Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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AXIOME. s. m. Vérité évidente par elle-même; proposition générale, reçue et établie dans une science. Axiome de philosophie. Axiome de mathématique. Axiome indubitable. C'est un axiome en physique.

AXONGE. s. f. Graisse qui diffère du lard et du suif en ce qu'elle est plus molle. L'axonge humaine est regardée comme un très-bon remède pour certaines douleurs. Axonge de porc.

AYAN. s. m. Il se dit, en Turquie, de Certains officiers supérieurs chargés, dans les provinces, de veiller à la sûreté des particuliers. Les pachas, les vayvodes et les ayans.

AYANT. adj. verbal T. de Pratique dont on ne se sert que dans les deux locutions suivantes:

Ayant cause, Celui auquel les droits d'une personne ont été transmis à titre particulier, par legs, donation, vente, etc. Il est opposé à Héritier ou successeur universel, et ne s'emploie guère qu'au pluriel. Les héritiers ou ayants cause. Les créanciers sont aussi quelquefois considérés comme ayants cause.

Ayant droit, Celui qui a droit ou qui est intéressé à quelque chose. Il ne s'emploie guère qu'au pluriel. Chacun des ayants droit.

AZAMOGLAN. s. m. Mot formé de deux mots turcs qui signifient, Enfant étranger. On donne particulièrement ce nom, dans le sérail, Aux enfants chargés des fonctions les plus basses et les plus pénibles.

AZÉDARAC. s. m. T. de Botan. Arbre des régions chaudes, qui porte des fleurs disposées en bouquets, et dont le fruit est vénéneux.

AZEROLE. s. f. Sorte de petit fruit aigrelet, de la couleur et de la grosseur d'une cerise, et contenant plusieurs petits noyaux. Un panier d'azeroles.

AZEROLIER. s. m. Arbre épineux qui porte les azeroles: il appartient à la famille des Rosacées.

AZIME. adj. Voyez AZYME.

AZIMUT. s. m. (On prononce le T.) T. d'Astron. On appelle ainsi, tantôt L'angle compris entre le méridien d'un lieu et un cercle vertical quelconque, tantôt Ce cercle vertical même.

Azimut magnétique, L'arc de l'horizon compris entre le méridien d'un lieu et le méridien magnétique: cet arc détermine la déclinaison de l'aiguille aimantée.

AZIMUTAL, ALE. adj. Qui représente ou qui mesure les azimuts. Instrument azimutal. Compas azimutal. On dit quelquefois substantivement, Un azimutal.

AZOTE. s. m. T. de Chimie. Gaz qui entre dans la composition de l'air atmosphérique, mais qui, seul, ne peut entretenir ni la respiration ni la combustion. On dit aussi, adjectivement, Gaz azote.

AZUR. s. m. Verre coloré en bleu par l'oxyde de cobalt, et réduit en poudre extrêmement fine, pour servir aux peintres, etc. De l'azur de première qualité. Bleu d'azur.

Il se dit également d'Un bleu clair, comme celui de l'azur. Des ornements en relief sur un fond d'azur.

Poétiq., L'azur des cieux, l'azur des mers, des flots, etc., La couleur bleue du firmament, de la mer, des flots, etc. On dit aussi, Un ciel d'azur, Un ciel serein, sans nuages. Des flots d'azur, Des flots paisibles et qui ont une couleur d'azur.

Pierre d'azur. Nom que l'on donne quelquefois au lapis-lazuli.

AZUR en termes de Blason, se dit de L'émail bleu des armoiries. Champ d'azur Il porte d'azur à la bande d'argent.

AZURÉ, ÉE. adj. Qui est de couleur d'azur. Fond azuré. Lambris azuré. Teinte azurée.

Poétiq., La voûte azurée, Le ciel. La plaine azurée, ou Les plaines azurées, La mer, la surface des mers.

AZYME. adj. T. de l'Écriture sainte. Qui est sans levain. Il ne s'emploie que dans cette locution, Pains azymes, Pains sans levain que les Juifs mangent dans le temps de leur pâque.

Il est aussi substantif, au pluriel, dans cette phrase de l'Écriture, La fête des azymes.

B. s. m. La seconde lettre de l'alphabet, et la première des consonnes. On la nomme Bé, suivant l'appellation ancienne et usuelle, et Be, suivant la méthode moderne. Un B majuscule. Un grand B. Un petit b. Un b bien formé, mal formé. Le b ne se redouble, en français, que dans les mots abbé, rabbin, sabbat, et leurs dérivés.

Fam., Ne savoir ni A ni B, Ne savoir pas lire; et, figurément, Être fort ignorant.

Fam., Ne parler que par B et par F, Employer fréquemment dans la conversation des jurements grossiers.

Prov. et fam., Être marqué au B, Être borgne, bigle, bossu ou boiteux. Les gens marqués au B passent en général pour spirituels et malicieux.

BABA. s. m. Sorte de pâtisserie dans laquelle sont ordinairement mêlés des raisins de Corinthe.

BABEL. s. f. On met ici ce mot à cause de son emploi dans cette phrase proverbiale et figurée, C'est la tour de Babel, qui se dit D'un lieu, d'une assemblée, où tout le monde parle à la fois et sans s'entendre, où règne une grande confusion d'opinions et de discours.

BABEURRE. s. m. Liqueur séreuse et blanche que laisse le lait, quand sa partie grasse est convertie en beurre.

BABIL. s. m. (On mouille l'L dans ce mot et les suivants.) Caquet, abondance excessive de paroles inutiles. Il nous étourdit par son babil. C'est un homme qui n'a que du babil. Cette petite fille a un joli babil. Il est familier.

BABILLAGE. s. m. Action de babiller. Quel sot babillage! Quand finira ce babillage? Il est familier.

BABILLARD, ARDE. adj. Qui aime à caqueter, à parler beaucoup. Homme babillard. Femme babillarde.

Il se dit aussi Des oiseaux parleurs. Un perroquet babillard. Une pie babillarde.

Il est plus ordinairement substantif. C'est un grand babillard, un franc babillard. Une grande babillarde.

Il se dit, par extension, d'Une personne qui ne saurait garder un secret. Ne vous fiez pas à cet homme-là, à cette femme-là, c'est un babillard, c'est une babillarde. Ce mot est familier dans toutes ses acceptions.

BABILLEMENT. s. m. Action de parler beaucoup et avec volubilité. Il se dit surtout en Médecine. Le babillement est quelquefois un symptôme de maladie.

BABILLER. v. n. Caqueter, parler beaucoup à propos de rien. Cet enfant ne fait que babiller. Cette femme aime à babiller. Perdre son temps à babiller. Il est familier.

BABINE. s. f. Lèvre. Il ne se dit proprement que Des lèvres pendantes de certains animaux. Les babines d'une vache, d'un chien. Un singe qui remue les babines.

Fig. et pop., Il s'en est donné par les babines, se dit D'un homme qui a beaucoup mangé de quelque mets. Il se dit aussi, dans un sens plus figuré, D'un homme qui a mangé son bien.

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