Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Fig., Il n'y a guère d'auteurs qui ne sommeillent quelquefois, Qui ne tombent dans quelque négligence.

SOMMELIER, IÈRE. s. Celui, celle qui dans une communauté, dans une maison, a en sa charge le linge, la vaisselle, le pain, le vin et les liqueurs. Bon, fidèle sommelier.

SOMMELLERIE. s. f. La charge, la fonction de sommelier. Il entend bien la sommellerie.

Il signifie aussi, Le lieu où le sommelier garde le linge, la vaisselle qui lui sont confiés. Manger dans la sommellerie.

SOMMER. v. a. Signifier, déclarer à quelqu'un dans les formes établies, qu'il ait à faire telle ou telle chose, sinon qu'on l'y obligera. Je l'ai sommé de payer, sommé de sortir de la maison qu'il tient de moi. On a sommé le gouverneur de se rendre. On somma les mutins de se disperser. Étant sommé et interpellé de dire son nom.

Sommer quelqu'un de sa parole, Lui demander qu'il tienne sa parole.

Sommer une place, Sommer le commandant de la rendre. On envoya un trompette sommer la place.

SOMMÉ, ÉE. participe

SOMMER. v. a. T. de Mathém. Trouver la somme de plusieurs quantités algébriques ou numériques. Sommer une suite.

SOMMÉ, ÉE. participe

SOMMET. s. m. Le haut, la partie la plus élevée de certaines choses, comme d'une montagne, d'un rocher, d'une tour, de la tête, etc. Sur le sommet d'une montagne. Au sommet d'un rocher. Les sommets du Caucase, des Alpes, des Pyrénées. Le sommet de la tête.

Poétiq., Le double sommet, Le Parnasse.

Fig. et dans le style soutenu, Le sommet des grandeurs, de la gloire, Le comble des grandeurs, de la gloire.

En Géom., Le sommet d'un angle, La pointe d'un angle. Angles opposés au sommet, Angles dont les pointes ou sommets sont opposés. Le sommet d'une courbe, Le point de la courbe où sa courbure s'arrondit symétriquement, de manière à y borner son extension. Le sommet d'une parabole est au point où elle coupe son axe. L'ellipse a quatre sommets.

SOMMET se disait autrefois, en Botanique, pour Anthère.

SOMMIER. s. m. T. de Finances et de Commerce. Gros registre où les commis inscrivent les sommes qu'ils reçoivent. Le sommier des aides, des gabelles, etc. Le sommier d'une abbaye, d'une seigneurie. Ce payement est inscrit au sommier, sur le sommier.

SOMMIER. s. m. Cheval de somme. Les sommiers de tel messager. Les sommiers des pourvoyeurs de la maison du prince.

SOMMIER signifie aussi, Un matelas de crin servant de paillasse. Sommier de crin.

SOMMIER signifie encore, Une espèce de coffre, dans lequel les soufflets des orgues font entrer le vent, qui de là se distribue dans les différents tuyaux. Ce sommier perd le vent, n'est pas bien clos.

SOMMIER en termes d'Architecture, Pierre qui reçoit la retombée d'une voûte; ou Pièce de bois de charpente qui porte sur deux pieds-droits et sert de linteau à l'ouverture des portes, des croisées, etc.

SOMMIER se dit pareillement, de Deux pièces de bois qui servent à soutenir le poids ou l'effort d'une presse d'imprimerie. Baisser, relever le sommier. Les nouvelles presses n'ont point de sommiers mobiles.

SOMMIER se dit également de La pièce de bois dans laquelle entrent les fiches qui servent à tendre les cordes d'un clavecin, d'un piano.

SOMMITÉ. s. f. (On prononce les deux M.) Le sommet, la partie la plus élevée de certaines choses. La sommité d'une tour, d'un toit. L'armée ennemie occupa les sommités des montagnes, ou absolument, les sommités.

Il s'emploie quelquefois figurément, en Littérature. Cet auteur n'a traité que les sommités de son sujet. Il n'approfondit point un sujet, il se borne à en saisir les sommités.

SOMMITÉ en termes de Botanique, L'extrémité de la tige fleurie de quelques plantes dont les fleurs sont trop petites pour être conservées isolément; et L'extrémité, la pointe des arbustes et des branches d'arbres. Ne prenez que la sommité de ces herbes, de ces fleurs, etc. Des sommités d'absinthe, de lavande, de mille-pertuis, etc. La sommité des jeunes arbres.

SOMNAMBULE. s. et adj. des deux genres (On prononce l'M.) Celui ou celle qui se lève tout endormi, et qui marche, agit, parle, sans s'éveiller. C'est un somnambule, une somnambule. Il est somnambule.

SOMNAMBULISME. s. m. État, affection, incommodité du somnambule.

Somnambulisme magnétique, L'espèce de sommeil dans lequel tombent quelques-unes des personnes que l'on magnétise.

SOMNIFÈRE. adj.des deux genres (On prononce l'M.) T. de Médec. Qui provoque, qui cause le sommeil. Le pavot est somnifère.

Il est quelquefois substantif masculin. Le pavot est un somnifère très-connu.

SOMNOLENCE. s. f. (On prononce l'M.) T. de Médec. État intermédiaire entre le sommeil et la veille; Disposition habituelle à dormir. État de somnolence.

SOMNOLENT, ENTE. adj. T. de Médec. Qui a rapport à la somnolence. État somnolent.

SOMPTUAIRE. adj.des deux genres Il se dit Des lois qui restreignent et règlent la dépense dans les festins, dans les habits, dans les édifices, etc. Lois somptuaires. Édit somptuaire. Règlement somptuaire.

SOMPTUEUSEMENT. adv. D'une manière somptueuse. Vivre somptueusement.

SOMPTUEUX, EUSE. adj. Magnifique, splendide, de grande dépense. Somptueux édifice. Habit somptueux. Festin somptueux. Le train de cet ambassadeur était somptueux.

Il se dit aussi Des personnes. Il est somptueux en habits, en équipages, en festins, en bâtiments.

SOMPTUOSITÉ. s. f. Grande et magnifique dépense. Somptuosité en habits, en bâtiments, etc. On célébra cette fête avec une grande somptuosité.

SON, SA, SES. Adjectifs possessifs qui répondent aux pronoms de la troisième personne Soi, se, il. On les met toujours devant le substantif. Le premier est du genre masculin: Son père, son argent, son habit. Le second est du genre féminin: Sa soeur, sa patrie, sa santé. Le troisième est des deux genres; il est le pluriel de Son et de Sa. Ses biens, ses amis, ses prétentions.

Quoique Son soit masculin, l'euphonie veut qu'il tienne lieu de féminin lorsque le nom qui suit commence par une voyelle, ou par h sans aspiration: Son amitié, son habitude, son héroïne. Mais quand ce nom commence par une h aspirée, on doit toujours employer le féminin Sa: Sa honte, sa haine.

Dans le discours familier, Son, sa, joint au verbe Sentir, équivaut à l'article. Il sent son homme de qualité; il sent son hypocrite, son tartufe, Il a l'air d'un homme de qualité, d'un hypocrite, etc.

Posséder son Homère, son Cicéron, ses auteurs anciens, etc., Connaître bien Homère, Cicéron, les auteurs anciens, etc.


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