Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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bords de l'écu. Porter de sable à orle d'or, huit tours en orle.

ORMAIE ou ORMOIE. s. f. Lieu planté d'ormes. Sous l'ormaie.

ORME. s. m. Arbre fort connu, qui sert ordinairement à border des routes, des avenues. Grand orme. Bel orme. Orme mâle ou à petite feuille. Orme femelle ou à large feuille. Orme pyramidal. Orme tortillard. Le bois de l'orme est très-propre au charronnage. Planter des ormes, une allée d'ormes. Une salle d'ormes. Danser sous l'orme. On voit encore de vieux ormes que Sully fit planter dans les villages, et qu'on appelle de son nom.

Prov., fig. et ironiq., Attendez-moi sous l'orme, se dit en parlant D'un rendez-vous où l'on n'a pas dessein d'aller, d'une promesse sur laquelle il ne faut pas compter. Vous croyez que j'irai à votre assemblée; attendez-moi sous l'orme. Vous aurez la somme que vous me demandez; attendez-moi sous l'orme.

ORMEAU. s. m. Jeune orme. Danser sous l'ormeau, à l'ombre des ormeaux. Marier la vigne à l'ormeau.

Il se dit quelquefois pour Orme, en général. De vieux ormeaux.

ORMILLE. s. f. coll. (Les L sont mouillées. ) Plant de petits ormes. Bottes d'ormilles.

ORMIN. s. m. T. de Botan. Plante du genre des Sauges.

ORNE. s. m. Arbre qui ressemble beaucoup au frêne ordinaire, et qui donne la manne. On le nomme aussi Frêne à fleurs.

ORNEMANISTE. s. m. T. d'Archit. et de Sculpt. Artiste, ouvrier qui ne fait que des ornements.

ORNEMENT. s. m. Parure, embellissement, ce qui orne, ce qui sert à orner. Ce meuble n'est que pour servir d'ornement à ma chambre. Les cheveux sont un grand ornement, sont d'un grand ornement. Un habit tout uni et sans ornement. Une chose dépourvue d'ornements, à laquelle il faudrait quelque ornement. Cette femme est assez belle pour se passer d'ornements, pour n'avoir pas besoin d'ornements. Ornement de bon goût. Des ornements superflus. Prodiguer les ornements.

Il se dit, au sens moral, de Ce qui sert à faire honneur, à donner du lustre à un pays, à un siècle, à une famille, etc. Il est l'ornement de son pays, de sa nation, de son siècle, de sa famille. Elle est l'ornement de son sexe. Il était l'ornement de la cour. La modestie est le plus bel ornement du mérite.

Il se dit, en Rhétorique et en Poésie, Des figures, des formes de style dont on se sert pour embellir le discours. Ornements naturels. Ornement superflu. Ornements affectés, recherchés, ambitieux. La simplicité tient lieu d'ornement. Les ornements du style. Ce récit est trop chargé d'ornements.

ORNEMENT se dit aussi Des figures de caprice, comme fleurons, rosaces, festons, etc., que différents arts ou métiers emploient comme embellissements. La peinture, la sculpture d'ornement. Ce jeune homme n'a pas réussi dans la figure, il s'est mis à dessiner l'ornement. Ce serrurier exécute fort bien les ornements. Il fait graver, il publie un recueil d'ornements.

Il se dit particulièrement, en Architecture et en Menuiserie, Des sculptures, moulures, etc., qui servent à décorer les différentes parties d'un bâtiment ou d'une boiserie. Les modillons, les mutules, les denticules, les oves, sont des ornements d'architecture. Les ornements de cet édifice n'ont pas été soignés. Cette façade est trop chargée d'ornements. Cette boiserie est trop nue, elle demanderait quelques ornements.

Ornement courant, Tout ornement qui se continue, qui se répète dans une frise ou une moulure. Les entrelacs, les rinceaux, les oves, sont des ornements courants. Mettre un ornement courant dans une frise.

ORNEMENT se dit encore particulièrement Des peintures faites dans une galerie, pour servir d'accompagnement au sujet principal, et qui n'en font point partie. Ce peintre réussit dans les figures, mais il n'entend pas les ornements. C'est un peintre d'ornements.

ORNEMENT se dit aussi Des habits sacerdotaux, et autres, dont on se sert pour l'office divin, dans le culte catholique. En ce sens, il se met toujours au pluriel, et comprend plusieurs pièces différentes, comme la chasuble, l'étole, etc. Le prêtre revêtu de ses ornements. L'évêque officia avec les ornements pontificaux.

Il se dit au singulier de Plusieurs pièces d'une même couleur ou d'une même parure, faisant un assortiment entier, dans lequel les habits sacerdotaux et les devants d'autel sont compris. Un ornement blanc. Un ornement rouge. Un tel a donné un ornement riche, magnifique, superbe, à telle église. En ce sens, il a aussi son pluriel, pour signifier Plusieurs assortiments de cette nature. Dans cette sacristie, il y a quantité de beaux ornements.

ORNER. v. a. Parer, embellir une chose, y en ajouter, y en joindre d'autres qui lui donnent plus d'éclat, plus d'agrément. Les glaces, les tapis, les beaux meubles, ornent bien un appartement. Orner une église, une chapelle, un autel.

Il se dit souvent au sens moral. Les vertus ornent l'âme. Il a orné son esprit des plus belles connaissances. On peut orner la vérité, mais il ne faut pas la déguiser. Orner la raison du charme des beaux vers. Une foule de grands personnages et de beautés célèbres ornaient la cour de ce prince. Orner son langage, son style. Les figures ornent le discours.

ORNÉ, ÉE. participe Avoir l'esprit orné. Son style est trop orné.

ORNIÈRE. s. f. Trace profonde que les roues d'une voiture font dans les chemins. Les ornières sont trop creuses, la roue y entre jusqu'au moyeu. Tomber dans une ornière. Les chemins de traverse sont ordinairement pleins d'ornières.

ORNIÈRE se dit figurément, au sens moral, en parlant Des habitudes auxquelles on ne peut renoncer aisément, des opinions adoptées et suivies sans examen. L'ornière des préjugés. Suivre l'ornière de l'habitude, de la routine. Il est tombé, retombé dans l'ornière. Il ne peut pas sortir de l'ornière. Esprit embourbé dans l'ornière.

ORNITHOGALE. s. m. T. de Botan. Genre de plantes bulbeuses, dont les fleurs sont d'un beau blanc.

ORNITHOLOGIE. s. f. La partie de l'histoire naturelle qui concerne les oiseaux. Gessner est le restaurateur de l'ornithologie.

Il signifie aussi, Ouvrage, traité fait sur cette matière. L'Ornithologie de Willughby.

ORNITHOLOGISTE ou ORNITHOLOGUE. s. m. Celui qui s'applique à la connaissance des oiseaux. Le docteur Ray fut un grand ornithologiste.

ORNITHOMANCE ou ORNITHOMANCIE. s. f. Divination par le vol ou par le chant des oiseaux.

OROBANCHE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes parasites qui ont une tige charnue garnie d'écailles au lieu de feuilles, et dont l'espèce commune croît principalement sur les racines des plantes légumineuses.

OROBE. s. f. T. de Botan. Plante légumineuse, assez semblable aux pois, et dont l'espèce commune porte, à sa racine, des tubercules bons à manger.

ORONGE. s. f. Nom vulgaire d'une espèce de champignon qui croît dans le midi de la France, et qui est très-bon à manger.

ORONGE est aussi Le nom scientifique de tous les champignons qui sont bulbeux à leur base.

. s. m. Homme qui s'occupe à recueillir, au moyen du lavage, les paillettes d'or qui se trouvent dans le sable de certaines rivières.

ORPHELIN, INE. s. Enfant en bas âge, qui a perdu son père et sa mère, ou l'un des deux. Un pauvre orphelin. Il est orphelin de père et de mère. La veuve et les orphelins. Opprimer, protéger la veuve et l'orphelin. Dans l'usage ordinaire, on se sert peu du mot d'Orphelin, en parlant d'Un enfant à qui il reste son père.

ORPHIQUE. adj. des deux genres T. d'Antiq. Il se dit Des dogmes, des mystères et des principes de morale qu'Orphée passait pour avoir inventés ou établis. Vie orphique, Vie sage et réglée par l'amour de la vertu.

Il se dit, substantivement, de Certains philosophes pythagoriciens qui prétendaient avoir reçu d'Orphée les dogmes et la morale qu'ils professaient. Ce philosophe était de la secte des orphiques.

ORPHIQUES au pluriel, s'emploie aussi comme substantif féminin, et se dit Des orgies ou fêtes de Bacchus, parce qu'Orphée avait péri dans une de ces solennités, ou, suivant d'autres, parce qu'il les avait instituées.

ORPIMENT. s. m. Combinaison d'arsenic et de soufre, qui se sublime dans les fissures des matières volcaniques, et dont on se sert pour peindre en jaune. On le nomme aussi Orpin.

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