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Les pays chauds sont les plus propres aux chameaux; le froid leur est funefte, même celui de nos climats: ainsi cet animal restera toûjours en Asie & en Afrique, où il est de la plus grande utilité. Il sert de monture, il porte de grands fardeaux, & il fournit du lait bon à manger. En Perse, on monte les chameaux à deux bosses, & on se place entre les deux bosses qui servent de selle. On dit qu'il y en a de petits en Afrique qui font jusqu'à quatre vingts lieues par jour, & vont ce train pendant huit ou dix jours de suite: leur allure est le trot. On fait porter les fardeaux aux gros chameaux, & le poids de leur charge est depuis six ou sept cents livres jusqu'à mille & douze cents. Il y en a en Perse qui portent jusqu'à 1500 livres; mais ils ne sont pas plus de deux ou trois lieues par jour sous un si grand poids. En Arabie, ils ne portent que sept cents livres; mais ils font deux milles & demi par heure, & leur traite est de dix & quelquefois de quinze jours. On charge le chameax sur sa bosse, ou on y suspend des paniers assez grands, pour qu'une perionne s'y puisse tenir assise les jambes croisées, à la mode des orientaux: c'est dans ces paniers qu'on voiture les femmes. On attele aussi les chameaux pour traîner des chars. Ces animaux sont fort dociles; ils obéissent à la voix de leur maître lorsqu'il veut les faire accroupir pour les charger ou les décharger, & ils se relevent au moindre signe; quelquefois cependant ils se levent d'eux - mêmes lorsqu'ils se sentent surcharger, ou ils donnent des coups de tête à ceux qui les chargent. Mais la plûpart ne jettent qu'un cri sans se remuer. Ces animaux ne donnent des marques de férocité, que lorsqu'ils sont en rut; alors ils deviennent furieux, ils ne connoissent plus le camelier, ils mordent tous ceux qu'ils rencontrent,ils se battent à coups de piés & de dents contre les autres animaux, même contre les lions; on est obligé de leur mettre des muselieres. Le tems du rut arrive au printems, & dure quarante jours, pendant lesquels ils maigrissent beaucoup; aussi mangent - ils moins qu'à l'ordinaire. La femelle s'accroupit pour recevoir le mâle; elle entre en chaleur au printems; elle ne porte qu'un petit à la fois, qu'elle met bas au printems suivant; & elle ne rentre en rut qu'un an ou deux après. On coupe les mâles pour les rendre plus forts, & on n'en laisse qu'un entier pour dix femelles. On prétend que les chameaux ne s'accroupiroient pas d'eux - mêmes pour recevoir leur charge, si on ne leur faisoit prendre cette habitude dans leur jeunesse. On ne les charge qu'à l'âge de trois ou qua<cb->
Pour entendre sa construction & son usage, il
faut avoir sous les yeux la
La construction de ce bâtiment est à plates varangues;
il a cent vingt - sept piés de long, vingt - deux piés
de large par un bout, & treize piés par l'autre bout;
un bout a onze piés de creux, & l'autre bout treize
piés 1/2: un des côtés de cette machine a les mêmes
façons à l'avant & l'arriere qu'un autre vaisseau;
mais de l'autre côté, elle est presque droite & tombe
un peu en - dehors. Le fond de cale est séparé
d'un bout à l'autre par un fronteau bien étanché, &
où l'eau ne peut passer. Chaque côté est aussi séparé
en quatre parties, par fronteaux aussi étanchés, si bien
qu'il y a huit espaces séparés l'un de l'autre, dans
une partie desquels on peut laisser entrer l'eau, &
on peut la pomper dans les autres, & par ce moyen
tenir le chameau en équilibre. Outre cela, il y a en
chaque espace ou retranchement, une dale bien étanchée, par laquelle on y fait entrer l'eau, & qu'on bouche
avec un tampon. Il y a aussi deux pompes, pour
pomper l'eau, qu'on y fait entrer. Il y a dans le bâtiment
vingt tremues, qui passent du tillac au fond
du vaisseau, par où l'on fait passer des cordes de
neuf pouces de circonférence, lesquelles sortent par
les trous qui sont au bord de ces tremues; & embrassant
la quille, vont passer dans un autre chameau,
qui est au côté du premier. Ces cordes se virent par
le moyen des guindeaux qui sont sur le pont, au<pb->
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