement, Prévoir quel tour une affaire prendra.

Couper la balle, La frapper avec la raquette inclinée.

La balle la perd, la balle la gagne, se dit Lorsque celui qui a joué la balle a perdu ou gagné la balle.

Jouer à la balle, signifie simplement, Se renvoyer une balle l'un à l'autre à l'aide seulement de la main. Des écoliers qui jouent à la balle. Allez jouer à la balle dans le jardin.

Fig. et fam., Prendre la balle au bond, Saisir vivement et à propos une occasion favorable.

Fig. et fam., À vous la balle, C'est à vous à dire ou à faire telle chose; c'est vous que cela regarde. Il a tout dit, à vous la balle, C'est à votre tour.

Fig. et fam., Quand la balle me viendra, Quand je serai en position favorable pour agir, pour parler.

Fig. et fam., Renvoyer la balle, Se décharger sur quelqu'un d'un soin, d'un embarras, d'une affaire. Il se hâta de renvoyer la balle à son collègue. Ils se renvoient la balle. Il signifie aussi, Répliquer avec vivacité. Son adversaire lui a bien renvoyé la balle. On dit dans le même sens, Se renvoyer la balle, Soutenir la conversation par des traits vifs, animés. C'était un plaisir d'entendre causer ces gens d'esprit; ils se renvoyaient bien la balle.

Prov. et fig., Au bon joueur la balle, ou La balle va au joueur, et absolument, La balle au joueur, se dit Quand l'occasion de faire quelque chose se présente à celui qui est le plus capable de s'en bien acquitter. On dit dans le même sens, La balle cherche le bon joueur.

Fig. et pop., Enfant de la balle, Enfant d'un maître de jeu de paume; et, par extension, Toute personne élevée dans la profession de son père. Cet apprenti est enfant de la balle. C'est un enfant de la balle.

BALLE se dit aussi Des petites boules, ordinairement de plomb, dont on charge certaines armes à feu, comme fusils, mousquets, carabines, pistolets. Balle de plomb, de fer. Balle de fusil, de pistolet. Des balles de seize à la livre. Un moule à balles. Fusil chargé à balle. Une balle l'atteignit au front. La balle est restée dans les chairs. Il tomba percé de plusieurs balles.

Balle de calibre, Celle qui est d'une grosseur correspondante au calibre de l'arme.

Balles ramées, Deux ou trois balles de plomb jointes ensemble par un fil d'archal tortillé. On se sert peu de balles ramées.

Fig. et fam., Ce sont balles perdues, Ce sont des efforts inutiles.

Ce canon est de huit livres de balle, de douze livres de balle, de vingt-quatre livres de balle, etc., Le boulet de son calibre doit peser huit livres, douze livres, vingt-quatre livres, etc.

BALLE. s. f. Gros paquet de marchandises, lié de cordes, et enveloppé de grosse toile, pour être transporté d'un lieu à un autre. Faire une balle. Défaire une balle. Il a reçu, il a expédié cent cinquante balles de coton.

Marchandises de balle, Celles que vendent les marchands forains appelés Porte-balles, et qui sont ordinairement inférieures en qualité à celles que vendent les marchands établis dans les villes. On ne l'emploie guère que par dénigrement. Ce sont des mouchoirs, des ciseaux de balle. Cette locution vieillit: voyez PACOTILLE.

Fig. et fam., Un juge de balle, un rimeur de balle, etc., Un juge ignorant, un mauvais poëte, etc. Ces locutions vieillissent.

BALLE. s. f. T. d'Impr. Instrument avec lequel on applique l'encre sur les caractères: il est formé d'un manche de bois, évasé en entonnoir, dont le creux est rempli de laine que recouvre une double peau de mouton ou de chien fixée avec de petits clous. On se sert ordinairement de deux balles. Toucher une forme avec les balles. La balle n'a pas bien pris l'encre. On fait plus souvent usage maintenant du rouleau que des balles. Voyez ROULEAU.

Démonter les balles, Déclouer un côté des peaux, et ôter la laine.

Charger les balles, Prendre de l'encre et la distribuer sur la peau des deux balles.

BALLE. s. f. T. de Botan. L'espèce de calice qui renferme les organes sexuels des graminées, et qui persiste ordinairement après la fécondation, de manière à recouvrir la graine ou semence. Il se dit surtout, dans le langage ordinaire, en parlant De l'avoine. Vanner de l'avoine, pour en séparer les balles. Une paillasse, un oreiller de balle d'avoine. Les botanistes écrivent plus ordinairement, Bâle.

BALLER. v. n. Danser. Ne faire que chanter et baller. Il est vieux.

Il se dit, en parlant De cérémonies ecclésiastiques des anciennes cathédrales, de certaines salutations qui se faisaient au choeur par le grand chantre, et qui ressemblaient à une danse grave et antique. Le grand chantre ballera au premier psaume.

BALLET. s. m. Danse figurée, exécutée par plusieurs personnes sur un théâtre. Il y a un ballet au premier acte de cet opéra, de ce mélodrame. Exécuter, danser un ballet. Maître de ballets à l'Opéra. Air de ballet.

Opéra-ballet, comédie-ballet, se disait autrefois de Certaines pièces à chaque acte desquelles était joint un divertissement de danse.

Ballet pantomime, ou simplement, Ballet, Pièce de théâtre où l'action n'est représentée que par les gestes et les attitudes des danseurs. Ballet en trois actes. Composer un ballet. Répéter un ballet. Monter un ballet. On désigne ces sortes de pièces, tantôt par le nom du chorégraphe qui les a composées: Ballet de Noverre. Ballet de Gardel; tantôt par un titre qui en indique le sujet: Le ballet de Psyché. Le ballet de Télémaque; tantôt par le genre auquel elles appartiennent: Ballet héroïque. Ballet historique. Ballet pastoral. Ballet comique, héroï-comique.

Entrée de ballet. Voyez ENTRÉE.

BALLON. s. m. Vessie enflée d'air, et recouverte de cuir, dont on se sert pour jouer, en se la renvoyant avec le poing, ou avec le bras couvert d'un brassard, ou avec le pied. Enfler un ballon. Jouer au ballon. La languette d'un ballon.

Fam., Être enflé comme un ballon, Être très-enflé. Cela se dit aussi, figurément, D'une personne pleine d'orgueil.

Ballon aérostatique, ou Aérostat, Sorte de grand ballon, formé d'une enveloppe mince et flexible, ordinairement de taffetas gommé, que l'on gonfle en y introduisant un gaz plus léger que l'air atmosphérique, ou au moyen de cet air même dilaté par le feu, de manière que le ballon tend à s'élever dans l'atmosphère environnante. On dit quelquefois simplement, Ballon. Un ballon de toile, de taffetas gommé, de papier.

Monter en ballon, faire une ascension en ballon, S'élever dans les airs en se plaçant dans une nacelle suspendue à un ballon aérostatique.

Ballon perdu, Ballon qu'on abandonne au courant de l'air. On dit dans le sens contraire, Ballon captif.

Ballon d'essai, Petit ballon qu'on lance pour connaître la direction du vent.

Fig. et fam., Ballon d'essai, se dit quelquefois d'Un petit ouvrage d'esprit donné par un auteur pour pressentir le goût du public, et dans l'intention de faire paraître ensuite un ouvrage plus considérable.

BALLON en termes de Chimie, Grand vase de verre de forme sphérique destiné à recevoir et à condenser les fluides qui se dégagent dans certaines opérations.

BALLON se dit aussi d'Une sorte de bâtiment à plusieurs rames dont on se sert pour naviguer sur les fleuves et les mers du pays de Siam.

BALLONNÉ, ÉE. adj. Gonflé comme un ballon, distendu. Il s'emploie surtout en

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.